Hier, je me suis ruinée en m’achetant plein de jolis soutifs et culottes.
Ca fait partie de mes folies régulières de
vampire.
Ca m’a émoustillée parce qu’évidemment un tel achat n’est pas neutre. On le
fait en pensant aux amants/amantes qui vous déshabilleront.
Mes culottes, je fais très attention à les choisir et je les aime bien.
Elles sont très souvent liées à des souvenirs érotiques et c’est pour ça que
j’ai du mal à m’en débarrasser. En fait, j’ai tendance à les collectionner.
Quand je vais en Ukraine, le cadeau le plus apprécié par mes copines, c’est
des dessous affriolants. Il paraît que les slaves sont les plus grandes
consommatrices de lingerie française.
Mais à l’inverse en Europe de l’Ouest, les filles deviennent de plus en plus
puritaines là-dessus : du pratique et du sinistre, surtout rien d’osé,
c’est jugé vulgaire.
Moi, je me sens tout de suite plus en confiance dans des jolis trucs. Ca me
donne plus d’assurance érotique, ça lève mes inhibitions, ça me rend
conquérante. Le vrai féminisme pour moi, c’est Chantal Thomass.
L’évocation de sa lingerie, ça fait resurgir plein de souvenirs inavouables
mais qui vous constituent malgré tout. Les obsessions, les hantises, les
hontes, les coups de tête, tout ce qui est glauque et sublime à la fois.
Mes affreuses culottes en coton d’adolescente, dans les quelles je me
branlais frénétiquement, pleine de honte.
Les culottes humides de désir ou inondées de sang.
Ma première culotte en dentelle, mon premier string. Et aussi des bas, des
porte-jarretelles. Là encore, un drôle de trouble. On rejette ou on adore.
Les culottes jetées à l’autre bout de la chambre, celles qu’on m’a
arrachées, celles qu’on m’a volées. Celles que j’ai offertes en souvenir.
Les culottes qu’on m’a déchirées, celles que j’ai données à mâcher.
Mes culottes perdues entre deux sièges à l’arrière des berlines.
Les culottes que j’ai inondées dans les trains de nuit, les avions, les
ascenseurs. Là où on est curieusement assaillies de rêveries érotiques qu’on ne
réalise presque jamais. C’est nul bien sur mais on y on fantasme le mouvement,
la peur et l’excitation d’être découverts.
Et aussi, tous les lieux sombres, nocturnes, avec des rencontres
potentielles anonymes, bonnes ou mauvaises : les salles de cinéma, les pistes
de dancing, les parkings souterrains, les portes cochères. On s’y joue le
basculement possible avec crainte et délice.
Et enfin mes culottes au travail dans la continuelle confrontation aux
autres. Quand s’exerce la dimension trouble du pouvoir, quand je sens se
vriller sur moi les regards pleins de désir et d’hostilité.
Vous me jugez sans doute bien libidineuse. Peut-être, mais je crois aussi que c’est une hypocrisie de
considérer que, dans la vie courante, on aurait simplement un rapport neutre et
asexué avec le réel. En fait, on le sait bien, on est continuellement débordés
d’impulsions, de fantasmes, de rêveries aux travers des quels on remodèle sans
cesse le réel. A aucun moment, on n’est objectifs, on fait sans cesse
fonctionner le stroboscope du désir.
Photos de Carmilla Le Golem au
cours d’un récent séjour à Londres
En opposition à mes propos sans doute provocateurs, j'ai choisi de présenter quelques photographies d'une manifestation féministe qui avait lieu au même moment. Ca vous étonnera peut-être mais j'étais aussi sympathisante.
4 commentaires:
Superbes photos ,de qui sont-elles?
rien de provocateur dans vos propos
ils sont un peu décalés par rapport aux photos très "clean" !
Lola
( l'article "Odessaphile" a effectivement disparu , il traitait de livres )
Merci Lola,
Ce sont bien sûr mes propres photos à l'occasion d'un récent petit séjour à Londres.
Je n'ai aucune prétention photographique mais j'essaie tout de même de faire le moins mal possible. J'ai aussi un très bon appareil.
Ce qui est sûr aussi, c'est que je ne fais que des photos "clean".
Carmilla
Les vitrines de Londres sont mieux achalandées que celles de Paris !je voulais dire par "clean" photos prises de face , sans recherche de cadrage , d'effets ...photos qui donnent envie d'aller à Londres , même pour ouvrir seulement les yeux ! Lola
Bonjour Lola !
Disons que ce sont des photos "à" Londres mais pas "de" Londres.
Sinon, je dois en effet reconnaître, au risque de choquer, qu'en matière de commerces et magasins, la France m'apparaît devenue étrangement pauvre avec une offre assez réduite et standard(que des grandes chaînes).
Ce n'est vraiment plus le paradis du shopping.
Carmilla
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