samedi 8 mars 2025

Chantage et intimidation/Effroi et Dégoût















Difficile pour moi de rédiger des posts en ce moment. Ca m'apparaît totalement futile et complétement hors propos.

J'ai l'impression d'être revenue complétement en arrière, comme il y a 3 ans au lendemain de l'invasion russe. Je n'entretenais alors aucun espoir.

Une seule chose m'a un peu remonté le moral: une lettre de Lech Walesa et d'anciens opposants anticommunistes à Donald Trump. Il écrit ainsi: "C'est avec effroi et dégoût que nous avons suivi la retransmission de votre conversation avec le Président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'ambiance qui régnait dans le Bureau ovale nous a rappelé celle des interrogatoires menés par les services de sécurité et celle des salles des tribunaux communistes. Nous trouvons offensante votre attente de respect et de gratitude pour l'aide matérielle fournie par les Etats-Unis à l'Ukraine dans sa lutte contre la Russie au moment où la gratitude est due aux héroïques soldats ukrainiens qui ont versé leur sang pour défendre les valeurs du monde libre".

Evidement, cette lettre ne servira à rien et je ne suis pas sûre que Trump connaisse Walesa (qui ne parrainera sans doute pas son rêve de devenir prix Nobel de la Paix).

Mais l'effroi et le dégoût, c'est vraiment ce que j'éprouve en ce moment.

C'est bizarre ! Il n'y a pas si longtemps, je me fichais à peu près de mes origines. L'identité ukrainienne, je voyais mal ce que c'était. C'était au point que je racontais, souvent, à des Français, que j'étais née russe ou polonaise tellement l'Ukraine, c'était, pour eux, Terra Incognita. 

Mais ça a commencé à sérieusement changer avec la "Révolution Orange" de novembre 2004 conduite par Iouchtchenko qui était un type vraiment bien. Et puis, j'ai complétement basculé avec Maïdan. Et c'est sûr que je perçois bien maintenant l'immense écart des mentalités entre Russes et Ukrainiens. Autant les premiers sont lourds, rudes et soumis, autant les autres sont légers, amicaux et contestataires.

Aujourd'hui, c'est triste à dire mais j'ai carrément des envies de meurtre. De Trump, de Vance, de Poutine, des Russes... Et je sais que je n'éprouverais pas grande culpabilité. La guerre est un terrible révélateur de l'âme humaine.

Mais mes sentiments personnels, ça n'est rien. De ce qui se passe en Ukraine, je sais simplement que la population se sent sidérée, matraquée. Comme si un immense astéroïde venait de lui tomber sur la tête. Qu'est-ce qui se passe, comment est-ce possible ?

C'est la "stupeur et l'angoisse" ? Comment est-il possible qu'on nous traite de cette manière, avec un tel mépris ? Au point de nous humilier, nous et nos morts, et de nous juger, par un fantastique retournement, responsables de la guerre.


Au point de nous extorquer un contrat d'un cynisme écœurant en "remboursement" d'une aide militaire d'ailleurs parcimonieuse. Heureusement que Trump est stupide: il se croit un bon commercial, un expert en "deals" avantageux. Mais qu'imagine-t-il ensuite ? Bien sûr que les Ukrainiens se vengeront en éliminant toutes les entreprises américaines des marchés pour la reconstruction de leur pays. Et quant au contrat sur les "terres rares", il pourra facilement être cassé pour extorsion sous chantage.

Cet abruti de Trump ressasse que ce sont les Ukrainiens qui ne veulent pas faire la Paix tandis que les Russes sont de bonne volonté. Il inverse les choses: il oublie que si les Russes arrêtent de se battre, alors la guerre est immédiatement terminée. Mais si les Ukrainiens arrêtent de se battre, alors il n'y a plus d'Ukraine.

Et dans le registre de l'infâmie, j'ai particulièrement apprécié les propos du Général Keith Kellog, chargé par Trump de négocier un accord Russie/Ukraine. Interrogé sur la suspension de l'aide militaire à l'Ukraine et du partage de renseignements, il précise que les Ukrainiens "l'avaient bien cherché". Et que la réponse des USA, "c'est comme frapper une mule avec une planche sur le nez". On peut dire que cette vieille baderne (81 ans) a le sens de la formule poétique et que ça en dit long sur sa grandeur d'âme. Mais qu'un pareil étron ait pour mission de faire la Paix, c'est terrifiant.

 Américains et Russes sont pressés de célébrer, très bientôt, la victoire à nos dépens. A cette occasion, Trump, qui vient de célébrer la générosité des Russes, se rendra sans doute à Moscou mais évidemment pas à Kyïv. A-t-on jamais vu pareille indécence et saloperie dans l'Histoire ?

Mais les cochons se réjouissent peut-être un peu trop vite. Ils croient qu'après avoir signé, une balle sur la tempe, un Traité de Paix inique, les Ukrainiens se tiendront cois. 

On oublie que les Ukrainiens ne se sentent pas les vaincus mais les vainqueurs de cette guerre. Et ils le  sont effectivement pour avoir combattu pas seulement pour leur territoire mais aussi et d'abord pour la Liberté et la Démocratie.

Il y a donc tout à redouter d'une Paix humiliante qui serait imposée à l'Ukraine. Je n'ose songer dans quelle période effroyable le pays rentrerait alors. Un traumatisme complet matériel et mental. Tout pourrait alors se passer. Une Paix inique fera le lit d'une nouvelle guerre à brève échéance.

Images de Zdzislaw BEKSINSKI (à l'exception d'un KUBIN). . Personnellement, je retrouve beaucoup, dans Beksinski (1929-2005), de mes états d'âme. Et puis surtout, il faut avoir vu réellement ses tableaux pour en apprécier la splendeur. Les images et reproductions ne sont que de très pâles copies.

Je recommande:

- Victoria AMELINA (1986-2023): "Regarder les femmes - Regarder la guerre - Journal interrompu". Victoria était l'une des plus prometteuses écrivaines ukrainiennes. Elle s'est malheureusement pris un missile sur la tête à Dnipro alors qu'elle prenait une part active à documenter les crimes russes. Sa mort a été un choc en Ukraine. C'est son journal de guerre qui est ici publié. C'est bien mais j'aimerais aussi que l'on publie ses romans.

- Artem CHAPEYE: "The Ukraine". Une série de nouvelles, de petites histoires, qui donnent une idée de la mentalité ukrainienne: sa loufoquerie, sa fantaisie, son humour. Bien, très bien même, mais j'ai un problème, en général, avec les nouvelles: je les oublie très vite.

- Daron ACEMOGLU et James A.ROBINSON: "Prospérité, puissance et pauvreté - Pourquoi certains pays réussissent mieux que d'autres". Par les Prix Nobel d'économie 2024. Même si vous n'êtes pas économiste, ce bouquin peut vous passionner. C'est surtout d'ailleurs un formidable bouquin d'Histoire des Civilisations, de leur organisation et de leurs mentalités. Ca éclaire beaucoup sur le monde actuel.




12 commentaires:

Richard a dit…

Bonjour Carmilla
Non, écrire ce n’est ni futile, ni hors sujet, au contraire c’est maintenant que votre blog prend toute sa valeur, parce que c’est dans l’esprit de la solidarité. Le monde d’hier a basculé, et nous ignorons tout ce que nous réserve l’avenir, mais il n’est pas question de baisser les bras devant les intimidateurs, chaque parole, chaque note de musique, chaque dessin, deviennent des promesses de réconfort. C’est dans ces époques troubles, que chaque petit geste prend sa valeur, et solidifie nos convictions. Il ne faut pas se laisser submerger par les événements, les défaites, les souffrances, les déceptions, parce que je suis persuadé que nous avons raison de défendre la démocratie et surtout notre liberté. Ce monde est mauvais, alors c’est à nous de le rendre meilleur. Il n’est pas question de reculer sur nos principes, encore moins de jeter la serviette. Je pense que vous êtes à la hauteur de ces défis Carmilla. Et, qui sait à quel destin nous serons tous appelés. Je vous invite à poursuivre votre activité d’écriture, parce que lorsqu’on écrit, nous ignorons par qui nous serons lus, mais quelques mots, un encouragement, une ferveur nouvelle, peuvent apporter du réconfort. Et, ceci est une grande générosité. Les paroles peuvent être blessantes, mais je préfère comme Salman Rushdie être du côté de la vie comme il le raconte dans son livre sans complaisance : Le Couteau, après avoir rasé la mort suite à son attentat. Il écrit : « Il était essentiel que j’écrive ce livre : une manière d’accueillir ce qui est arrivé, et de répondre à la violence par l’art ». Sérieusement amoché, il a relevé le défi de vivre. C’est un livre très intense, mais j’aime ce genre de courage, qui me rappelle Le Lambeau par Philippe Lançon, que je relis toujours avec la même ferveur. J’aime et j’admire ce genre de courage, j’y revient toujours. Nous ignorons tous ce que nous réserve le destin, c’est pourquoi nous devons toujours être droit dans nos bottes, prêt à affronter l’impensable. J’espère que tous ces Ukrainiens et Ukrainiennes qui sont morts sur le champ de bataille, ne sont pas mort inutilement. Vous l’avez bien dit Carmilla : il oublie que si les Russes arrêtent de se battre, alors la guerre est immédiatement terminée. Mais si les Ukrainiens arrêtent de se battre, alors il n'y a plus d'Ukraine. À la suite de la lecture de ces phrases, j’ai pensé à tous ces corps à Boucha, ce sont des images que je ne peux oublier. Nous devons être ferme dans nos déterminations, parce que cette histoire est loin d’être terminée, sans oublier cette femme exceptionnelle Victoria Amelina et elle n’est pas la seule, et vous aussi Carmilla vous en faites partie.
Avec toute ma solidarité
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Mais je pense aussi que lorsque l'on écrit, il faut savoir ne pas se limiter à son petit moi, son petit ego.

Je conçois très bien ainsi que certaines personnes ne s'intéressent pas du tout à l'Ukraine. Ca ne leur dit rien, c'est trop éloigné de leurs préoccupations. Et d'ailleurs moi-même, est-ce que je porte attention à tous les malheurs du monde ?

Mais j'avoue que ce qui me fiche absolument en rage concernant l'Ukraine, c'est que la cause est absolument sans ambiguïté. A la différence de nombreux autres conflits, il y a bien un agresseur et un agressé, un bourreau et une victime, le Mal contre le Bien.

Mais c'est cela même qui est souvent contesté par des esprits qui se croient forts et renvoient dos à dos les protagonistes. Les Nazis ukrainiens qui l'ont bien cherché, j'entends ça souvent. La désinformation fonctionne à plein.

On arrive à travestir le Mal. Comment répondre à cette violence ? Il est particulièrement humiliant de devoir se justifier, de devoir chercher à convaincre.

Et penser que toutes ces souffrances, toute cette horreur, devront peut-être être ravalées, effacées, sous le sourire arrogant de ceux qui se seront proclamés vainqueurs (Trump et Poutine), c'est absolument intolérable.

Mais ceux qui croient que l'affaire pourra être ainsi rapidement réglée se trompent lourdement.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla
« La défaite de l’Ukraine sera la défaite de l’Europe »
Claude Malhuret
Enfin, il y a en un qui se lève, ce fut un très grand discours. Il a dépeint la situation d’une manière simple, mais magistrale. Son discours a été diffusé dans le monde entier, et en particulier aux USA sur plusieurs blogs politiques, parce que depuis quelques semaines je surveille attentivement l’opposition américaine qui commence à se manifester. Enfin nous pouvons sentir qu’il se passe quelque chose, et que ce n’est pas le parti Démocrate mais une certaine partie du peuple américain qui est en train de se soulever. Des scientifiques qui perdent leurs subventions de recherches, des cultivateurs qui souffriront des prix élevés des engrais à cause des tarifs douaniers, des femmes qui défendent leurs autonomies, surtout le droit à l’avortement, des travailleurs qui se sentent trahis parce qu’ils ont voté pour le Traître et qui maintenant réalisent qu’ils se sont soumis et que cela ne va pas dans le sens qu’on leurs avaient fait croire. Il est rare que des blogs américains diffusent ce genre de discours en provenance de l’Europe et surtout de La France, qui plus est avec traduction à la clé. Cela m’a fait un petit velours d’écouter un blog américain en Français. Enfin nous ne sommes pas seuls. Tous ceux qui résistent sont ensemble et j’espère que nous serons de plus en plus nombreux. Il y a encore des personnes qui sont conscientes dans ce monde, et qui sont prêtes à se tenir debout devant ce monde abject, non nous ne sommes pas seuls. À l’image de Malhuret, ils se lèvent devant l’absurdité de la situation. Cette fois-ci, nous n’aurons pas le choix, il faudra sérieusement mettre la main à la pâte. Il va falloir que l’Europe réarme et en vitesse, que les USA trouve une solution à leurs problèmes politiques, il est impératif d’en finir avec cette guerre en Ukraine, et toutes ces absurdités qui nous entoure. Je suis heureux de vous lire, lorsque vous écrivez : « Mais ceux qui croient que l'affaire pourra être ainsi rapidement réglée se trompent lourdement ». À lire aussi le texte de Jean-François Bouthors sur Desk Russie : Trump-Poutine, le grand jeu. Un texte qui donne froid dans le dos. Je pense que nous sommes en route, et que nous savons la destination, que nous devons atteindre notre but.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

J'ai aussi le discours de Claude Malhuret. Absolument remarquable et je souhaite qu'on en accroisse la diffusion.

Aujourd'hui, l'Europe cherche à se réarmer. C'est bien parce qu'elle doit effectivement rompre sa dépendance vis-à-vis des USA qui ne sont plus un allié.

Mais j'ai aussi l'impression que, dans l'affaire, on oublie un peu le court terme, à savoir l'Ukraine. Il faudrait, quand même, que l'on empêche Trump de traiter le dossier dans son coin avec Poutine.

Mais il est vrai que la stratégie de Trump est celle du chaos. Se montrer à ce point imprévisible que ses partenaires/adversaires ne savent sur quel pied danser. Rien n'est plus préjudiciable tant pour la politique que l'économie.

Et puis son odieuse stratégie de l'insulte. Ca avait complétement disparu des relations diplomatiques (hormis du côté russe) mais ça se révèle terriblement efficace. Attention toutefois: celui qui est humilié va entretenir une rancœur tenace. Les relations Ukraine/USA (même si ces derniers s'en fichent) vont être durablement exécrables. Mais ça concerne aussi l'Europe où il commence à y avoir un rejet massif. Cependant, il y a aussi, en Europe, le soutien de l'extrême-droite qui est largement pro-Trump et pro-Poutine.

Mais c'est sûr qu'en ce qui concerne l'Ukraine, rien ne sera réglé à court terme. Trump va sans doute lui tordre le bras pour qu'elle signe n'importe quoi. Mais le sentiment d'injustice éprouvé par la population sera alors terrible et ravageur.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Ça fait le plus grand bien d’écouter un discours qui s’adresse à nos intelligences, pas à nos sentiments les plus bas et les plus méprisants. Dès les premières paroles, nous sentons que cet homme à non seulement une solide formation, il a été en autre Président de Médecins Sans Frontière. Ce n’est pas juste un intellectuel, c’est quelqu’un qui a vécu sur le terrain, qui a de l’expérience. Dans son texte, il n’y a pas un mot de trop, aucune grossièreté, mais aussi une ferveur et une conviction que nous pouvons tous aider la cause de la démocratie. Un beau texte comme je les aime, réaliste, franc, lumineux, encourageant et optimisme. Ça arrive à point, car nous en avions besoin. En tant qu’adepte de la lecture, je me suis senti comblé, il ne s’adressait pas seulement à des foules, non, il s’adressait à chacun d’entre nous. Voilà l’importance de la parole qui réconforte.

Cette situation intenable de la défense, nous rappelle, que chaque pays devrait se fier à lui-même d’abord, nous avons cru à tort, moi le premier, que nous étions en sécurité sous le parapluie américain. Nous constatons douloureusement, qu’il n’y a plus d’allié américain, et qu’il n’y a plus de parapluie protecteur. Les Ukrainiens ont déjà commencé à en payer le prix, et les prochaines semaines seront cruelles et cruciales.

Nous sommes tous coincés chacun dans notre coin, autant le Canada que l’Europe, que notre avenir va sans doute se jouer à l’intérieur de la politique américaine, avec ceux qui vont non seulement contester le Traître, mais s’en débarrasser. Je ne vois pas, pour le moment, d’autre porte de sortie. La semaine dernière, j’avais parlé d’impeachment, mais ça pourrait aussi être autre chose. Ça va dépendre de la mobilisation de tous les contestataires américains. Ce qui risque d’être violent et douloureux. Le reste va dépendre de notre fermeté et de notre résistance.

Économiquement comment ça se passe en Europe ? Qu’est-ce que vous entendez chez les investisseurs et les industriels ? Ici, je sens que ça ralenti. Pour le moment ça vacille, mais cela pourrait s’écraser brutalement. Tout le monde retient son souffle.

Bonne fin de journée Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

C'est encore cette phrase de Lénine sur ces décennies où rien ne se passe et ces semaines où se passent des décennies.

L'impensable vient de se produire avec ce basculement radical: l'Amérique qui s'est construite sur la défense de la Liberté et de la Démocratie vient de basculer dans un néo-fascisme. Etrangement, Philip Roth avait envisagé ça dans son bouquin: "Le complot contre l'Amérique".

Vous avez désigné, au Canada, un successeur à Justin Trudeau qui me semble l'homme de la situation. Un ancien banquier de haut niveau, voilà, en effet, quelqu'un qui saura répondre aux âneries des Républicains américains.

Les Européens ne sont pas encore impactés par un relèvement des droits de douane mais ça ne saurait tarder. Le climat économique est d'ailleurs très morose. Mais étonnamment, le réarmement général de l'Europe pourrait avoir un impact positif sur l'industrie française (dont c'est l'un des points forts).

J'attends aujourd'hui, avec inquiétude, la suite des événements diplomatiques.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla
Mark Carney a été élu chef du parti Libéral, en remplacement de Justin Trudeau, s’il veut devenir Premier Ministre, il faudra qu’il gagne les élections fédérales, ce qui ne sera pas une mince affaire, les Conservateurs sont toujours dans la course avec leur chef Poilièvre, (que j’ai surnommé Poil-De-Lièvre), qui a une base électorale importante qui admire le Traître au sud de la frontière. Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’est loin d’être joué. Se sera le grand banquier bardé de diplômes et de compétences, contre celui qui se comporte comme un chat de fond de ruelle. Se sera le civilisé contre le bagarreur, entre celui qui pense et celui qui gueule. Poil-De-Lièvre c’est celui qui apportait des beignets aux émeutiers à Ottawa, c’est un populiste que je considère dangereux, parce qu’il sait parler aux foules. Il ne s’est pas beaucoup manifesté depuis que le Traître nous impose des tarifs. Je n’ai aucune confiance en cet homme. Et, si c’est Mark Carney qui devient Premier Ministre du Canada, sa peine ne sera pas finie, parce que ce grand fonctionnaire, il a gouverné La Banque Du Canada et aussi La Banque d’Angleterre, ce qui est tout de même assez exceptionnel, devra affronter Le Traître pour ne pas dire la bête. Se sera encore une fois le civilisé contre le voyou. Le problème de Carney, c’est qu’il n’a jamais fait de politique de sa vie, il va falloir qu’il apprenne rapidement. Le milieu politique est très différent de hautes sphères de la connaissance et du fonctionnarisme, on ne négocie pas avec un traître comme on négocie avec le président d’une grande banque. Par contre, Carney doit avoir un épais carnet d’adresses, il doit connaître beaucoup de personnes qui œuvrent dans la haute finance et quelques présidents de compagnies aux USA. C’est gens-là se connaissent, ils ont fréquenté les mêmes universités, certains sont même devenus des amis. Il faut quand même s’inquiéter de son handicap. Au Canada il est impératif d’être parfait bilingue si tu veux devenir Premier Ministre, il faut que tu sois aussi confortable en français qu’en anglais, non seulement tu te dois de parler les deux langues officielles, mais tu dois être imprégné des deux cultures. Malheureusement, le français de monsieur Carney n’est pas très bon. Je ne vois pas comment il sera capable de toucher le cœur et l’esprit des Québécois. De toute façon ce n’est pas le temps de se disputer entre nous comme l’ont fait les libéraux pendant tout l’automne dernier. Raison pour laquelle Justin Trudeau est parti !
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Mark Carney apparaît, sans doute, un grand bourgeois plutôt hautain. Ce n'est pas avec lui qu'on va aller boire une bière au café du coin.

Mais il m'apparaît justement le contraire de la girouette Trump qui n'obéit qu'à ses humeurs. Lui, il est sûrement carré et droit dans ses bottes. Il en impose par sa compétence et c'est pour cela qu'il m'apparaît le plus capable de contrer le "Grand Dingo".

En revanche, si le Canada choisit comme 1er Ministre un populiste comme Trump, je crains qu'il ne se fasse rapidement avaler.

Mais tout est tellement imprévisible. Presque tout le monde se réjouit ainsi de l'accord passé hier entre Américains et Ukrainiens. Personnellement, je n'ai pas confiance, je m'en méfie terriblement. On vient d'appâter l'Ukraine pour mieux l'assommer prochainement. Et il faudra s'en montrer reconnaissants.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

Un accord entre Américains et Ukrainiens, dans le contexte actuel ça paraît pour le moins douteux. Et il faudrait que la Russie donne aussi son accord, alors qu'elle ne veut pas d'une trêve d'un mois, elle veut une "paix" définitive passant par l'annexion des territoires qu'elle occupe déjà (20 % du territoire de l'Ukraine) et la neutralisation, voire la démilitarisation de l'Ukraine.
L'Europe doit absolument jouer son rôle, et continuer à accroître son aide militaire.

Richard a dit…

Bonjour Carmilla
L’heure n’est pas aux réjouissances, loin-de-là, nous sommes aussi loin de la paix que nous sommes loin d’un accord commercial. L’incertitude domine outrageusement, les traîtres vagabondent partout, certains cadrent mal dans le portrait de famille. Ce qu’on ne fait pas aujourd’hui, sera à faire en double demain, et sans doute avec plus de victimes et de malheureux. C’est une indomptable manière de se cacher la réalité. Les négociations se font sur front de menaces, ce qui n’est pas une négociation mais une reddition. Est-ce que nous avons le choix entre la soumission ou la mort ? Si c’est pour se soumettre, ça n’en vaut pas la peine.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Vous avez bien résumé la situation.

Je crois que Trump n'a absolument pas compris qui était Poutine. Et il s'est tiré une balle dans le pied en commençant par le traiter comme un égal et en personnage respectable, digne de confiance. En outre, alors qu'il se croit un grand négociateur, Trump a cédé immédiatement sur des revendications essentielles (l'Otan, les territoires occupés).

Du coup, Poutine devient ivre de puissance et va pousser le bouchon aussi loin que possible. Ce sont donc deux bandits qui s'apprêtent à assommer définitivement et à dépecer l'Ukraine.

Il faut à tout prix que l'Europe prenne en main le dossier, qu'elle ne l'abandonne pas à ces deux monstres. Je constate malheureusement qu'elle se perd dans des discussions sans fin et n'arrive pas à taper du poing sur la table.

Je suis très pessimiste,

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

On constate, en effet, que le Trumpisme arrive à recruter large et qu'il se découvre beaucoup de zélateurs: des crétins ou des traîtres.

Et puis, il bénéficie de l'enthousiasme et de la dynamique des premiers mois. Je m'étonne ainsi du silence de l'opposition américaine.

Hélas, avant que la baudruche ne se dégonfle, que ses résultats ne se révèlent calamiteux, il faudra une bonne année et sans doute plus. D'ici là, d'immenses dégâts, certains irréversibles, auront été commis.

Il ne faut, certes, pas baisser les bras aujourd'hui mais on se sent quand même bien seuls.

Bien à vous,

Carmilla