L'épanouissement amoureux, il reposerait, d'abord, sur l'accord de deux bonnes volontés. On n'est, évidemment, jamais complètement semblables mais, du moins, on pourrait parvenir à s'entendre sur un minimum de choses en commun: culture, goûts, éducation, loisirs. Même la différence entre l'homme et la femme, ce serait, maintenant, anecdotique, quelque chose d'aisément surmontable.
On est, aujourd'hui, en plein dans la communication, la transparence (il faudrait, surtout, tout se dire, ne rien se cacher), le nivellement des différences, entre des personnalités bien construites, bien intégrées, sûres d'elles-mêmes et de leurs repères. L'amour, ça se nicherait dans des "valeurs" partagées.
C'est l'idéologie contemporaine de l'amour comme accord, harmonie, pacification généralisée. Sauf qu'avec un pareil point de vue, on ne rencontre jamais que soi-même, ses certitudes, son narcissisme bref... son conformisme.
L'amour, c'est peut-être autre chose: c'est, d'abord, l'ouverture à l'autre et c'est sans doute une aptitude que tout le monde n'a pas. Pour commencer, il faut, peut-être, ne pas être blindé de certitudes, encagé dans son identité.
Fondamentalement, il faut se sentir étranger. Etranger, pas seulement par sa nationalité mais surtout étranger par rapport à soi-même, par rapport à ce masque que nous avons modelé selon les convenances sociales. On le sait bien, on est traversés, écartelés, par une part d'ombre en nous que l'on accepte plus ou moins et c'est pour ça que nous sommes toujours "Etrangers à nous-mêmes" parce que nous savons bien que "Je" est toujours un autre comme l'a dit magnifiquement Rimbaud.
Se sentir étranger, étranger à soi-même, c'est une grande liberté. N'être bridé par aucune racine, aucune origine.
Personnellement, je ne me suis jamais sentie en phase ni avec ma langue maternelle, ni avec mon pays, ni avec ma culture. La seule chose qui m'ait convenu, c'est mon sexe.
Le sexe féminin, c'est en en effet l'absolu de l'absolu: celui du pouvoir et celui de la mort.
A l'encontre de la niaiserie ambiante, j'affirmerai donc que :
- "L'homme et la femme sont des étrangers l'un à l'autre".
- "L'être féminin n'a pas les mêmes intérêts, sexuels et affectifs, que l'être masculin. La jouissance des hommes et celle des femmes sont différentes, comme le sont leur rapport au pouvoir, à la société, aux enfants".
Finalement, les couples sont toujours formés de deux étrangers. Mais c'est justement ça qui est intéressant. Reconnaître l'autre dans sa pleine différence et non pas dans sa ressemblance, c'est ça le véritable enjeu de l'amour. "La différence entre homme et femme est irréductible, pas de fusion possible. Il s'agit donc d'aimer une contradiction".
La dissonance, c'est ça qui fait la passion.
Couvertures d'une revue "érotique" française de qualité,"Plexus", parue dans les années 60. Cette revue aurait notamment contribué à faire connaître Leonor FINI. Elle était, à ses débuts, interdite aux moins de 18 ans. Je ne sais pas ce que ça impliquait: interdit d'affichage à la vente ?
Ce post m'a été inspiré par la lecture rapide d'un petit livre d'entretiens entre Julia Kristeva et Philippe Sollers: "Du mariage considéré comme un des beaux-arts". Les citations sont extraites de ce livre. Ce qui est intéressant, c'est que leur point de vue est bien éloigné, au risque de passer pour réactionnaire (?), de l'idéologie actuelle de fusion, indifférenciation sexuelle.
Si vous envisagez enfin d'aller au cinéma, je vous recommande: "Loin de la foule déchaînée" (Far from the Madding Crowd", de Thomas VINTERBERG et "Le souffle" d'Alexander KOTT.
1 commentaire:
Bonsoir CARMILLA
Bien d'accord avec vous , l'homme et le femme ...c'est le jour et la nuit...je confirme :l'extase masculin n'est qu'une secousse ridicule avec souvent le même cri rauque de la bête, alors que celui de la femme est nettement plus harmonieux et plus libératoire, je ne pense pas qu'il y ai beaucoup d'hommes pour avouer cela , donc en conclusion il faudrait que l'homme sache se comporter à la hauteur ...à défaut de l'atteindre.Sincèrement je regrette de ne pas avoir été femme à ma conception.
Bien à vous
JF
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