Evidemment, dans le contexte actuel, j’aurais aimé aller à Kiev mais on ne fait pas toujours ce que l’on veut. De l’Ukraine, je parlerai donc
plus tard.
Prague, ça me fait quand même plaisir. Je connais bien même si ça
fait longtemps que je n’y ai pas mis les pieds. J’adorais autrefois mais j’ai
été dégoûtée, il y a quelques années, par l’envahissement touristique : du
kitsch, du plastique, une foule angoissante. Le brumeux, le mélancolique, ça avait
disparu.
Heureusement que j’y vais en plein hiver.
Malheureusement, je joue, là encore, de malchance : presque
pas de froid et pas de neige en perspective.
La Tchéquie, c’est vraiment cool, reposant, c’est presque comme
chez moi. Quasiment la même bouffe, de la bière, du canard, de la carpe; et puis la langue tchèque, c’est ultra facile,
on comprend tout et, après, il suffit de répéter ce que les gens disent en
tapant bien sur la première syllabe. Comme ça, on passe, facilement, pour une
génie linguistique. C'est une jolie langue mais, pour moi, un peu ridicule : on a la manie des diminutifs; on ne peut pas appeler un chat, un chat; il faut que ce soit un "tout petit chat".
Et puis, les Tchèques, ils sont coincés et, d‘ailleurs, on ne les
considère pas vraiment comme de vrais slaves, mais plutôt comme des slaves
germanisés. La fantaisie, ce n’est
vraiment pas leur truc.
Mais tout ça, ça n’a pas vraiment d’importance. Ce ne sont que des
opinions.
Pour moi, Prague, c’est surtout lié à des souvenirs littéraires
très forts. La littérature pragoise, celle du début du 20 ème siècle, ça m’a
beaucoup impressionnée.
Evidemment, tout le monde connaît Kafka.
J’ai, bien sûr, été fascinée. J’ai à peu près tout lu mais n’ai presque
rien compris à sa relation folle à la féminité.
Mais les écrivains pragois qui m’ont vraiment influencée, ce sont,
plutôt, Leo Perutz et Gustav Meyrink.
Leo Perutz, c’est mon préféré. Un grand mathématicien qui aurait
travaillé, comme actuaire, dans la même compagnie d’assurances et à la même
époque que Kafka.
J’ai été bouleversée par : « Où roules-tu petite pomme ? »,
« Le tour du cadran», « Le cosaque et le rossignol », « Le
maître du Jugement dernier ».
Et puis évidemment, Gustav
Meyrink. On ne connaît de lui que « Le
Golem », écrit en 1915, c’est à dire en pleine guerre. C’est bien sûr en
pensant à Meyrink que j’ai choisi mon nom de blog. Mais il faut aussi lire « Le
visage vert », « la nuit de
Walpurgis» et « L’ange à la fenêtre d'Occident.
A bientôt
Tableaux d’Alfons MUCHA (1860-1939), l’immense peintre tchèque Art
Nouveau. Ce qui est étonnant, c’est son incroyable productivité : près de
1 000 œuvres.
4 commentaires:
Eh bien, bon séjour !
La "kitschisation" touristique, c'est vrai que c'est effrayant. Cet après-midi encore, dans le centre de Bruxelles, ma propre ville, je voyais les innombrables vitrines de souvenirs près de la Grand-Place (atomium et Manneken-Pis de différentes tailles, répétés à l'infini), magasins de chocolats et de pralines les uns à côté des autres, les restos à touristes avec leurs rabatteurs harcelants... le "Touristland" dans toute son horreur.
Quant au Golem, j'ai revu récemment, avec plaisir, le film muet de Wegener qui en est inspiré...
Pourtant Bruxelles et la Belgique, sauf Bruges, me semblent encore relativement préservées.
J'ai personnellement connu, toute jeune, Prague à l'époque communiste: il n'y avait pas un chat et la difficulté, c'était de trouver un restaurant ou un café. Le contraste est aujourd'hui immense. Je suis là en ce moment en plein hiver mais je trouve qu'il y a quand même vraiment beaucoup de monde. Je pense que c'est devenu impossible au printemps et en été. Pire que le Mont Saint Michel.
Il faudra que je travaille à la rédaction d'un guide des endroits encore déserts en Europe.
Carmilla
Je suis passé à Prague en 1986, au nouvel an 1989-1990 (juste après la révolution de velours) et en 1994 (déjà touristique mais raisonnable, et très bon marché). Trois univers différents !
En 1986, on trouvait quelques restaurants, mais il ne fallait pas être trop difficile, la plupart des plats sur la carte n'existaient que sur le papier, le plus souvent.
Votre description de Prague envahie par le tourisme me dissuade un peu, il faudrait vraiment que j'y aille le plus "hors saison" possible.
Hélas ! Je crois réellement que c'est devenu infernal au printemps et en été.
Mais on peut aussi visiter la province tchèque. Il y a plein de petites villes magnifiques où il n'y a pas du tout de touristes.
Carmilla
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