samedi 22 mars 2025

Le Coup d'Etat des oligarques américains

 


On feint de s'étonner du rapprochement des U.S.A. et de la Russie.

Mais on ne s'est pas rendu compte que, depuis près d'une décennie, les Etats-Unis essayaient de mettre en place un Capitalisme de la puissance très proche du Capitalisme oligarchique russe. 

Avec cette idée aberrante que la concurrence internationale affaiblissait les U.S.A. et constituait une véritable spoliation. 

Le très démocrate Joe Biden, lui-même, n'hésitait pas à privilégier les produits américains dans les marchés publics et accorder de généreuses subventions aux entreprises.

Avec Trump, les subventions disparaissent. L'idée est, chez lui, que le commerce international est organisé pour voler l'Amérique. Les pays étrangers, ce ne sont que des sangsues. A preuve, les formidables déficits commerciaux des U.S.A. envers à peu près tout le monde. On aurait été trop bêtes, on se serait fait rouler par incompétence, générosité et naïveté, ne cesse de marteler Trump. Ca doit cesser, il faut taper du poing sur la table, montrer qui est le plus fort. D'où l'utilisation du marteau des droits de douane.

Et ça passe très bien auprès de l'opinion publique. Ca semble une mesure de bon sens et, surtout, ça permet de reporter sur l'autre, l'étranger, la responsabilité de ses difficultés. Le Peuple vient au secours des grandes entreprises et des oligarques.

Le problème, c'est que ce diagnostic est complétement faux. 

D'abord le commerce extérieur ne fait pas, à lui seul, la prospérité économique d'un pays. Et d'ailleurs, comparativement à sa richesse nationale, les USA ne sont pas un grand pays d'échange de biens avec l'extérieur. 

Et puis, ce n'est pas simplement la compétitivité de ses produits qui détermine l'excédent ou le déficit de la balance commerciale et des paiements courants d'un pays.

Ce ne sont pas non plus les autres, les étrangers, qui sont responsables de ce déficit mais le Gouvernement du pays concerné lui-même en raison de sa gestion calamiteuse de ses Finances Publiques.

La situation des USA est limpide, en effet : le pays consomme plus qu'il ne produit et son épargne est très insuffisante pour couvrir ses investissements. C'est de l'analyse économique de base mais que les conseillers de Trump semblent totalement ignorer. Ca interroge sur ce que l'on enseigne en économie dans les Universités américaines.

Personne ne vole les Etats-Unis mais le pays carbure simplement au forçage de la consommation et à l'endettement sans limites. Tout s'explique en économie, il n'y a pas de victimes ou plutôt les victimes sont les premiers artisans de leurs malheurs. Il existe simplement un système de liaisons très fortes entre le déficit des budgets de l'Etat et le déficit des transactions avec l'extérieur. 

Le système américain ne tient, en fait, que grâce à la complaisance des investisseurs étrangers qui continuent d'acheter massivement, sans trop se poser de questions, des titres de la Dette américaine.

Et les investisseurs étrangers, c'est vous, c'est moi. Un pays comme la France est, à cet égard, exemplaire. Certes, comme les Etats-Unis, elle consomme plus qu'elle ne produit (d'où le déficit de son commerce extérieur), mais elle regorge, en revanche, d'épargne (2 fois le montant de sa Dette publique). 

Mais combien d'épargnants français (ou Allemands ou Canadiens) savent que leurs petites économies ne sont pas employées pour financer des investissements dans leur pays mais plutôt pour soutenir le niveau de vie américain ? Un détournement trop occulté mais il est vrai que peu de gens prennent la peine de regarder dans quoi leur banque place leur argent. 

Pourtant, la recette pour calmer Trump, elle est en fait très simple. Il ne suffit pas de boycotter les produits américains (voitures Tesla ou whisky). Le plus efficace, ce serait de cesser d'acheter des obligations américaines.

Trump veut restaurer un Capitalisme des premiers temps, un Capitalisme prédateur reposant sur "l'accumulation primitive"; C'est le règne de la force et de la protection des privilèges par le grand banditisme. C'est ce qui passe depuis plus de 30 ans en Russie. Et c'est aussi la vision simpliste qu'a Trump de l'économie. Il veut emboîter le pas à la Russie : la richesse des uns se construirait au détriment des autres, par la rapine et l'extorsion.

Inutile de dire qu'avec Trump, on revient plus de deux siècles en arrière. Il croit que la richesse d'un pays repose sur la puissance et la force partagées entre quelques grands pôles géographiques et monopoles industriels. C'est faire fi de toute l'histoire économique: c'est en fait l'ouverture d'une société, la mise en place d'un Etat de Droit, la volonté de permettre la "destruction créatrice" des monopoles qui sont les facteurs clés de la richesse et du développement d'un pays. Et dans cette compétition généralisée, les petits pays, ceux qui sont sans atouts naturels, sont souvent plus performants que les grands et ceux qui se reposent sur leurs matières premières.


Images de Jennifer LAWRENCE, Henri-Georges CLOUZOT, René MAGRITTE, Jacques MONORY, Félix LABISSE, Yves KLEIN, Van TUERENHOUT, Henri MATISSE. Les 2 dernières photos sont de moi-même : l'une de mes stations de bus (Monceau) et de métro (Malesherbes).

Toutes ces images illustrent le thème très contemporain de la Femme bleue. Le bleu est en effet devenu la couleur dominante de la modernité capitaliste.

Un post qui ennuiera peut-être tout le monde. Pour ma défense, je dirai que j'y évoque, tout de même, une bonne partie de ce ce qui fait ma vie quotidienne.

Je recommande: 

- Pierre-Henri de MENTHON et Bruna BASINI: "Tout et son contraire - Comprendre les grandes controverses économiques d'aujourd'hui". L'objectif du bouquin semble éminemment prétentieux. Et pourtant les deux auteurs se révèlent remarquablement pédagogues et expliquent bien tous les grands débats économiques actuels. Un grand panorama de la pensée économique avec l'opposition absolue entre Keynes et Schumpeter. Si vous voulez comprendre le monde dans lequel nous vivons (Dette, Pouvoir d'achat, inégalités, mondialisation), lisez ce bouquin accessible à tous.

- Joseph SCHUMPETER: "Théorie de la destruction créatrice". C'est un petit bouquin traduit en France en 1951 (facilement disponible aujourd'hui en poche Payot). Il démontre que le Capitalisme est un bouleversement incessant et que le développement économique repose sur le renversement continuel des situations établies. Le Capitalisme est en fait révolutionnaire et s'oppose à tous les monopoles. Rassurons nous donc: Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, même s'ils croient pouvoir se maintenir en faisant alliance avec le pouvoir politique, vont tomber, tôt ou tard, de leur piédestal.

- Jacques RUEFF. Il faut relire ce grand économiste français qui a été conseiller du Général de Gaulle. Il n'a malheureusement guère été écouté. C'est lui qui a parfaitement théorisé les problèmes de monnaie, de commerce extérieur et de balance des paiements.

- François REYNAERT; "La grande histoire de la Russie de son Empire et de ses ennemis". L'histoire de la Russie, ça vaut tous les romans d'aventure et tous les contes cruels. Ca m'a passionnée, ça m'a formée émotionnellement, dès mon enfance. Mais il y a trop de bouquins qui se perdent dans les anecdotes. Au sein de cette masse indigeste, je recommande absolument celui-ci, synthétique et lumineux, expliquant bien les enjeux et stratégies. De plus, le livre vient de paraître en poche.






27 commentaires:

Nuages a dit…

Je dois dire qu'au début, toute cette dystopie trumpienne m'amusait en partie ; du genre : qu'est-ce qu'il aura encore inventé aujourd'hui ?
Mais aujourd'hui, après seulement deux mois de pouvoir de ce personnage outrancier et véritablement abominable, je ressens une vraie déprime, mêlée de colère il est vrai.
Il a été élu, en vérité, avec seulement 1,5 % d'avance sur Kamala Harris (49,8 % contre 48,3 %), mais ça a suffi pour précipiter les Etats-Unis et la planète dans un autre monde.
Avant, on promouvait le libre-échange, qui n'est pas nécessairement, pour moi, un bien en soi. Mais maintenant, on est partis dans une guerre protectionniste ubuesque, où on édicte, unilatéralement, des droits de douane de 25 ou 50 % avec les partenaires commerciaux habituels des Etats-Unis, voire des projets délirants de taxer les vins français (et européens tant qu'on y est) à 200 %, donc à tripler leur prix de vente aux USA.
Et tout ça, en plus d'une vindicte inouïe contre les juges, les médias, l'aide au développement, et le lâchage des alliés européens.
On vit une dystopie en direct.

Richard a dit…

Bonjour Carmilla
Vous n’avez pas besoin de vous excusez, vos propos sont pertinents surtout en cette époque d’incertitude, votre texte est d’une grande clarté. Que serions-nous sans la dette ? Cet argent n’est pas fait pour dormir dans les coffres. Il faut qu’il serve à quelques choses, c’est comme les livres, il faut qu’il circule. Il faut le faire travailler comme levier de puissance, dans le toujours plus, des grandes performances. Faudrait-il se surprendre que les USA émette des obligations ? Ce qui est intéressant ici, ce n’est pas qu’ils émettent, mais qu’on se bousculent pour posséder ces obligations. Qui est le plus fautif ? Celui qui prête ou celui qui emprunte ? Celui qui veut aller plus loin, ou celui qui vit de la rente ? Le tout, comme la monnaie, édifié sur une question de confiance ! Autrement dit, ça ne repose sur un principe moral et c’est loin d’être solide. Qui domine qui ? Le créancier ou le débiteur ? D’après ce que j’en sais, La Chine détient 40% des obligations américaines. À elle seule elle pourrait mettre les USA sur la paille. Mais, elle s’en garde bien, parce qu’elle aussi serait entraînée dans le tsunami. Ce qui entraînerait des effets indésirables non seulement pour les USA et La Chine, mais pour beaucoup de pays dans le monde, ce qui pousserait une bonne masse d’individus dans la misère. Vous pouvez être certain que les dirigeants chinois ont déjà réfléchi à la question. Et, s’engager dans cette voie exigerait d’aller jusqu’au bout de cette situation. Nous pouvons imaginer ce que deviendrait les marchés. Se serait comme plonger dans une piscine sans eau. Voilà le monde que nous avons tous contribué à édifier. Comment les Ukrainiens financent leur guerre ? On leur en donne juste assez pour éviter la noyade et ça demeure le nœud de la question. D’autre part, les USA ne veulent pas de l’effondrement de la Russie. Au contraire, ils aimeraient bien s’en faire un allié face à la Chine, tout en continuant à commercer avec cette dernière, pour tous s’enfermer dans la quadrature du cercle. Ce qui est et demeure déroutant, ce ne sont pas les stupidités américaines, mais la fragilité du commerce international et de son financement. Selon les propos de de Frankopan cela ne date pas d’hier parce que ça s’étale sur des millénaires. Il en parle d’abondance dans son dernier ouvrage : Les métamorphoses de la terre. On ne compte plus le nombre de civilisations qui ont disparu pour causes économiques, où l’on a cultivé la culture des inégalités, de la spéculation, et des coups fourrés dans un esprit de profits à tout prix, le tout, dans l’incapacité de penser autrement comme si on était arrivé au sommet de nos imaginaires. Dans de telles conditions, comment entretenir la paix ?

Richard a dit…

Ce qui souligne en exergue, en autre, nos manières de vivre, la qualité de la vie, notre niveau de vie, qui remet en question nos manières de faire qui influencent directement notre confort. Les américains sont en train de constater que sur leur sol, ils ont utilisé, et pas toujours à bon escient, leurs ressources naturelles. Et tout ce qu’ils ont trouvé, c’est un traître qui désire transposer cette manière de faire, pour continuer le pillage ailleurs. Les américains sont des grands consommateurs d’énergies, c’est bien connu, et cette situation perdure depuis que les européens sont arrivés. Le reste du monde les connaissent mal. Ils envient le confort américain, mais dénigrent leur manière de vivre. Nous sommes en train de constater que ce modèle devient invivable, ce que Frankopan ne manque pas de souligner. Comment une masse de citoyens américains en sont venus à voter pour des aventuriers économiques qui ressemblent à des flibustiers ? Si nous analysons les résultats électoraux, se sont les États les plus pauvres qui ont voté pour cette bande de prédateurs, qui détestent la formation, la connaissance, le savoir, les écoles, et surtout les universités. Ces commettants manquaient visiblement d’instruction, de formation, et de lucidité, prêt à croire n’importe quel gourou qui se présente. Ils ne veulent pas savoir, ils désirent croire. Je reprendrai une formulation très évocatrice de Boris Cyrulnik dans son dernier ouvrage : Les deux visages de la résilience. « Moins on a de connaissances, plus on a de convictions. » Pour les pauvres, que restent-ils, si non, seulement des convictions ? En arrivé là, parce qu’on manque de formation, c’est une grande désolation. Sujet que le romancier Jim Harrison a touché dans ses nombreux romans et il n’est pas le seul écrivain qui a abordé ce sujet. C’est un constat continuel dans l’histoire américaine, qui se transpose aujourd’hui dans le rejet de la presse, le contrôle de l’information, la fermeture de certaines facultés, le mépris de la connaissance, le rejet de la démocratie, l’atteinte à la liberté. Se sont les États les plus pauvres qui ont voté pour le Traître, qui finissent être instrumentalisés. Qui plus est, avec cette diminution des impôts pour les plus riches, alors qu’on devrait augmenter ces impôts afin de bâtir un filet social, pour renforcer le système éducatif pour étayer une structure sociale robuste. Allez donc expliquer cela au Traître qui n’a jamais lu un livre de sa vie et qui s’en vante. Après il faudrait se surprendre de leur consommation de fentanyl ? Mais, il est où le bonheur en Amérique du nord ? Je pense qu’on s’en éloigne. Le tout ressemble à un immense recul. Pendant ce temps des américains occupent trois emplois, travaillent 80 heures par semaines, et votent pour le Traître qui ne manque pas de leur dire : Votez pour moi, c’est la dernière fois que vous voterez.

Richard a dit…

Les négociations économiques entre les USA et le Canada ont toujours été difficiles. J’en sais quelque chose par mon passé d’agriculteur. Ils ont toujours voulu inonder notre pays de produits américains. Maintenant, ils forcent la note et comme d’habitude ils fustigent nos productions sous contingence de la gestion de l’offre. Les instances américaines ne veulent pas de ces systèmes qui empêchent la surproduction et garanti un revenu, mais pourtant plusieurs producteurs laitiers américains regardent avec envie nos systèmes de mise en marché, mais sont incapables d’en bâtir un. Vous avez raison à ce chapitre Carmilla, les américains fonctionnent aux subventions au lieu de réguler leur marché, ils subventionnent leurs producteurs. Il en va de même avec nos productions de bois d’œuvre. Ce qui fait que nous sommes toujours en négociations. À la longue, cela devient épuisant voir ridicule. S’ajoute la convoitise de nos richesses naturelles, le pétrole, la potasse, le bois, les mines, l’électricité, l’eau qui va devenir peut-être le nœud des négociations avec le réchauffement climatique. Plusieurs États sont présentement en manque d’eau. Il y a beaucoup de choses qui intéressent nos voisins du sud. Et tout ce qu’ils ont trouvé comme solution se serait de s’emparer du Canada ? Ça commence à sentir franchement mauvais. Si les américains sont incapables de neutraliser le Traître qui leur sert de Président, on en viendra peut-être aux mains. Ce qui en passant, ferait peut-être l’affaire des chinois et des russes. Voilà le résultat d’une nation qui ne parvient pas à évoluer mentalement, psychologiquement, et philosophiquement. Partout sur terre, peu importe le pays, il est difficile de faire des réformes, et c’est encore plus difficile aux USA. L’exemple le plus probant, c’est cette attaque sur les recherches scientifiques en congédiant les chercheurs et dire que Musk s’implique dans cette démolition. Ici, je fais remarquer que Musk et le Traître sont en contradictions. C’est une union contre nature qui est loin d’être pérenne. Les américains sont sur la route du conflit politique et ça risque d’être cruel. Nous sentons que ça bouillonne de l’autre côté de la frontière, mais pas assez rapidement à mon goût. Le voilà le résultat de 90 millions d’électeurs qui n’ont pas voté à la dernière élection. Les américains sont pris avec un résultat qu’ils n’ont jamais souhaité. Nous le sentons lorsqu’ils viennent faire leur tour de ce côté de la frontière, où nous les entendons s’excuser d’avoir élu une Traître. Ce qui donne l’envie de leur répliquer : Arrêtez de vous excusez, agissez ! De toute façon avec les tarifs s’en sera terminé du tourisme. Les élections canadiennes devraient être annoncées demain !
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Vous avez raison de rappeler que Trump n'a été élu qu'avec une petite majorité. Et en 2016, il avait même été nettement battu par Hillary Clinton en nombre de voix (2 millions). La faute à un système électoral américain vraiment bizarroïde.

Mais, comme on le dit maintenant en France, Trump a vraiment "le cul bordé de nouilles" avec une chance insensée et une capacité à se tirer des pires affaires.

Ca le rend d'autant plus dingue et convaincu de son génie. Ca explique qu'en 2 mois, Trump2 a déjà surpassé Trump1. Jusqu'où cet abruti va-t-il entraîner le monde ? C'est vrai qu'au début, ça faisait presque rigoler mais aujourd'hui ça devient franchement sinistre.

En la matière, je ne cesse de ruminer la proposition qu'il a faite à Poutine au cours de son récent entretien téléphonique: organiser un match de hockey sur glace entre la Russie et les USA. C'est effectivement une mesure prioritaire. Ca n'a pas été tellement commenté mais je trouve que c'est le sommet du cynisme international. Et j'imagine que ça sera accompagné d'une grande fête. Quelle indécence, quelle insulte aux centaines de milliers de morts de cette guerre ! Je suppose qu'on invitera leurs familles à ces réjouissances.

Je crois, en effet, qu'il faut relire "Le Père Ubu" d'Alfred Jarry. Un personnage cynique, bête et méchant. Le bouquin se révèle aujourd'hui prophétique. Mais je ne pense pas qu'Alfred Jarry croyait lui-même en la possibilité de l'avènement d'un Père Ubu réel.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

C'est, en effet, l'un des problèmes majeurs de l'économie mondiale. La plupart des grands pays carburent aujourd'hui à la Dette et cela, dans des proportions autrefois inimaginables. Et en la matière, les USA sont les champions du monde et c'est ce qui explique leurs déficits commerciaux: leur économie est "dopée" à des substances dangereuses.

Ca marche pour le moment parce que tout le monde continue d'acheter des titres de la dette américaine. Et la plupart des gens ne savent même pas que, dès qu'ils ont un compte en banque, ils sont détenteurs, directement ou indirectement, d'obligations américaines.

A court terme, ça fait les affaires tout le monde. C'est de l'argent gagné sans trop de risques avec de la petite spéculation financière. A moyen-long terme, c'est destructeur pour l'économie parce que c'est l'épargne mondiale qui est détournée et qui ne s'investit plus dans le financement des investissements.

Combien de temps ce système hyper-dangereux va-t-il durer ? Il faudrait que les banques cessent d'acheter aveuglément des obligations américaines; Le problème, c'est qu'on ne peut pas les y contraindre. Mais c'est sûr que ça refroidirait sérieusement Trump.

Ce que vous racontez des Américains que vous rencontrez est plutôt réconfortant. Qu'ils éprouvent de la honte et du regret est positif. Le malheur, c'est qu'il est trop tard et qu'il faut, malgré tout, attendre 4 longues années.

On dit, en France, que le Canada serait éventuellement intéressé par une adhésion à l'Union Européenne. C'est tout à fait concevable parce que l'Union Européenne, elle n'est pas conçue comme une entité géographique mais plutôt comme une adhésion à des principes démocratiques.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

En novembre 2026, il y aura les élections de mi-mandat : le renouvellement intégral des 435 députés de la Chambre des Représentants (qui ne sont élus que pour deux ans, une étonnante particularité américaine) et d'un tiers des 100 sénateurs.

Habituellement, le président en fonction perd ces élections, et donc la Chambre pourrait à nouveau avoir une majorité démocrate, ce qui pourrait gêner Trump. Mais ça reste très hypothétique, et pendant plus d'un an et demi, il a les mains absolument libres et peut donc faire des dégâts immenses et irréparables.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

En effet !

Mais même si beaucoup d'Américains commencent à s'inquiéter et à douter des orientations politiques et économiques de Trump, les Démocrates n'ont pas pour autant, d'après les plus récents sondages, le vent en poupe. Leur indice de confiance est au plus bas.

Mais il est vrai aussi qu'il peut se passer tellement de choses en 1an et demi. Trump aura eu le temps de mettre un bazar complet. Le grand négociateur et artisan de la Paix aura eu le temps d'aggraver les conflits dans le monde et de provoquer une récession économique générale.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Nous n’avons pas le luxe d’attendre quatre années, parce que les dommages risquent d’être irréversibles. Si une chance se présente, il faudra saisir la balle au bond. En quatre années, il peut se passer bien des choses, qu’on est incapable d’imaginer présentement. Il faudra faire des efforts avec beaucoup de discernement.
Adhésion à l’Union Européenne, pourquoi pas, nous sommes déjà dans l’OTAN, mais c’est le temps de resserrer les rangs plus que jamais.
Richard St-Laurent

Richard a dit…

Bonjour Carmilla
Ça y est, les élections viennent être déclenchées ce midi, alors que Mark Carney rencontre la Gouverneur Générale pour lui demander de dissoudre le parlement. Le scrutin devrait avoir lieu le 28 avril prochain.
Le jour de vérité approche. L’enjeu est énorme. Serons-nous à la hauteur ? Le tout à l’ombre du Traître qui ne manquera pas de se manifester. C’est à nous tous, de nous prouver que nous sommes solides dans nos convictions, c’est une question de confiance en soi, et que nous sommes dignes de la confiance de cette humanité du côté de la démocratie et de la liberté. J’espère que les électeurs vont sortir en masse pour s’exprimer, car jamais dans l’Histoire de ce pays, une élection n’aura été aussi importante.
C’est étrange, pendant que j’écris ces phrases, la radio de Radio-Canada diffuse le Requiem de Gabriel Fauré. C’est l’une de mes pièces favorites. C’est un témoignage pour les morts afin que les vivants se sentent pleinement vivants pour ce qui leur reste à vivre.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent

Nuages a dit…

Il y a un podcast très intéressant, en quatre épisodes, sur J.D. Vance :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-j-d-vance-l-ideologue-du-trumpisme

C'est un personnage inquiétant, intrigant mais aussi intéressant. J'avais lu son livre, "Hillbilly élégie", et ça valait la peine. On en a fait un film, avec Glenn Close, réalisé par Ron Howard, que j'ai bien apprécié.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_ode_américaine

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Il appert que les canadiens en général sont discrets. Ils vaquent à leur quotidien. Ils sont posés. Ils détestent les extrêmes. Ils sont habituellement fiables. Se ne sont pas des grandes gueules, sauf évidemment pour Richard St-Laurent. Que voulez-vous, je suis celui qui fait bouillir. Mettre le feu, ça me connaît. Provoquer le débat m’enchante. Et, présentement, nous avons devant nous un vrai débat avec en toile de fond, une question existentielle. Être, où ne pas être ? Voilà qui est si simple et clair. Tout le reste, dépend de notre réponse ferme à cette question. Cela ne fait aucun doute dans mon esprit. Je n’ai aucune envie d’être une victime, et je crois que je ne suis pas seul, même si parfois je me demande si je suis un canadien et un québécois ? Je pense que je suis avant tout un provocateur. Être provocateur, ce n’est pas une grande nation, mais des fois nous pouvons être utile. Pour avoir voyagé, ici et ailleurs, j’aime cette terre, ces espaces, ce qui favorisent notre liberté. C’est rude, mais ça nous plaît. Ici, nous sommes tellement occupés, que le monde extérieur n’entend jamais parler de nous. Ça me va bien, parce que c’est un pays des extrêmes. Et, soudain, on s’intéresse à nous pour des questions de richesses naturelles et d’énergies. Celui qui veut mettre la main sur ce pactole risque de se faire fermer le tiroir sur les doigts. Déjà les diversions ont commencé. La semaine dernière le Traître a dit qu’il préférait négocier avec les libéraux, mais je sais que c’est une ruse, parce que 30% des supporters des conservateurs sont libertariens, c’est le boulet que va traîner Poils-de-Lièvre pendant toute cette campagne. Nous pourrons constater alors, que vaut un lièvre comme remorqueur. Est-ce que les américains se glisseront dans la campagne électorale canadienne comme ils l’ont fait avec ceux qui ont occupé la Colline Parlementaire en 2022 en les soutenant financièrement ? Ce n’est pas un clou à enfoncer avec un marteau, mais avec une masse. Personnellement, ma période de réchauffement est terminée, mais il faut que les canadiens soient brûlants de ferveurs. Hier après-midi, j’écoutais les chefs des différents partis, et je les ai trouvés particulièrement tièdes en jouant avec la tentation de la séduction, mais nous n’en sommes plus à la séduction molasse, aux promesses vaseuses. Il importe que le message soit clair, et qu’il soit perçu de l’autre côté de la frontière, afin qu’ils ne doutent pas de notre indéfectible détermination.

Bonne fin de journée Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Je vais écouter ce podcast ce week-end prochain.

J'ai appris aussi que la vie de Vance était singulière et qu'il avait remporté un succès éditorial avec son bouquin "Hillbilly Elegy". C'est présenté comme "une histoire vraie".

Personnellement, je me méfie beaucoup de toutes ces autobiographies vertueuses et victimaires. Le genre est certes à la mode. En attestent les succès en France d'Annie Ernaux et Edouard Louis. Mais tous ces bouquins sont aussi des constructions mensongères et narcissiques.

Les vrais héros, ils n'exhibent pas leur vie, il avouent aussi leurs défauts et leurs insuffisances. Et puis qui n'a pas connu de drames et de difficultés dans sa vie personnelle et familiale ? On peut tous faire du misérabilisme. Ca n'a, en tous cas, pas empêché Vance de devenir un odieux imbécile.

Il semble même que Vance ait un cousin qui ait été combattant volontaire pour l'Ukraine.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

L'un des premiers succès de Trump a, paradoxalement, été de remettre en selle ceux qu'il déteste le plus: Mark Carney et le Parti libéral. Du coup, votre "Poils de lièvre", à qui le succès semblait promis, perd des plumes et n'ose plus évoquer un ralliement au panache mité du Grand Blond.

Mais rien n'est jamais joué et il peut aussi se refaire une santé et reprendre du poil de la bête. Le monde occidental va donc suivre ces élections canadiennes avec espoir et inquiétude. Parce que c'est sûr qu'une absorption au moins idéologique du Canada est en jeu.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla.

J’ai eu l’opportunité de faire un long voyage dans l’ouest, non pas un voyage touristique, mais un voyage sociologique, qui allait m’en apprendre beaucoup sur ces populations des plaines qui sont mal connus dans l’est du pays. Ce pays est si vaste, qu’on le connaît mal, et que quelques fois, on ne veut rien savoir de l’autre. Par des multiples rencontres, fruit du hasard bien souvent, je me suis entretenu avec des fermiers, des commerçants, des professeurs, qui étaient heureux de s’exprimer en français avec moi, des mères de familles, des Grands-Mères vénérables qui me racontaient leurs existences passées, leurs arrivés dans l’ouest, leurs débuts modestes pas très éloignés de la pauvreté. Nous savons très bien ce que représente le Québec pour les Québécois, mais il est difficile de comprendre l’appartenance d’une personne qui habite la Saskatchewan ou l’Alberta, je parle ici de l’appartenance, de ce sentiment souvent nébuleux et diffus d’être ce que nous sommes réellement, le tout dans une subjectivité étrange. Il appert, que la capitale nationale est loin à l’est, que plusieurs de ces citoyens n’ont jamais mis les pieds dans l’est, qu’ils se sentent souvent oubliés pour ne pas dire rejetés. Ils cultivent même ce sentiment d’abandon. Ce qui cause un froid, pourtant lors de ce périple, personne n’a refusé d’échanger avec moi. Je me suis enfoncé dans les campagnes pour mon plus grand plaisir, je pouvais monter ma tente partout, parce que ce n’est pas l’espace qui manquait. Ils m’ont raconté leur vie, leurs peines, leurs misères, leurs inquiétudes. Ils m’ont souvent demandé qu’elle était le but de mon voyage, parce que dans les petits villages éloignés de la route Transcanadienne, sont complètement hors des circuits touristiques et des grandes-villes. Se rendre à Edmonton, Calgary, ou Saskatoon, pour magasiner, tient de l’aventure. La notion d’éloignement et d’isolation, ils connaissent. L’appartenance au sol, à l’enracinement, à l’identité, ne les inspire pas. Ils savent qu’ils sont Canadiens parce qu’on leur a enseigné à l’école, mais dans le fond de leur esprit, cela ne signifie pas grand-chose, tellement que ça ressemble à une abstraction. Effectivement, le Canada est un pays artificiel, peut-être trop vaste pour être chaleureux. Je m’arrangeais pour arriver dans un village vers midi, au moment où les gens vont chercher leur courrier et souvent s’attroupent au restaurant pour les nouvelles du jour qui se limite au village. C’était un moment unique et comme je ne passe pas inaperçu à cause de ma taille, je devenais l’étranger qui venait de loin. Il était facile de faire des rencontres !

Bonne fin de journée Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

C'est vrai qu'être Canadien, j'imagine bien que c'est une autre perspective. En superficie, c'est le plus grand pays au monde (après la Russie). C'est 20 fois la France mais ça n'est que 60% de sa population. Et les autochtones sont peu nombreux.

Je comprends donc que le sentiment d'appartenance nationale ne soit pas trop développé.

En Europe, en revanche, je pense que le sentiment national est partout très développé. Et même exacerbé. Ce qui est dérangeant, c'est qu'à l'école, on n'enseigne quasiment que l'histoire de son pays. J'étais complétement perdue avec cette unique Histoire de France. Et que dire de ce que l'on appelle les informations à la radio ou la télévision: rien que la France. Ca n'est pas une bonne chose parce que les Européens se connaissent finalement très mal entre eux.

Je suis étonnée qu'à l'Ouest du Canada, certaines personnes parlent français.

Mais il me semble tout de même, au total, qu'être Canadien, ça a quand même bien une signification, évidemment pas ethnique et linguistique. Mais surtout, en fait, une signification politique: celle d'une adhésion aux grands principes démocratiques. Un grand pays démocrate et égalitaire, c'est ainsi que je perçois le Canada.

Mais il est vrai que je parle en toute ignorance. Ce qui est triste, c'est qu'il faut des événements graves pour qu'on commence à parler d'un pays. Il a fallu l'agression russe pour que le monde découvre où se situait l'Ukraine. Et c'est maintenant grâce aux manœuvres de déstabilisation de Trump qu'on commence à s'intéresser au Canada. Espérons que cette attention nouvelle n'est pas trop tardive.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla
Comment parler de ce pays si vaste, aux caractéristiques étranges et diverses ? Un pays le Canada ? Je dirais plutôt une mosaïque hétéroclite, une masse étrange sans fin, une diversité bouleversante et mystérieuse, comme la nuit qui enveloppe les plaines, où, soudain, le vent reprend son souffle. Là où rien ne s’accorde avec ce qu’on avait imaginé, parce que l’espace nous dépasse, que notre œil se perd sur l’horizon, où vous pouvez rouler des centaines de kilomètres sans rencontrer personne qui devient un personnage. Phénomène bien étrange lorsque vous abordez un humain et que vous lui demandez : Est-ce que tu as rencontré Personne ? Attention, ce type va embarquer dans votre jeu. « Ha ! Personne ? La dernière fois que je l’ai rencontré c’était dans le village de Perdue, tu n’es pas dans le bon coin, c’est sur la route 14 entre Biggar et Saskatoon. Il arrive souvent, dans ce coin perdu de Perdue, que tu fais des étranges rencontres. Des types qui apparaissent comme des mirages, qui sentent plus la poussière que le savon, du genre momie qui marche, lorsqu’ils quittent leur vieux camion cabossé et défoncé et qui chiquent le tabac. On ignore souvent comment ils sont arrivés ici, et l’un d’eux m’avait révélé, qu’il était arrivé dans le ventre de sa mère. C’est peut-être vérité, c’est peut-être mensonge, mais ça fait une belle histoire. Tout est plat et étrange. Ici, il n’y a pas de commencement, ni de fin, alors on a tous son temps pour raconter des histoires. Pas besoin de refaire le monde, il est déjà fait depuis des millénaires. Alors on fait une histoire, d’une vache qui avait perdu son veau qu’on a retrouvé dans le village voisin de Rosetown, on lit les journaux comme si c’était de la fiction, parce qu’il est difficile d’imaginer, qu’ailleurs vivent des humains. Sur cette terre, les seules racines c’est le blé et l’herbe. Le reste c’est une abstraction, parce que c’est quoi un pays ? Une espèce d’abstraction dont on ignore les composantes. On pourrait descendre jusqu’à la frontière pour pénétrer dans le grand Montana que ça ne dérangerait pas les douaniers qui préfèrent demeurer à l’ombre sur leur véranda. De chaque côté de la ligne, c’est toujours le même espace, un volume rempli d’air qui possède la même saveur qui ressemble à une insipidité indescriptible. Ils auraient tracé la ligne un kilomètre plus loin que cela n’aurait fait aucune différence. Ici, la coutume bien ancrée, c’est qu’on n’appartient pas à un pays, mais qu’on s’appartient soi-même, et que c’est bien suffisant. Chacun habite son propre pays et personne ne se battra sur la frontière. Pour ces habitants des plaines, il n’y a pas de différence entre un américain et un canadien, c’est toujours les mêmes tempêtes de sable, le même vent, et le même veau perdu.
Bonne fin de journée
Richard St-Laurent

Richard a dit…

Ce que nous sommes!
Pour le meilleur comme pour le pire, le mieux, pour le Canada, c’est se faire oublier. Ce n’est pas très bon pour le pays toute cette publicité internationale, éructé par le Traître. Nous apparaissons comme une bande de primitifs faibles, qui vivent sur quelques arpents de neige comme l’affirmait Voltaire. À l’époque de la colonisation les français comme les britanniques nous méprisaient, ce qui nous a obligé à de nombreuses années d’évolution pour devenir un pays vraiment souverain. Patience et longueur de temps, aurait pu être notre devise, ce qui aurait été mieux que : D’un océan à l’autre. Nous avons fini par soigner nos nombreuses blessures. Nous étions si peu au début, une poigné de francophones qui se cherchait et qui ont fini par arpenter toutes l’Amérique du Nord. Explorateurs et chasseurs, qui n’ont reculé devant aucune difficulté, aucune souffrance, pour connaître ce nouveau monde qui n’avait rien de nouveau. Ce qui ressemblait à un parie perdu d’avance. Pourtant, nos ancêtres se sont accrochés, ils ont trimé dur pour édifier un ensemble qui était loin de constituer un pays. Pour reprendre les paroles du cinéaste Pierre Falardeau : « Le bœuf sont lents, mais la terre est patiente ». Nous sommes devenus ce que nous sommes, dans la lenteur et la patience. Cela s’applique aux Québécois, mais aussi aux anglophones, surtout les Irlandais et les Écossais, parce qu’il a bien fallu vivre ensemble, et le pays était trop dure pour nous payer la folie d’une guerre civile comme l’ont fait les américains. Nos différences tiennent à nos qualités, l’endurance, l’abnégation, la patience où le temps long fini toujours par être plus payant que le temps court. La vie d’un homme qui ramasse des pierres dans un champs n’offre pas un destin formidable, pourtant nous l’avons fait, et sans doute que nous le ferons encore, à ce chapitre nous avions la tête aussi dure que la pierre, aussi dure que la tête d’un Irlandais ou d’un Écossais, ce qui a fait une belle gagne de têtes dures. J’ose croire que cette aventure n’est pas terminée, et qu’elle ne se terminera pas dans l’inconcevable de devenir américains. Reste que la possibilité demeure présente, et ce que nous avons eu l’audace de ne pas croire, peut se produire. Dans la longue saga de l’humanité, il en a toujours été ainsi. Ce qu’on croyait impossible se réalise pour notre plus grande stupeur. La vigilance est de mise, et les sirènes chantent forts. La bonasserie ne doit pas nous aveugler devant ce nouveau partage du monde où nous risquons de disparaître. Nous vivons déjà une crise mondiale que nous n’avons pas provoquer et soudain le mot Canada est sur toutes les lèvres. Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter tout cela ? C’est une histoire qui est loin d’être terminée.
Salutations distinguées
Richard St-Laurent

Richard a dit…


Effectivement, il y a des francophones dans l’ouest. Ils ne sont peut-être pas nombreux, mais ils sont bien présents, parce que ce n’est pas facile d’être francophone en Amérique Du Nord.
Je suis fier de faire partie de cette minorité. Je tiens à ma singularité, mais nous ne sommes pas seuls. Si on parcourt ce pays d’un bout à l’autre, si l’on prend bien son temps afin de baigner dans d’autres cultures. Je sais le Canada fait rêver. Après les Français et les Anglais sont venus une multitude de personnes, à différentes époques, pour venir s’installer afin de fuir souvent des difficultés économiques ou bien politiques.
Nous y retrouvons des Norvégiens, des Suédois, des Finlandais, des Russes, des Polonais, des Ukrainiens, des Italiens, des Espagnols, des Portugais, des Belges, sans oublier les Chinois, les Japonais, les Philippins, les Coréens, viennent aussi les Indiens de l’Inde, les Pakistanais, plus des Africains qui sont de plus en plus nombreux. Si vous voulez vivre une expérience multiculturaliste, il faut visiter Vancouver qui demeure la porte d’entrée des asiatiques. Enfin, il ne faut pas oublier les nations autochtones, ils étaient quand même les premiers arrivés ici.
Je vous ai déjà parlé des Doukhobors qui sont venus s’établir dans les plaines de l’ouest.
On fait des pieds et des mains pour devenir Canadien, ou bien Québécois. Il y a beaucoup de Français qui viennent s’établir au Québec.
On est même prêt à mettre sa vie en danger en traversant la frontière en plein hiver. Nous avons eu un cas d’une famille qui provenait des USA, dont la mère a failli mourir d’hypothermie sur la frontière du Vermont, l'hiver dernier.C’est tout près de chez moi.
L’hiver ici ce n’est pas, ni un rêve, ni une abstraction, c’est une réalité très concrète et incontournable.
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Effectivement, le Canada est un pays discret, dont on entend peu parler.

Un pays de nulle part...mais c'est peut-être, justement, ce qui fait sa force. Parce qu'à être de nulle part, il devient un pays de partout et que chacun peut s'y sentir accueilli et y trouver son domicile. Vous avez donc raison de souligner que c'est une terre d'immigration et de cosmopolitisme.

Et les USA risqueraient fort de se mordre les doigts d'avoir intégré le Canada comme 51ème Etat. D'abord, ce serait l'Etat économiquement le plus riche. Et puis en matière politique et démocratique, ils recevraient de multiples leçons qui risqueraient de bouleverser leur propre système beaucoup plus rigide et exclusif. C'est le Canada qui dynamiterait les USA.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Du sud-ouest de la Saskatchewan, j’ai foncé vers le nord, sans doute ma seule véritable partie. Puis, j’ai bifurqué dans le nord de l’Alberta, ce fut une belle journée de voyagements. Pour camper dans la banlieue de Cold Lake, la plus grosse base militaire du pays. J’avais roulé sur les chemins de travers, sur les routes de gravier. Je me retrouvais dans une petite ville nickel ultra moderne, au pavage qui venaient d’être refait, où s’amusaient des jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence roulant avec d’énorme 4 par 4 aux pneus surdimensionnés comme si cette rue leur appartenait. Alors que nous attendions que le feu rouge passe au vert, ces jeunes inconscients qui avaient sans doute remarqué ma plaque minéralogique du Québec m’ont fait un bras d’honneur avant de démarrer dans la fumée bleue nauséabonde du caoutchouc fraîchement brûlé. Bienvenu en Alberta ! Toute une entrée en la matière ! Ça promettait, mais des imbéciles on en retrouve partout. Je n’ai pas demandé mon reste et je me suis dirigé directement au camping que j’avais repéré sur ma carte. J’ai monté ma tente, mangé un peu, puis j’ai plongé dans un sommeil profond sans rêve. Le lendemain matin, j’ai été réveillé par une forte détonation d’une arme à feu de gros calibre. Il y a eu plusieurs coups de tiré. Il était quatre heures du matin. J’ai démonté ma tente, j’ai rangé mes affaires, puis je suis parti pour rouler pendant toute la journée, en direction d’Athabasca au nord d’Edmonton pour aboutir après une longue journée de route au Lesser Slave Lake dans un magnifique camping sauvage, loin de la modernité. En cela, je suis un amoureux des coins perdues, c’est là que je me retrouve, heureux d’avoir quitté cette richesse outrancière qui carbure à paraître, où la surabondance domine sans culture. À cette jeunesse tonitruante, je préférais ces gens simples qui ouvraient leur esprit devant le voyageur qui s’arrêtait chez eux. Je humais l’odeur du village. Je rendais des sourires autant que des salutations, là où je ne risquais pas de me faire cribler de balles. Je savourais souvent le pain chaud tout juste sorti des fours qui accompagnait ma soupe au chou. La joie est si simple. Ou bien, je me contentais d’un gros steak avec une bonne bière. Ce n’était pas de la haute gastronomie, mais c’était savoureux et soutenant. Un repas chaud sur la route c’est toujours réconfortant. J’appréciais chaque instant de ce voyage que je désirais prolonger dans le temps, sans penser ni à la fin, ni au retour. J’étais parfaitement libre, personne ne savait où j’étais, ce que je faisais, tout en pensant que j’étais loin du Québec, mais ce fut une pensée fugace parce que j’avais souhaité ce voyage qui nourrissait ma soif de curiosité.

Bonne fin de journée Carmilla.
Richard St-Laurent

Richard a dit…

Nous nous sommes réveillés sous les tarifs ce matin, les automobiles qui ne seront pas fabriquées aux USA seront imposées de 25%.

Voilà ce à quoi a servi toutes les palabres, les négociations, les tergiversations. Doug Ford, Premier Ministre de l’Ontario doit se ronger les ongles jusqu’aux coudes. L’industrie automobile est dans le sud de sa province.

Il ne fallait pas être un génie pour savoir que ça tournerait en eau de boudin.

Je le savais depuis le début de la prise de pouvoir du Traître.

Mark Carney a interrompu sa campagne électorale pour une réunion d’urgence à Ottawa.
Pendant ce temps, au Nebraska au sud des plaines Canadiennes, en plein central américain, une petite nouvelle toute simple. Cet État a voté à 60% pour le Traître. Ils ne regrettent rien, ils voteraient encore pour ce sinistre personnage, mais ils désapprouvent les tarifs. Il y a une forte probabilité que la potasse qui provient du Canada augmente de prix !

Les représailles vont s'intensifier et c’est une excellente route pour la haine.

Lorsque les américains affirment haut et fort dans leur quotidien, qu’ils aiment les Canadiens, j’ai immédiatement un doute. J’aurais tendance à croire qu’ils mentent.

Plus ils appliqueront des tarifs, plus mes doutes augmenteront.

Bonne fin de journée Carmilla.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard pour ce récit de vos pérégrinations canadiennes.

On a le sentiment que l'Aventure et les grands espaces vierges existent encore chez vous. Ce n'est évidemment plus le cas en Europe depuis quelques décennies mais c'est surtout lié, je crois, à la densité de population. La Nature complète, ça n'existe plus. Y faire du camping sauvage, ça demeure possible mais c'est devenu risqué.

Quant aux jeunes de l'Alberta qui vous narguent avec vos plaques québécoises, c'est la même chose, en France, avec des plaques parisiennes. Il y a partout de petites haines stupides. On a besoin d'avoir quelqu'un à détester pour s'affirmer.

Quant aux récentes décisions douanières du Grand Blond, il applique la stratégie du chaos et du K.O.. Il assomme tellement les autres qu'ils ne savent plus comment réagir. Et ça le renforce d'autant.

On essayait de se rassurer en se disant que ça n'était pas possible. Et quand ça survient quand même, on est tétanisés.

Et c'est vrai qu'on risque de rentrer vite dans le cercle vicieux de la haine et de l'affrontement avec une surenchère des deux côtés. On ne peut quand même pas se comporter comme lui.

Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'on a l'impression qu'en interne, aux Etats-Unis même, personne ne semble rien dire. Où se trouve l'opposition ? Et je doute aussi que les électeurs de Trump se retrouvent complétement dans ce déchaînement de folie furieuse.

Cette agressivité américaine a, au moins, un effet bénéfique. Elle a permis d'esquisser une nouvelle solidarité européenne. Mais je ne sais pas si ce sera suffisant parce que l'Europe est, elle-même, fortement travaillée par le populisme. Des clones de Trump, il y en a dans chaque pays et c'est terrifiant.

Quant au Canada lui-même, je crois quand même qu'il faut se montrer ferme parce qu'on a pu remarquer que, dès qu'on lui résistait un peu, Trump se "déballonnait" vite et revenait sur ses décisions. Mais il ne cessera de chercher à intimider tout au long de son mandat.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla.
Comment donner une leçon de démocratie à des imbéciles qui se pensent les nombrils du monde, et qui en aucun cas ne feront le moindre effort pour comprendre parce qu’ils pensent qu’ils ont raison. Ils ne comprennent que la violence et la force comme les russes. N’oublions pas qu’ils sont des alliés maintenant, et qu’ils ne sont pas en peine de trouver quelques coups fourrés. Leur génie baigne dans cet état d’esprit. L’Histoire nous enseigne sur ce point que les USA ont justement acquis leur indépendance à la suite d’un différend sur les tarifs, (L’Angleterre avait imposé des taxes, en autre sur le thé.) Les américains ont fait leur indépendance pour fuir le système de La Monarchie Constitutionnelle qui régnait en Angleterre. Je les vois très mal aujourd’hui, les américains, revenir à ce système. De toute manière, ils nous méprisent. Si tu veux savoir ce que ton voisin pense réellement de toi provoque une dispute, vous pouvez être assuré qu’il sera non seulement grossier, mais aussi très franc. Nous l’avons présentement la vérité incontournable. Ce qui est la même vérité qui se déploie entre les Ukrainiens et les russes. La haine, c’est comme un feu de forêt, elle n’a pas besoin de beaucoup de combustible pour éclater, et une fois bien alimentée, difficile de l’arrêter, encore pire raccommoder. Le Traître l’a dit, qu’il n’avait pas besoin de nos autos, de notre fer, de notre aluminium, de notre bois, que nous étions tous des moins que rien, des minables et des incapables. S’il en est ainsi, qu’il nous laisse tranquille. Il désire s’emparer du Canada, mais il ne veut rien savoir de ses habitants. J’ai appris hier, que si le Canada était annexé aux USA, nous aurions un statut comme Porto Rico et que nous n’aurions pas au droit au vote fédéral américain, celui qui compte le plus. C’est une invitation à l’esclavage, à la soumission, à la division, et à la perte de tout ce que nous avons édifié depuis quatre siècles, souvent de peine et de misère. Nous sommes ce que nous sommes, et dans une grande majorité, nous n’avons aucune envie de changer sous aucune considération et encore moins sous aucune forme de violence. Ceci est bien clair dans mon esprit. Il y a des gens de chaque côté de la frontière qui vont souffrir, tout cela pour une bande de vauriens qui se servent de leurs réseaux publics pour leur plan de guerre. Décidément, la confiance est bafouée. Il n’y a plus aucune confiance. Et, s’ils veulent la rétablir, ils devront faire mea-culpa, rien de moins, à genoux.
Richard St-Laurent

Richard a dit…

En Alberta, ils ont l’habitude d’élire un type du coin, parce qu’ils se méfient des étrangers. Le pays est vaste, mais tout le monde se connaît, et l’on verrait d’un très mauvais œil un candidat provenant de Toronto dont ne sait rien, se présenter à une élection fédérale et encore moins à un scrutin provincial. Ce type n’aurait aucune chance entre les éleveurs de bovins de boucherie, les conducteurs de moissonneuse-batteuse, les foreurs de puits de pétrole et les grand-mères acariâtres. Prague, Berlin, et Stockholm ne sont que des noms ne soulevant aucun souvenir. Pas plus que ces Asiatiques qui sont venus construire les premiers chemins de fer. Misère pour misère, tout est misère, aussi bien rester ici, personne ne nous embêtera plus. Se sont des propos qu’on n’évoque plus. La plaine est un excellent endroit pour oublier. Pour eux, la vie à commencé en 1905 en Alberta et ce n’était pas le paradis terrestre pour ces 100,000 habitants, aujourd’hui ils sont plus que 4 millions. Quatre millions en Alberta c’est loin de constituer une foule, encore moins un pays, une nation, une certaine ferveur de reconnaissance, encore moins un paradis terrestre. Pas étonnant qu’ils se sentent un peu à part, oubliés, comme des ombres errantes, pour reprendre les propos de Quignard. Ce n’est pas étonnant non plus, que Danielle Smith Première Ministre de l’Alberta s’est précipitée pour aller s’agenouiller devant le Traître avant tous les Premiers Ministres provinciaux, pour faire réduire le 25% des tarifs à 10%, imposé sur le pétrole. Ce n’est pas la réduction des tarifs qui m’intéresse, mais cette initiative qu’elle a pris avant tout le monde, ce qui révèle que les albertains peuvent prendre ce genre d’initiative pardessus la tête des autres provinces et du fédéral. Ils en ont l’habitude de ce genre de manœuvre, ce qui laisse croire, et ils ne s’en cachent pas, que cela ne ferait pas une pliure sur la rate s’ils devenaient un état des États-Unis d’Amérique. En attendant, nous le savons tous, ils vont tous voter conservateur. C’est un peu la même situation en Saskatchewan. Ces deux provinces de l’ouest, ont plus d’affinités avec leurs voisins du sud, qu’avec la Colombie-Britannique et le Manitoba, provinces voisines. Ainsi l’Alberta et la Saskatchewan sont des maillons faibles du fédéralisme canadien. Ils font leurs petites affaires à l’image des chiqueurs de tabac comme si Ottawa était la capitale d’un pays étranger. Tenir ensemble toutes ces provinces s’avère une tâche herculéenne. Il y a toujours quelqu’un dans ce pays, qui a mal au ventre quelques part. Ce qui reste que le Canada fonctionne politiquement d’est en ouest, et économiquement du nord au sud.

Richard St-Laurent



Richard a dit…

Sous un ciel nuageux, bourré d’incertitudes.
Il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre au point de vue de cette humanité ? Comment se fait-il, que des gens éduqués, instruits, n’arrivent pas à comprendre des évidences qui sautent aux yeux, au pire, qui adhèrent à des croyances ou à des idéologies loufoques ou dangereuses ? Pourtant, ça fait longtemps que j’ai constaté ce phénomène, et plus j’avance dans cette existence, plus ce phénomène se répète comme un blocage d’évolution, un refus de voir et de comprendre. On préfère croire que de savoir. Est-ce un refus de la réalité ? Pourquoi il en est ainsi, lorsque nous sommes victimes d’une attaque, paralysé par ce qui arrive, tout comme nous pouvons nous soumettre devant un être ignoble qui se comporte en traître, qui nous menace continuellement ? Pourquoi se soumettre si souvent ? Les exemples ne manquent pas dans l’Histoire ? Et, pourtant, nous ne retenons rien. Pourquoi des gens se soumettent devant un gourou, un fier-à-bras, un menteur, un fourbe, un vendeur ou un dictateur, pour leur plus grand malheur ? Est-ce parce que c’est si facile de croire, afin de ne pas prendre ses responsabilités ? De ne pas assumer son destin ? Tout en pensant que l’on va éviter la peine, la souffrance, la blessure et la mort ? Par définition comme par nature, est-ce que l’humain est un être peureux pour ne pas dire lâche ? Nous sommes bien placés présentement pour le constater. Est-ce que nous redoutons plus la victoire que la défaite ? Le chemin de la liberté est et demeure un parcours difficile ; mais la soumission est si facile. Nous restons là, paralysés, les bras pendants devant la grange qui brûle. Pourtant, nous en avons reconstruit des granges, on en soigné des malades, on a veillé sur les blessés, on a essuyé des larmes. Est-ce parce que nous manquons de confiance en nous-mêmes ? Fragile humain qui doute de tout, et ce doute appelle la croyance. Mais, comment, peut-on changer la situation ? Comment faire comprendre ? Comment transmettre le message ? Il n’y a pas d’état stable. Nous nous croyions en sécurité et pourtant il n’aura fallu qu’un coup de vent pour nous lessiver et nous remettre en question. Nous sommes en train d’assister à la démolition d’une démocratie, que nous pensions inattaquable, solide, et pérenne. Je ne veux pas savoir ce que nous allons subir, mais ce que nous allons faire subir à nos ennemis. Ce qui ne nécessite aucune négociation. Le voilà l’enjeu de cette élection canadienne, parce qu’on ne peut pas parler de cuisine locale, alors que nous avons le couteau sur la gorge. C’est une question existentielle, et on ne peut pas comprendre ?
Fragment de journal
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Vous me faites découvrir les mentalités en Alberta et dans le Saskatchewan.

Mais il est vrai que plus personne ne sait comment se comporter aujourd'hui avec Trump et son administration. Ca vaut pour le Canada et tous les pays démocratiques. On est trop polis, trop façonnés par le langage diplomatique, on a peur de fâcher.

En Ukraine, c'est terrible. On vient de recevoir une nouvelle version américaine de l'accord sur les minerais. C'est vraiment un pillage organisé du pays sous prétexte de rembourser toute l'aide militaire américaine. C'est d'un cynisme total. Imagine-t-on que les USA, au lieu du Plan Marshall, aient demandé à la France de rembourser toute son aide militaire durant la 2nde guerre mondiale ? Mais que peut faire l'Ukraine qui a le couteau sous la gorge et qui peut être lâchée immédiatement par Trump ?

Comment réagir, en effet, face à Trump ? Etre diplomate, démocrate, c'est d'emblée voué à l'échec parce que les deux parties ne sont pas "sur la même longueur d'ondes". Les bandits ne connaissent que la force et se moquent bien du Droit. Leur donner des leçons de démocratie, ça les fait donc bien rigoler. Mais faut-il pour autant se comporter, soi-même, comme un bandit.

Je n'ai pas la réponse. Mais c'est vrai qu'à la force, il faut aussi répondre par la force. Et la force des démocraties, elle peut surtout s'exprimer par leur unité et leur solidarité indéfectibles. Ce n'est malheureusement pas toujours le cas parce qu'au sein des démocraties, il y a toujours des tiraillements, des traîtres.

A court terme, je suis donc très pessimiste. A moyen terme, on constatera inévitablement les terribles dégâts politiques et économiques de la gestion Trump. Malheureusement, ça va prendre 1 ou 2 ans et, d'ici là, des dégâts irrémédiables auront été effectués.

Bien à vous,

Carmilla