Me revoilà !
On pourra dire que je suis routinière. Depuis 2006, je suis allée quasiment tous les ans au Japon et, là-bas, j’aime arpenter toujours un peu les mêmes lieux.
Cela, parce que le Japon est pour moi une source d’interrogations infinies. Je fais chaque jour, dans la rue, les parcs, les commerces, les restaurants, le métro, une multiplicité de petites découvertes et, à chaque fois, je suis émerveillée : la profusion des éclairages, la couleur des arbres, la confection d’un paquet, les gants blancs des chauffeurs de taxi, le pépiement d’oiseau des feux rouges.
C’est sûr, le Japon est sans doute le pays le plus éduqué et le plus civilisé au monde. Mais je n’arrive pas à savoir si on se sent parfaitement bien dans cette société totalement pacifiée, presque sans aucune violence apparente, ou si on y éprouve l’angoisse d’un monde orwellien.
Personnellement, je pense que je serais très heureuse de vivre au Japon et que je m’y adapterais très bien mais je ne suis pas sûre que j’aimerais être Japonais ou Japonaise. Il me faudrait toujours l’appartenance à plusieurs cultures pour pouvoir me sentir respirer.
D’ailleurs, il faut reconnaître que si on se tourne du côté de la littérature ou du cinéma japonais, on est bien loin de l’image d’un pays où régnerait un parfait consensus social. On est même surpris par la violence de la critique des fictions de l’harmonie de la société japonaise.
Je ne peux pas juger. J’ai simplement un Japon personnel où coexistent le shintoisme (cette extraordinaire religion animiste et polythéiste qui reconnaît une essence spirituelle à tous les êtres), l’épure esthétique, le goût pour la modernité extrême et le nouvel art populaire (le poku : Pop + Otaku).
Voilà ! Je vous livre, en accompagnement, quelques unes de mes petites photos. Cette semaine, je commence par le Tokyo ancien.
Photos de Carmilla Le Golem.
Il s’agit principalement d’Asakusa, du parc Ueno, du parc Shinjuku Gyoen et du sanctuaire Meiji Jingu.