samedi 26 avril 2025

Nos vies cloisonnées


Je me sens toujours perturbée à chaque fois que je reviens d'un voyage.

Ma vie parisienne m'apparaît alors grise et monotone. Tandis que le pays que j'ai visité est nimbé d'un halo vif et chatoyant. Tout apparaît, là-bas, plus intense, plus attrayant.

Je sais bien que c'est ridicule et que je ne suis pas à plaindre à Paris. Et puis, j'aurais vite fait de m'ennuyer à Erevan. L'Arménie, c'est quand même tout petit et je pense qu'on en épuise assez rapidement les charmes.

Et sur ce point, les Français ne se rendent pas compte de l'un de leurs privilèges: l'intérêt qu'il y a à faire du tourisme dans son propre pays. Et d'ailleurs, ils s'y adonnent volontiers comme si cela allait partout de soi.

Visiter la France et ses régions, c'est, en effet, attrayant tant le pays est divers et imprégné d'Histoire. Ca n'est pas le cas partout dans le monde. Dans les pays de l'ancien bloc communiste par exemple, même si ça change aujourd'hui, on ne faisait guère de tourisme dans son propre pays, on n'avait pas envie de se confronter à l'uniforme grisaille socialiste.

Le revers de la médaille en France, c'est qu'on y a du mal à sortir "mentalement" de son pays. Certes, on voyage quand même, on fréquente massivement les pays du Club Med, du soleil et du farniente, mais, même si on s'est géographiquement déplacés, ça ne remet surtout pas en cause ses "petites habitudes" de vie et de pensée.

Un voyage, ça devrait pourtant d'abord vous bouleverser, scarifier.

Mais force est, hélas, de constater qu'on a tous, plus ou moins, des vies bétonnées, cloisonnées. On se contente de sa petite coquille et on se satisfait de ne pas en sortir. Aux fracas du monde, on préfère les anecdotes de son chez soi.

J'avoue me sentir de plus en plus déconnectée de l'actualité française. Je m'en fiche même presque complétement. Et l'Arménie (sa tragédie, le sentiment d'abandon éprouvé par la population) vient d'aggraver le choses. J'ai été consternée de consulter, à mon retour, ce qui faisait l'actualité médiatique de la France. Ca m'est apparu carrément surréaliste. Quelqu'un se rend-il compte que se joue, en ce moment, l'avenir de la société européenne et de ses valeurs ?

Je n'en ai pas l'impression. Depuis mon retour, j'ai entendu principalement parler de "l'école de Bétharram". Je ne conteste pas que ce soit une affaire importante mais il me semble qu'à se concentrer sur un établissement en particulier, on en vient à occulter un système général : celui d'une éducation qui a longtemps reposé (notamment en France et en Grande-Bretagne) sur une discipline de fer et même la violence et l'humiliation. 

Des Bétharram, il y en a, sans doute, eu plein en France et en Europe. Il y a une abondante littérature et filmographie à ce sujet. C'est aujourd'hui heureusement révolu, la violence institutionnelle a largement régressé. Ce sont plutôt les violences individuelles, entre élèves, qui s'exercent à l'école. C'est plus feutré, plus insidieux mais pas moins destructeur. C'est notamment pour cette raison que j'ai détesté l'école. Et c'est d'autant plus dangereux que les chers enfants sont tous considérés, a priori, comme de petits saints et que presque personne, en général, n'est disposé à faire son auto-critique, à interroger sa propre violence. Le Mal nous habite pourtant dès le départ mais cela, on ne le reconnaît pas.

Après Bétharram, j'ai entendu les médias ressasser, à l'infini, sur la mort du Pape. A quoi ça rime ces pleurnicheries ? On est censés être modernes mais on en fait un Saint. Je m'intéresse, personnellement au Christianisme mais je n'ai jamais eu aucune sympathie pour toutes ces vieille badernes et momies que l'on exhibe comme d'archaïques "totems". Et puis, le "François", il a eu des propos totalement ambigus sur la Russie et l'Ukraine. Quant aux chrétiens d'Orient et à l'Arménie, il les a soigneusement délaissés. Et je ne parle pas de ses "idées" économiques absurdes. Il aimait, en fait, tellement les pauvres qu'il en souhaitait sans doute la multiplication.

Je suis donc exaspérée et cela, d'autant plus, que je suis par ailleurs, chaque jour, "matraquée" avec l'Ukraine. Cela vire carrément au cauchemar. C'est la concrétisation des scénarios les plus inimaginables. Trump et ses acolytes ne cessent de pulvériser tous les records de l'immonde et de l'abjection: le comble de la bêtise, de la brutalité, de la vulgarité, de la vénalité. Je crois n'avoir jamais détesté quelqu'un à ce point. 

Et personne ne semble disposé à résister au chantage et à l'intimidation exercés. Un journaliste américain vient de tracer une juste analogie. "Imagine-t-on que l'on demande à Israël de reconnaître diplomatiquement, avant toute négociation, un Etat palestinien et de se retirer immédiatement des colonies de Cisjordanie ? En ajoutant que si ça ne convient pas à Netanyahou, les Etats-Unis se retireraient du processus ?" Voilà bien, en effet, comment travaille le "Grand Négociateur". Bâcler les choses pour ne plus en entendre, provisoirement, parler.


 Triste constat. L'Arménie, que tout le monde s'est dépêché d'oublier, a, pour moi, été instructive. L'Ukraine, ça va (mal) se terminer, de la même manière. Et tout le monde s'en lavera les mains. L'Ukraine, on en a marre. On n'aspire plus qu'à une chose: tourner la page, ne plus en entendre parler.

Images de grands peintres français de la fin du 19ème, début du 20ème siècle: Matisse, Monet, Manet, Gauguin,  Caillebotte, Degas, Cézanne, Renoir, Van Gogh. C'est à ces peintres et à ces images que l'on associe souvent la France à l'étranger.

Je recommande: 

- THUÂN: "B-52 ou celle qui aimait Tolstoï". Un bouquin totalement singulier écrit, en français, par une Vietnamienne qui a vécu 5 ans à Moscou. Un livre plein d'humour et de dérision dans un contexte insupportable. Comment se reconstruire ailleurs ? Ca décoiffe vraiment.


 




samedi 19 avril 2025

Arménie



Me rendre en Arménie, c'était pour moi une évidence.

D'abord parce que j'avais déjà arpenté les territoires de l'ancienne Arménie, situés à l'Est de la Turquie et en Iran. Des espaces vides et désolés, d'une tristesse et d'une beauté poignantes. 

L'Etat actuel, celui d'une ancienne république soviétique, ça n'est que 10% de l'ancienne Grande Arménie. 


Cette Grande Arménie, c'est le premier Etat à avoir adopté, en 301 après JC, le christianisme comme religion officielle.


Et surtout, c'est une langue (indo-européenne) et un alphabet complétement original créé en 405 après JC : 38 caractères et des chiffres curieusement associés à des lettres.


Une des plus anciennes cultures au monde mais dont la survie actuelle tient de l'énigme ou du miracle. Comment l'Arménie a-t-elle pu résister à tous ses massacreurs ? 


Et aujourd'hui même, dans le monde occidental, qui se préoccupe vraiment de l'Arménie, ce minuscule Etat de 3 millions d'habitants, perdu dans les montagnes du Caucase ?


Pourtant, ce qui est absolument étonnant, quand on arpente les rues de Yerevan, c'est ce sentiment de se promener dans une ville absolument européenne: une profusion de cafés, restaurants, commerces,  églises, musées, parcs. Une foule élégante et décontractée.


Et puis des infrastructures économiques importantes et solides qui font qu'on n'a pas l'impression de se trouver dans un pays "pauvre".


C'est très étrange parce qu'on n'est qu'à seulement quelques kilomètres de l'Iran et de l'Est de la Turquie. Et là-bas, dans ces deux pays, on bascule vraiment dans un autre monde.


Et je ne parle évidemment pas de l'Azerbaïdjan. Je crois que presque tout le monde, en Europe, a oublié la récente guerre éclair du Haut-Karabagh (septembre 2023) dont toute la population arménienne a été expulsée manu militari. Et je ne vais pas non plus parler du Nakhitchevan et de la question du corridor de Zanguezour.


Il est vrai que c'est vraiment très compliqué. L'origine des conflits actuels remonte, en fait, à Staline qui s'est "amusé", en 1936, à découper de manière absurde et arbitraire, avec de multiples enclaves, les nouvelles Républiques Soviétiques. Diviser pour mieux régner, c'était sa tactique.


Des fantaisies de Staline, on paie aujourd'hui le lourd prix et on ne peut pas revenir dessus sans passer par la guerre.


Et puis, il faut bien reconnaître que la Turquie continue d'entretenir une effrayante hostilité envers l'Arménie. Non seulement, elle ne reconnaît pas le génocide qu'elle a perpétré en 1915 mais elle pratique aujourd'hui un blocus total, économique et politique, envers l'Arménie. C'est pire que l'ancien rideau de fer, il demeure impossible de franchir les frontières entre les deux pays.


C'est cette Haine, profonde et viscérale, des Turcs et des Azerbaïdjanais envers l'inoffensive Arménie qui me terrifie tant je la trouve incompréhensible. Je ne vois vraiment rien qui la justifie sinon le refus absolu de reconnaître leur culpabilité. On a le sentiment qu'ils éprouveraient un véritable soulagement à voir l'Arménie oubliée, effacée, rayée de la carte. Comme ça, ils n'auraient pas besoin de faire repentance et on oublierait leurs crimes.


C'est un peu pareil du côté de la Russie. Celle-ci avait passé avec l'Arménie (comme autrefois avec l'Ukraine) un accord de défense militaire. Elle s'est bien sûr empressée de ne pas le respecter et a même fourni des armes à l'Azerbaïdjan. On reconnaît bien là sa marque de fabrique: le cynisme et le mensonge.


Curieusement, le seul voisin (hormis la Géorgie) avec lequel les Arméniens ont de bonnes relations, c'est l'Iran. Les frontières entre les deux pays sont largement ouvertes et j'ai pu ainsi rencontrer de nombreux de touristes persans venus s'encanailler à Yérévan. C'était vraiment très drôle ces Iraniennes qui arboraient des tenues audacieuses en compagnie d'hommes éméchés. 


Cela pour dire que, si on se rend en Arménie, il vaut mieux avoir révisé son Histoire des relations internationales. On n'arrête pas d'évoquer le passé et le climat est lourd et amer. Cela se comprend. C'est le sentiment d'être oublié, abandonné. L'impression que c'est la Loi du plus gros et du plus fort qui prévaut et que tout le monde se fiche des petits et des faibles. C'est la politique des "grands blocs" dans le monde. 


Et la situation actuelle de l'Arménie, ça me faisait, évidemment, tristement penser à l'Ukraine. Le simple Droit des peuples à l'existence, on trouve ça de plus en plus dérangeant et superflu. C'est le triomphe des brutes et des gros (Trump, Xi, Poutine) au détriment de ceux qui ne comptent pas. 


Et pourtant, si le mot "culture" a un sens, c'est bien en Arménie qu'il trouve sa plus belle expression.


La "spiritualité", je n'aime pas trop ce mot aux associations souvent rances et confuses. Mais on a quand même l'impression qu'il s'applique parfaitement à l'Arménie: pas un paysage, pas un monument, pas une personne qui n'en semblent imprégnés. C'est comme si la "mondialisation" et sa désolante "banalité" avaient épargné l'Arménie.


On m'a souvent dit que les maux traditionnels des sociétés occidentales y étaient quasiment absents: la délinquance, la drogue, l'alcoolisme, la prostitution.


Il m'était évidemment impossible de vérifier si c'était vrai. Mais je peux déjà dire (j'avais emmené avec moi ma copine Daria) que des filles peuvent se promener, à toute heure, sans jamais être importunées. Et même en se sentant toujours considérées.


Et puis, on se déplaçait en voiture. Et j'ai pu ainsi constater que les Arméniens conduisent de manière vraiment civilisée.

D'une manière générale, on a le sentiment d'un pays très sûr et d'une population calme et paisible. Ni invectives, ni bousculades. La courtoisie et la bienveillance semblent générales. 


Et il est vrai qu'à la différence des sociétés occidentales, le mot "Nation" a, en Arménie, une signification indiscutable: une langue, un alphabet, une religion, une culture, tous bien identifiés.


C'est sans doute une force mais peut-être aussi une faiblesse. Je ne sais pas si j'aimerais être Arménienne. Peut-être que je finirais par me lasser de ce "carcan" des valeurs bien établies.


J'ai l'impression que c'est, en effet, d'abord agréable de vivre dans un environnement bien identifié. Mais est-ce qu'on ne finit pas par s'en lasser assez vite ? On a besoin aussi de mouvement, du bruit et de la fureur de l'Histoire.


Quoi qu'il en soit, je ne saurais trop vous conseiller de vous rendre en Arménie. C'est un pays qui "marque", qui inspire.


Et puis pour un touriste, c'est un pays vraiment facile. Le plus gros problème, c'est, en fait, de trouver la bonne période de visite; on y meurt de chaleur en été et on croule sous la neige en hiver. Moi-même, j'y suis venue un peu trop tôt.


Mes petites photos d'Arménie. J'ai dû souvent attendre la dissipation des nuages et de la pluie, voire de la neige, pour effectuer quelques prises.

J'avoue être absolument incompétente en matière de littérature arménienne et je me garderai donc bien de vous donner des conseils.

Je connais quand même le chef d'œuvre de l'écrivain autrichien Franz Werfel: "Les quarante jours du Musa Dagh" paru en 1933. Werfel fut notamment un ami de Kafka et de Max Brod. Surtout, il fut l'un des rares intellectuels européens à dénoncer le génocide arménien.

Et puis, le Caucase a influencé la littérature russe "moderne". Il faut notamment citer:

-Alexandre POUCHKINE : "Voyage à Arzroum".  Azroum, c'est Erzurum (aujourd'hui en Turquie), l'une des capitales de l'ancien royaume d'Arménie. On trouve ce petit bouquin (un récit de voyage de 3 000 kilomètres) aux Editions Ombres Petite Bibliothèque.

- LERMONTOV: "Un héros de notre temps". Le Caucase est le cadre de ce grand roman de la littérature russe.

- Iouri TYNIANOV : "La mort du Vazir-Moukhtar". Un livre extraordinaire que j'ai lu et relu. On le trouve facilement chez Folio.


 


samedi 5 avril 2025

Etrangèr(e) à soi-même

 

Je ne sais pas si ça peut être compris mais, dans ma vie sociale, j'ai le sentiment continuel de vivre dans la superposition de plusieurs réalités. Et celles-ci ne communiquent pas vraiment.

Ce n'est pas qu'il y ait, en moi, une dualité, duplicité, de la personnalité, un peu comme celle du Docteur Jekyll et de M. Hyde. Ce sont plutôt les convenances et catégorisations sociales qui imposent ce cloisonnement souvent hermétique. 

Je vis d'abord ça dans mon boulot. Là, je n'y suis que la directrice financière et rien d'autre. Et je ne veux d'ailleurs pas moi-même qu'il en soit autrement. Je m'attache, en fait, à ce que rien ne transparaisse de ma vie personnelle. Il me faut être lisse, conforme, ne pas "donner prise" par une singularité, une originalité, qui permettraient de me décrédibiliser. Donc, je ne me dévoile surtout pas, je ne parle à peu près que boulot, chiffres, bilans et comptes de résultats. 

Des copains/copines de boulot, je n'en ai donc guère. Juste une fille un peu barjot folle de spéculation boursière. On s'amuse donc parfois, toutes les deux, à imaginer des "coups", des montages déments pour torpiller ou doper artificiellement le cours d'une boîte. Mais c'est une distraction limitée, ma seule fantaisie professionnelle. Et au total, même si je pense n'être jamais désagréable et toujours d'humeur égale, j'imagine bien que j'apparais sûrement lointaine et impénétrable. Cette solitude, c'est sûrement dommage mais je sais aussi que je ne peux pas avoir d'amis dans mon travail et que j'ai besoin de cette carapace. Sinon, on se fera un plaisir de me massacrer.

Ce décalage entre l'identité professionnelle et la réalité brute, je le constate aussi au cours de mes activités de loisirs. Ca concerne, pour moi, le jogging et la piscine. J'ai vite découvert que ce sont moins des activités sportives que des lieux et occasions de rencontres, du moins à Paris. Mais là, c'est l'inverse, c'est le grand retournement des rôles. Les petits s'y font grands en s'inventant des activités et professions prestigieuses. 

C'est le grand défilé des mythomanes et c'est fou le nombre de supposés chefs d'entreprise ou grands artistes qui viennent me draguer. Ca leur est d'autant plus facile que la contingence des rencontres fait que les propos sont invérifiables. Mais je laisse faire parce que cette grande exhibition m'amuse beaucoup finalement. C'est la grande comédie humaine, cocasse, hors sol. Je me contente donc d'écouter. Je me dis simplement que je dois vraiment passer pour une cruche, une grande naïve, pour qu'on me baratine avec autant d'assurance.

Et que je sois une cruche, on me l'a d'ailleurs souvent fait sentir lorsque j'ai incidemment côtoyé des milieux auto-proclamés "intellectuels" ou artistes. Compte tenu de ma profession, j'étais forcément butée, bornée. Même en économie et sur les grandes questions du monde, on s'opposait à moi. Et on s'étonnait même que j'aie lu un roman un peu compliqué. Je me dis souvent qu'il n'y a pas plus intolérants que les "cultureux" et les "modernes". 

Et j'ai retrouvé un peu ça avec les amants français que j'ai pu avoir. Ca n'a jamais marché parce qu'ils ont toujours cru me "cerner" très vite. Ils ont toujours pensé que mon passé, mes cultures d'origine, ça n'était pas très important. Ca les barbait même. Et moi, de mon côté, je trouvais que c'était leur culture franco-française qui était vraiment étriquée. La "communication" a donc été toujours été très limitée, on ne pouvait pas se comprendre. Il a, à chaque fois, heureusement suffi que me soit présentée la future belle-famille pour que je m'enfuie très vite. Compte tenu de mes fantaisies, je n'aurais sûrement pas convenu. 

Et je crois finalement que c'est ça le véritable problème. On est trop sérieux, trop prisonniers d'une identité: sociale, politique, culturelle, nationale. On veut trop s'y conformer parce qu'on a l'illusion de se connaître. Rien n'est plus faux. Il faut plutôt apprendre à se sentir étrangers à ces catégorisations qui nous compriment, nous abrutissent. 

Mon identité sociale, je m'en fiche à peu près. Je me suis quand même bagarrée pour en acquérir une mais c'était pour survivre économiquement. Et aussi pour qu'on me fiche la paix, qu'on me laisse m'adonner à mes lubies, qu'on n'entrave pas mes rêves. Et ça m'ennuie profondément qu'on me confonde, presque tout le temps, avec ma carte de visite.

Alors qu'on ne devrait avoir qu'un objectif: devenir étranger à soi-même pour s'ouvrir à d'autres approches, d'autres sensibilités, du monde et de la vie.


Tableaux de Max ERNST (sauf un René Magritte)

Je recommande:

- Catherine CUSSET: "Ma vie avec Proust". Il ne s'agit pas d'un livre "savant". Catherine Cusset (qui est une écrivaine pleine d'ironie sur elle-même) tire plutôt des leçons de vie de Proust. On en retire un autre regard sur la vie sociale, sur ceux qui nous entourent et sur nous même. La duplicité est générale mais tout est signe. A nous de savoir interpréter. 

- Patrick ROEGIERS: "Satie". Un portrait fascinant du grand musicien Erik Satie. Un asocial complet, un dissident absolu, refusant tout compromis. Un moderne qui refuse la modernité et toutes les convenances.


Je signale enfin que je pars me changer les idées (oublier Trump et Poutine) avec une petite escapade dans le Caucase. Pour y trouver, peut-être, un peu de hauteur, d'altitude par rapport à toute cette Grande Bêtise, ce grand Cynisme, qui agitent aujourd'hui le monde. Donc pas de post la semaine prochaine. Mais on peut toujours me contacter (du moins je pense).