samedi 4 mai 2024

Voyage en pays étrange

 
D'un séjour à l'étranger, je n'attends surtout pas le calme et le repos.

Je souhaite plutôt qu'il m'arrache la peau, me remette en cause, bouleverse mes certitudes.


De ce point de vue, je viens d'être servie au cours de ces deux dernières semaines passées en Pologne.

D'abord un temps de cochon avec une pluie glaciale continuelle et des températures souvent négatives. Comme je n'avais apporté qu'une garde-robe de printemps, j'ai commencé par crever de froid. Ironiquement, il s'est mis à faire très beau durant les deux derniers jours.


Et puis un emploi du temps qui ne me permettait de faire du tourisme que le soir. Et une ville, la nuit, c'est bien différent.


Surtout, il y a le changement de langue. Le polonais, c'est bien sûr une langue slave très proche du russe et de l'ukrainien mais, à l'écoute, c'est d'une étrangeté totale: un chuchotement continuel fait de ch, chtch, j, dj. On croit entendre un véritable pépiement d'oiseau ou le murmure de conspirateurs. Et que dire de l'orthographe affolante ? On dirait qu'il n'y a que des consonnes. Les Polonais eux-mêmes s'amusent à se réciter entre eux leurs mots les plus imprononçables. La phrase: « W Szczebrzeszynie chrząszcz brzmi w trzcinie » (« À Szczebrzeszyn, un coléoptère chante sur un roseau » passe pour la plus difficile à lire au monde.


Mais ce qui me surprend moi-même, c'est que je comprends et parle cette fichue langue. C'est une espèce d'étrangeté en moi-même, ça conforte mon sentiment fréquent de dédoublement. 


Mais j'ai honte, me sens un peu mal à l'aise, parce que mon polonais, principalement appris à la maison, dans la rue et en lisant les journaux, est, forcément, celui d'une personne peu éduquée, qui n'a pas été scolarisée. Un roman polonais, il faut, pour moi, qu'il ne soit surtout pas compliqué. J'ai aussi un accent qui m'identifie tout de suite; néanmoins on me comprend bien et ne me fait jamais répéter.


Mais une langue, ça se révèle rapidement n'être qu'un obstacle surmontable dont je m'accommode vite. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'en Pologne, je retrouve tout de suite mes marques culturelles, celles du monde slave. Certes, l'âme slave, je n'y crois pas du tout, je considère même que c'est une idiotie. Néanmoins, il y a quand même bien quelques traits culturels communs.


C'est au point que je suis sans doute davantage adaptée à la Pologne qu'à la France. J'ai l'impression de mieux y comprendre les choses et les gens. Tout m'y apparaît beaucoup moins compliqué, moins énigmatique. J'y devine mieux la psychologie de mes interlocuteurs, leurs réactions possibles.


Ce qui me plaît d'abord en Pologne, c'est qu'on y est matinaux. On commence souvent à travailler dès 7 heures et on se lève, bien sûr, en conséquence. Ca me convient mieux que les matinées paresseuses de l'Hexagone.


Et puis, dans la journée, je peux manger tout ce je veux, à n'importe quelle heure. Si j'ai envie d'une saucisse ou d'un hareng à 9 heures du matin, pas de problème, ça me sera tout de suite servi. Pas besoin d'attendre midi ou 20 heures avec tout le cérémonial du restaurant français.
 

Et aussi, je retrouve tout ce que j'ai l'habitude de manger. Evidemment, ça n'est sans doute pas très raffiné mais ça me convient et ça évite les effroyables pertes de temps de la cuisine française. 
 

Mais le plus important, ce sont les relations humaines et sociales. Ce qui est étonnant dans les pays slaves, c'est la facilité à nouer contact et à développer une conversation dans un lieu public. On ne vous envoie jamais promener et on prend même plaisir à raconter tout de suite sa vie. On l'enjolive ou la dramatise au point qu'on a vite fait de s'égarer complétement.


On est évidemment à mille lieux du comportement français. Mais cet exhibitionnisme slave a aussi vite fait de me fatiguer car j'ai malgré tout adopté la réserve française.


Et puis, il y a les relations entre les sexes.  J'ai remarqué que les Polonaises étaient maintenant habillées  "normalement", sans le kitsch vulgaire des Russes.


Quant à la drague, au harcèlement sexuel dans la rue, ça demeure presque inexistant. Sauf quelques ivrognes excités, on continue de fiche la paix aux femmes.


Ca contribue au sentiment de sécurité éprouvé. Et il est vrai que, sur un autre plan, on peut encore, en Pologne, perdre ou oublier un objet, même son smartphone ou son portefeuille. Le plus probable, c'est qu'il sera retrouvé et même rapporté.

Certes, on a, en France, une image horrible de la Pologne, même si on sait à peine la situer : un pays rétrograde, arriéré, antisémite.


C'est d'une arrogance étonnante, comme si les Français projetaient leurs propres défauts sur la Pologne. L'antisémitisme, le recul économique, le puritanisme, ce sont, en fait, les problématiques françaises actuelles.


Tandis qu'en Pologne, l'économie tourne à plein régime au point d'avoir pu absorber plus d'un million d'Ukrainiens sur son marché du travail. Personne ne regrette l'ère communiste: autrefois misérable, le pays a quasiment rejoint le niveau de vie ouest européen. Et surtout, tout marche, tout fonctionne, tout est à l'heure. Si j'étais encore étudiante, je consacrerais sans doute une étude au miracle économique polonais. Ca inspire davantage de solutions que les ritournelles démagogiques actuelles consistant à faire payer les riches ou taxer les superprofits. 


Quant à l'accusation d'antisémitisme, j'y vois un retournement déculpabilisant: les victimes sont désignées agresseurs. N'oublions pas que l'ancienne Pologne (celle de la République des deux Nations) a été le Paradis des Juifs, le pays qui les a accueillis massivement, en leur accordant de pleins droits, alors qu'ils étaient persécutés partout ailleurs. Le drame de ces Juifs, ça a été le partage de la Pologne et leur transfert sous la férule de la Tsarine Catherine qui les a assignés dans des zones de résidence. 

Ensuite, après sa renaissance à l'issue de la première guerre mondiale, la Pologne a été, entre 1920 et 1939, le pays le plus cosmopolite d'Europe. Ce cosmopolitisme, Staline s'est ensuite empressé de le briser avec son redécoupage de l'Europe Centrale en Etats nations avec des populations homogènes. Les Polonais ont alors été priés d'aller s'installer beaucoup plus à l'Ouest sur un grand champ de ruines.



La Pologne actuelle n'a donc plus grand chose à voir avec ce qu'elle était par le passé. Son territoire, sa composition ethnique, ne sont plus du tout les mêmes. Curieusement, je n'ai jamais entendu quelqu'un revendiquer les anciens territoires perdus (principalement de grands morceaux d'Ukraine et de Biélorussie). 


Ce qui peut aussi étonner (parce qu'en France, c'est maintenant complétement effacé), c'est qu'en Pologne, tout le monde, jeunes et vieux, demeure porteur du traumatisme de la seconde guerre mondiale et de son épouvante, traumatisme suivi de l'humiliation de la dictature soviétique. On commence simplement à émerger, aujourd'hui, de ce sentiment de grande catastrophe. Ca m'effraie parce que je sais que les Ukrainiens revivent, en ce moment, ce grand traumatisme.


Il reste que la Pologne revit aujourd'hui et redevient cosmopolite. Dans les grandes villes, je rencontre sans cesse des Ukrainiens et des Biélorusses. Bizarrement, je suis même experte pour les identifier à de tout petits détails. Mais il est vrai qu'on m'identifie tout de suite aussi et évidemment pas comme une Française.


Mais c'est vrai que c'est quasiment la seule immigration, même si elle est importante. Des Arabes, des Africains, vous n'en rencontrez presque jamais. Sur ce point, l'évolution des mentalités est loin d'être faite. Pourquoi, me dit-on, devrait-on supporter les conséquences des colonialismes de certains pays d'Europe ? Ce n'est pas nous qui sommes allés en Afrique ou au Moyen-Orient. Inutile de répondre que cette problématique est dépassée depuis plus de 60 ans.



Les évolutions sont, quand même, largement positives. Les Polonais sont ainsi de moins en moins religieux, de plus en plus laïcs. Les églises, autrefois pleines à craquer, se vident progressivement.


Quant à la morale et au puritanisme catholiques, ils s'effondrent carrément. Ce sont d'ailleurs les jeunes femmes qui sont à la pointe du combat. Ce sont elles qui détestent le plus les "curés" et bonnes sœurs. Et il faut bien dire que les jeunes Polonaises sont très émancipées. 

 
Cette émancipation, elle concerne aussi le mouvement Gay. A Varsovie, j'ai ainsi été surprise par le grand nombre de drapeaux LGBT affichés aux fenêtres.


Evidemment, ça ne concerne que les grandes villes et la libéralisation des mœurs n'a pas encore atteint les campagnes reculées.


Il n'empêche, l'évolution semble irréversible: un retour en arrière, une reconquête du pouvoir par les anciens caciques, n'apparaissent guère concevables. La Pologne est, probablement, définitivement et pleinement européenne.
















Mes petites photos: la 1ère partie est consacrée à la Prusse Orientale avec les villes d'Olsztyn, Elblag et Frombork. La Prusse orientale, c'est d'abord des lacs et des forêts profondes. Ce sont aussi les chevaliers teutoniques et leurs spectaculaires châteaux fortifiés. Et c'est enfin Nicolas Copernic. Il a principalement résidé à Frombork, une petite ville en bord de mer (photo n°23) située tout près de la ville maintenant russe de Kaliningrad. C'est l'ancienne Koenigsberg, la ville d'Emmanuel Kant dont on célèbre, cette année, le tricentenaire de la naissance. Ca laisse songeur: comment une région aussi isolée a-t-elle pu donner naissance à deux des plus grands penseurs de l'humanité ?

La 2nde partie de mes photos est bien sûr consacrée à Varsovie.

Si vous souhaitez vous initier à la littérature polonaise, je me permettrai de vous recommander 4 livres vraiment troublants:

- Bruno SCHULZ: "Les boutiques de cannelle"
- Witold GOMBROWICZ: "Les envoûtés"
- Isaac Bashevis SINGER: "Keila, la rouge"
- Olga TOKARCZUK: "Le banquet des Empouses "

samedi 13 avril 2024

De la nouvelle guerre des sexes et de la protestation virile

 

On commence à prendre peur: depuis quelques années, on assiste à une montée de l'autoritarisme politique dans l'ensemble du monde. Les valeurs occidentales, celles de la démocratie, on les conteste et, même, on les passe par dessus bord. 


Un grand bloc anti-occidental vient de se constituer rassemblant la Chine, la Russie, l'Inde, l'Iran, la Turquie. Ils n'ont pas d'autre programme que la haine mais, à eux seuls, ils représentent tout de même  près de 40% de la population mondiale. Heureusement, ils sont eux-mêmes fragiles, des cocottes minutes sous pression.


Mais les pays occidentaux, eux-mêmes, commencent à vaciller. Les valeurs démocratiques, on prétend les démasquer comme une hypocrisie impérialiste. On est alors tous sommés de se sentir coupables et de faire repentance. Quant à l'économie, le laisser-faire, c'est ce qui est détesté à gauche comme à droite. Le libéralisme, c'est présenté comme l'horreur absolue. On réclame un interventionnisme accru de l'Etat.


Et surtout, il y a, en leur sein, une forte demande  d'ordre et de retour aux valeurs morales. Ca explique largement la résurrection de l'extrême-droite dans toute l'Europe (France, Allemagne, Italie, Portugal, Hongrie, Slovaquie). Ce qui était impensable il y a peu, la conquête du pouvoir, apparaît crédible aujourd'hui. 


Et ça concerne même des pays que l'on croyait immunisés en la matière: la Suède, le Danemark. Et que dire surtout du retour, que l'on pensait impossible, de l'affreuse bête immonde, Donald Trump ?


On ne sait plus trop que penser, on se perd en explications oiseuses. On parle de crise économique, d'inégalités accrues, d'incertitudes sur l'avenir. Mais tout cela n'est en rien étayé par les faits: on ne se porte pas si mal que ça et les perspectives sont plutôt bonnes. Le grand problème des Européens, c'est leur goût pour la complainte: leur ingratitude envers ce que leur offre le système et leur auto-apitoiement dans le déclinisme (le "c'était mieux avant"). Mais ils ne se rendent pas compte que, pour le reste du monde, l'Europe, c'est à la fois ce qui est enviable et ce qui doit être abattu.





























On évoque aussi le traditionnel conflit entre les générations, entre les plus et les moins de 50 ans, entre ceux qu'on appelle "les boomers" et les autres. Mais curieusement, par un étrange retournement, ce ne sont pas aujourd'hui les plus âgés qui sont les plus frileux et les plus conservateurs.


Il se révèle, en fait, que la guerre intra-sociale, elle est, depuis quelques années, beaucoup moins entre les générations qu'entre les sexes. Plus précisément, les jeunes femmes sont de plus en plus progressistes et libérales, tandis que les hommes du même âge se révèlent de plus en plus conservateurs et dogmatiques. Il s'agit d'un phénomène récent et inédit révélé par la presse anglo-saxonne.


Une étude récente du "Financial Times" révèle ainsi que "les Américaines de 18 à 30 ans sont de 30 points plus libérales que leurs homologues masculins. Il y a six ans, cet écart tant culturel que politique n'existait pas. Il est de 30 points également en Allemagne et de 25 points au Royaume-Uni. Il n'a pas d'équivalent chez les plus âgés et n'est pas propre aux Occidentaux: il est aussi prégnant en Corée du Sud, en Chine, ou en Tunisie". 











On s'était habitués à considérer les femmes comme plus conservatrices que les hommes. On assiste à un brusque et complet changement de décor. Les jeunes filles sont maintenant plus modernes et éprises, avant tout, d' émancipation, tandis que les garçons se crispent et se raidissent.



Partout dans le monde, se creuse, en fait, un fossé inquiétant, potentiellement explosif, entre les jeunes femmes et les jeunes hommes. La guerre des sexes vient d'être rallumée mais l'initiative appartient cette fois ci aux plus faibles.


































La Révolution, elle vient maintenant des jeunes femmes : elle a été initiée par les "Femen" en Ukraine, prolongée par les "Pussy Riot" en Russie, puis par "Me Too" aux USA.  La forme la plus achevée, celle qui était la plus impensable, c'est maintenant le mouvement "Femme, Vie, Liberté" en Iran. Tous ces mouvements ont libéré la parole des femmes, les ont incitées à dénoncer les rapports de domination et, surtout, légitimé leur sentiment d'injustice.


Et bien sûr, ça fait beaucoup de dégâts cette Révolution féministe. Ca inquiète même franchement les hommes. Ils avaient commencé par en rigoler, en ricaner, demeurer fiers de leur assurance. Mais ils sentent maintenant que le Pouvoir risque de leur échapper. 







Pourquoi ? Parce que les femmes, et notamment les Européennes, sont aujourd'hui plus éduquées et plus diplômées que les hommes: 46 % des Européennes de 25 à 34 ans sont aujourd'hui titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Cette proportion n'est que de 35 % pour les hommes. On peut en déduire que les femmes sont, mécaniquement, appelées à prendre le pouvoir dans les sociétés occidentales. Leur sort devient, globalement et à certains égards, plus enviable que celui des hommes.


Mais il n'est, malheureusement, pas sûr qu'elles parviennent jusque là. Parce que ce mouvement de bascule suscite beaucoup d'angoisse, surtout chez les jeunes mecs plutôt déshérités qui pouvaient au moins se reposer sur la certitude de leur supériorité virile. Même ça, ça fiche le camp aujourd'hui, se disent-ils. Ils se sentent donc doublement déclassés: économiquement et symboliquement.


On assiste donc à un retour de bâton, à un "backlash". Il est manié par tous ceux qui se sentent mal à l'aise avec cette émancipation en cours des femmes. Ce sont les "jeunes hommes en colère" qui se manifestent maintenant: ruraux, banlieusards, étudiants ratés. La haine des jeunes femmes, ça fait même le ciment des gouvernements autoritaires dans le monde (Russie, Chine, Iran, Inde, Turquie). 


C'est cela qui alimente principalement, me semble-t-il, la recomposition de l'échiquier politique mondial et la progression des mouvements autoritaires. En France même, les militants Le Pen ou Mélenchon sont en effet, avant tout, de jeunes hommes un peu paumés qui ont besoin de revanche.


C'est inquiétant même si je me dis qu'il faut bien en passer par là avant d'envisager une victoire du féminisme. Ce qui me désole surtout, c'est que de l'Europe, de ses valeurs, on s'en fiche complétement et qu'on s'apprête à émettre, en juin prochain, un vote protestataire massif faisant la part belle aux extrêmes. On veut bien profiter du système mais pas le défendre. Voila qui va réjouir le bloc des affreux (Russie, Chine, Iran, Turquie, Inde). On est incapables de penser l'Europe comme puissance, ce qu'elle est pourtant. Pas seulement sur le plan économique mais aussi et surtout culturel. 


Je le répète: pour le reste du monde, l'Europe, c'est ce qu'il y a de plus enviable et de plus détestable à la fois. La liberté des mœurs et de pensée y est, en particulier, considérée avec fascination/répulsion. Et cette liberté, elle concerne d'abord la condition des femmes. 

Il faut bien avoir cela à l'esprit. Voilà pourquoi voter contre l'Europe, pour un Parti Autoritaire, c'est aussi voter contre soi-même, contre les femmes. 


Images de Paul DELVAUX, Ferdinando SCIANNA, Paolo ROVERSI, Fernand HODLER, Rainer FASSBINDER, Nick ALM, Jules TOULOT, Shae De TAR, Severino MACCHIATTI, Thomas Hart BENTON, Lucien CLERGUE, William MORTENSEN, Edmund KETING, Apolonia SOKOL

Je recommande:

- Jean-François COLOSIMO: "Occident, ennemi mondial n°1".

- le film documentaire "Apolonia, Apolonia" de Léa Glob. Apolonia Sokol (dernière image de ce blog) est l'une des nouvelles stars de la peinture contemporaine. Elle est à la fois danoise, polonaise (son nom veut dire "faucon") et française. Elle a été liée au mouvement des Femen. Elle incarne bien, me semble-t-il, cette nouvelle génération qui émerge: celle de jeunes femmes sans concession, plutôt rugueuses.

Je signale enfin que je m'envole, mardi prochain, pour une mission en Pologne. Je dois y rester au moins 15 jours avec deux points d'attache: Varsovie et Olsztyn (ancienne Prusse-Orientale). Il y aura donc une petite pause dans mes posts mais on peut toujours m'écrire (je ne garantis pas une réponse le jour même).