dimanche 1 avril 2012
Détestations
J’essaie de m’intéresser à la culture française et de m’en imprégner mais quelquefois, il faut bien le dire, je n’accroche pas et je ne comprends absolument rien. Il y a même des choses qui m’exaspèrent carrément. Parmi celles-ci :
- la chanson de variétés française. Quel défilé d’horreurs ! Normalement, je m’en fiche mais ce qui a réveillé ma fureur, c’est la sortie récente du film « Clo-Clo » (que je n’irai sûrement jamais voir). Comment de tels tocards et de tels nazes, comme Clo-Clo ou Johnny Halliday, ont-ils pu non seulement faire carrière mais susciter aujourd’hui des souvenirs émus ?
C’est vrai qu’il faut plutôt incriminer les media qui veulent à toute force en faire des symboles de l’identité nationale. Mais je n’accroche pas non plus avec les chanteurs « intellos » : Brassens (comment peut-on dire qu’il est un grand poète ?), Trénet (que ça fait vieux), Ferré, Gainsbourg (c’est daté). Les femmes, c’est encore pire. On a l’impression qu’il n’y a que des vierges sur le point de s’évanouir dans la chanson française (modèle Birkin, Hardy).
Un peu de nerf, que diable ! Ca m’apparaît vraiment très étrange, cette mièvrerie et cette cuculterie de la chanson française qui contraste tellement avec ce qui se fait ailleurs, pas seulement sur la scène anglo-saxonne.
- La peinture impressionniste. Les Français considèrent ça comme le sommet absolu de la modernité et ça demeure très chic et esthète de s’y référer. Oui…oui… On sait bien que ça a bouleversé la représentation classique et initié la recherche formelle. Mais tout de même : quelle pauvreté imaginaire ! Toutes ces fleurs, ces couchers de soleil, ces danseuses, ces marines, ces parties de campagne, ça n’a vraiment rien qui puisse bouleverser.
C’est même fascinant cette obstination à ne peindre que des choses « mignonnes » à des moments qui étaient tout de même parmi les plus troubles et les plus sanglants de l’histoire. Il faut bien le reconnaître, ce n’est pas la peinture impressionniste qui va vous inciter à faire la révolution et c’est ce qui explique qu’elle est devenue la peinture petite-bourgeoise par excellence comme l’attestent les foules monstrueuses qui s’agglutinent autour de la moindre exposition.
J’ai eu le plaisir, récemment, de trouver un frère en détestation de l’impressionnisme en la personne de Pierre Lamalattie. Il y a dans son excellent livre, « 121 curriculum vitae pour un tombeau », une charge hilarante contre l’impressionnisme qu’il assimile simplement à une « peinture sympa ».
- Les week-ends à la campagne. C’est ma grande terreur : être invitée par des amis pour passer un week-end dans leur résidence secondaire. Passons sur les conditions de confort précaires, les draps humides, la propreté douteuse. De toute manière, on se sent dans l’obligation de continuellement sourire puisqu’on est là pour respirer le bon air et ça, ça mérite toutes les concessions.
Non…, le pire c’est l’hystérie qui saisit rapidement le groupe. Ca commence par le simple persiflage, spécialité bien française, et ça se termine par un pétage de plombs généralisé avec pleurs et hurlements. A chaque fois, j’ai l’impression d’être sur la planète Mars et je n’y comprends rien, je ne sais quelle contenance adopter.
C’est peut-être culturel ; en tous cas, les deux derniers films de Julie Delpy, « Skylab » et « Two days in New-York », que j’ai adorés mais qui ont été curieusement massacrés par la presse de gauche, m’ont heureusement aidée à trouver quelques repères.
- La cuisine française. Bien sûr qu’avec la japonaise et la chinoise, c’est l’une des plus extraordinaires. Cela en raison de sa créativité et de son renouvellement continuel.
Et je concède bien volontiers qu’il n’y a pas vraiment de grande cuisine russe ou polonaise : ce ne sont que quelques plats basiques confectionnés avec des recettes immuables.
Simplement, en France, on est tenus de s’intéresser à la cuisine et d’avoir une ou deux spécialités. Alors ça, pour moi, c’est un drame et ça m’isole parce que je n’y connais rien du tout. De toute manière, j’ai mes petites habitudes : je me nourris presque exclusivement de poisson et de fruits de mer arrosés d’un peu de bière, ce qui ne réclame pas de grandes compétences.
Tableaux d’un peintre français contemporain Paul Laurenzi. Ca a une sensualité que j’aime bien et que je juge bien française.
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2 commentaires:
Il y en a d'autres qui partagent votre avis sur l'impressionnisme (je vous trouve bien sévère, tout de même !) J'aime bien remettre les choses dans leur contexte. Lors d'un voyage en Normandie, en quittant Rouen, par temps très hésitant, pluie et soleil, j'ai compris pourquoi et comment les impressionnistes aimaient particulièrement les bords de la Seine. Leurs tableaux ressemblent tout simplement aux paysages qu'ils voyaient quotidiennement.
Tout comme les paysages de Breughel ressemblent aux Pays-Bas, du moins, à ceux du XVIème, parce que ça a un peu changé tout de même (sauf pour la lumière), tout comme, j'imagine, certains peintres russes du XIXème rappellent les paysages de la Russie (mais je reste prudente, n'étant jamais allée en Russie).
Je suis d'accord pour clo clo et johnny hallyday (le pire étant qu'il soit belge au départ, honte sur nous...) Et on ne peut demander à des chanteurs du XXème, juste après la guerre d'être modernes au sens où nous le sommes au XXIème . Peut-être aimez-vous quelqu'un comme Peter Doherty, alors ?
Quant à la cuisine, je n'ai pas très bien compris votre propos. Mais ce n'est pas grave o;)
Et par pitié, ne plantez pas vos crocs dans mon cou pour autant o;) j'ai le cou sensible o:)))
(Pivoine)
Merci Pivoine pour votre message bien argumenté.
Dans mes posts, je force évidemment toujours un peu le trait.
L'impressionisme, bien sûr que c'est un mouvement important mais en France, on a tendance à croire qu'il n'y a eu que ça.
Pourtant, à la même époque, il y avait, dans d'autres pays (en Allemagne, en Autriche, en Russie), des courants artistiques aussi révolutionnaires et peut-être plus émouvants.
Peter Doherty, j'aime bien mais pas plus que ça. Rien à voir du moins avec les chanteurs français qui m'endorment tout de suite.
Sur la cuisine, c'est le caractère disproportionné que ça a en France qui m'énerve. Et puis, si on n'est pas une championne ou si on n'y connaît pas grand chose, on rencontre une grande incompréhension.
Sur la Russie, je vous invite sincèrement à y aller. Je crois vraiment qu'il faut avoir vu dans sa vie Moscou et Saint Peterburg.
Enfin, je mords effectivement très fort mais c'est, paraît-il, agréable.
Bien à vous
Carmilla
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