dimanche 1 septembre 2013

I'm back


Je viens tout juste de rentrer après avoir rechargé, à plein, mes batteries de vampire.


En revenant d’un voyage, je suis toujours un peu hébétée. Qu’est-ce que je peux dire ? Est-ce que ça a un sens, d’ailleurs, de parler de l’Ukraine, de la Pologne en France ? Ca n’évoque rien et ça n’intéresse pas. Surtout, il y a une grande part d’incommunicable. Quoi qu’on en dise, on ne surmonte jamais complètement les barrières linguistiques, culturelles.


Tant qu’on reste chez soi, on croit que sa culture, sa nationalité, ça n’est pas si important que ça. On peut s’en abstraire, s’en détacher.


Dès qu’on bouge un peu, on découvre tout à coup qu’on est irrémédiablement Français, Russe, Allemand…, pas seulement dans sa pensée mais aussi dans sa sensibilité. Ca engage jusqu’à nos désirs et notre relation aux autres.


Quand on débarque de Pologne et d’Ukraine, la France, ça apparaît bien prosaïque et confiné. Expliquer ça, ça serait trop long. Alors moi-même, je vais démarrer par du prosaïque, du concret de chez concret.

Voilà ainsi ce qui n’existe pas en France et que j’apprécie particulièrement dans des vacances en Ukraine. Ca vaut également, avec des nuances, pour la Pologne et la Russie.


 - Une femme peut se promener habillée comme elle veut, même dans des tenues provocantes et ultra-sexy. Il n’y aura ni sifflets, ni harcèlement.

- La petite délinquance est très faible. On peut encore oublier son appareil photo à la terrasse d’un café ou garer son vélo dans la rue sans antivol. Parallèlement, la mendicité est presque inexistante.

- Je peux me connecter presque partout à la Wi-Fi et Internet. C'est libre et gratuit.


- La climatisation est très répandue, dans les hôtels, les restaurants, les transports, les appartements.

- Je trouve tout de suite une dizaine de taxis ou de chauffeurs prêts à me conduire à l’autre bout du pays.

- D’une manière générale, il n’y a pas de problème concret (réparation, achat, déplacement) qui ne trouve une solution rapide.

- Je trouve immédiatement une chambre d’hôtel dans n’importe quel bled.


 - Je peux aller au restaurant à n’importe quelle heure de la journée et je peux me contenter d’un plat. On me sert du cuisiné maison et pas du surgelé réchauffé.

- Les commerces sont innombrables, ouverts tous les jours et souvent 24 h sur 24.

Tout ça, c’est évidemment très terre à terre ça mais ça fait partie de l’agrément du pays et ça ne sera rapporté par aucun journaliste. Ca peut aussi être un sujet de réflexion en France où on est tellement convaincus de l’extraordinaire qualité de vie du pays.


Photos de Carmilla le Golem à Lvov.

+ 1 photo de la grande photographe Sabine VILLIARD en illustration d’une nouvelle de Nabokov : « Natacha ». Je recommande particulièrement ce texte. En 30 pages, Nabokov dit des choses essentielles sur l’amour : le mensonge, la culpabilité, le meurtre.

4 commentaires:

AlainX a dit…

On va donc dire que la propagande touristique fonctionne parfaitement bien !

tu veux un autre genre de fait réel ?
Je connais une famille qui a refait l'électricité de son appartement qui était défectueuse. Résultat : après, c'est encore pire qu'avant… On lui a demandé pourquoi elle ne agissait pas contre l'entreprise.
Réponse : vous rigolez ! Ici tout est entre les mains des mafias. Si Tu râles, bizarrement, ta voiture prend feu…

( La mafia ukrainienne contrôle 80 % des entreprises privées…)

Carmilla Le Golem a dit…

Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris votre message, Alain;

Bien entendu, je ne suis pas appointée en tant que propagandiste de l'Office du Tourisme Ukrainien. D'ailleurs, mes résultats seraient déplorables car il n'y a, hélas, pratiquement pas de touristes en Ukraine.

Je souhaite simplement corriger, et j'estime avoir légitimité à le faire, l'image continuellement négative diffusée à l'Ouest à propos de l'Europe Centrale. C'est le plus souvent ridicule et malhonnête. De ce côté là aussi, la propagande fonctionne bien.

Non, on ne vit pas dans la misère et la terreur là-bas et la vie peut même y être agréable. Beaucoup d'aspects de la vie quotidienne m'y plaisent et je regrette de ne pas les trouver en France.

Une classe moyenne importante s'est constituée et son niveau de vie n'a pas grand chose à envier à l'Europe de l'Ouest. Si vous ne l'avez déjà fait, je vous invite à visiter Moscou, Kiev et Varsovie, vous serez étonné.

La mafia russe ou ukrainienne, c'est un fantasme et un cliché à l'Ouest. Je ne vais pas dire qu'elle n'existe pas mais elle n'intervient sûrement pas dans les petites affaires de la vie quotidienne et ne contrôle pas 80 % de l'économie. Le problème, c'est plutôt l'oligarchie économique.

Enfin, je trouve que votre exemple n'est pas très bien choisi. Des réparateurs qui ne savaient pas réparer, j'en ai également connu beaucoup en France et là non plus, je n'avais rien à dire.

Carmilla

AlainX a dit…

Je n'ai fait que relater un fait réel... (parmi d'autres...), parce qu'il se fait que je connais des gens là bas
Ignorer l'existence de mafias locales "là-bas" c'est souhaiter se boucher les yeux.
En France on est dans un état de droit....
Ça fait une énorme différence....
et on peut choisir son réparateur...
là-bas: NON ! La mafia locale impose des personnes qui évidemment n'y connaissent rien en électricité....

Je pourrais citer un autre exemple : la revente au prix fort de piles usées... pour des neuves.... et évidemment la mauvaise foi du vendeur si vous les rapportez : mais c'est vous qui les avez usées et cherchez à me rouler !


qu'il y ait des choses très bien en Ukraine.... cela doit surement exister....

Carmilla Le Golem a dit…

Je suis vraiment désolée, Alain, mais je ne partage pas du tout votre point de vue.

Je ne soutiens nullement le régime en place en Ukraine, bien au contraire, mais je ne peux pas laisser dire que la mafia y régenterait tout.

Elle n'exerce que dans des activités limitées, comme en France : le jeu, la prostitution, la drogue, les armes.

Mais elle n'intervient pas dans le petit commerce et l'artisanat. Il y a une complète liberté des transactions et vous ne vous faites sûrement pas plus escroquer en Ukraine qu'ailleurs.

Oserais-je le dire ? La vie quotidienne est à peu près normale en Ukraine et en Russie. Quant à la Pologne, elle est maintenant complétement européenne.

Ce sont des réalités qu'il est impossible de faire entendre à l'Ouest où l'on s'entête dans des visions périmées.

Mais le monde change plus vite qu'on ne le perçoit et les rapports de force sont aujourd'hui en train de s'inverser.

Carmilla