dimanche 6 novembre 2011

En Slovénie



Je reviens juste de Slovénie, de Ljubljana (l’aimée en slave) plus précisément.



La Slovénie pourquoi…. ? La Slovénie pourquoi pas…




En fait, je choisis souvent mes destinations de voyage en fonction du nombre de guides touristiques parus sur les pays.




De ce point de vue, il n’y a vraiment pas grand-chose sur la Slovénie. Juste un peu plus que sur la Biélorussie, la Macédoine, la Moldavie, des pays européens qui, on ne sait pourquoi, n’intéressent vraiment pas grand monde.



On a surtout oublié les circonstances extravagantes de la création de l’Etat slovène il y a 20 ans. Voilà un tout petit pays (2 millions d’habitants) qui n’avait jamais existé, pratiquement sans culture et sans histoire propres, ni même une langue vraiment spécifique, brusquement reconnu par l’Union européenne et les Etats-Unis avec toutes les conséquences désastreuses que l’on sait. Il aurait été à peine plus absurde de reconnaître un Etat sorbe ou ruthène.



L’Allemagne et la France avaient, à l’époque, évoqué le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. En réalité, il faut rappeler deux choses :


- Les Slovènes voulaient surtout leur indépendance parce qu’ils étaient sensiblement plus riches que les Croates et les Serbes. Ils ont inauguré cette histoire douteuse, qui se rejoue aujourd’hui en Belgique, en Italie et au sein de l’Europe toute entière, au cours de laquelle des nations riches déclarent ne plus vouloir payer pour les pauvres.


- Du côté de l’Europe de l’Ouest, il n’y avait bien sûr aucune visée humaniste mais il s’agissait simplement, en reconnaissant la Slovénie, d’initier le démembrement de la Yougoslavie. De ce point de vue, ça a été parfaitement réussi. Il s’agissait certes d’un Etat autoritaire mais cela justifiait-il l’expression d’une telle haine envers les Serbes ? L’archaïsme des attitudes était frappant et on a ressuscité beaucoup de vieux fantasmes en particulier l’hostilité à Byzance.


Enfin, tout ça c’est du passé…et la Slovénie est un joli petit pays, boisé et montagneux. Je vous ai concocté quelques photos que je vous livre ici. Vous pouvez comprendre tout ce qui peut attirer une vampire en Slovénie.


L’influence viennoise est évidemment très forte, surtout dans l’architecture des bâtiments inspirée par la Sécession. Il ne faut pas oublier en effet qu’il y a peu de temps encore (c'est-à-dire jusqu’en 1914), on pouvait se rendre très facilement de Trieste ou Ljubljana à Lvov ou Czernowitz, toutes situées dans un même pays, l’Autriche-Hongrie. Aujourd’hui, c’est effroyablement long et compliqué.


Pour moi, aller en Slovénie m’a aussi permis de constater la grande unité du monde slave. Elle est sans doute beaucoup plus forte que celle des pays latins. C’est assez fascinant, mais un Russe d’Arkhangelsk et un Slovène de Ljubljana sont, malgré tout, très proches.


Où que j’aille dans un pays slave, je ne suis jamais perdue et j’ai l’impression de m’y retrouver tout de suite. Il y a d’abord la langue : on se comprend tous à peu près parce que les langues slaves ont une base grammaticale identique et qu’il ne s’agit plus ensuite que de variations sur du vocabulaire. Il y a ensuite la cuisine où l’on retrouve un peu partout les mêmes plats de base. Il y a enfin la dimension imaginaire avec cette dinguerie propre à tous les slaves; et aussi la place des femmes dans la société avec ce caractère étrangement féminin du monde slave.


Photos de Carmilla Le Golem à Ljubljana sur Sigma DP 1 et 2

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