Sacher Masoch (1836-1895) est
maintenant une célébrité à Lvov alors qu’à l’époque soviétique, son œuvre était
évidemment passée sous silence.
L'entrée de l'immeuble où serait né Sacher Masoch au 22 rue Copernic
Mais pas seulement en U.R.S.S. Après
avoir été très célèbre de son vivant et notamment en France où il a reçu la
Légion d’Honneur, il est complètement tombé dans l’oubli au 20ème siècle.
Pourtant, indépendamment de ses
aspects psychologiques, son œuvre est une extraordinaire source d’information
sur le monde slave. D’ailleurs Masoch ne parlait pas seulement l’allemand mais
aussi, parfaitement, l’ukrainien (appris auprès de sa nourrice adorée) et le
polonais.
L'escalier de l'immeuble de Masoch
Ce que j’ai retenu de la vie de
Masoch, c’est qu’il a fait des études de droit et que son père était Préfet de
police de la Galicie, un personnage tout puissant mais éclairé. Juriste et
flic, voilà deux professions qui me font personnellement tout de suite frémir :
des métiers de pervers.
La statue de Masoch à Lvov
Toute l’œuvre de Masoch est marquée
par la fascination pour la femme slave. Les femmes slaves seraient, presque
sans exception, des despotes nées. Elles incarneraient l’inimitié naturelle des
sexes et la trouble affinité entre la cruauté et la volupté.
C’est évidemment un peu excessif mais
c’est sûr qu’être une femme dans un pays slave, ça n'a rien à voir avec la
France, l’Allemagne, les pays scandinaves et anglo-saxons. Ces fortes
différences de statut de la femme, c’est d’ailleurs la source majeure des
incompréhensions culturelles.
Bien sûr, il y a des nuances
importantes entre une Russe, une Polonaise et une Ukrainienne. Mais toujours,
le monde slave, c’est l’affirmation d’une féminité flamboyante et triomphante.
Ce qui me réjouit, c’est que si
Sacher Masoch renaissait aujourd’hui, il ne serait pas tellement dépaysé en
parcourant les rues de la ville de Lemberg/Lvov.
La façade de l'Hôtel George fréquenté par Masoch où il aurait écrit "La Vénus à la fourrure"
Partout des filles sublimes,
scandaleuses, qui arpentent dédaigneusement les grandes avenues en prenant bien
soin de s’exhiber à la terrasse des cafés. Le plaisir fou de se mater,
d’échanger des regards, de foudroyer l’autre.
C’est sûr qu’on n’est pas en Europe
de l’Ouest et en France en particulier : la négation de la différence des sexes, le refus du féminin et l’interdiction de la séduction, là-bas, ce n’est pas encore à l’ordre du jour.
Photographies de Carmilla Le Golem
toutes prises à Lvov sauf la 1ère .
Il s’agit d’abord de l’immeuble et de
l’appartement où serait né Sacher Masoch. C’est au 22 de la rue Copernic à
Lvov. Malheureusement, le lieu de sa naissance est controversé.
Ce qui est sûr, c’est qu’il a
fréquenté l’Hôtel George où il aurait écrit « la Vénus à la
fourrure ».
Et il y a aussi tout le quartier de
l’Opéra de Lvov.
Si vous voulez vous initier à
Sacher-Masoch, je vous recommande, outre l’incontournable « Vénus à la
fourrure », un recueil de 10 nouvelles : « Femmes slaves »
publié récemment chez Pocket.
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