Marie JALOWICZ SIMON: "Clandestine". Un livre choc, incroyable, ahurissant! Du courage, de la folie, de l'inconscience, de l'audace, on ne sait pas comment qualifier cela. C'est l'anti-Anne Franck. Une jeune juive, d'origine polonaise, choisit de vivre, à découvert, à Berlin, entre 1940 et 1945, sans porter l'étoile jaune.Elle parvient malgré tout à survivre...Un témoignage exceptionnel dans une langue neutre distancée. Une incroyable maîtrise, un refus de tout sentimentalisme, de tout apitoiement. Survivre, c'est la question essentielle, pas seulement hier mais aujourd'hui encore. On tire plein de leçons de ce bouquin, alors, dépêchez-vous d'aller l'acheter.
Sibylle LEWITSCHAROFF: "Apostoloff". Peut-être avez-vous déjà passé des vacances en Bulgarie? Lisez ce livre hilarant et féroce. C'est d'une ironie et d'une méchanceté absolues mais c'est, évidemment, également plein d'amour. Le ton est d'emblée donné: " La Bulgarie est un pays horrible - non, moins dramatiquement: un pays ridicule et inquiétant". L'auteur est née d'un père bulgare et d'une mère allemande. Elle a reçu, en 2013, le prix Georg-Büchner, la plus haute distinction littéraire en Allemagne.
Katja PETROWSKAJA: "Peut-être Esther". De même qu'"Apostoloff", ce livre est écrit en allemand. Katja Petrowskaja a grandi dans une famille juive à Kiev dans les années 70. Elle reconstitue ici le prisme de l'histoire de sa famille avec tous ses destins brisés. "Un récit du vingtième siècle où alternent l clair et l'obscur, la force et la fragilité, la gloire et la défaite".
Ramita NAVAI: "Vivre et mentir à Téhéran". Un série de portraits et récits d'une journaliste anglo-iranienne qui nous font plonger dans le Téhéran de la violence politique, du crime, des trafiquants, de la prostitution, de l'amour. Un Téhéran très inhabituel mais ô combien juste. A lire absolument, ça vous changera de toutes les images ressassées par les médias sur l'Iran.
Pedro KADIVAR: "Petit livre des migrations". Un essai fascinant. La réflexion d'un exilé iranien qui a choisi la France et l'Allemagne: l'errance, la bilinguisme, la superposition des cultures. Plusieurs fils conducteurs: Paris, Téhéran, Berlin (le musée Pergamon et les façades de Mschatta, le lac de Schlachtensee); et puis des écrivains: Sadegh HEDAYAT, Marcel PROUST, Samuel BECKETT.
Sylvain TESSON: "Berezina". En général, j'apprécie modérément Sylvain Tesson. Je ne partage pas sa vision de la Russie. Ce livre retraçant l'épopée napoléonienne de 1814 m'a un peu réconciliée. J'y ai trouvé des réflexions très justes sur Napoléon, l'esprit de la Révolution, la sublimation de la vie, l'Idéal qui transcende la condition commune. Et puis ce voyage un peu dingue en side-car.
Philip TEIR: "La guerre d'hiver". Un livre ayant pour cadre Helsinki, même s'il est écrit en suédois, ça change un peu. C'est fortement influencé par l'écriture américaine, style Jonatan Franzen, que je je goûte peu. Mais j'ai pris quand même beaucoup de plaisir à la lecture des aventures sentimentales de toute une famille finnoise. Et puis,surtout, j'aime beaucoup la Finlande; ça fait partie des pays que j'aime fréquenter.
Philippe VALERY: "Par les sentiers de la soie". Des livres sur la route de la soie, à la marche, il y en a maintenant plein. Je les lis quand même à peu près tous, d'abord parce que je connais un bon morceau de cette route mais, aussi, parce que je sais que je n'aurai, quand même, jamais le courage de la faire, un jour, à pied. J'admire ça et c'est vraiment une extraordinaire aventure. Le livre de Philippe Valery comporte quelques clichés de pensée un peu agaçants mais son récit est bien construit et distancé (on ne se noie pas dans les soucis concrets). Surtout, il relate une extraordinaire traversée de l'Afghanistan peu avant l'assassinat du commandant Massoud.
Justine LEVY: "La gaieté". Je n'avais jusqu'alors jamais réussi à lire plus de 10 pages de Justine Lévy. Là, j'ai accroché. Bien sûr, c'est un bouquin de midinette mais ça n'est pas que ça. Il y a vraiment un style, une écriture et puis elle a l'art de distiller des horreurs (j'ai adoré les portraits des "belles-mères") en toute candeur. Autre avantage: ça se lit en deux heures, c'est donc idéal quand vous allez chez votre coiffeur.
Anne PLANTAGENET: "La vraie Parisienne". Autre livre de midinette (après le coiffeur, c'est pour le dentiste). Treize histoires de Parisiennes qui ne se sentent pas à la hauteur. Ce n'est certes pas un grand livre mais c'est très bien écrit et d'une cruauté hilarante.
Tableaux de Oda JAUNE
Oda JAUNE (née en 1979) est une peintre allemande, d'origine bulgare.Je l'ai évidemment choisie par rapport à Sibylle LEWITSCHAROFF
2 commentaires:
Carmilla,vous dites de Marie Jalowicz.Simon"c'estl'anti-Anne Frank; MarieJalowicz Simon a 20 ans;Anne Frank a 11 ans lorsqu'elle arrive à Amsterdam avec sa famille.Ceci explique cela,je pense.
L'intérêt et la valeur des 2 témoignages restent intacts.Lola
Bonsoir Lola,
Je ne voudrais surtout pas donner l'impression de critiquer Ann Frank. Je n'en ai évidemment pas le droit.
Bruno Bettelheim, le grand psychanalyste, a toutefois regrette qu'elle ait été érigée en modèle.
Mais c'est un débat évidemment stérile. Qui peut s'arroger le droit de juger en la matière ?
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'il faut absolument lire Marie Janowicz. C'est un livre vraiment bouleversant et passionnant.
Carmilla
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