Si j'ai choqué, je m'en excuse auprès d'elles mais je ne retire rien à ce que j'ai écrit.
Je suis peut-être libidineuse mais il faut, aussi, savoir affirmer ce qu'est le plaisir de la séduction même si c'est, souvent, trivial. Les bonnes sœurs, j'ai ça en haine !
Et d'ailleurs, on n'est pas des saintes, on n'a jamais un rapport neutre, distancé, avec le monde. On est, sans cesse, assaillies d'idées retorses qui nous torturent, nous dévorent, même si elles nous font honte. La vie n'est pas saine, elle est vénéneuse, parsemée de fleurs du Mal. Moi, je le reconnais, je suis, comme tout le monde, un peu perverse. D'ailleurs, comme ça, j'aime bien :
- me triturer la peau sur les os pour bien me sentir mince, légère; éprouver le plaisir d'être une grande perche de, seulement, 55 kgs.
- monter et descendre les escaliers du métro parisien, sachant qu'on mate mes jambes et au-dessus;
- sortir d'une voiture de sport ultra-basse;
- aller à la piscine des Halles-Châtelet en sachant que, par en-dessous, tout au fond, des types me regardent nager;
- porter des jeans hyper-serrés ou, alors, un string trop petit;
- sentir, avec honte et plaisir, que je fuis: que je saigne, que je mouille, que je transpire;
- essayer des chaussures, dans un magasin, en guettant le regard du jeune garçon qui plonge sous ma jupe;
- déambuler, presque comme si j'étais ivre, avec des escarpins démesurés;
- faire cliqueter mes bracelets; observer le balancement de mes immenses boucles d'oreilles;
- entrer dans un café en me sentant déshabillée par presque tout le monde; mais déshabiller, moi aussi, des types, des filles;
- faire crisser mes collants ou mes bas; arborer des porte-jarretelles qui se débinent sans cesse;
- exhiber mes beaux soutifs sous un chemisier transparent;
- sortir dans Paris seulement vêtue d'un imperméable, sans rien dessous; me dire que je pourrais, tout à coup, ouvrir mon imperméable;
- faire pipi dans un parking souterrain en me sachant observée par la vidéo-surveillance;
- m'enivrer de mes parfums (Mitsouko, Poison), bouffer la pâte de mon maquillage;
- sentir, sur moi, le regard d'une autre femme réprobatrice, jalouse;
- me tirer, tripoter, sans cesse les cheveux; des cheveux que je lave, absolument, tous les jours (je trouve les Françaises très négligentes là-dessus) pour pouvoir, toujours, respirer leur fraîcheur;
- m'épiler, me raser, avec application. Hormis la chevelure, j'ai les poils en horreur. Les buissons malodorants, c'est affreux! Etre marmoréenne, c'est ce que j'aime.
- aller au cinéma en me demandant si quelqu'un osera m'effleurer;
- aller dans une boîte hyper-glauque (disons à Kosice en Slovaquie) en espérant que j'y ferai de mauvaises rencontres; des types qui me soûleront et au-delà. Et ce sera, peut-être, ma rédemption !
Images d'ALYZ, la grande photographe parisienne.
Ça fait par ailleurs longtemps que je ne vous ai pas parlé cinéma. Alors, je vous recommande aujourd'hui deux films:
- "Le bois dont les rêves sont faits" de Claire Simon
- "Elle" de Paul Verhoeven (fort et troublant).
Le reste (Almodovar, Allen, Inarritu), ça ne m'a pas plus accrochée que ça !