En ce
moment, je prépare ma petite valise.
Je vais
passer les fêtes de Noël à Vilnius, en Lituanie.
Malheureusement,
je sais déjà que je n’y trouverai ni froid, ni neige; c’est décevant.
Ce sera
aussi le sixième anniversaire de mon blog que j’ai, presque imperturbablement,
alimenté chaque fin de semaine.
6 ans à
l’échelle d’une vie, fût-elle de vampire, ça devient beaucoup. Ca a été
évidemment traversé de joies, d’amours, de triomphes mais aussi de tristesse,
de ruptures, de deuils, d’échecs, de maladies, d’angoisse, bref le lot commun...
Je ne sais pas si tout cela a pu transparaître dans mon blog qui en raconte
beaucoup sur moi, mais évidemment pas tout.
Ce qui vous
surprendra peut-être, c’est qu’il y a 6 ans, quand j’avais pensé à un blog, j’avais
d’abord envisagé un truc économico-financier ce qui est, quand même, ma vraie
spécialité. Et puis, je me suis dit que ce serait la barbe et que ça ne me
changerait pas beaucoup. Alors j’ai plutôt choisi un domaine pour le quel je n’ai
aucune compétence reconnue, celui de la culture et du débat d’idées. Etre
généralement perçue comme forcément inculte en la matière me donne d’ailleurs, peut-être,
une certaine audace, accroît, sans doute, mon impertinence.
Et puis, je
portais en moi cette figure très prégnante de Carmilla la vampire dans la
quelle je me reconnais beaucoup: une femme forte, une espèce d’aventurière, une
séductrice subtile et vénéneuse. Pour moi, une image très moderne, affirmative,
de la femme, complètement à rebours du féminisme victimaire contemporain que j’ai
en horreur.
Le blog, ça tombe en désuétude, ça devient ringard, mais moi, j’aime bien. Ca vous force à écrire rapide, synthétique, simple. Et puis l’anonymat vous autorise liberté de pensée et de création.
Je n’ai pas
trop de problèmes pour rédiger mon petit billet hebdomadaire mais, quelquefois,
j’ai peur de commencer à radoter.
Ce qui me
soutient néanmoins, c’est que la fréquentation de mon site se maintient à un
niveau honorable et, surtout, je reçois de plus en plus de lettres de soutien.
Tous ces
témoignages de sympathie, ça me fait bien sûr très plaisir mais ça ne me prend
pas non plus la tête parce que je suis très critique vis-à-vis de moi-même:
l’originalité que l’on me concède est très relative, je réinjecte surtout des
éléments de culture d’Europe Centrale. Pour le reste, je sais que ça ne va pas
bien loin. Ce qui me préserve d’ailleurs de toute mégalomanie, je crois, c’est
d’être complètement étrangère aux milieux artistiques et intellectuels.
Qui lit
Carmilla ? Principalement, si j’en juge d’après le courrier reçu, des
jeunes femmes, des étudiantes. Mais j’ai aussi beaucoup de lectrices
cinquantenaires et plus, dont j’aurais pu penser que mon blog avait tout pour leur
déplaire.
J’ai quand
même aussi beaucoup de lecteurs masculins, des étudiants, des profs, des
artistes mais il faut reconnaître que leurs réactions sont beaucoup plus
nuancées : autant les femmes sont laudatrices, autant ils sont critiques.
Ils me lisent avec intérêt, me disent-ils généralement, mais ils me jugent
aussi énervante, irritante et ne partagent pas mes idées.
Je trouve
ça quand même positif : c’est du différend que naît le dialogue. Mais c’est
vrai aussi que ces critiques sont justifiées: dans la vie réelle, je suis
effectivement très orgueilleuse et arrogante. J’ai ma manière à moi d’abaisser quelqu’un,
de lui faire sentir qu’il n’est pas à la hauteur. Se frotter à moi n’est
sûrement pas gratifiant.
Ce qui est
sûr, c’est que tous mes lecteurs semblent de grands rêveurs, probablement pas
bien adaptés à la discipline de la modernité. Vous n'êtes sûrement pas des gens que je pourrais recruter en Finances-Comptabilité. De prime abord, on est complètement différents; moi, je suis plutôt suradaptée
mais j’ai ma face cachée et c’est pour ça que je vous aime; c’est là que se situe
notre véritable point de rencontre.
A bientôt ... au retour de mes pérégrinations baltes.
A bientôt ... au retour de mes pérégrinations baltes.
Tableaux du
peintre symboliste Louis Weiden HAWKINS (1849-1910) complètement tombé dans l’oubli.
D’origine allemande et anglaise, il a, pourtant, choisi la nationalité
française.
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