samedi 30 mai 2020

Mes folies - Plaidoyer pour une certaine anormalité


La folie, j'ai l'impression que c'est quelque chose de complétement extérieur, étranger, à la plupart d'entre nous. On ne se sent que secondairement concernés, ça n'arrive qu'aux autres. Nous, on est solides, bien adaptés, droits dans nos bottes, on est sains. D'ailleurs, la folie, on n'en parle plus guère, c'est devenu un terme trop connoté, presque ringard; quant au soin des malades mentaux, des "déviants", on préfère se décharger sur les institutions, même si on en connaît bien la cruauté.


En général, on est donc de "bons névrosés". On se sent bien dans sa peau et si ça n'est passagèrement pas le cas, il suffit d'avoir recours à une de ces thérapies du "feel good" et du bien être, toute cette psychologie de confort tellement à la mode. Ça  explique qu'on se plie docilement aux injonctions sociales, qu'on accepte si volontiers la banalisation de nos comportements et de nos pensées. C'est la rencontre fatale de deux types opposés : le névrosé et le pervers.


Ça me fait bien rigoler quand j'entends tous les jours la dénonciation de la société libérale (il faut même dire ultra-libérale) dans la quelle on vit et qui serait la cause de tous nos malheurs. Le remède : Un petit coup de socialisme, l'éradication des riches, l'abolition des inégalités et c'est le bonheur assuré.


Mon point de vue est beaucoup plus modeste et du reste je me sens profondément libérale : j'ai simplement tendance à penser qu'on vit dans une "société perverse" au sein de la quelle pataugent complaisamment de "gentils névrosés". C'est la société bureaucratique contemporaine dont le fonctionnement repose sur une grande manipulation générale : formater, à leur insu, les individus en dictant leurs conduites, en façonnant leurs idées et sentiments à grand coups de codes, lois, règlements, écrits ou inconscients.


C'est l'avènement de "l'homme sans qualités" (mais qui se croit, justement, pétri de qualités), de la vie banalisée, grise, sans aspérités, désenchantée, uniquement préoccupée de sa sécurité. Une vie sans éclat qui se répète identique, chaque jour, telle est bien la vie monotone devenue perverse.


Et cette grande manipulation, ça marche très bien. Elle rencontre chez nous le besoin de normalité. C'est même, pour la majorité des individus, une véritable aspiration, un moteur : quand on satisfait à tous les critères de la réussite sociale, on doit se sentir forcément bien. Et puis être "normal", c'est aussi une manière de gagner l'amour de ses parents en respectant leurs interdictions et en épousant leurs idéaux.


Plein de gens vivent ainsi dans une "chimère", celle de leur normalité, mais une chimère à la quelle ils tiennent souvent plus qu'à leur propre vie. Leur certitude d'être "normal", d'être conforme, dans l'ordre, ordinaire, ça leur permet de faire l'économie d'un regard critique sur eux-mêmes, d'une mise en question de soi. Et paradoxalement, on est d'autant plus normaux qu'on devient, en même temps, indifférent aux autres.


Mais cette vie normale, réussie, assure-t-elle, pour autant, notre bonheur ? Et si cette "carapace de bonheur" n'était justement pas le problème ? Si on ne devenait pas malheureux à force de vouloir être normal ? En réalité, la croyance dans sa normalité est elle-même pathologique ! Elle n'est qu'un masque et un mensonge de l'esprit pour fermer les yeux, pour ne pas savoir, pour ne pas affronter ce qu'il y a de sombre et de scandaleux au plus profond de notre être : nos fantasmes sexuels interdits, notre cupidité dévorante ou notre avarice sordide, notre agressivité meurtrière, notre narcissisme puéril.  Bref, on se proclame "normaux" pour ne pas avoir à reconnaître que notre "Je est un autre", que l'on est multiples et infiniment moins recommandables qu'on ne l'affiche.


Je l'avoue : les gens normaux ne m'intéressent absolument pas. D'abord parce que je sais bien la somme de renoncements, le prix exorbitant, que recouvrent la réussite sociale et la normalité qui va avec. J'en ai vraiment soupé de tous ces amants issus des meilleures écoles qui m'épuisaient avec leur "business plan" étendu à l'ensemble de leur vie économique et sentimentale. Et puis parce que je suis issue du monde slave au sein duquel la tolérance à la folie, la dissidence, est tout de même plus grande. La "cohabitation" des déviants et des gens normaux y est mieux assurée.


Certes, je revêts toutes les apparences de l'adaptation, voire de la sur-adaptation, à la vie. Avoir un "look" sans failles, parfaitement lisse, c'est ma préoccupation constante. Mais je sais bien que ce n'est qu'un jeu et que ce n'est pas ça qui définit mon identité. Je sais bien qu'au fond de moi-même, la folie n'est pas une chose extérieure mais plutôt une autre possibilité d'existence, une autre modalité de vie.


J'aurais pu moi-même devenir une folle à lier ou plus simplement une marginale absolue, c'est ce que je me dis souvent. Je crois d'ailleurs que c'est ce qui me serait arrivé si je n'étais pas sortie de mon trou natal. J'aurais glandouillé indéfiniment, je me serais vite abandonnée à l'alcoolisme, la toxicomanie, la nymphomanie..., bref à toutes les formes habituelles de la désespérance. Ce qui m'a sauvée, c'est que j'ai voulu ne pas perdre la face en France, montrer que mes origines ne me rendaient pas plus débile que les autres.


Mais je n'ai jamais cessé de me sentir hantée par une espèce de folie douce. Ça déconcerte souvent et je ne suis sans doute pas facile à vivre avec toutes mes idées bizarres et farfelues.


Mais je suis également convaincue que ma folie douce est aussi ma force et qu'on doit savoir réserver et même développer une part de folie en soi. Ce que je trouve en effet le plus désolant dans le monde moderne, c'est que la plupart des gens ne sont pas créateurs et c'est sans doute cela qui les rend sinistres. Et par créateurs, je n'entends pas seulement les artistes mais dans un sens beaucoup plus large. Ça peut bien sûr être une œuvre d'art mais c'est surtout notre capacité à rêver, à imaginer, que je vise.


A force de respecter les idées reçues et les règles de la société, à force de bétonner le réel et de le protéger de l'imaginaire, on est devenus incapables de s'ouvrir à l'insolite, au merveilleux, au dérangeant voire à l'inquiétant. On n'est plus capables de s'étonner, de perdre son temps à rechercher le "Temps Perdu", parce qu'on s'est vidés de toute vie fantasmatique.

C'est ce constat qui doit nous faire comprendre que la réponse à notre difficulté d'être n'est pas dans la sur-adaptation au monde réel mais dans la remise en question de nous-mêmes et dans l'accueil que nous savons réserver à nos rêves profonds.


L'Enfer, c'est un monde sans folie. Mais la Folie est possible, c'est à dire humaine. Il faut aussi savoir devenir déraisonnables, s'abandonner à une folie douce qui nous entraîne dans un magnifique voyage, celui de la création et de la démesure. Tout y est pardonné puis oublié.


Tableaux de Emile SIGNOL (1804-1892), Adolf WÖLFLI (1864-1930) , Claude VERLINDE (né en 1927), Ray CAESAR (1958), Shiori MATSUMOTO  (1973)

Ce post et son titre se réfèrent, bien sûr, au célèbre livre de Joyce McDOUGALL : "Plaidoyer pour une certaine anormalité" (1978).
 

9 commentaires:

Richard a dit…

Que la nuit soit avec vous Carmilla, avec au moins un soupçon de folie !

On me reproche souvent de traverser cette rivière à la nage en solitaire, c'est ce que j'ai commencé à faire jeudi dernier alors que la température était de 36 devant ma porte et que l'eau de la rivière ne dépassait pas 17 degrés. Nager seul dans ces eaux sombres n'est-ce pas dangereux ? Le danger peut être un genre de folie, et si c'est une folie, c'est rudement intéressant.

Ma vie n'aurait pas été ce qu'elle a été, n'eut été de ce genre de folie. Le plaisir du premier plongeon de la saison pour se rafraîchir après avoir transplanté quelques plants de tomates, ça fait rudement du bien. Voilà, pour moi la saison est lancée, et depuis cette journée, je n'ai pas manqué de traverser la rivière Saint-François. Même aujourd'hui, par un maximum de 17 degrés je n'ai pas hésité une seconde, je crois même que l'air était plus froide que l'eau.

Que serait cette existence, si on ne se lance pas à l'eau, si on n'y plonge pas ? Ce qui implique aussi de plonger dans la vie, et pas juste un petit plongeon, non, un vrai. Pourquoi, si peu de personnes sur cette terre, ne rêvent pas leur vie avant de la vivre ? Pourquoi faut-il suivre le troupeau ?

Je n'ai suivi personne. J'ai fait à ma tête. La folie n'est pas essentielle pour franchir certaines limites, mais cela aide. Ce que j'ai toujours aimé et aime encore par dessus tout, c'est faire des choses que les autres ne font pas. C'est souvent être hors sujet. Être le capitaine de mon navire existentiel !

Le bonheur assuré n'existe pas, la sécurité mur à mur non plus. Ce bonheur, peut importe, n'a aucune étiquette, aucun mode d'emploi, qui plus est, ne porte aucune marque politique, que se soit le communisme, le socialisme, ou encore le libéralisme. On pense que se sont les systèmes qui apportent le bonheur. De toute façon, cette évocation continuelle du bonheur dans nos sociétés, comme si c'était le but ultime de nos existences, nous usent autant qu'ils nous épuisent.

Les « gentils névrosés », que vous évoquez, qui se laissent formater, cela a toujours existé. On ne peut pas vivre et trouver son bonheur si on ne suit pas le troupeau. Le système va tout vous apporter ? Nous le vivons présentement, les barrières tombent, nous portons des masques, ce qui était faux hier devient vrai, ce qui était vrai, n'est plus aussi vrai.
Dans des instants semblables : vive ma rivière !

Richard St-Laurent

Richard a dit…

En parlant de folie et surtout en remettant sur le tas, je me suis interrogé au cours des dernières semaines. Nous sommes déjà à la fin mai, ce que le temps a passé depuis le début de mars, le début de cette crise qui en nous isolant nous a renvoyé au miroir de nos âmes.

J'ai l'impression très nette, que dans mon cas, le passage du temps s'est accéléré. Tous ici trouvent le temps long, pas moi. Jamais dans mon existence le temps a passé aussi rapidement, que je n'ose même plus regarder l'heure. Je viens à peine de sortir de mes rêves nocturnes, que le déjeuner est terminé, que j'ai écris trois pages, pataugé dans Cioran et Montaigne, que je devrais ressentir la faim, que ma cafetière est à sec, que midi approche, que je n'en crois pas mes sens. Mais qu'est-ce qui peut bien accélérer le temps ainsi, surtout dans mon cas ? Tous trouve le temps long, et moi, je coure après ce temps, on dirait qu'il me fuit, qu'il se rit de moi. Dans mon cas, la vie ne s'est pas arrêtée. Voilà une impression bien étrange : suis-je en train de devenir fou ? Est-ce que je devrais être morose comme tous les citoyens de ce pays ?

Naturellement j'écoute les nouvelles à la radio, parce que je n'ai pas de télévision qui me semble une perte de temps très passive. Je ferme mon ordinateur. Je prends mon bâton et ma pelle et je pars en forêt pour l'ail des bois. Je m'éloigne du monde, pour me rapprocher de moi-même. Non, je ne suis pas fou, j'ai toute ma tête, mais je suis encore capable de rêver. Je rêve d'un monde d'après, un autre monde, une autre manière de voir ce qui vient.

Je n'oublies pas qu'à mon sens on déconfine trop rapidement et pour cause, 60 jours de confinement pour des gens qui n'ont plus de vie sociale, c'est peut-être un maximum, mais aussi une limite. Comme partout ailleurs, ici aussi nous avons eu nos accidents, des suicides, des abandons de poste, des refus de servir, et même du vol d'équipements médicaux, ce qui prouve que nous sommes tous semblables, tous humains, en un mot nous sommes dans nos folies. Le vernis s'égratigne, les vêtements tombent, les principes s'effilochent avant de partir au vent, la folie nous guette, c'est la raison pour laquelle tous les dirigeants au travers le monde déconfinent. On tente de nous faire croire que c'est pour des raisons économiques ; mais il y en a une autre beaucoup plus importante : pour ne pas être pris de folie, parce que c'est la folie qui nous guette.

Faut-il être fou, pour que ce temps passe aussi vite ?

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Carmilla, vous avez évoqué dans vos derniers commentaires, une affirmation lourde de sens: « Mais on ne peut pas se satisfaire indéfiniment de la seule confrontation avec soi-même ».

Dans la folie comme dans cette crise que nous vivons avec nous-mêmes, nous sommes confrontés pas seulement avec cette situation, mais aussi avec nous-mêmes ? Oserons-nous regarder en face tout ce que nous sommes ? Cette vérité, que nous nous efforçons de nous dissimuler dans nos quotidiens futiles, dans cette course à la richesse et à la reconnaissance ? Cette vérité que nous ne sommes pas aussi forts que nous l'avons cru, pas aussi intelligents que ne laisse croire nos diplômes, pas aussi équilibrés que nous le laissons paraître ? Sommes-nous déçus de nous-mêmes ? Ne resterait-il que la folie ?

Il me semble que nous repartons tout croche !

Peut-être que nous n'avons pas assez rêvé ?

On aime bien confronté les autres, mais on aime moins être confronté à soi-même.

Comme l'évoquait Cioran : sommes-nous sur les cimes du désespoir ?

Nous avons peur de perdre notre normalité.

Je suis content que vous soulignez cela !

Voilà l'avantage que nous avons, nous les ermites, de pouvoir regarder et analyser tout cela. La normalité ne serait en fait que de la copie qui nous épuise et nous conduit au néant. Vous avez remarqué, les ermites ne sont jamais très nombreux. J'ai su très tôt que j'étais différent des autres. Je ne suis ni meilleurs ni plus mauvais que les autres, mais j'avoue qu'il m'aura fallu un bout de temps avant de reconnaître ce fait et de l'assumer, après tout a coulé de source. J'ai fait mon chemin à ma façon. J'ai fuit la standardisation. Je ne voulais pas être comme les autres et aujourd'hui lorsque je me verse un verre de scotch, que j'allume ma pipe et que j'admire la verdure des feuillages qui me surplombent, j'en éprouve une plénitude d'une richesse inouïe. Ce qui dans les standards actuelles ne passent pas pour une réussite.

Nous pouvons toujours devenir autre chose. J'ai eu le privilège et, je dis bien privilège, de vivre une expérience unique. Pendant une certaine époque de ma vie, je visitais un type, enfermé dans un hôpital psychiatrique.: À chaque visite, c'était une leçon de vie. Je n'ai jamais oublié ces moments. C'était donc cela la folie ?

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Ne pas perdre la face et la France, cela va très bien ensemble. Personne n'aime perdre la face, mais il y a un petit velours à faire perdre la face aux autres. Est-ce que la reconnaissance nous éloigne de la folie ? Je me demande souvent si la reconnaissance est une forme de folie ? Être reconnu pour se protéger, pour être protégé par le groupe, pour gagner sa vie, pour ne pas se sentir rejeté.

Ce qui revient à un genre de soumission comme vous le dites pour avoir l'amour de ses parents. Gagner l'amour de ses parents ? S'il nous faut pour cela attendre l'amour de nos parents par notre soumission en respectant leurs interdictions et surtout en adoptant leur idéaux, alors je n'en fus jamais. Je me souviens très bien le jour où j'ai annoncé à mes parents que je m'engageais dans l'aviation, qui plus est, la pire de toute, la brousse, mes parents m'ont dit : Tu ne gagneras jamais ta vie là-dedans ! Et ce fut tout. Je leur ai prouvé le contraire, mais je n'ai pas attendu d'amour en retour. L'amour est, ou bien, n'est pas, c'est inconditionnel, irrationnel, sans soumission aucune. Tu aimes, ou bien, tu n'aimes pas. Tu es aimé, ou bien, tu es détesté.

Attendre la reconnaissance, surtout lorsqu'elle se fait attendre, c'est l'automutilation. Là, il y a de quoi devenir fou.

Il n'y a rien eu de normal dans ma vie, et aujourd'hui, je trouve que c'était très bien, même si ce fut dure à une certaine époque. Je trouve mon cheminement riche. J'en suis content. Je peux cracher dans le miroir !

D'autre part, je me demande comment les gens vont s'en sortir ? Ici, nous commençons à circuler, les usines ouvrent, les commerces fonctionnent, du moins pour certains qui n'ont pas fait faillite, et bien des choses seront remises en cause.

Oui, c'est fou, lorsque je saute à l'eau, c'est fou comme je me sens bien, comme mon esprit devient clair, comme les arbres et les nuages deviennent beaux, et aujourd'hui, j'ai été survolé pour un tout petit oiseau (bécasseau à patte jaune) pendant que je nageais, ce fut une belle surprise. C'est un oiseau de rivage, mais aussi de marécage, qui trouve sa nourriture dans la boue. Il volait à 30cm de la surface de l'eau, il est passé juste devant ma face.

Bon, pour cette nuit, je pense que j'ai épuisé ma folie.

Merci pour votre texte très intéressant Carmilla !
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Au regard de ce que vous diffusez de votre biographie, vous n'êtes sans doute pas, en effet, épris de "normalité". C'est plutôt, je cois, un atout voire une richesse.

Chercher à se conformer à l'attente des autres, à leur supposé amour, ça peut être destructeur.

Et puis réprimer, chercher à taire ses aspirations profondes, ça génère forcément une immense frustration. De toute manière, je n'aime pas les gens satisfaits d'eux-mêmes. L'image construite qu'ils cherchent à donner d'eux-mêmes est très mensongère. La modestie va de pair avec le regard critique que l'on est capable de porter sur soi. Mais savoir reconnaître que l'on n'est pas quelqu'un de si bien que ça réclame souvent beaucoup de courage.

Quant à la télévision, vous faites sans doute bien de ne pas en avoir. C'est un effroyable et insidieux instrument de normalisation, banalisation.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla !

Après maintes recherches sur Leine, Jensen, et Milton, J'ai retenu les titres suivants :

De Laine : Le prophète du fjord de l'éternité
(Ce titre m'intrigue)

Et aussi : L’abîme

De Jensen : La Première pierre

Et bien sûr : Nous, les noyers

Je vais compléter avec : Le dernier voyage

De Milton : Certes, je ne manquerai pas : Captif en Barbarie, mais j'ajoute : Le Paradis perdu

La guerre de la noix muscade

Samouraï William

Il ne me reste plus qu'à trouver le fjord de l'éternité sans oublier son prophète, je pense que ça promet, mais ce que je retiens particulièrement, c'est ce livre de Milton : La guerre de la noix muscade, qui fait référence à la concurrence que se livrait La Marine Britannique et La Marine Hollandaise au XVI siècle.

J'ignore si vous avez déjà vécu ce genre de situation mystérieuse. Vous passez devant une vitrine, devant un étalage, vous remarquez la couverture d'un livre, et sans la savoir, il y a une petit quelque chose qui remue en vous, vous sentez que vous aller avoir à faire avec ce livre que vous avez sous les yeux, mais vous passez votre chemin, et puis un jour ce livre réapparaît dans votre existence, c'est ce qui m'arrive avec : La guerre de la noix muscade.

Il en va de même avec avec certaines personnes que vous rencontrer, vos regards se croisent, vous pensez : un jour je vais avoir à faire avec cette personne, et un jour la rencontre a lieu !

Voilà des mystères envoûtants que je n'ai jamais résolue, et je vais vous dire, je n'en n'ai aucune envie, je veux que cela demeure un mystère !
Il ne me reste plus qu'à commander ces livres, ce qui ne sera pas facile dans les circonstance actuelles. Peu importe, je me lance.

Bonne fin de journée Carmilla et merci de votre commentaire.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Il s'agit d'une excellente liste, même si je n'ai pas lu tous ces livres. Tous les livres de Milton sont extraordinaires et passionnants. Je vous conseille également "Les aventuriers de la Reine" et "Roulette russe".

Je n'ai pas lu l'autre livre de Kim Leine mais je vous assure que "L'abîme" est extraordinaire.

Je choisis mes livres certes en fonction des critiques que j'ai pu lire mais surtout "à l'instinct" après lecture de quelques pages en librairie (la Fnac des Ternes en l'occurrence). Je perçois tout de suite si ça me convient, si j'accroche ou non et, finalement, ma première impression est souvent juste, je me trompe rarement.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

Je suis retourné, il y a quelques jours, dans ma librairie préférée à Bruxelles, "Tropismes", et j'en suis ressorti avec cinq livres, que je vais emporter à Avioth. C'était un plaisir, une émotion aussi, de revoir cette librairie, et malgré les masques, de reconnaître les employés.

https://www.tropismes.com/

Puis je suis allé manger des glaces (framboise et pêche) sur la Grand-Place, assis sur la terrasse en bois d'un des cafés touristiques de la place, encore fermé. Tous les cafés branchés des environs étaient encore fermés, sans doute jusqu'au 8 juin, et j'ai aimé cette ambiance, ce calme relatif.

La petite rue des Bouchers et les rues voisines, hauts-lieux du tourisme de masse, avec leur accumulation de restaurants tapageurs et médiocres, était quasi déserte. J'ai bien sûr fait un reportage photo dans tous ces lieux, qui ne seront sans doute plus jamais aussi calmes.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

J'ai consulté le site de la librairie "Tropismes". Elle apparaît effectivement magnifique.

La Fnac des Ternes de Paris a aussi une belle architecture mais les temps changent : on n'y trouve plus seulement des livres mais également des appareils ménagers : cafetières, aspirateurs, autocuiseurs.

Et puis, il y a beaucoup moins de stocks. Dès qu'un livre a plus de 3-4 mois, on ne le trouve plus en rayon. Il faut alors recourir à la vente en ligne, heureusement bien organisée. Mais aujourd'hui, à vrai dire, même les nouveautés sont mal approvisionnées.

A Paris, les cafés et restaurants rouvrent progressivement mais seulement en terrasse, c'est à dire, concrètement, sur les trottoirs. Ce n'est pas idéal, à vrai dire, de consommer au cœur des pots d'échappement.

Bon séjour à Avioth mais comment faites-vous pour franchir la frontière ?

Bien à vous,

Carmilla