dimanche 10 juin 2012

Polskie-Ukraińskie Euro



C’est le début de l’Euro 2012.

Ce qui est pratique, c’est que je soutiens trois équipes : l’Ukraine, la Pologne et la Russie. Comme ça, j’ai beaucoup plus de chances de victoire finale que la moyenne des supporters.


Mais il paraît que les Ukrainiens ne sont pas bons et les Polonais très moyens; les Russes sont les meilleurs, capables même d’aller jusqu’au bout mais comme toujours imprévisibles.


Il y a surtout un match terrible, le 12 juin : Pologne-Russie. Dans chaque camp, il est inconcevable de perdre. Une défaite, il faudrait des années pour s’en remettre.


Enfin…, je n’y connais rien. Mais l’Euro, j’en ai évidemment entendu beaucoup parler en Pologne et en Ukraine ces dernières années.


Pour ces deux pays, c’est surtout l’occasion d’être enfin un peu reconnus en Europe.


C’est sûr que leur image, celle qui ressort de la lecture de la presse occidentale, est consternante. On ne raconte que des horreurs, toujours les mêmes, infiniment ressassées.


La Pologne d’abord, tout le monde le dit, c’est un pays arriéré, cul béni et antisémite. C’est profondément insultant et imbécile.


L’Ukraine, c’est pire ! On se demande si ce pays existe réellement alors qu’il est tout de même plus vaste que la France : les articles consacrés à l’Ukraine sont vraiment exceptionnels. Un ou deux entrefilets de temps en temps mais pour l’essentiel, c’est consacré aux prostituées et à Tchernobyl. On a quand même parlé un petit peu de Youlia Timochenko, ces dernières semaines mais sa situation ne semble guère émouvoir les droits de l’hommistes.


Quant à la culture, la littérature, le cinéma, la musique de ces pays c’est le grand néant et ça ne semble intéresser personne.



Cette ignorance crasse me mettait autrefois en fureur mais aujourd’hui, je me suis résignée. Ca montre bien qu’on est incapables de faire vivre l’Europe, tout simplement parce qu’on préfère mettre la tête dans le sac et qu’on refuse, par peur de déplaire à certains, de la définir, de la penser. Peur de déclarer qu’il existe bien un noyau culturel européen.


Enfin … cet Euro 2012, c’est l’occasion pour la Pologne et l’Ukraine de montrer qu’elles existent.


Ce sont deux pays très proches (par la langue, par l’histoire, par la culture, par la cuisine) mais surtout, il s’agit aujourd’hui de mettre en avant le miracle économique de ces deux pays.


Faut-il le rappeler ? La Pologne est le pays dont la croissance est la plus forte en Europe depuis ces deux dernières décennies.


Le boum est extraordinaire et devrait se poursuivre : on prévoit que, dans peu de temps, la Pologne aura non seulement rattrapé mais dépassé les grands pays européens pour ce qui est du niveau de vie.


L’Ukraine est un peu en retard mais, depuis 10 ans, le même mouvement est enclenché et on assiste à une métamorphose complète des villes.


Ce qui est important, c’est que la croissance économique ne repose pas sur des éléments spéculatifs (immobiliers en particulier) mais sur la floraison d’une multitude de petites entreprises. On n’a vraiment pas besoin d’un « Ministère du Redressement Productif » là-bas. On y travaille à plein et c’est lié à des facteurs très simples qui pourraient inspirer la France : l’esprit d’initiative, le dynamisme des mentalités, l’éducation, le rôle limité de l’Etat, l’importance de l’épargne et des capitaux.




Tableaux d’Andrej Mashkovtsev, un jeune peintre qui vit en Ukraine et que j’aime beaucoup

4 commentaires:

  1. Je me le demande souvent : vos origines, assurément slaves, sont-elles multiples ? Polonaises, russes, ukrainiennes, biélorusses ?

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  2. C'est très simple. J'en parle dans mon blog. Je viens de Lvov (ou Lviv, Lwow, Lemberg)où on parle couramment 3 langues : le polonais, le russe et l'ukrainien (que je ne connais pas mais comprends à peu près).

    C'est une très belle ville qui a, tour à tour, été autrichienne, polonaise, russe et maintenant ukrainienne.

    J'aime bien aussi la Biélorussie parce que l'on y est également trilingue.

    Je n'attache à vrai dire pas tellement d'importance aux différentes nationalistés slaves. Pour moi, il y a vraiment une communauté très forte de pensée, de sentiment et de culture entre tous les slaves.

    Carmilla

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  3. A vrai dire, je trouve que c'est une région fascinante, mais si je n'y suis pas encore allé. Je me souviens par exemple d'un reportage où une très vieille dame de Lvov évoquait les différentes nationalités qu'elle avait eu par la force des vicissitudes de l'histoire : austro-hongroise avant 1918, puis polonaise dans l'entre-deux-guerres, ensuite soviétique (avec l'intermède tragique de la 2ème guerre), et enfin ukrainienne.

    J'aime aussi beaucoup, par exemple, les films du documentariste allemand Volker Koepp, en particulier "Herr Zwilling et Frau Zuckermann", sur deux vieux intellectuels juifs polyglottes de Tchernowitz (Tchernovtsi, Cernauti, etc...).

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  4. Tchernowitz est aussi très cosmopolite et a, paraît-il, été récemment très bien restauré.

    Sinon, si vous voulez faire un voyage beau et sympa, voici mon conseil : vous prenez un billet d'avion pour Cracovie (ça se trouve aux alentours de 100 € AR).

    Vous visitez évidemment Cracovie si vous ne connaissez pas ainsi que les montagnes avoisinantes (les Tatras).

    De Cracovie, vous prenez un très beau train de nuit qui vous conduit directement à Lvov. De Lvov, vous pouvez gagner, là aussi, les montagnes (les Carpates ukrainiennes). Une dizaine de chauffeurs se proposera pour vous y conduire.

    Ce sont deux villes magnifiques, sympathiques, bon marché. On y mange bien, il y a des cafés superbes, la bière est bonne et les filles sont splendides. De plus, c'est loin d'être envahi par les touristes (surtout l'Ukraine). Que demander de plus ?

    Carmilla

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