Je suis toujours là-bas mais je profite d'un petit moment de répit pour vous poster quelques-unes de mes petites images.
Partir, changer, ça n'est jamais facile. Au début, c'est presque un traumatisme parce qu'on laisse plein de choses derrière soi: des amis, des collègues, des habitudes.
Et puis, rapidement, on acquiert ou retrouve de nouveaux repères...
J'avoue que je me sens déjà à l'aise et que je commence à souffler un peu.
Je suis déjà contente de trouver un climat plus frais qui me convient davantage même s'il y a, chaque année, moins de neige à Moscou. Le réchauffement climatique, il est flagrant en Europe du Nord. Bientôt, il faudra aller jusqu'à Norilsk pour pouvoir apprécier un véritable hiver.
C'est agréable aussi de changer complètement de cadre social et culturel: de ne plus entendre parler français et, surtout, d'être complètement déconnectée de la continuelle rumeur médiatique. Il paraît que j'ai échappé à la mort de Johnny : ouf ! C'est là qu'on se rend compte à quel point l'actualité, les "news", ça peut être abrutissant, normalisateur. Evidemment, je retrouve en Russie une même pression médiatique mais elle est, du moins, complètement différente; ça me change et, aujourd'hui, même si je vais vite m'en lasser, ça m'intéresse, ça m'ouvre de nouvelles perspectives. On parle très peu d'actualité politique et internationale en Russie mais on adore les émissions où des anonymes viennent raconter leur vie, forcément tragique et démente.
Sinon, Moscou ça ne correspond vraiment pas à l'image qu'on en diffuse à l'Ouest. Je me contenterai de tordre le cou à deux idées reçues: l'insécurité et les inégalités.
* L'insécurité. La petite délinquance est, en fait, très rare et se faire agresser ou voler est très improbable. On peut encore oublier son sac à la terrasse d'un café avec de bonnes chances de le retrouver. Et puis, il n'existe pas de quartiers "chauds" ou de banlieues horribles. Pour une femme, c'est beaucoup plus tranquille, on est bien moins embêtée dans l'espace public. Il faut dire que la Russie est un pays à la fois machiste (avec une forte différence des sexes) et matriarcal (les femmes sont redoutées comme dans tous les pays slaves).
A propos des femmes, j'ai d'ailleurs noté que, depuis mon dernier séjour, les Moscovites commençaient à s'habiller normalement, avec bon goût.
* Les inégalités. C'est vrai que la contemplation du seul parc automobile moscovite laisse rêveur. Rien que des berlines haut de gamme. Quant aux magasins, restaurants, cafés, boîtes et commerces de luxe, c'est mieux qu'à Paris. Mais on assiste aussi à l'émergence d'une vaste classe moyenne qui vit plutôt bien. Surtout, on ne rencontre plus, comme par le passé, d'innombrables mendiants et misérables errant dans les rues aux abords des gares.
Je terminerai avec un émerveillement personnel. J'ai connu, autrefois, une Russie où tout était sale, déglingué, où rien ne marchait. Aujourd'hui, tout marche, tout fonctionne: l'eau, l'électricité, les trains, le métro, le téléphone. Tout est même devenu propre. Ça m'étonne chaque jour.
Photos de Carmilla Le Golem. Ce sont des images un peu touristiques évidemment mais j'ai pensé que vous ne connaissiez peut-être pas tous très bien Moscou. Par ailleurs, j'ai beaucoup de mal à faire des photos parce que la durée du jour est, en ce moment, très courte (8 H 30/16 H) et qu'il fait continuellement très sombre. Je n'ai pas encore vu un seul rayon de soleil.
J'espère, du moins, vous inciter à venir, bientôt, faire un tour là-bas. Mais si vous voulez éviter de belles galères, mettez-vous au russe. A la demande d'amis français, j'ai bien regardé: tout demeure écrit en cyrillique y compris dans le métro. Je ne sais donc pas comment on peut se repérer, se déplacer...