samedi 31 août 2024

Voyeurs

 

Le regard au sens large, ça structure largement la personnalité de chacun d'entre nous.

On passe son temps à se regarder, s'observer, s'épier et, bien sûr aussi, à être regardé(e). On est même tellement absorbés, impliqués dans cette relation spéculaire continuelle, qu'on s'empresse de la nier si, d'aventure, quelqu'un nous en fait la remarque. "Mais non, je vous assure, je ne vous regarde pas, je ne vous mate pas."

Le voyeurisme, on a tendance à considérer qu'il relève de la perversion. Ce n'est tout de même pas exactement ça. On est tous agités par une espèce de dialectique du regard dans la quelle on est, tour à tour, sujet puis objet. C'est un jeu qui relève d'une esthétique de la vie, de l'attention que nous portons aux autres, à ce qui les différencie, à leur singularité. 


C'est à ce point fort que le plus grand drame de la vie, surtout pour une femme, il survient  quand on devient transparents, quand plus personne ne nous regarde, ne nous porte intérêt.

C'est le grand théâtre du monde auquel on a tous besoin de participer. En être un jour exclu, c'est la mort. Personnellement, j'adore m'y plonger. C'est pour cette raison que j'aime les villes tumultueuses, les terrasses des cafés, les boulevards, le métro, les trains... Que je sois l'objet de regards furtifs, je trouve même ça gratifiant. Je suis une sans famille qui ne se sent jamais seule. Et le comble de l'émotion,  c'est quand je me balade avec ma copine Daria: deux dingues qui ne passent pas inaperçues.


Mais on sait bien aussi que ce triomphe féminin est éphémère et que le regard des autres est rarement complétement neutre et détaché. Ce regard, il a vite fait de se transformer, de devenir actif, incisif. Les femmes en savent particulièrement quelque chose parce que le voyeurisme, elles le subissent, dès leur adolescence, dans une dimension pas seulement séductrice mais carrément obscène et agressive. C'est un déshabillage en règle qu'il faut subir, un déshabillage qui vous chosifie et vous déprécie. 

Je me souviens ainsi qu'à l'âge de 15-16 ans, je m'habillais de manière disons osée, impudique. Mais je n'ai pas tardé à me rendre compte, à l'écoute des gloussements et sifflets suscités, que ça posait problème. Et surtout, j'ai perçu, pour la première fois, haine et hostilité à mon égard: les regards portés n'avaient d'autre intention que me rabaisser, me ravaler au rang de pétasse ou d'allumeuse. 

Et je me suis vite rendu compte que les choses allaient bien au-delà de mes vêtements. Les vestiaires des filles, ça fascinait aussi les garçons. On nous y observait à travers des carreaux cassés et on nous y piquait nos culottes et soutifs. Et au-delà encore, c'étaient les toilettes des filles. Voir ou imaginer une fille dans une situation humiliante, faisant pipi ou caca, ça semblait une distraction réconfortante pour les jeunes garçons. Mais de cela, il n'était bien sûr absolument jamais rien dit. Rien qu'un grand silence ricaneur. 

Ces histoires adolescentes m'ont vite fait comprendre qu'une femme suscitait, par sa seule apparence, des fantasmes insensés, monstrueux, chez les hommes. La femme angoisse et pétrifie les hommes, c'est le mythe de la Méduse. Et la réaction des hommes, c'est d'associer symboliquement la sexualité féminine à l'informe, l'obscène, le déchet.


A l'inverse, je n'ai jamais entendu parler d'une femme épiant les toilettes ou les vestiaires des hommes. Ca ne veut pas dire, bien sûr, que les femmes ne s'adonnent pas, elles-mêmes, au voyeurisme mais son expression en est, sans doute, moins directement sexuelle. Ce sont les figures de la concierge ou de la pipelette ou bien celle des groupes de copines qui se réunissent régulièrement pour bavasser ou médire des autres. 


Mais, au final, on peut formuler ce constat simple : l'immense majorité des voyeurs, dans la dimension agressive du terme, sont des hommes. La quasi-totalité de leurs victimes sont des femmes.


C'est évidemment un rapport de force et de pouvoir qui se joue. On cherche à promouvoir l'égalité des sexes mais c'est largement une chimère. Tout simplement parce qu'il y a une dissymétrie de la relation entre les sexes et que jamais on ne pourra s'accorder ni vivre en harmonie. 


Et cette dissymétrie, elle est largement à l'avantage de la femme tout simplement parce qu'elle détient un pouvoir exorbitant : celui de la Beauté et de la séduction instantanée, foudroyante, sans même échanger un seul mot. C'est l'histoire du bain de Diane et d'Actéon mais aussi celle des belles passantes de Baudelaire.   

Le sexe féminin est un "sexe solaire".

C'est lui qui exerce un pouvoir d'attraction et les hommes n'en sont que les satellites.

Ce pouvoir extraordinaire, il est une véritable insulte à l'esprit égalitaire. Un homme ne peut compter sur sa seule apparence, il doit s'employer pour séduire. Il doit même souvent "en faire des tonnes" alors qu'une femme peut jouer de sa seule présence. C'est elle, en fait, qui détient la clé de la relation sexuelle, c'est elle qui choisit dès le premier abord.


C'est cette inégalité de la séduction et de l'approche sexuelle qui explique l'agressivité et la rage de nombreux hommes envers les femmes: c'est nous qui, en fait, dictons le jeu. C'est pour ça qu'on nous perçoit immorales, lubriques et sans scrupules.


C'est l'esprit de vengeance qui s'exprime alors. Il s'agit d'humilier l'autre, de "néantiser" son apparence, sa beauté. C'est le sens du regard du voyeur, un regard sans pitié qui arrache à l'autre une part de son intimité. Et cette profanation vaut humiliation. 


C'est une manière de retourner la relation de séduction de la femme en portant sur elle un regard prédateur d'emprise et d'assujettissement.

Ce rapport de hiérarchie et de force par le regard, on ne le considère guère comme un problème de société et on ne l'évoque quasiment jamais dans "les actualités". Les voyeurs font presque l'objet d'une sympathie rigolarde. On a le sentiment d'un véritable mutisme et aveuglement collectifs et même d'un véritable tabou social.


Et d'ailleurs, le voyeurisme n'est reconnu comme un délit pénal que depuis très peu de temps dans les pays européens. En France, ça ne date que de 2018 et de la Loi du 3 août qui reconnaît le voyeurisme comme un délit passible d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende. Dans la pratique, il semble que le nombre d'affaires jugées en la matière est infime. Il y aurait, pense-t-on, d'autres chats à fouetter et puis il n'y a pas d'agression matérielle, physique.

Il n'est pas dans ma mentalité de réclamer davantage de répression mais il me semble qu'on minimise, banalise, trop l'affaire. C'est comme si le voyeurisme était en voie de disparition.


Certes, les gros "machos" sont des dinosaures en voie d'extinction.  Certes, le banal voyeur qui rôdait autour des toilettes pour femmes, qui regardait par des trous (de serrure ou dans le mur), qui observait, aux jumelles, sa voisine de l'immeuble d'en face a quasiment disparu aujourd'hui. 


Fini le pauvre type solitaire, honteux et marginal. Ce banal frustré, j'éprouve même de la pitié pour lui. Et si je peux lui faire plaisir en dévoilant mes dessous, pourquoi pas ? C'est à peu près inoffensif et je peux même en retirer un plaisir trouble.


Mais les choses viennent de radicalement changer et on ne s'en rend pas forcément compte. Avec les innovations technologiques (fonction vidéo des smartphones, caméras miniatures bon marché), le voyeurisme se répand et se développe à grande vitesse dans le monde. Il devient viral et se socialise très largement. De véritables meutes, des meutes viriles, se constituent ainsi sur les réseaux sociaux.

Ce ne serait pas trop grave s'il ne s'agissait que du dessous des jupes des filles (ça reste anonyme). Ce que je trouve franchement inquiétant, ce sont les "revenge porn" ou les "slutshaming", ces vidéos que des amants pas trop délicats balancent sur les performances sexuelles de leur copine. La fréquentation de ces sites est hallucinante.

On peut aussi évoquer l'espionnage des clients des hôtels ou, mieux, des logements Airbnb qui est devenu pratique courante en raison de sa facilité, de sa discrétion et de la quasi-assurance de son impunité.

Personnellement, je ne pense pas être "prude" mais je suis très méfiante, presque paranoïaque. Je ne supporte pas le sentiment d'être épiée, harcelée. Ca m'angoisse carrément, je crains qu'on ne cherche à me nuire. Alors, j'évite de "donner prise", je m'emploie à tout sceller, verrouiller, de ma vie personnelle. Je n'héberge, surtout, jamais un amant chez moi. J'interdis que l'on me prenne, en photo ou en vidéo, au smartphone. Je ne veux pas qu'on vienne fourrer son nez dans mes petites culottes. Je pratique, le plus possible, la distance. C'est vital pour moi. 

Je suis peut-être dingue mais j'ai vraiment peur de la généralisation de ce voyeurisme électronique. J'y vois un nouveau développement des rapports de domination avec une force accrue reposant sur l'intrusion et l'humiliation. Une nouvelle violence peut-être pire que la violence physique.

Images de Michel JAGET, Saul LEITER, Helmut NEWTON, Bruno SCHULZ, Honoré DAUMIER, Pierre KLOSSOWSKI, Guy BOURDIN, Franz FALCKENHAUS, Franz Von STUCK, Deborah TURBEVILLE, Julia HETTA.

Je recommande: 

- Clémentine THIEBAULT: "Voyeur ! Enquête sur un phénomène de société". Un très bon livre, juste, clair et convaincant.

- Gay TALESE: "Le motel du voyeur". Un livre stupéfiant paru en 2016 (on le trouve encore facilement en poche). Par un journaliste américain réputé, l'histoire d'un hôtelier qui, pendant plus de 20 ans, a passé sont temps à observer ses clients dans leur intimité.

- Siri HUSTVEDT: "Une femme regarde les hommes regarder les femmes". Que dit le regard des artistes porté sur le corps des femmes ? Sont convoqués notamment Picasso, Max Beckmann, Jeff Koons, Louise Bourgeois, Robert Mapplethorpe.

- Georges SIMENON: "Les fiançailles de Monsieur Hire". C'est à compléter par le très bon film de Patrice Leconte ("Monsieur Hire") avec Michel Blanc. Et aussi par le remarquable "Locataire" de Roman Polanski qui montre bien que le voyeurisme engage aussi une relation réversible entre les sexes. Mais ces films pas si vieux (1976 et 1989) parlent d'une époque complétement dépassée, celle du voyeurisme à l'ancienne.





samedi 24 août 2024

Architecture in RIGA


Qu'aller fiche en vacances en Lettonie ? Il y a tout de même mieux. C'est d'ailleurs à peine si j'ose le mentionner à des interlocuteurs français parce que ça suscite un embarras immédiat: c'est où, y'a quoi ? On n'ose me poser aucune question.
 

Difficile d'expliquer que, là-bas, je retrouve instantanément mes marques, que je décrypte tout immédiatement. Le brassage des langues, les horaires, la cuisine, les règles du comportement social, la végétation, l'architecture, l'histoire, tout cela m'est d'emblée familier. 


C'est un grand retour dans mon passé et c'est d'abord reposant.


Mais rapidement ensuite, ça m'énerve parce que j'en viens à me dire que je ne serai jamais complétement Française, que je serai toujours porteuse d'une duplicité et que je ne comprendrai jamais vraiment le pays dont je parle, formellement, le mieux la langue.


Mais qu'y faire ? On ne fait jamais table rase de son passé, on vit toujours dans une synthèse des trois dimensions du temps. Rien ne s'efface mais on se projette, simultanément, dans l'avenir. C'est ce qui constitue une grande partie de notre vécu.


Mais il faut bien le dire: il n'y a jamais de Paradis perdu. Les Retours sont également rudes. Rien n'est jamais complétement aimable. Il a ainsi fallu que je supporte d'être largement plongée dans la langue russe. Quoi qu'on en dise, elle demeure très largement majoritaire à Riga et Jurmala. Et le problème, ce n'est pas la langue en soi, c'est la violence sociale qui va avec. J'ai toujours envie de gifler ces Russes qui s'interdisent de sourire ou d'être simplement polis.


Heureusement, la Lettonie est l'un des pays qui soutient le plus activement l'Ukraine et une sympathie générale y est largement exprimée.


Et de mon côté, j'ai toujours éprouvé intérêt pour les trois Etats baltes.  Je connais d'abord à leur sujet plein d'histoires étonnantes et mystérieuses.


D'abord la Courlande (la principale région de la Lettonie). Sait-on que son Grand Duché a été, jusqu'à la fin du 18 ème siècle, un Etat colonial (Tobago et la Gambie) ? Que les descendants des chevaliers teutoniques, les barons germano-baltes, y ont vécu, dans d'élégants et nombreux châteaux, jusqu'en 1920 ? Que le Roi français Louis XVIII y a transporté sa Cour après la Révolution et s'y est morfondu pendant de longues années en compagnie notamment de la fille ("Mousseline" puis "Madame Royale") de Louis XVI et Marie-Antoinette ? Que le célèbre peintre Rothko, que tout le monde croit américain, est, en fait, né en Courlande, à Daugavpils, et que cette origine explique largement sa peinture ?


Quant à la capitale Riga, elle est l'une des grandes villes de l'Art Nouveau européen. Son architecte principal en a été Eisenstein, un nom bien connu. Mais il s'agissait du père. Quant au fils, le cinéaste, il détestait absolument son père et vomissait l'esthétique bourgeoise de ses bâtiments: l'expression même d'un monde décadent s'empêtrant dans le maniérisme et la boursoufflure. 


L'Art Nouveau ? On s'est mis, à vrai dire, à le détester dans toute l'Europe au lendemain de la 1ère guerre mondiale. A Paris même, on n'a pas hésité à détruire de nombreuses réalisations d'Hector Guimard. On voulait épurer les formes et l'Art Nouveau était, de ce point de vue, considéré comme l'illustration de la surcharge kitsch et bourgeoise.


On a donc prôné, au début du 20ème siècle, une nouvelle ascèse pour l'Art, un formalisme épuré. Mais on a rarement perçu que cette évolution consacrait aussi l'émergence d'un nouveau puritanisme. L'Art moderne est devenu désincarné, il a peur de l'esthétique des corps, de leur vibration affective. Il ne devrait émouvoir que par la beauté de sa construction formelle, indépendamment de toute sollicitation érotique. 


C'est justement contre ce puritanisme que je continue de chérir l'Art Nouveau et tant pis si je passe pour ringarde (ça m'apparait aussi absurde que ceux qui jugent bourgeoise l'œuvre de Proust).


L'Art Nouveau, ça correspond pour moi à un certain vécu émotionnel et à une sensualité vénéneuse: ça me remue concrètement les entrailles. Et puis, je me reconnais dans ses modèles féminins, des femmes sans doute compliquées et déroutantes mais surtout actives et maîtresses de leur destin.


J'ai donc l'impression de me retrouver pleinement dans les grandes villes de l'Art Nouveau: Bruxelles, Prague et Vienne bien sûr mais aussi Helsinki et Riga.


A ces deux dernières villes, s'ajoute d'ailleurs un attrait supplémentaire: celui de la mer Baltique qui les baigne directement. En quelques minutes, on se retrouve au bord d'une plage de sable fin bordée d'une forêt de pins.
 

Ca aussi, ça me convient parfaitement même si ça peut faire ricaner.


D'abord, il ne fait pas aussi froid qu'on l'imagine. Et même la température de la mer est convenable (principalement parce que la déclivité de la plage est très lente, au moins sur une cinquantaine de mètres).

Du reste, presque personne ne vient là pour se baigner ou nager. On esquisse au mieux quelques mouvements de brasse mais jamais de crawl. Et on n'y pratique absolument aucun sport nautique (pas de voile, pas de planche, pas de ski, pas de hors-bords).


L'ambiance est étrange, d'un calme aussi éloigné que possible des plages françaises surpeuplées, malpropres et chaotiques.


A Jurmala, on se contente de contempler sagement l'horizon ou bien d'arpenter le long mail arboré qui structure la ville. De temps en temps, on s'arrête à la terrasse d'un café pour une glace ou un kvas: après s'être soi-même exhibés, on contemple et scrute les passants.


C'est une ambiance très Europe centrale ou à la Tchekhov. On essaie de deviner la vie des passants qui nous tapent dans l'œil. L'objectif, c'est, éventuellement, de parvenir à nouer conversation.


C'est évidemment un peu fatiguant pour moi parce que, malgré tout, on me repère assez vite. Et on s'étonne: qu'est-ce qu'une Parisienne vient fiche en Lettonie ? Alors, j'essaie de m'expliquer tant bien que mal mais je ne sais pas si j'arrive à convaincre grand monde. Je crains qu'on ne me prenne au mieux pour une toquée ou pire pour une trafiquante.


Mais j'en retire quand même, au total, une satisfaction. Dans toutes ces rencontres, j'ai participé à la grande comédie du monde. J'y ai été actrice et spectatrice. J'ai vu et on m'a vue. Savoir que les gens que j'ai croisés, avec qui j'ai échangé, s'interrogent maintenant sur moi, ça me procure une étrange satisfaction. Dans la relation avec les autres, on a besoin de mystère et d'ambiguïté, c'est le ressort de la séduction. Si on vous décrypte, c'est fichu, vous perdez tout pouvoir.























Une sélection de mes photos en Lettonie. J'en ai, évidemment, trop posté.

Je recommande: 

- Jan BROKKEN: "Les âmes baltes". Le grand livre de référence, celui qu'il faut absolument avoir lu, sur la culture et l'imaginaire des Pays Baltes.

- Jean-Paul Kaufman : "Courlande". Un livre remarquable mêlant l'intime (un ancien amour étudiant) à l'histoire d'un pays énigmatique.

- Marguerite Yourcenar : "Le coup de grâce". Un court texte (publié en 1939) qui évoque un triangle amoureux dans les pays baltes, en 1919, alors ravagés par la guerre, la révolution et le désespoir. Gros inconvénient: Marguerite Yourcenar n'a jamais mis les pieds en Lettonie. On peut noter, en revanche, que ce bouquin a fait l'objet d'une adaptation cinématographique convaincante, en 1976, de Völker Schlöndorff.

- Ernst Von SALOMON: "Les réprouvés". Le récit autobiographique d'un soldat qui s'est engagé, dès 1918, dans les corps francs partis combattre dans les Pays Baltes contre la Révolution bolchevique. C'est aussi un panorama de la violence politique qui sévissait en Allemagne au lendemain de la 1ère guerre.

- Sandra KALNIETE: "En escarpins dans les neiges de Sibérie". Pourquoi les Russes sont-ils si nombreux en Lettonie ? Notamment parce que Staline a organisé un transfert massif de populations durant la 2nde guerre mondiale en "expédiant" des milliers de Lettons en Sibérie.

- Chris KRAUS: "La fabrique des salauds". C'est, à mes yeux, l'un des grands livres de la littérature du 21ème siècle. Son cadre principal est Riga durant la seconde guerre mondiale.

- Eduard von Keyserling (1855-1918) : c'est le grand écrivain germano-balte. Consdéré comme le maître de l'impressionnisme allemand par Thomas Mann. A lire pour s'imprégner de la douceur de vivre qu'ont connue ces barons. Je recommande "Eté brûlant" et "Escalier trois". C'est d'une "grâce désespérée" et c'est édité chez "Actes Sud".