samedi 30 septembre 2023

Ma vie à l'envers, ma vie à l'endroit

 

Je consulte parfois les statistiques de mon blog. J'essaie alors d'imaginer un profil général de mes lecteurs mais je me rends compte que c'est impossible. D'abord parce qu'il n'est pas du tout sûr qu'ils adhèrent à mes idées mais qu'ils me lisent plutôt pour trouver un irritant, un urticant. Et ça m'ennuierait d'ailleurs qu'ils se sentent en plein accord avec moi. Ca voudrait dire que je n'évoque que des lieux communs. Mais à quoi bon écrire si ce n'est pour provoquer la dissension ?


De mes lecteurs, je n'ai donc qu'une image très floue et probablement complétement fausse. C'est évidemment réciproque mais j'ai tendance à penser que leur méconnaissance est encore plus grande que la mienne.


C'est l'attrait du blog, c'est un grand jeu de masques. J'évoque souvent la duplicité humaine dans mes textes mais elle est du moins ici assumée. Notre personnalité, elle est une vraie bande de Moebius: une face ou deux faces, à la fois indémêlables et indiscernables.


A l'inverse, l'idéal de transparence véhiculé par les nouveaux supports, Facebook et Instagram, voudrait qu'on soit simplement mono-face. On serait de belles personnes, comme on dit, constituées d'un seul bloc entièrement transparent. Ces vies ripolinées, dégoulinantes de bonheur, laissent, en fait, suinter une profonde insatisfaction. Ces belles âmes, toutes les mêmes, sont prisonnières d'une cage dans laquelle il n'y a plus rien à désirer: plus de rêves aimables ni de cauchemars. Un monde expurgé de notre cruauté et méchanceté.


Mais moi, des rêves et des cauchemars, j'en ai toujours, sans cesse et de plus en plus, et je n'hésite pas à affirmer que je vis dans une complète duplicité. Je suis vraiment bi-face. Il y a d'un côté ma vie sociale, professionnelle, qui occupe quand même la plus grande part de mon temps, et de l'autre ma vie personnelle et secrète.


Du second aspect, vous avez une petite idée à partir de mon blog. Il s'agit pour moi de laisser entrer tous ces monstres et désirs qui me hantent. C'est en quelque sorte ma soupape de sécurité, ce qui me procure un apaisement en m'évitant de sombrer dans la névrose et la frustration complètes.


Quant au premier aspect, celui de ma vie officielle, vous n'en connaissez évidemment à peu près rien et je ne veux, ni ne peux, en parler. 

Mais je dirai quand même que travailler, ça m'a dressée, éduquée, ... presque à mort. Ca m'a d'abord permis de sortir d'une vie étudiante rebelle et presque marginale.


Ca a été un choc parce que j'ignorais tout des codes. Comment se comporter avec les autres, comment traiter et argumenter une affaire, un dossier technique. Au sortir de ses études, on a tendance à croire qu'on est un petit génie et que ça suffira à assurer sa réussite. Il n'en est rien et on découvre bien vite qu'on ne sait à peu près rien faire. C'est une sacrée leçon d'humilité.


Et puis, il faut parvenir à comprendre que la vie professionnelle, elle est enfermée dans un grand jeu de rôles qui est aussi un jeu de pouvoirs. On est contraint d'endosser une fonction, de jouer un personnage et de se conformer aux codes et hiérarchies. On n'est pas dans une équipe de copains qui improvisent joyeusement leur boulot. Le monde du travail, ça ne peut pas être un monde où l'on peut extérioriser sa personne, son affectivité, ses humeurs. Surtout, il ne faut pas y manifester de sentiments: ni sympathies, ni détestations, ni, bien sûr, découragement ou exubérance. 


C'est ce qui m'a le plus troublée au départ. J'ai d'abord eu l'impression, en découvrant mes collègues puis les personnes de mon service, d'avoir affaire à des gens déguisés: pas seulement dans la tenue vestimentaire mais dans l'expression écrite et orale, le comportement et la fausse courtoisie affichée. Je me souviens d'un stage dans une administration, une Préfecture, qui m'avait complétement déprimée. Et le Préfet ! Un pétochard absolu et surtout un sinistre de chez sinistre. Je n'ai rien de commun avec ces gens là, m'étais-je dit. Comment travailler avec des personnes aussi construites, aussi insaisissables, vivant uniquement dans la frousse ? 


Et puis, leur attitude réservée n'excluait pas une certaine méfiance, voire hostilité : "Qui c'est cette jeune péteuse ? C'est le DG qui l'a fait venir. Elle ne s'imagine tout de même pas, cette prétentieuse, qu'elle va nous commander".


Il faut donc apprendre à vivre sous le regard des autres et, pour cela, se contrôler, se maîtriser, sans cesse. Se montrer la plus neutre, la plus lisse possible. Ne rien laisser échapper de sa vie personnelle, privée, parce que c'est tout de suite ça qui alimentera les conversations des bureaux. Etre déguisée soi-même, c'est ce qui vous permet de vous préserver. Tant pis si vous apparaissez incolore.


Et puis résister au stress, à la pression.  De ce point de vue, travailler dans la Finance, c'est idéal. Deux ou trois tuiles à traiter chaque jour et deux ou trois catastrophes dont s'extirper chaque année. Plus tous les risques pénaux. Au début, je n'en dormais pas. Aujourd'hui, je demeure à peu près impassible en toute circonstance. 


On devient soi-même une mécanique plus ou moins bien huilée. C'est une éducation au fer rouge qui vous durcit l'écorce. Mais ça vous procure aussi une étrange satisfaction. Là encore, j'aurais pu me rebeller, envoyer tout balader, rejeter toutes ces contraintes effroyables. Mais je m'y suis pliée, peut-être contre toute attente. Un boulot cool et sympa, ça ne me disait rien de toute manière: j'ai besoin de vents contraires. J'ai besoin de sortir de mes rails. C'est peut-être ce qui permet de se découvrir soi-même.


Comment une dingo comme toi peut-elle supporter de travailler dans un milieu pareil, me demandent ceux qui m'ont connue par le passé ? Entourée d'abrutis de la Finance ? 


D'abord, le milieu est infiniment moins conservateur qu'on ne l'imagine. Bien sûr qu'on n'y rencontre aucun mélenchoniste et qu'on y est "chirurgical". Mais un bon financier est toujours porté par une espèce de folie. Folie des chiffres et des montages compliqués. L'adrénaline, on n'en manque pas. Et  des dingos dans le milieu, capables de planter une boîte sur un coup de tête, on en rencontre régulièrement. C'est même attrayant et inquiétant à la fois. A partir de quel moment l'audace devient périlleuse ?


Mais mon opinion est, peut-être, à contre-courant parce que le travail, il faut bien reconnaître qu'on le perçoit de plus en plus, aujourd'hui, comme une aliénation, une dépossession de soi. Ce serait le bagne, la galère et en être libéré, ça devient le rêve commun car il vous empêcherait d'exprimer votre individualité profonde. 

A mes yeux, au contraire, le travail permet d'opérer une transformation de soi-même, de sortir de sa torpeur et de ses postures. Etre un rebelle en peau de lapin, c'est facile, il suffit de se laisser emporter par son inertie propre en récitant son catéchisme. Le plus compliqué, c'est de parvenir à endosser les habits de l'adversaire, de le battre sur son propre terrain.


Et puis, je ne crois pas trop à cette richesse intérieure innée de chacun. C'est même un peu dérisoire quand on recense les activités "épanouissantes" envisagées. La créativité, ça n'existe pas à l'état brut, comme une qualité que la société brimerait. Ca s'éduque, ça se forge par un contact avec l'adversité.


Je crois surtout, en fait, que le travail peut être un révélateur. Il m'a d'abord permis de sortir de mes gonds et de renoncer, en partie, à celle que j'étais. Mais il m'a aussi permis de me découvrir autrement et sans doute de devenir plus forte. Une vraie dialectique du conflit avec sa synthèse finale. "Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort". C'est une banalité nietzschéenne à la fois odieuse et pleine de vérité.

Au final, Je me dis simplement que la liberté, ce n'est pas de faire ce que l'on aime ou qui vous plaît. C'est peut-être, tout à l'inverse, être capable de faire ce que l'on n'aime pas.


La 1ère image est celle d'un homme marchant sur une bande Moebius généralisée. La bande de Moebius, image de la psychologie humaine. Images, ensuite, de M.C. Escher, Jacques Monory, Daniel Buren, Frank Gehry (son extraordinaire immeuble à Prague), Alexandre Calder, Jean Nouvel, Renzo Piano, Norman Foster. Et puis quelques images d'architecture contemporaine, du quartier de la Défense notamment que j'aime bien et où j'ai eu l'occasion de travailler.

Je recommande un seul bouquin cette semaine:

- Robert MENASSE: "L'élargissement". C'est un pavé mais c'est une critique hilarante de l'Union Européenne à Bruxelles négociant l'entrée de l'Albanie dans la Communauté. C'est formidable même si  c'est, sans doute, caricatural. Robert Menasse fait bien partie de ces écrivains et artistes autrichiens féroces, lucides et bourrés d'humour.

10 commentaires:

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

De la contestation, jusqu’au conservatisme.

Je me souviens de quelques fortes têtes que j’ai croisées jadis, qui se donnaient dans la révolte et la contestation. Des types sans avenir qui allaient au désastres et qui s’en foutaient. Bref, des sans avenir, de la graine de bandits, de truands, de mécréants, à qui ont promettaient rien de moins que la ruine, la souffrance, et une fin prématuré. Lorsque, je les poussais au pied du mur, je sentais qu’il y avait quelque chose qui clochait comme un genre de faiblesse. Je me disais que ce n’était pas l’aventure qui les attendaient, encore moins un futur criminel, et que sur le fond ils allaient devenir des véritables conservateurs. Je ne me suis pas trompé de beaucoup, effectivement ils sont rentrés dans le rang, et sont devenus les plus loyaux conservateurs que je n’ai jamais rencontré. Ils sont devenus, pour plusieurs, des entrepreneurs aux réussites remarquables. Pourtant, jadis, ils n’étaient pas partis pour des familles, des usines, pour envoyer leurs enfants à l’école privée, et ainsi de suite. Ces délinquants sont entrés dans le rang. Autrement dit pour faire des bons conservateurs, il nous faut des délinquants.

Rares sont ceux qui réalisent leurs rêves de bout en bout de leur existence. Qui choisissent ce qu’ils ont décidé de choisir, qui aime profondément ce qu’ils font, et qui ne se trahissent pas eux-mêmes. Pour de tels personnages, j’ai une immense respect et une incommensurable admiration. Des vrais, même s’ils ne sont pas nombreux, ça existent encore. Je dirais même que c’est réconfortant. Ils ne craignent ni la solitude, ni la liberté. Ils assument leurs combats même s’ils subissent souvent la défaite. Et pourtant, ils se relèvent, titubent, puis recommencent, malgré les rejets, les congédiements, les insultes, ils sont fait d’un bout, et pas question pour eux de plier, ni de trahir leurs idéaux. Ils ne font pas ce qu’ils n’aiment pas. Certes, en général, se sont des êtres dérangeants, déstabilisants, de ceux qu’on ne veut pas avoir dans notre équipe ou encore dans notre bureau. Souvent des laissés pour compte, de ceux qu’on n’osent pas regarder dans les yeux, parce que la honte nous habite et que les vrais se sont eux.

Contrairement à vous Carmilla, je n’ai fait que ce que j’aimais. Je ne serais jamais entré dans une boîte pour piloter un bureau et sans doute j’aurais été congédier assez rapidement dès que j’en aurai étouffé un avec sa cravate. J’aimais bien faire face aux patrons enchaînés à leur bureau sur le point de me congédier. Ils dirigeaient, mais ils tremblaient. J’ai du mal à avoir des frères et des sœurs dans le mal. J’ai toujours eu du mal à me soumettre. La servitude volontaire, ce n’est pas tellement ma tasse de thé. C’est quand même quelque chose que de mener une révolte à sa conclusion!

Bonne fin de journée Carmilla, et merci pour votre texte.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Carmilla,

Entendons-nous bien. Je ne veux pas laisser entendre que mon travail me déplaît. J'ai un goût, presque une passion, pour les chiffres. Et j'adore faire des montages financiers. De votre habileté en la matière peut dépendre le destin d'une entreprise: ou bien elle se casse la figure, ou bien elle réussit. C'est aussi pour ça qu'il faut se méfier des faux experts en la matière.

Mais dans un travail, il n'y a pas que les aspects techniques. Il y a tous les jeux relationnels et de pouvoir avec lesquels il faut parvenir à composer tant bien que mal. La meilleure solution, à mes yeux, c'est de ne jamais trop s'exposer et d'entretenir une certaine distance. Mais j'ai peut-être tort.

La propension naturelle, quand on est jeune, c'est, je crois, d'avoir du mal à s'engager dans le monde du travail. On en comprend mal les contraintes et les exigences.

C'était du moins mon cas. J'espérais plutôt une vie un peu libre, un peu artiste, sans trop de contraintes, dans la quelle j'aurais pu donner expression à mes talents créatifs. Ce qui m'a heureusement sauvée, c'est que je n'en avais justement aucun. Je me débrouillais à peu près en tout mais n'excellais en rien.

Et puis, il y avait tout de même les contraintes économiques et, là, je n'avais pas le choix. En outre, je déteste tellement avoir des problème d'argent que je voulais en avoir suffisamment pour ne plus y penser.

Bien à vous,

Carmilla

Ariane a dit…

Bonjour Carmilla.

Autant j'aime vous lire, mon plaisir du dimanche matin, autant je répugne à encombrer de ma prose les textes des personnes qui m'intéressent.
Je suis peut-être discrète, réservée, quoique...mais surtout affreusement paresseuse.
(Ça vient avec l'âge, je crois)
Mais cette phrase que je lis dans votre réponse à Richard me convient parfaitement !

"Ce qui m'a heureusement sauvée, c'est que je n'en avais justement aucun. Je me débrouillais à peu près en tout mais n'excellais en rien."

Parce que je m'y reconnais tout à fait.

Je trouve toujours les commentaires un peu surfaits, comme si la personne qui répond voulait se donner un genre pour impressionner son interlocuteur, interlocutrice en ce qui vous concerne.
Je vous lis depuis quelques années et toujours avec beaucoup d'intérêts et c'est vrai que si je partage souvent votre façon de voir, il m'arrive de pester en vous lisant.
Mais je vous rassure, c'est rare !

J'ai un neveu, très jeune encore (bientôt 33 ans) qui fait surement le même métier que vous, élaborer des montages financiers (pas chez McKinsey, l'autre, Oliver Wyman, pour ne pas le nommer) et encore aujourdhui je reste stupéfaite qu'il ait choisi cette voie alors que nous sommes d'une famille plutôt artiste, enfants d'immigrés un peu fantaisistes...

Eh bien en vous lisant, je le comprends mieux.

Comment je vous imagine ? Vous vous décrivez souvent, donc je vous grande, très très mince et très distante.
Mais à travers vos textes je sais que vous pouvez être chaleureuse, surtout quand vous nous parlez de vos amies.

Vous vous demandez comment peuvent être vos lecteurs.
Moi aussi je me le demande.
Je pense que nous sommes tous très différents.
Moi je suis une fille toute simple, et surtout je tiens à me faire passer pour telle.
La raison en est un peu prétentieuse sans doute, mais je ne veux pas qu'on porte des jugements sur moi, et encore moins des compliments, je me sens au-dessus et je déteste argumenter, ça m'épuise ! ;)

Je ne lis que votre blog, mais je suis présente sur Twitter, enfin X, pour ma plus grande joie.
Pour avoir un aperçu de l'âme humaine on ne fait pas mieux, surtout si on la chance d'être "followée" par des politiques ou des journalistes connus.
Tant de duplicité, de bassesses, de prétentions et de nullités, c'est sidérant !

Voilà chère Carmilla, j'ai été un peu longue mais votre chronique du jour m'a sortie de ma "torpeur"

Ariane.

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Il appert, que la surprise nous dépasserait si un jour par hasard tous ceux qui fréquentent ce blog se rencontraient. Les échanges et les reconnaissances pourraient changer d’aspect. Les mystères s’étioler. La réalité ne serait plus à la hauteur de nos rêves. L’imaginaire en prendrait un coup. Si nous déambulions sur une rue, je ne suis pas sûr qu’on se reconnaîtrait. Peut-être que nos différences prendraient le pas sur nos reconnaissances. Je vous comprends de consulter vos statistiques sur la fréquentation de votre blog, pour vous interroger sur ceux qui le fréquentent. Qui sont ces autres qui osent? Est-ce très bien ainsi? Cela pourrait-il être mieux ou pire? Comment se fait-il lorsque nous fréquentons un endroit public, qu’une personne nous aborde pour un contacte? Nous ne connaissons pas la personne, mais un regard ou bien une parole, et c’est partie pour une discussion.

Les rêves je connais, je suis un grand rêveur et j’assume, les cauchemars je ne connais pas. Suis-je étrange? Devrais-je me soucier de mes manques de cauchemars? Je suis peut-être inconscient et pas assez craintif? Sans doute pas assez de monstres et de désirs? J’aime bien lorsque des personnes me racontent leurs cauchemars, cela m’inspire et stimule mon imaginaire.

Vous dites, que le travaille vous a dressée et éduquée… presque à mort. Dois-je ne conclure que vous ne l’avez pas eu facile? C’est vrai que ceux qui commencent à travailler jeune dans leur existence, par exemple au début de l’adolescence, c’est un grand pas dans la vie d’une personne, je pense ici à ceux qui commencent à travailler sur les fermes de leurs parents. C’est une expérience qui vous rend mature plus rapidement. Cela ne signifie pas que quelques fois, il n’y a pas de révolte.

C’est intéressant lorsque vous dites qu’au sortir des études, on ne sait rien faire, peut-être pour un métier intellectuel, les manuels eux sont plus débrouillards, ils doivent se presser d’atteindre le niveau de compétence des aînés. C’est le temps de s’enlever les doigts dans le nez.

Le grand jeu de rôle très peu pour moi. Si cela ne fonctionne pas, il se pourrait que je sois très réactif. Ce jeu de rôle, comme vous l’appelez : est-ce de l’hypocrisie? C’est vrai, que j’ai du mal à me retenir pour ne pas extérioriser ma personne. Je sais que les gens ont du mal à exprimer leurs sentiments, leurs frustrations, ils accumulent jusqu’à être malades. Pour reprendre une expression très québécoise : il y a des fois, que le méchant, il faut que ça sorte. Vous pouvez compter sur moi pour ce faire.

J’ai bien aimé l’expression : les abrutis de la finance. Mais des abrutis, on en rencontre partout, dans tous les domaines, ça fait parti de la nature humaine.

Remarquable série de photos.

Merci Carmilla

Richard St-Laurent

Julie a dit…

Bonjour Carmilla,
Nous voilà, vous faites donc partie des fameux hommes gris du pouvoir... Félicitations :)
J'apprécie tous vos écrits, même ceux du début de votre blog. Le ton change, mais la qualité des articles demeure.
La plupart du temps je n'ai rien à dire, comme aujourd'hui... c'est ainsi.
Bien à vous,
Julie

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Julie,

Même si vous estimez n'avoir rien à dire, votre message de sympathie est, en lui-même, agréable à recevoir.

"Hommes gris du pouvoir", je ne connaissais pas cette expression mais j'aime bien la discrétion ou la modestie qui s'y attache. Ne pas tirer orgueil de ses fonctions, c'est important. Je préfère ne pas parler, dans mon entourage, de ce que je fais. Je suis arrivée là par chance et par nécessité économique. C'est sans doute moins attrayant qu'une activité artistique. Mais ça me convient néanmoins tout à fait parce que j'adore les chiffres.

Ca m'impressionne que vous ayez parcouru l'ensemble de mon blog. S'il est une chose que je ne fais jamais, c'est bien celle-là: relire ce que j'ai écrit par le passé. J'aurais trop peur d'avoir honte de mes bêtises et âneries. Mais c'est vrai que j'ai essayé d'évoluer. Autrefois, je m'attachais à rédiger des textes courts. Aujourd'hui, j'essaie de davantage développer mais c'est peut-être une erreur.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Ce n’est pas une erreur, c’est une belle évolution, ce qui est dit est dit, et le meilleur est à venir! Dans l’écriture comme dans l’expression verbale, nous pouvons toujours faire mieux. Vos textes sont plus étayés, vous creusez plus vos sujets, je vous sent plus attentive, le moins qu’on peut dire, c’est qu’on ne s’ennuie pas avec vous! Vous êtes éveillée sur la vie. Le temps de constater que le champ du voisin, n’est jamais plus vert que le nôtre.

Merci Carmilla, et pour une fois, j’ai fais court!

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Merci pour ce commentaire élogieux qui fait évidemment plaisir. La réalité, cependant, c'est que l'on répugne, de plus en plus, à lire, même un petit texte. C'est l'ère du zapping et du scrolling. Il a ainsi été analysé que, pour les informations, la plupart des gens se contentaient des grands titres, comme si les articles développés en dessous étaient inutiles.

Quant au contenu, si vous me dites que je ne suis pas ennuyeuse, c'est tant mieux. Mais je n'en suis pas sûre. J'ai peur de radoter et puis j'essaie d'éviter de parler de questions politico-économiques. Mais j'aimerais avoir une plume plus allègre.

S'agissant enfin de la longueur ou de la fréquence de vos commentaires, vous êtes bien sûr seul juge et décideur. Je n'ai aucune objection. L'essentiel, c'est que mes lecteurs s'expriment quand et sous la forme qu'ils souhaitent.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonsoir Carmilla

Puis-je vous demander de lire ce billet de Françoise Thom sur Desk Russie du 16 septembre 2023

https://desk-russie.eu/2023/09/16/le-deuxieme-front.html

Dites-moi ce que vous en pensez...

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Bonjour Richard,

Cet article de Françoise Thom est effectivement pertinent et intéressant.

Je crois aussi que la plupart des pays occidentaux ne souhaitent pas une victoire de l'Ukraine. La meilleure preuve, ce sont leurs atermoiements infinis concernant la livraison d'armes. Et puis, on fait de mirifiques annonces mais des livraisons concrètes, il n'y en a guère. Les chars, les missiles, les avions, ils existent surtout sur le papier des promesses. Aux Ukrainiens de se débrouiller avec leur seule infanterie, en progressant pas à pas.

Et puis, il y a aujourd'hui une foule de déclarations ambiguës (USA, Pologne, Slovaquie) qui laissent craindre un prochain lâchage de l'Ukraine. Ca fait le jeu de Poutine qui ne se prive pas de répercuter ce "lâchage" pour démoraliser les Ukrainiens.

Je crois que les Occidentaux s'accommoderaient très bien, en fait, d'un conflit gelé à la manière des deux Corées. Cela parce qu'il ne faudrait surtout pas "humilier la Russie". Comme si on s'était préoccupés de ne pas humilier l'Allemagne en 1945.C'est le résultat d'une longue russophilie alimentée, depuis plusieurs décennies, par les réseaux de propagande. On ne cesse de vanter la grande culture russe comme si elle était un phare de la civilisation. Personne ne s'avise de ce que cette grande culture est souvent constituée de pillages ou d'appropriations abusives et qu'en tout état de cause, elle n'est pas supérieure à celle de la plupart des pays européens.

Les Russes vivent, en fait, dans une surestimation d'eux-mêmes et c'est pourquoi je pense qu'il faudrait, au contraire, humilier les Russes pour leur faire retrouver le sens des réalités.

Mais je doute que les Ukrainiens y parviennent à court terme. D'abord parce qu'on s'en fiche un peu de l'Ukraine. Qu'est-ce que c'est que ce pays ? On n'en connaissait à peu près rien il y a seulement 2 ans. Moi-même, je n'osais rien en dire et évoquais plutôt la Russie.

A certains égards, l'avenir est donc assez sombre pour l'Ukraine. Mais ce que je sais, c'est qu'aucun Ukrainien n'est prêt à céder quoi que ce soit. Les choses sont allées trop loin, les crimes russes ont été trop nombreux. Les Occidentaux qui tablent sur des négociations prochaines de paix à force de lassitude et de démoralisation, se trompent. Tant qu'il n'aura pas été fait Justice et donné réparation, le conflit durera. La Justice, c'est en effet la condition essentielle pour que les Ukrainiens puissent panser leurs traumatismes psychologiques et revivre à peu près normalement. On a voulu les tuer, les éliminer, simplement parce qu'ils étaient Ukrainiens. Comment se remettre de ça ?

Bien à vous,

Carmilla