samedi 13 avril 2024

De la nouvelle guerre des sexes et de la protestation virile

 

On commence à prendre peur: depuis quelques années, on assiste à une montée de l'autoritarisme politique dans l'ensemble du monde. Les valeurs occidentales, celles de la démocratie, on les conteste et, même, on les passe par dessus bord. 


Un grand bloc anti-occidental vient de se constituer rassemblant la Chine, la Russie, l'Inde, l'Iran, la Turquie. Ils n'ont pas d'autre programme que la haine mais, à eux seuls, ils représentent tout de même  près de 40% de la population mondiale. Heureusement, ils sont eux-mêmes fragiles, des cocottes minutes sous pression.


Mais les pays occidentaux, eux-mêmes, commencent à vaciller. Les valeurs démocratiques, on prétend les démasquer comme une hypocrisie impérialiste. On est alors tous sommés de se sentir coupables et de faire repentance. Quant à l'économie, le laisser-faire, c'est ce qui est détesté à gauche comme à droite. Le libéralisme, c'est présenté comme l'horreur absolue. On réclame un interventionnisme accru de l'Etat.


Et surtout, il y a, en leur sein, une forte demande  d'ordre et de retour aux valeurs morales. Ca explique largement la résurrection de l'extrême-droite dans toute l'Europe (France, Allemagne, Italie, Portugal, Hongrie, Slovaquie). Ce qui était impensable il y a peu, la conquête du pouvoir, apparaît crédible aujourd'hui. 


Et ça concerne même des pays que l'on croyait immunisés en la matière: la Suède, le Danemark. Et que dire surtout du retour, que l'on pensait impossible, de l'affreuse bête immonde, Donald Trump ?


On ne sait plus trop que penser, on se perd en explications oiseuses. On parle de crise économique, d'inégalités accrues, d'incertitudes sur l'avenir. Mais tout cela n'est en rien étayé par les faits: on ne se porte pas si mal que ça et les perspectives sont plutôt bonnes. Le grand problème des Européens, c'est leur goût pour la complainte: leur ingratitude envers ce que leur offre le système et leur auto-apitoiement dans le déclinisme (le "c'était mieux avant"). Mais ils ne se rendent pas compte que, pour le reste du monde, l'Europe, c'est à la fois ce qui est enviable et ce qui doit être abattu.





























On évoque aussi le traditionnel conflit entre les générations, entre les plus et les moins de 50 ans, entre ceux qu'on appelle "les boomers" et les autres. Mais curieusement, par un étrange retournement, ce ne sont pas aujourd'hui les plus âgés qui sont les plus frileux et les plus conservateurs.


Il se révèle, en fait, que la guerre intra-sociale, elle est, depuis quelques années, beaucoup moins entre les générations qu'entre les sexes. Plus précisément, les jeunes femmes sont de plus en plus progressistes et libérales, tandis que les hommes du même âge se révèlent de plus en plus conservateurs et dogmatiques. Il s'agit d'un phénomène récent et inédit révélé par la presse anglo-saxonne.


Une étude récente du "Financial Times" révèle ainsi que "les Américaines de 18 à 30 ans sont de 30 points plus libérales que leurs homologues masculins. Il y a six ans, cet écart tant culturel que politique n'existait pas. Il est de 30 points également en Allemagne et de 25 points au Royaume-Uni. Il n'a pas d'équivalent chez les plus âgés et n'est pas propre aux Occidentaux: il est aussi prégnant en Corée du Sud, en Chine, ou en Tunisie". 











On s'était habitués à considérer les femmes comme plus conservatrices que les hommes. On assiste à un brusque et complet changement de décor. Les jeunes filles sont maintenant plus modernes et éprises, avant tout, d' émancipation, tandis que les garçons se crispent et se raidissent.



Partout dans le monde, se creuse, en fait, un fossé inquiétant, potentiellement explosif, entre les jeunes femmes et les jeunes hommes. La guerre des sexes vient d'être rallumée mais l'initiative appartient cette fois ci aux plus faibles.


































La Révolution, elle vient maintenant des jeunes femmes : elle a été initiée par les "Femen" en Ukraine, prolongée par les "Pussy Riot" en Russie, puis par "Me Too" aux USA.  La forme la plus achevée, celle qui était la plus impensable, c'est maintenant le mouvement "Femme, Vie, Liberté" en Iran. Tous ces mouvements ont libéré la parole des femmes, les ont incitées à dénoncer les rapports de domination et, surtout, légitimé leur sentiment d'injustice.


Et bien sûr, ça fait beaucoup de dégâts cette Révolution féministe. Ca inquiète même franchement les hommes. Ils avaient commencé par en rigoler, en ricaner, demeurer fiers de leur assurance. Mais ils sentent maintenant que le Pouvoir risque de leur échapper. 







Pourquoi ? Parce que les femmes, et notamment les Européennes, sont aujourd'hui plus éduquées et plus diplômées que les hommes: 46 % des Européennes de 25 à 34 ans sont aujourd'hui titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Cette proportion n'est que de 35 % pour les hommes. On peut en déduire que les femmes sont, mécaniquement, appelées à prendre le pouvoir dans les sociétés occidentales. Leur sort devient, globalement et à certains égards, plus enviable que celui des hommes.


Mais il n'est, malheureusement, pas sûr qu'elles parviennent jusque là. Parce que ce mouvement de bascule suscite beaucoup d'angoisse, surtout chez les jeunes mecs plutôt déshérités qui pouvaient au moins se reposer sur la certitude de leur supériorité virile. Même ça, ça fiche le camp aujourd'hui, se disent-ils. Ils se sentent donc doublement déclassés: économiquement et symboliquement.


On assiste donc à un retour de bâton, à un "backlash". Il est manié par tous ceux qui se sentent mal à l'aise avec cette émancipation en cours des femmes. Ce sont les "jeunes hommes en colère" qui se manifestent maintenant: ruraux, banlieusards, étudiants ratés. La haine des jeunes femmes, ça fait même le ciment des gouvernements autoritaires dans le monde (Russie, Chine, Iran, Inde, Turquie). 


C'est cela qui alimente principalement, me semble-t-il, la recomposition de l'échiquier politique mondial et la progression des mouvements autoritaires. En France même, les militants Le Pen ou Mélenchon sont en effet, avant tout, de jeunes hommes un peu paumés qui ont besoin de revanche.


C'est inquiétant même si je me dis qu'il faut bien en passer par là avant d'envisager une victoire du féminisme. Ce qui me désole surtout, c'est que de l'Europe, de ses valeurs, on s'en fiche complétement et qu'on s'apprête à émettre, en juin prochain, un vote protestataire massif faisant la part belle aux extrêmes. On veut bien profiter du système mais pas le défendre. Voila qui va réjouir le bloc des affreux (Russie, Chine, Iran, Turquie, Inde). On est incapables de penser l'Europe comme puissance, ce qu'elle est pourtant. Pas seulement sur le plan économique mais aussi et surtout culturel. 


Je le répète: pour le reste du monde, l'Europe, c'est ce qu'il y a de plus enviable et de plus détestable à la fois. La liberté des mœurs et de pensée y est, en particulier, considérée avec fascination/répulsion. Et cette liberté, elle concerne d'abord la condition des femmes. 

Il faut bien avoir cela à l'esprit. Voilà pourquoi voter contre l'Europe, pour un Parti Autoritaire, c'est aussi voter contre soi-même, contre les femmes. 


Images de Paul DELVAUX, Ferdinando SCIANNA, Paolo ROVERSI, Fernand HODLER, Rainer FASSBINDER, Nick ALM, Jules TOULOT, Shae De TAR, Severino MACCHIATTI, Thomas Hart BENTON, Lucien CLERGUE, William MORTENSEN, Edmund KETING, Apolonia SOKOL

Je recommande:

- Jean-François COLOSIMO: "Occident, ennemi mondial n°1".

- le film documentaire "Apolonia, Apolonia" de Léa Glob. Apolonia Sokol (dernière image de ce blog) est l'une des nouvelles stars de la peinture contemporaine. Elle est à la fois danoise, polonaise (son nom veut dire "faucon") et française. Elle a été liée au mouvement des Femen. Elle incarne bien, me semble-t-il, cette nouvelle génération qui émerge: celle de jeunes femmes sans concession, plutôt rugueuses.

Je signale enfin que je m'envole, mardi prochain, pour une mission en Pologne. Je dois y rester au moins 15 jours avec deux points d'attache: Varsovie et Olsztyn (ancienne Prusse-Orientale). Il y aura donc une petite pause dans mes posts mais on peut toujours m'écrire (je ne garantis pas une réponse le jour même).



7 commentaires:

  1. Parmi mes lectures récentes, l'excellent "OK millenials" de Brice Couturier.

    https://www.amazon.fr/Millennials-Puritanisme-victimisation-identitarisme-génération/dp/B08TZ7HKJS

    Il y a la réaction autoritaire-populiste de droite, c'est évident, mais en face il y a la réaction "woke", que je trouve souvent détestable, par son intolérance, son fanatisme, sa fermeture d'esprit, son absence totale d'humour. On est loin de l'universalisme et de l'esprit des Lumières. C'est même tout l'inverse.

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  2. Merci Nuages,

    J'avoue n'avoir pas lu Brice Couturier. Mais je l'ai souvent entendu dans les médias et j'ai toujours trouvé ça intéressant.

    Victimisation, puritanisme, repli identitaire, esprit woke, c'est bien ce que nous vivons en effet aujourd'hui.

    Il est bien difficile, aujourd'hui, de discuter de quoi que ce soit tellement les mentalités sont façonnées et tellement l'arrogance est grande. On est bien loin, en effet, de l'Esprit des Lumières.

    Si l'extrême-droite l'emporte en France, je ne sais vraiment pas quelles seront les réactions de ces auto-proclamés intellectuels. Ils ont eux-mêmes contribué à façonner des groupes identitaires.

    Bien à vous,

    Carmilla

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  3. Bonjour Carmilla

    À l’heure de tous les dangers, où nous devrions être tous solidaires, on se livre à toutes sortes de tergiversations, de tripotages inutiles, de luttes intestines comme si nous avions les moyens de nous payer se genre de luxe. C’est peut-être une manière glauque de cacher nos impuissances, nos incapacités, ce dont profite joyeusement la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, et même la Turquie, sans oublier tous ceux qui les appuie à travers le monde. Nous sommes tellement incapables et impuissants, que nous n’arrivons même pas à fournir l’Ukraine en armement dont elle a besoin. Chaque Ukrainiens et Ukrainiennes, qui tombent au combat, (il ne faut pas l’oublier 45,000 d’entre elles se battent présentement au côté des hommes,) sont de ne notre responsabilité, parce que s’ils avaient été mieux pourvus en arme, peut-être que certains seraient encore vivants. Ces morts, nous en sommes responsables, nous tous les occidentaux. Qui plus est, il n’y a plus de sexe, exit la différence, il n’y a que des Ukrainiens qui luttent, tous humains, tous égaux face à la mort. Vous voulez parler d’égalité, nous y sommes! Ce n’est plus le temps de nos petits débats stériles, qui font largement l’affaire des autorités russe, chinoise et iranienne. J’ignore si vous l’avez remarquez, mais il n’y a pas beaucoup de femmes dans l’environnement de ces dirigeants qui ne comptent que sur l’extermination afin de réduire toutes oppositions, toutes idées de progrès. Pour ceux qui ne sont pas convaincus vous pouvez demander d’immigrer en Corée du Nord ou en Russie. Je suis sûr que serait une expérience enrichissante et exaltante! Oui, je le remarque chaque jour, la violence est en train de s’installer dans nos pays, et un bon endroit, c’est la route, les conducteurs sont plus agressifs, plus impatients aux lumières, sans oublier que même dans nos démocraties certains de ne se privent pas de menaces directes. Les dernières élections municipales ont vu plusieurs femmes accéder à des postes de maire au Québec, des personnes très respectables, et surtout compétentes, ce qui est dérangeant, c’est qu’elles ont été littéralement descendues en flamme en plein conseil municipale, parce que ces réunions sont publiques. Certaines n’ont pas supporté les insultes et les menaces, alors elles ont démissionné, ce qui est regrettable et désolant. Je le déplore. Ce qui est à mes yeux est un recul de la démocratie. Est-ce que certains rêvent de transformer nos sociétés pour les faire ressembler un jour à celles nos ennemis? L’élection de juin en Europe, à ce chapitre, revêt une importance capitale, nous allons voir si les européens sont prêts à défendre leurs valeurs. Se sera un tournant marquant. C’est la même situation aux USA, mais pour ce faire il faudra attendre en novembre prochain. Pendant ce temps, les ukrainiens tombent. Nos petits conforts sont peut-être plus éphémères qu’on l’imagine. Les dernières nouvelles ce matin en provenance du Moyen-Orient ne sont pas très bonnes, suite au bombardement par les israéliens de l’ambassade iranienne en Syrie. Il y a quelqu’un qui vient de jeter de l’huile sur le feu et qui rêve d’être le maître du Moyen Orient. Ce qui va donner des bonnes raisons aux israéliens de se défendre. Oui, nous sommes dans une période de violence, et nous ne sommes pas prêts d’en sortir.
    Bonne fin de journée Carmilla

    Richard St-Laurent

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  4. Ce climat de violence

    Après avoir terminé d’écrire mon commentaire, j’ai écouté mon émission hebdomadaire à Radio-Canada : Les faits d’abord, qui traite des événements politiques et autres pendant la semaine qui se termine. On dirait que tout le monde se sont donné le mot pour parler de violence. Cette semaine, c’était le 9ième féminicides au Québec, sur une population de 8.5 millions c’est beaucoup trop, ce ci ne devrait pas exister mais c’est une douloureuse réalité. En 2022, l’Ontario la province voisine à connu 52 meurtres de femmes, toutes assassinées par leur conjoint. C’est tout simplement ahurissant dans un pays comme le Canada. Nous aussi, nous sommes en proie à cette violence. D’après ce que je peux constater, toutes nos sociétés sont touchées, ce qui ressemble à une faillite sociale. Tout le monde devrait être en sécurité sur ce territoire que se soit dans le fond des bois comme dans le métro de Montréal, de même que dans chaque demeure. Être en sécurité, cela va avec la liberté. Faillite sociale qui ressemblerait à une faillite d’éducation. Pour le Québec comme pour le Canada, c’est du jamais vu, certes, les violences domestiques entre les personnes d’un ménage ont toujours existé, il ne faut pas se le cacher, mais le meurtre c’est un cran plus haut. Humainement ces actes n’ont aucun sens et l’on devrait pouvoir divorcer sans entrave dans un pays comme le nôtre. La liberté pour tous avec sécurité. Mon impression sur l’augmentation de la violence me semble juste, ce n’est pas un rêve. Cette liberté assortie de la sécurité est contenue dans nos lois; mais souvent elle me semble éloigné de la réalité, comme hors des lois. Il ne suffit pas d’écrire une loi qui tende vers un but, parce que la loi, il faut l’appliquer. Si non, nous nous dirigeons vers une société autoritaire, où toutes les dominations, prendront le pas sur une société libre. J’ai vécu dans une société autoritaire, et, je ne veux pas y retourner. Nous savons tous que les chemins de la liberté ne sont jamais faciles; mais n’est-ce pas les seules qui s’offrent à nous? Et, osons le dire, cette violence domestique finit par déboucher sur des violences d’État, elle finit par déteindre sur nos institutions publiques, pour finir par son seul et unique langage : la violence! Il m’apparaît que plus que nous avançons dans ces réalités poisseuses, plus nous nous enfonçons dans nos travers. Politiquement ici, ça commence à nous déranger, c’est quelque chose d’insidieux comme une mauvaise impression qui nous oppresse et dont nous n’arrivons pas à nous défaire. Est-ce que nous sommes si mauvais que cela? L’autre malaise, c’est que nous voulons toujours d’en référer à nos dirigeants, à nos gouvernements, dans toujours plus d’autorité parce qu’on est incapable de gérer sa vie personnelle. Nous cultivons malheureusement un sentiment d’impuissance; mais d’autre part, plus les individus sont forts individuellement plus nos sociétés et nos institutions s’en portent mieux. Ce qui se traduit par : prendre ses responsabilités.

    Merci pour votre texte Carmilla et bon voyage en Pologne

    Richard St-Laurent

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  5. Merci Richard,

    S'agissant des élections européennes, les jeux semblent déjà faits. Les plus récents sondages indiquent une victoire écrasante de l'extrême-droite en France. Et pourtant Marine Le Pen est infiniment plus bête et inculte que Giorgia Meloni. Si l'on ajoute l'autre fraction de l'extrême-droite (Zemour) plus Mélenchon, il y a une bonne majorité de Français hostiles à l'Europe et favorables à un régime autoritaire et à Poutine.

    Comment comprendre cela ? Il est vrai que malgré plus de 50 ans d'existence, les Français n'ont jamais réussi à intégrer cette idée de l'Europe. Si vous les interrogez par exemple sur des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, la Pologne, les Etats Baltes etc..., ils n'en ont absolument aucune idée et savent à peine les situer. Pendant longtemps, je ne mentionnais pas mon origine ukrainienne parce que je savais que ça ne disait absolument rien.

    C'est notamment la faute aux médias (qui ne parlent que des actualités françaises) et à l'école (on n'enseigne que l'histoire et la littérature françaises).

    L'Europe, ça n'est perçu que comme un vague machin administratif conçu pour embêter tout le monde. Et il est vrai qu'il n'y a pas de politique commune européenne: ni en matière budgétaire et financière, ni en matière de défense ou de politique étrangère. Chacun fait sa cuisine dans son coin et essaie de tirer les marrons du feu mais chacun s'estime néanmoins pénalisé et spolié.

    Que l'Europe soit désunie, c'est une évidence et Poutine a beau jeu de le souligner.

    Et en dépit d'une certaine prospérité, on y assiste à une montée des haines.

    Il y a d'abord la question de l'immigration. Couplée, il est vrai, au problème d'un islamisme qu'on ne sait pas traiter.

    Et puis aussi ce sentiment général d'une déstabilisation culturelle profonde. Cette idée que tout fout le camp.

    L'émergence du féminisme, sa montée en puissance, suscite ainsi, par delà ses dérives puritaines que je désapprouve, la montée d'une angoisse que l'on n'ose pas exprimer. Même si ça n'est pas avoué, la place accrue des femmes dans la société, leurs multiples revendications, perturbent beaucoup. Mais cela se traduit, maintenant, par un retour de bâton qui s'exprime, en particulier, sur le plan politique avec une tentation totalitaire.

    L'Occident et ses valeurs sont de plus en plus contestés, en interne et en externe. Je trouve ça désolant et effrayant. L'Occident, ça n'est tout de même pas que l'impérialisme, la colonisation et le capitalisme sauvage.

    Une nouvelle m'a toutefois paradoxalement réconfortée ce matin. L'Iran semble vouloir s'en prendre à Israël. Je crois vraiment que si les mollahs s'engagent dans cette voie, ils sont en train de signer leur perte: la population iranienne est profondément hostile à ces interventions extérieures et ne suivra pas les religieux. C'est peut-être le début de leur fin.

    Quant à la Pologne, j'y vais pour travailler mais j'ai aussi pour programme de m'intéresser aux chevaliers teutoniques. Et puis, la Pologne, c'est devenu un morceau d'Ukraine.

    Bien à vous,

    Carmilla

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  6. On dit qu'il y a eu des "explosions de joie" en Iran à la nouvelle des attaques de drones contre Israël. Quelle est la part réelle de la population qui soutient ces attaques ? C'est très difficile de mesurer ça dans un régime autoritaire.

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  7. Merci Nuages,

    Le régime est fort pour organiser ces fausses manifestations populaires avec le concours de ses deux seuls soutiens: d'abord, les gardiens de la Révolution, une organisation paramilitaire d'environ 200 000 personnes, un Etat dans l'Etat qui contrôle une grande partie de l'économie; ensuite, les bassidjis, des miliciens du gouvernement, recrutés de manière informelle (on en ignore le nombre) parmi des jeunes déshérités, souvent de petits délinquants, et qui patrouillent, habillés en civil, dans les rues.

    Ce sont ces gens là et quelques personnes "conviées" (par chantage) qui manifestent. Ca n'abuse personne sauf à l'étranger. Il y avait eu le même cirque après la mort de Ghassem Soleimani début 2020.

    Mais croyez-moi: il n'y a pas 20% de la population qui soutienne le régime. Et surtout, il n'est pas du tout vrai que les Iraniens détestent les USA et Israël. Au contraire même.

    Les mollahs savent bien ça et c'est pourquoi je doute qu'ils poursuivent leur offensive. Ils savent qu'ils sont trop en position de faiblesse sur le plan intérieur.

    Bien à vous,

    Carmilla

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