C'est l'été..., une horreur, une épouvante pour moi. Je hais cette saison qui vous tétanise, vous abrutit.
Enfin..., cette année, malgré la canicule, j'ai choisi d'affronter les éléments en me baladant, le week-end, dans les rues de Paris avec ma copine Daria. C'était abominable et exaltant à la fois. On était habillées comme à notre habitude: high heels, maquillage mais, évidemment, quasiment nues sous nos robes, juste une culotte.
Atroce! on était accablées, liquéfiées. A mourir, s'effondrer, s'évanouir ! La honte de puer, de fuir de partout, avec un seul fantasme immédiat se noyer dans une piscine glacée! Pourtant, en même temps, on a eu des instants de bonheur, on a eu le sentiment de baigner dans une sensualité exacerbée. On nous a, rarement, autant sifflées, draguées..., c'était très gratifiant, un vrai triomphe...
Même si je vais, peut-être, faire hurler les féministes, je pense que c'est à ça, aussi, que se mesure le privilège d'être une femme: à cette chance de porter "le Paradis entre les jambes". Ce "Paradis" qui nous vaut toutes les attentions et qui est, sans doute, l'énigme essentielle de la condition humaine, celle autour de la quelle gravitent tous les désirs, peurs, angoisses et obsessions.
C'est, du moins, comme ça, que je vis ma condition. Les femmes ne sont pas seulement des victimes, des proies. Ce sont souvent elles, aussi, les initiatrices, les maîtres du jeu, et il y a un plaisir féminin fondamental à être vues, admirées, à s'éprouver comme la source du désir. Focaliser l'attention, c'est une préoccupation première et quand on n'y arrive plus, c'est la dégringolade totale.
Le harceleur, il est l'expression malheureuse des rapports de pouvoir entre les sexes. Mais la véritable domination, elle est féminine.
Etre une femme, ce n'est pas un assujettissement, c'est une victoire, un pouvoir. C'est comme ça que je vois les choses, même si c'est iconoclaste de dire ça; c'est bien pour ça que je m'appelle Carmilla et que je suis une vampire. C'est moi qui choisis mes partenaires et ça ne saurait se discuter.
Je déteste la présentation qu'on fait, aujourd'hui, des femmes: comme de pauvres petites créatures sans défense. J'ai entendu comme ça, cette semaine, qu'un obscur Secrétaire d'Etat aux Transports allait s'attaquer au problème du harcèlement sexiste dans les transports. Il paraîtrait que 100 % des femmes, en France, ont été victimes d'attouchements ou harcèlement dans les transports. 100 % ! : on voit tout de suite que ça repose sur une étude sérieuse. Ça n'est, d'ailleurs, peut-être pas assez parce que, si je me fie à ma seule expérience personnelle, c'est plutôt 200 ou 300 % qu'il faudrait avancer : 2 ou 3 fois par jour ! Mais, moi, je n'en ai rien à foutre.
A cette occasion, on nous rappelle, dans les medias, les sanctions encourues par le harceleur: 2 ans de cabane et 30 000 euros d'amende.
Rien que ça ! C'est sûr que si la Loi était vraiment appliquée, il y aurait beaucoup moins de petits plaisantins à siffler les filles et à les peloter dans le métro.
Quelle rigolade, on devient dingues! On se moque des Islamistes mais on est souvent pires qu'eux. Bientôt, c'est sûr, on proposera, sérieusement, la création de voitures ou d'espaces séparés dans les transports en commun (comme au Japon ou dans les pays musulmans). Dans les restaurants, les cafés, pareil: un espace filles et un espace mecs ! J'ai remarqué aussi, comme ça, que les toilettes mixtes ça n'existait plus.
Bien sûr que la drague, les "lourds", c'est épuisant, horripilant, qu'on a envie de balancer 10 paires de claques par jour. C'est une effroyable perte de temps, d'énergie, mais que serait un monde où ça n'existerait plus, un monde sans séduction où les rapports entre les hommes et les femmes seraient réglés sur les strictes règles de la courtoisie et du respect ? L'Allemagne, les Etats-Unis, la Scandinavie, ça me réfrigère parce qu'on devient transparentes, que la vie devient neutre, atone.
Que ça plaise ou non, la vie repose sur des rapports de pouvoir, d'agression.
C'est ce qui lui donne aussi son piment, sa saveur. C'est le jeu de la séduction! C'est atroce ! Mais comme c'est un jeu, il importe d'avoir toujours un coup d'avance.Et ce coup d'avance, je crois que ce sont les femmes qui le détiennent.
Tableaux de Jan SLUIJTERS, peintre expressionniste néerlandais (1881-1957). Personnellement, j'adore !
Le titre de mon post est emprunté à celui d'un livre de Nicole CALIGARIS que j'ai, déjà, brièvement évoqué. C'est un bouquin magnifique, troublant, même si je n'en partage pas la perspective.
2 commentaires:
Que ça plaise ou non, la vie repose sur des rapports de pouvoir, d'agression.
Bonjour madame le Golem!
Ce qui semble effectivement le cas, si on regarde les nombres de conflits à travers le monde depuis la nuit des temps.
C’est sans doute le genre de maxime qu’affectionnait un certain petit caporal jadis en Allemagne et Oncle Jos dans l’ex URSS.
Il en va de même entre les êtres humains au niveau individuel. On n’échappe pas à sa nature profonde.
Tout pouvoir est comme la vie : éphémère. Vous les femmes pendants que vous êtres, jeunes, belles et séduisantes vous faites tourner les têtes, puis un jour les fleurs se fanent, vous perdez ce pouvoir. C’est la dégringolade comme vous de dites.
Il appert, que tous ceux qui sont beaux, craignent de perdre leur beauté; et tous ceux qui sont laids ne craignent jamais de perdre leur laideur.
D’autre part, franchement, les Secrétaire d’État on du temps à perdre en France.
Bon dimanche et bien vôtre
Richard St-Laurent
Merci Richard pour vos remarques pertinentes.
Etre privilégié n'est pas, en effet, une garantie de bonheur car on s'interroge toujours sur son identité.
Quant aux rapports humains, il ne sont jamais simples. La compassion n'est souvent que le masque de la cruauté.
Enfin, c'est sûr qu'on assiste au développement d'un féminisme répressif et moralisateur.
Bien à vous
Carmilla
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