samedi 1 mai 2021

"Le Royaume de l'insolence"

 

Le 11 septembre prochain, 20 ans jour pour jour après les attentats terroristes, les troupes américaines vont se retirer d'Afghanistan. N'y resteront plus (ce n'est même pas sûr) que quelques soldats européens.

Personne ne sait ce qui va alors se passer : probablement une aggravation de la guerre civile, une restauration de l’État islamique et la constitution d'une nouvelle base pour Al-Qaida et Daech.

Pourtant, on ne le dit pas assez, la société afghane a beaucoup évolué depuis deux décennies, notamment à Kaboul. Les femmes, en particulier, fréquentent écoles et universités et ont accès au marché du travail. Et dans la capitale, c'est beaucoup moins sinistre qu'on ne l'imagine; on y trouve tout ce qui fait le plaisir de la vie urbaine : des commerces innombrables, des lieux de rencontres, des maisons de thé, des restaurants, des cinémas, des salles de sport.


Surtout, il faut rappeler que l'Afghanistan n'a pas toujours vécu sous le régime de l'obscurantisme. Dans les années 60, quand il accueillait la génération "Peace and Love" de la route des Indes, c'était l'un des pays les plus paisibles et les plus libéraux (c'était bien sûr relatif) du Moyen-Orient. Et puis, après la chute du Roi Zaher (1973), le pays a connu une longue décennie d'expérience soviétique avec une stricte laïcité. C'est resté gravé dans les mémoires même si la population afghane est aujourd'hui très jeune (près de 38 millions d'habitants aujourd'hui mais seulement 15 millions, il y a 20 ans).

L'Afghanistan fait partie des quelques pays où, depuis mon adolescence, j'ai toujours rêvé d'aller. Mais je ne sais vraiment pas si ce sera un jour possible. Ce qui m'attire, c'est d'abord la grande proximité avec la culture persane, avec des destins souvent liés. Surtout, il s'agit de deux pays fiers, qui n'ont jamais été conquis ni soumis à un envahisseur. Et puis, sans parler de la langue, on m'a dit que les paysages (de hautes montagnes, des déserts de pierre, des jardins), l'architecture des villes et des mosquées, la cuisine, les bazars, étaient sinon les mêmes, du moins en continuité. Mais l'Afghanistan, c'est aussi le lieu de croisement de l'Asie et de l'Occident, du bouddhisme et de l'héritage grec (évidemment transmis par Alexandre le Grand), ce que l'on appelle le gréco-bouddhisme).

Des Afghans, j'en ai d'ailleurs connu pas mal. Ils sont très nombreux en Iran où ils vivent comme un sous-prolétariat clandestin, presque méprisé. Se sentant rejetés par les Iraniens qu'ils redoutaient, ils osaient nous aborder et s'adresser à nous, ma sœur et moi (il fallait faire très attention à l'éventuelle présence de "bassidjis"). Sans doute, ils nous identifiaient comme Russes. Pourtant, on était deux nanas prétentieuses, deux grandes perches au teint clair et eux des petits malingres, rachitiques et tout bruns, complétement timorés. C'étaient alors de très étranges dialogues et je ne sais pas si on arrivait à communiquer à l'autre quelque chose du monde dans le quel on vivait. On était donc très éloignés les uns des autres mais une chose nous rapprochait quand même : on était tous des exilés et on avait donc un regard extérieur sur la société iranienne.

 Et puis, j'ai failli partir travailler en Afghanistan au début de ma carrière professionnelle, il y a une dizaine d'années. Le Ministère des Affaires Étrangères français proposait alors un poste de Conseiller (ère) auprès du Ministre de la Santé afghan. Je remplissais alors toutes les cases : langues, connaissances techniques, capacités d'adaptation. Mais mon entourage m'a alors fermement dissuadée, me prédisant que j'allais être enlevée, décapitée, séquestrée. J'ai moi-même pris peur et je me suis dégonflée, j'ai retiré ma candidature. Mais aujourd'hui encore, je demeure mortifiée de ce revirement et j'ai même un peu honte d'avoir soudain eu la trouille. Je continue, aujourd'hui encore, de ruminer ça et ne cesse de me demander ce que je serais devenue si j'étais effectivement partie là-bas. Sûrement quelqu'un d'autre, probablement différente de celle que je suis, avec d'autres horizons, mais serais-je d'ailleurs encore de ce monde ?

 On est finalement tous portés par des rêves d'"ailleurs" qui se concrétisent ou non selon des aléas impénétrables. C'est l'histoire de l'herbe plus verte, souvent moteur de la trajectoire d'une vie; il y a ceux qui restent et ceux qui partent. C'est une préoccupation qui m'agite sans cesse mais je n'ai pas la prétention de croire au Destin. C'est d'ailleurs souvent la désillusion qui est au rendez-vous. Je suis, en fait, tout simplement émerveillée par la puissance du Hasard.


 L'avant-avant dernière photo a été prise à Kaboul par Laurence Brun au début des années 70. Ces jeunes filles ne sont peut-être pas représentatives de l'époque mais témoignent néanmoins d'une réalité complexe.

 L'Afghanistan a inspiré une étonnante multitude d'écrivains, souvent remarquables. J'ai du faire, ci-dessous, une sélection impitoyable. Mais je constate que j'ai été très marquée, influencée, par eux. L'Iran, l'Afghanistan, ce sont bien des parties de moi-même, des éléments constitutifs.

- Nicolas BOUVIER : "L'usage du monde". Un des grands livres de la littérature française, à lire et relire. Être écrivain-voyageur, y a-t-il   plus belle activité, plus belle réalisation de soi-même ?

- Peter HOPKIRK : "Le grand jeu"

- William DARLYMPLE : "Le retour d'un Roi - La bataille d'Afghanistan"

- Ella MAILLART : "La voie cruelle"

- Anne-Marie SCHWARZENBACH : "Hiver au Proche-Orient", "Bleu immortel- Voyages en Afghanistan"

- Robert BYRON : "La route d'Oxiane" 

- Bruce CHATWIN : "Qu'est-ce que je fais là ?" J'adore Chatwin qui n'a pas eu le temps de consacrer un grand livre à L'Afghanistan qu'il aimait tant.  On trouve néanmoins quelques articles percutants dans cette autobiographie.

- Rory STEWART : "En Afghanistan". Très beau !

- Michael BARRY : "Le Royaume de l'insolence L'Afghanistan 1504-2011"

- James MEELK : "Nous commençons notre descente"

- Asne SEIERSTAD : "Le libraire de Kaboul". La vie quotidienne sous les Talibans.

- Paulina DALMAYER : "Aime la guerre". Étonnant, déconcertant !

- Carsten JENSEN : "La dernière pierre". Un effrayant chef-d’œuvre !

- Olivier ROY : "En quête de l'Orient perdu - Entretiens avec Jean-Louis Schlegel"; un récit autobiographique, une réflexion originale sur notre situation actuelle. Une passionnante introduction à l'Orient compliqué. C'est aujourd'hui en poche (Le Seuil).

Enfin 2 curiosités :

- 1 bande dessinée de Nicolas WILD : "Kaboul disco" (deux tomes), suivi de "Kaboul Requiem". Nicolas a travaillé en Afghanistan au début des années 2000. Un ouvrage très vivant et, probablement, très juste.

- "Afghanistan" Petit futé. Le seul guide touristique de l'Afghanistan (2012-2013). Ça permet au moins, à défaut d'organiser son voyage, de rêver du pays.

9 commentaires:

julie a dit…

Bonjour Carmilla,
je n'irai jamais en ce pays de Kabouls...
Juste un détail, vous-même qui savonnez vos petites fesses une douzaine de fois par jour , comment feriez vous ? (sourire)
Bien à vous.
julie

Richard a dit…

Bonsoir Carmilla !

Je sens chez-vous le souffle puissant de l'attachement qui ressemble étrangement au mien pour le nord, devant des humains tous semblables en dedans et peut-être pas si différents que cela, autant dans leurs joies que leurs souffrances. Souffrir, c'est toujours souffrir que se soit au fond du Yukon ou de l’Afghanistan, de la France ou du Québec, peu importe, c'est la même souffrance et ça fait mal.

La politique américaine internationale interventionniste est souvent décrié. Les américains ne savent pas toujours pour quelle raison ils interviennent dans un pays étranger. Sur place, ils sont la plus part du temps détestés pour toutes sortes de raisons. Finalement lorsqu'ils quittent, et cela curieusement, on les regrette. Leur manque de culture est notoire ce qui influence leur politique internationale. Sur le fond se sont de grands bonasses et le jour où ils se réveillent, ils cassent tout. Qui plus est, ils ne manquent pas de moyens. Ils sont souvent pris entre le désir d'intervenir ou isolationnisme, se sont des faits marquants de leur histoire.

Je savais bien que leur intervention en Afghanistan tirait sur la fin, en me demandant de quelle manière il allait procéder. Ils sont loin de partir la queue entre les deux jambes, c'est loin d'être une défaite, parce que dans ce genre d'intervention le but premier c'est de remettre un État de droit en place, d'assurer une certaine sécurité, et des facilités économiques.

Maintenant nous allons savoir si les Afghans sont sérieux, s'ils ont été bien préparés à être livrés à eux-mêmes. Je vous avoue que, tout comme vous Carmilla, que j'ai des doutes. La (récréation) risque de recommencer avec tout son cortège d'horreurs. Il faut en convenir, sans doute à regret, parce que le changement ce n'est pas la principale qualité de ce peuple. Entre les drones et le Coran, il y a des années lumière de différences. D'autre part, ce n'est pas ce qui se déroule à Kaboul qui est important, même si, comme vous le dites, qu'elle ressemble à un ville moderne avec tous ses agréments. L'important c'est ce qui se passe dans les campagnes, dans les montagnes, dans l'arrière pays, c'est là que ça compte. Les problèmes des rebelles et des révolutionnaires, commencent lorsqu'ils sortent de leurs montagnes ou de leurs jungles, et qu'ils arrivent en ville et qu'ils ignorent tout de la civilisation, alors la ville devient leur problème.

Un autre groupe va jouer un rôle majeur : les femmes. Est-ce que les femmes Afghanes vont pouvoir exercer non seulement une influence, mais un pouvoir majeur au sein de ce pays ? Est-ce que les femmes iraniennes aident leurs consœurs afghanes ? Là, il va falloir faire beaucoup plus que la simple grève du sexe. Il faudra surmonter la peur et la soumission, faire des études et aussi de la politique. Entre votre photo des femmes en bleus et celle en noire et blanc d'une autre époque, je préfère la photo en noir et blanc.

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Il ne semble pas que la génération de la paix et de l'amour, n'ait laissé aucune trace profonde au cœur de l'Afghanistan. Qui plus est, avec l'histoire qu'on leur connaît c'est loin d'être un pays paisible et libéral, le livre le Grand Jeu en témoigne d'abondance. Ça ressemble plutôt à des cimetières pour des armées entières. Disons que cette période que vous évoquez, c'était une interlude. Reste que c'est effarent avec leur accroissement de population, il va falloir impérativement leur offrir quelque chose à ces jeunes, de quoi comme un avenir. Nous pouvons penser que la contraception est inexistante. Ils devront dépasser les deux options, celle de faire des bébés ou de faire la guerre. Cette manière de faire des bébés pour les envoyer se faire massacrer sur des champs de bataille m'a toujours répugné. Peut-être que les Afghans ne défendent pas un territoire, mais une manière d'être, voir une culture.

Quoi qu'il en soit, pendant toute cette période nous avons eu des hommes là-bas. Nous les avons vu revenir, certains estropiés, amputés, d'autres noyés dans la folie, n'ayons pas peur des mots. Faut en parler à Patrice Roy reporter de Radio-Canada qui a été blessé et son cameraman qui a perdu une jambe, alors que le blindé qui les transportait à sauter sur une mine. Ça donne à réfléchir. Je m'interroge sur les efforts que nous fournissons pour offrir un État de droit à ceux qui vous font sauter ? C'est un sujet qui est loin d'être épuisé, et que nous allons, sans doute, aborder à nouveau un jour. Se ne sera peut-être pas dans un avenir lointain. Ce qui me laisse l'impression que certains n'ont rien à faire de notre aide, qu'ils crachent dessus avec un souverain mépris. Peut-on aider quelqu'un qui ne veut surtout pas être sauver et qui fait tout en son pouvoir pour troubler la situation et rendre la réalité invivable afin d'exercer sa domination ? Ce n'est pas quelques boutiques de modes dans une grande ville qui y changeront quelque chose. Il ne faut pas être naïf.

Pour le moment, vu la situation sanitaire que nous vivons, les nouvelles provenant de l'Afghanistan sont rares, cela semble même tranquille. Il y a un nouveau joueur qui vient d'entrer en scène : le drone. Édith Blais en parle dans son livre : Le sablier. Ses ravisseurs avaient une peur bleu des drones qui rôdaient dans leur secteur. Ceux qui ont provoqué l'attaque du 11 septembre, n'ont sans doute jamais imaginé la suite des événements malheureux qui suivraient. À l'image des japonais qui ont attaqué Pearl Harbor sans déclaration de guerre, n'avait pas envisagé ce que leur attaque pouvait déclencher.

Richard St-Laurent

Richard a dit…

J'aimerais bien que tout le monde vive en paix, mais il ne faut pas être naïf.

Peut-être que sans vous en rendre compte, somme toute, ce fut un heureux hasard de ne pas partir. Je ne serais peut-être pas présentement en train de vous écrire assis au bout de ma table. Personnellement, je n'ai jamais hésité à partir pour le nord jadis. C'est vrai que le nord du Québec ce n'est pas l'Afghanistan. J'aurai mis ma vie en danger d'une autre manière. Quoi qu'il en soit, je m'en suis sorti, je suis vivant. Ce n'est pas toujours l'herbe verte qui est attirante. Il est parfois difficile de résister à cet appel du grand large ou des grands espaces, surtout lorsque ton présent et surtout ton milieu t'étouffe. Excellente motivation pour lever le camp et aller voir ailleurs. Ça te permet de savoir ce qui tu as dans le coffre. La liberté et le détachement, il n'y a rien comme cela. Le Hasard, comme vous l'écrivez avec un H majuscule, c'est souvent une porte qui s'ouvre sur l'infini. Il doit y avoir bien des choses intéressantes à voir et à vivre dans ce pays de l'Afghanistan. Suivre un afghan, cela ne doit pas être différent que de suivre un indien dans la toundra. Partager les efforts, la même nourriture, dormir dans le froid, épaule contre épaule, douter de sa direction, ignorer sa position, puis avec soulagement se retrouver. Toutes ces expériences cela vaut toute les universités du monde. Nicolas Bouvier en parle d'abondance dans ses livres. J'ai toujours trouvé que la décision de partir provoque une grande excitation surtout pour un long road trip de plusieurs mois, ou pour plusieurs années pour travailler. J'en réfère encore à Edith Blais, cette jolie femme de 36 ans qui a passé la majeure partie de sa vie à se trimbaler dans le monde. Elle n'est pas seulement jolie. Elle a du feu dans le regard. Elle n'a pas l'air de femme de 36 ans, c'est à peine si on lui en donnerait 26 ! Ceux qui voyagent, lorsque tu parles avec ces personnes, tu sens que ce n'est jamais banal, qu'il émane d'eux, une force, une vivacité, mais aussi une humilité, qui fait que tu te sens bien avec ses personnes. Ça donne toujours le désir de partir. D'augmenter ton niveau de connaissances. Je ne me lasse jamais de lire des livres écrits par ces vagabonds. Je me pose sans cesse cette question : Est-ce que j'aurais pris la même décision dans telle circonstance ? J'avoue que j'éprouve toujours la même excitation que j'ai du mal à maîtriser. Je sais et mon entourage ne manque pas de le souligner : « Richard, tu n'as même pas besoin de faire tes bagages, tu es toujours parti dans ta tête. »   Il y a bien des manières de voyager, et de toute façon l'existence n'est qu'un voyage lorsqu'on y songe !

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Trois citations de deux nomades modernes dans les méandres de nos évolutions.
« Nous cuisons une partie du poisson que nous a donné Mary. Le soleil commence à décliner et le ciel à rosir tel un chinook vieillissant. Les bernaches volent par groupes de six ou sept. On a la sensation qu'après avoir atteint un pic le temps se dévide, reflue nonchalamment. Je ne connais que son inexorable marche en avant – davantage d'humains, moins de terre, d'avantage d'objets. Ici, c'est la terre qui est en marche, qui récupère ce qu'on lui a dérobé, et l'humain qui relâche son emprise. Il est tentant de percevoir ces forces comme malveillantes, mais en réalité elles ne font que piquer l'ego d'une manière qui m'est inhabituelle. J'avais cru que je trouvais cela réconfortant, mais en vérité il y a là une leçon d'humilité quelque peu terrifiante, quand on comprend que la terre a plus d'importance que soi. Quand on prend conscience qu'un jour la Nature assujettira l’œuvre de l'homme encore plus sûrement que l'homme a assujetti la sienne.
Nous mangeons notre poisson et allons nous coucher.
Adam Weymouth
Les rois du Yukon
Page-257-

« Nous sommes un élément du paysage et l'histoire du saumon est la nôtre. Ils sont la sève qui irrigue les vaisseaux de cette terre et ils sont la sève des sociétés qui ont encore un lien avec ce territoire, qui luttent pour façonner leur avenir en ce XXIe siècle. Une véritable vision de la gestion du chinook ne peut être qu'holistique : la création d'un réseau écologique capable d'intégrer culture et politique, d'intégrer les histoires aussi bien que les légendes et les croyances. La Nature n'est pas une chose indépendante, isolée, distante ; elle fait autant partie de nous que nous faisons parties d'elle, et tout changement qui affecte l'un ou l'autre ne peut qu'avoir des répercussions sur l'ensemble. Quelles que soient les initiatives que nous prendrons, nous ne pouvons pas prétendre que nous ne savions pas. Ce qui est certain, que pour le saumon royal au moins, c'est que le Yukon est la dernière chance de réparer les dégâts. »
Adam Weymouth
Les rois du Yukon
Page -321-

« Le savoir est l'apanage de la tête ; la compréhension, encore plus importante, fait appel aussi bien aux sens qu'au savoir, qu'à la culture, et quelques fois, à petites doses, à l'érudition. Comprendre, c'est être au pouvoir de sa vie, mais pas au contrôle. »
Robert Blondin
Écrivain, réalisateur à Radio-Canada
Voyageur impénitent, un être multiple.



Merci Carmilla pour votre texte sur un sujet où vous excellez.
Malgré l'époque et les conditions, joyeux anniversaire Carmilla ! C'est quand même le premier de mai.

Oui, un jour nous repartirons en voyage.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Julie,

Mes petites fesses ? C'est vrai que je ne suis pas gironde et que je dois plutôt contrôler mon poids dans le sens inverse de la plupart des gens : éviter d'être trop mince.

Quant à se nettoyer les fesses, il faut rappeler que l'utilisation du papier est jugée dégoûtante dans les pays musulmans. Je partage cette aversion mais justement dans les pays musulmans, on trouve, là où c'est nécessaire, de petites douches bien utiles. Mais j'admets qu'en Afghanistan, on doit souvent tomber sur des lieux éprouvants. Mais des pays dégoûtants, j'en ai déjà connu, notamment l'Union Soviétique et la Turquie. La propreté, c'est largement lié au niveau de vie.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Merci d'abord pour vos bons vœux. Il est à vrai dire agréable d'avoir une date-anniversaire presque unanimement célébrée dans le monde entier. Quand j'étais enfant, je ne pouvais m'empêcher de penser que toutes ces manifestations, c'était un peu en mon honneur.

Plus sérieusement, il faut reconnaître que, 20 ans après, on continue de payer les conséquences de l'intervention américaine en Afghanistan : la naissance d'Al-Qaida et de Daech, la crise financière de 2008, l'instabilité politique du Proche-Orient. Mais que se serait-il passé si Al Gore, plutôt que Bush, avait été élu Président des USA ? L'histoire est souvent vertigineuse.

Je crois, en effet, qu'il y a des pays, des cultures, qui nous attirent plus que d'autres, qui constituent un aimant intellectuel. Pour moi, c'est l'Europe Centrale, le Moyen-Orient et le Japon. C'est évidemment beaucoup lié à mon histoire personnelle mais pas seulement. Ce sont aussi des paysages, de grands espaces, des quasi-déserts qui vous procurent un sentiment d'aventure, et puis des monuments, une culture, une cuisine.

Mais tout cela n'est peut-être que la résultante de multiples hasards car j'en suis convaincue, rien n'est écrit dans une existence. Alors, il faut peut-être savoir simplement se réjouir, chaque jour, de ce simple don merveilleux, celui de la vie. Toutes les vies, même les plus humbles, comme celle des petits animaux, méritent d'être vécues (c'est la grande leçon du bouddhisme).

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

Sur l'Afghanistan, je vous conseille le film "Kabullywood" :

https://www.la-croix.com/Culture/Cinema/A-Kaboul-tournage-nest-pas-cinema-2019-02-05-1201000384

Un groupe d'étudiants décide de rénover un cinéma de Kaboul et d'en faire un centre culturel. Le film mêle fiction et documentaire.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages pour ce conseil.

Je ne connaissais pas ce film que je vais rechercher. Des films sur l'Afghanistan, il est vrai qu'il n'y en pas beaucoup. Je n'ai qu'une référence : "Syngue Sabour - Pierre de patience" avec Golshifteh Farahani.

Bien à vous,

Carmilla