Yasmina REZA :
« Heureux les heureux ». Yasmina Reza, c’est évidemment un des grands
écrivains français. Son dernier bouquin est stupéfiant, de violence et de
légèreté, mais il touche à l’essentiel, la vie et son tohu-bohu. « Les
couples me dégoûtent » déclare Yasmina REZA dans un résumé lapidaire. La
faille en chacun de nous, celle qui apparaît, tout à coup, sous le vernis
craquelé de la civilité. Yasmina REZA, c’est aussi pour moi son histoire
personnelle (l’Iran, la Russie, la Hongrie, Paris X-Nanterre, le jour
de la date de naissance) et ça fait que je me sens proche d’elle.
Alexandre LACROIX :
« Voyage au centre de Paris » - Un roman géographique et un voyage
sentimental dans Paris. Tous les amoureux de Paris adoreront : plein
d’histoires extraordinaires (sur la
Fontaine Médicis, les écrivains
américains à Paris, les Templiers etc…). On a envie de refaire immédiatement
toute la promenade décrite dans ce livre. J’aime beaucoup Alexandre
Lacroix : je rappelle qu’il est rédacteur en chef de « Philosophie
Magazine », une revue qui réussit le tour de force d’être accessible et
jamais ennuyeuse.
Catherine CUSSET :
« Indigo ». Un voyage touristique, ça n’est jamais aussi simple qu’on
l’imagine (culture et farniente). Surtout quand il s’agit de l’Inde profonde et
surtout quand on se trimballe toujours avec toutes les sinuosités de sa vie
sentimentale. Un voyage, ça peut donc être aussi un catalyseur. On en revient
souvent métamorphosés. Catherine Cusset, je lis tous ses bouquins à leur
parution (« Jouir », « Confessions d’une radine »,
« Le problème avec Jane », « Un brillant avenir ») et je
trouve toujours ça virtuose.
Nicole CALIGARIS :
« Le paradis entre les jambes ». Nicole Caligaris a côtoyé, en 1981,
l’étudiant Issei Sagawa, le japonais cannibale d’une jeune étudiante
hollandaise. Elle a même, candidement, échangé quelques lettres avec lui. Elle
ne cherche cependant pas ici à décrypter la personnalité d’Issei Sagawa, mais
elle interroge plutôt notre rapport, répulsion-fascination, au mal; notre
étrange proximité avec celui-ci, plus particulièrement quand on est une jeune
femme ou un artiste. Une écriture étonnante.
Ann BEATTIE :
« Promenades avec les hommes ». La vie sentimentale d’une jeune
New-Yorkaise au début des années 80. Le doute, le mensonge, la passion,
l’ambition et surtout, l’ambiance et l’esprit new-yorkais.
Anne BERT :
« L’emprise des femmes ». Vous êtes peut-être comme moi : vous
en avez par-dessus la tête du féminisme victimaire et des pleurnicheuses qui
exigent réparation. Pourquoi ne parle-t-on jamais de la domination des femmes
en matière de relations amoureuses et sexuelles ? Voilà enfin un livre qui
ouvre de nouvelles perspectives. Evidemment, moi Carmilla la vampire, je me
retrouve complètement là-dedans et j’espère que ça donnera aussi plein d’idées
à d’autres femmes.
Nathalie COURTET :
« Les routes de la démesure ». C’est la suite du 1er volume, « Aux portes de
l’Orient », dont j’ai parlé au mois de mai dernier. Ca m’a beaucoup
intéressée parce qu’on traverse, cette fois ci, des pays complètement
mystérieux qui font rêver : le Kazakhstan, le Kirghizistan, le
Tadjikistan, le Turkestan, la Karakoram
Highway, l’Inde du Nord, le Népal, le Ladakh, le Mustang …Tout ça parcouru à
vélo en 8 mois. Incroyable.
Jean-Michel BESNIER :
« L’homme simplifié ». On est maintenant envahis de machines censées
nous simplifier la vie. Tout serait plus facile aujourd’hui mais est-ce que
vous n’avez jamais piqué une crise de rage quand on vous renvoie d’une
messagerie vocale à une autre ? La plupart des nouvelles technologies nous
rendent idiots en nous enfermant dans une logique de communication binaire et
en nous dépossédant de nos capacités propres, d’analyse et de mémoire.
Béatrice HIBOU : « La
bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale ». Une approche novatrice
dont je reparlerai dans un prochain post.
Jean-Marc DANIEL :
« 8 leçons d’histoire économique ». Un bon livre d’économie, c’est
rare et, croyez-moi, j’en lis beaucoup. Celui-ci est attrayant, bien écrit, et
permet, en parcourant l’histoire de l’économie (c’est beaucoup moins ennuyeux
qu’on ne l’imagine, c’est même plein d’histoires extraordinaires), de poser un
regard plus éclairé sur notre actualité.
Images de la célèbre
photographe néerlandaise Ellen KOOI
Au cinéma, j’ai beaucoup
aimé : « Royal Affair » de Nikolaj Arcel, « Tabou » de
Miguel Gomes, « Touristes » de Ben Wheatley, « Ki » de
Leszek Dawid
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