samedi 27 février 2021

La vie des autres

 

La vie des autres, ce qui fait le quotidien de leur vie professionnelle, leur labeur, on n'en a généralement qu'une très vague idée. Surtout, on se contente de quelques clichés et on ne cherche absolument pas à s'informer. On préfère rester convaincus qu'il n'y a pas de travail plus difficile que celui que l'on exerce et que tous les autres se la coulent douce.


 Moi, durant le week-end, j'essaie de bavarder un peu avec tout le monde (c'est mon côté slave), surtout avec mes commerçants. Simplement pour savoir comment se déroule leur journée. C'est généralement beaucoup moins idyllique qu'on ne l'imagine.

Et puis, quand j'étais enfant, adolescente, je rêvais de multiples métiers qui, heureusement peut-être, ne se sont jamais concrétisés.

- Je voulais d'abord être vendeuse de fleurs. Les fleurs, c'est beau évidemment et puis avec la vente de bouquets, on devient vite au courant des intrigues sentimentales qui se nouent dans un quartier. Mais je ne savais pas qu'il fallait se lever aux aurores pour se rendre aux Halles de Rungis, être ouvert tôt le matin et tard le soir 6 jours sur 7, sans compter le crève-cœur de devoir jeter, tous les soirs, les bouquets fanés. Et puis, il y a fleuristes et fleuristes, les marchands et les artistes. Savoir composer un bouquet, les Japonais en savent quelque chose, ce n'est pas évident. 

- Je voulais ensuite être vendeuse de journaux. Je me disais que ça devait permettre de vivre en prise directe avec l'actualité mondiale et de connaître plein de gens. Sauf que les horaires sont démentiels et que la gestion des invendus est un casse-tête épouvantable. Et puis si on arrive effectivement à connaître beaucoup de monde, il est quand même rare que le vendeur de journaux soit invité dans les salons parisiens.

 

- dans le prolongement, j'aurais aussi aimé être libraire. Un boulot passionnant, enthousiasmant, créant plein de liens, découvrant de véritables affinités. Mais libraire, même si c'est un peu plus prestigieux que vendeur de journaux, c'est à peu près soumis aux même contraintes : des horaires infinis, beaucoup de manutention, des stocks problématiques. Et au total, des revenus misérables et aléatoires.

 Il va de soi que ces trois premiers métiers n'enchantaient guère ma mère. "Et pourquoi tu ne chercherais pas non plus à travailler dans une poissonnerie, toi qui aimes tant les fruits de mer ? Tu y ferais une jolie sirène", elle me disait. Ça ne me faisait pas rigoler mais à l'époque du baccalauréat, j'ai quand même échafaudé quelques projets plus ambitieux :

 

- Vétérinaire. C'était une manière de me démarquer de mon père. Un vieux véto, qui ne devait pas être insensible à mes charmes, m'a acceptée en stage. J'ai alors découvert une profession carrément violente et dangereuse. Soigner un cheval, castrer un cochon, ça vous expose à de graves blessures. Et même les chiens et les chats, c'est souvent une terrible corrida. Quant à aider les vaches à vêler, j'ai trouvé ça répugnant. Je me suis vite sentie totalement incapable.

 - Directrice de prison. C'était très sérieux, ça répondait à mes convictions libertaires. A l'époque, j'étais très influencée par mes lectures de Foucault et sur le monde concentrationnaire et les camps soviétiques. Je pensais qu'il fallait de bonnes volontés pour changer le monde carcéral. En France, il faut passer un concours national difficile (l'ENAP). Tout le monde s'est moqué de moi : faut d'abord que tu changes de look, sinon tu vas provoquer des émeutes. Et puis tu crois qu'il y a beaucoup de mecs qui vont apprécier de sortir avec une directrice de prison ? Et même simplement avoir des amis, une vie sociale, tout le monde va te fuir, même les bourgeois de province. Et enfin, tu imagines la tête des gens qui te demanderont ton adresse ? Mais ce qui m'a finalement fait renoncer, c'est quand on m'a expliqué qu'on n'attendrait sûrement pas de moi que je change le système. Mon boulot, ce serait simplement d'appliquer la réglementation.


 Voilà où j'en étais de mes projets professionnels à l'âge de 17-18 ans. C'était bien vague et peut-être farfelu. J'ai quand même, à cette époque, exercé un job d'été qui m'a enchantée. Ma mère s'était ainsi débarrassée de nous, ma sœur et moi, en nous envoyant, pendant les vacances d'été, chez des amis slaves, dans un village en Normandie. Elle en avait marre de nous voir traîner à courir les garçons dans Paris.


 On était évidemment très mécontentes. Et c'est alors que le bureau de poste local a proposé de nous embaucher temporairement. Mais on ne voulait surtout pas travailler dans un bureau. Alors on a demandé à distribuer le courrier, à être facteurs (je pense qu'on dit "factrices" ou "préposées" aujourd'hui).

 

Le moins qu'on puisse dire, c'est que les gamines effrontées et prétentieuses que nous étions ne sont pas passées inaperçues mais quel choc, quel boulot merveilleux ! Je ne sais pas qui était le plus étonné de cette découverte mutuelle, des paysans normands ou de nous-mêmes. J'avais l'impression de revivre le roman de Gogol, "Les âmes mortes". Une bonne partie du boulot consistait en fait à bavasser autour d'un café arrosé de calva, avec des tartines de rillettes (je trouvais ça plutôt écœurant mais bon ...). Je découvrais alors une France rurale insoupçonnée à la fois pauvre et dure, mais aussi conviviale, curieuse et ouverte.


 Et puis après, je me suis orientée vers des études  plus sérieuses et plus abstraites: des maths, des chiffres, des simulations financières. Voilà pour mes rêves professionnels. Il m'arrive tout de même aujourd'hui, en dehors des Finances, de faire, ponctuellement, de la formation. L'enseignement, j'en ai donc une petite idée. Ce qui est impressionnant, c'est que prof, on focalise l'attention de toute une salle sur sa personne et on devient le centre de passions contradictoires. On vous déshabille complètement, physiquement et psychologiquement. On est adorés et détestés. Lire les commentaires d'évaluation, c'est très troublant. C'est une sacrée remise en cause narcissique.

 Ma vie a donc connu quelques bifurcations. Je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir un destin tout tracé. J'ai plutôt été ballotée par le hasard. Je crois que c'est une chance de bien en avoir conscience. La fleuriste, la vendeuse de journaux, la postière que je croise aujourd'hui, je me dis souvent que ça pourrait être moi. Est-ce que je serais plus malheureuse ?

Photos réalisées par moi-même. Sans autre prétention que de fixer quelques lieux que je fréquente régulièrement. L'image 5, c'est ma Fnac, celle des Ternes, accompagnée de mon kiosque à journaux. L'avant avant dernière photo, c'est la rue Caumartin et l'immeuble où j'ai longtemps vécu. A 50 mètres du "Printemps" et juste à côté du lycée Condorcet fréquenté par Marcel Proust.

Dans le prolongement de ce post, je recommande :

- "Kiosque" de Jean Rouaud qui, avant d'obtenir le prix Goncourt en 1990, était marchand de journaux dans le 19 ème.

- "La poursuite de l'idéal" de Patrice JEAN. Ça vient de sortir chez Gallimard. Un roman d'initiation et d'éducation dans la ligne des "Illusions perdues" de Balzac et de "L'éducation sentimentale" de Flaubert. J'ai beaucoup aimé. La preuve : les plus de 500 pages bien tassées ne m'ont pas rebutée. Une tonalité houellebecquienne et une dénonciation des mirages de la réussite sociale.

20 commentaires:

Richard a dit…

On ne peut pas dire qu'on soit aussi sereins que vous en France. On parle plutôt d'un avenir à court terme sombre et de reconfinement.

L'actualité est anxiogène et la lassitude devient immense. Et puis le printemps arrive, ce qui ne m'enchante pas du tout.

Bien à vous
Carmilla

Bonsoir Carmilla

Comment ne pas reprendre vos paroles de votre dernier commentaire de votre texte précédent ?
La sérénité est une chose étrange, elle est très différente à Paris, ou ailleurs en France, qu'ici au Québec et à la grandeur du Canada, encore plus dans le fond des campagnes, entre la rivière de Stoke, et les marécages de chez David. Qui viendrait ici nous barber, nous mettre à l'amende, nous soumette, nous savons ce qui en revient. Nous sommes en pandémie, nous n'avons aucun choix que baisser nos têtes en attendant que l'ennemie ait épuisé ses munitions, après nous sortirons, et nous aurons assez attendu pour massacrer ce virus. La vaccination commence ici.
Lorsque je me suis réveillé ce matin, le ciel était encore clair, mais je savais que cela serait très éphémère. Le -13 degrés ne tiendrait pas, et il y avait des nuages de haute altitudes qui n'annonçaient rien de bon. J'ai sauté en bas du ma paillasse bien décidé à me rendre en forêt. Je me sentais dangereusement en forme après une nuit de dix heures de sommeil. C'est le propre de ceux qui bûchent dans la neige aux genoux. Ce genre d'état d'esprit est commun aux bouseux de ma race, de ceux qui habite un espace infini. Dans cette pandémie, il se situe où le problème, certes pas dans les grands espaces libertaires, dans les immenses prairies et forêts, c'est en ville que nous retrouvons le plus de cas de contaminations. Ici, c'est à Toronto, Montréal, Québec ; et à l'autre bout du pays, Calgary, Edmonton et surtout Vancouver. Le virus pour vivre et progresser a besoin de l'humain, plus il y a d'humains plus cela est favorable aux infections.

J'avoue que c'est une chance que d'habiter un grand pays. Habiter dans le fond d'une campagne, d'une forêt, présentement, c'est une grâce. Personne ne visite les marécages de chez David, ni la vallée de la rivière de Stoke, encore moins du fond du douzième Rang.

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Merci Carmilla pour vos photos des rues de Paris. Je les regarde estomaqué. Des rues vides, de l'humidité sur les pavées, des gens masqués, on se croirait dans le roman d'Albert Camus : La Peste. J'ai pensé que vous devriez vous servir le plus souvent possible de vos propres photos pour illustrer vos propos sur votre blog. Pourquoi ? Parce que vous êtes une personne qui sentez les choses.

Qui plus est, j'ai bien aimé votre deuxième photo, dès que je vois le nom de Saint Laurent, j'en suis très fier, d'autant plus que je suis le seul démon au sud du fleuve Saint Laurent à porter un nom de saint. Il faut quand même le faire. Ce qui me fait pouffer de rire. Pour un type comme moi c'est loin d'être banal.

Ce qui ne m'empêche pas de remarquer, qu'ici aussi les gens commencent en avoir assez. La lassitude s'est installé. Les gens commencent à baisser la garde. Ce qui est étrange dans cette situation, se sont les jeunes qui peinent, qui touchent au découragement, qui frisent la dépression. Je puis comprendre que pour bien des humains, surtout ceux qui avaient une vie sociale très active comme les étudiants, se retrouver à suivre des cours en ligne, d'être privé de contactes humains, c'est très difficile. Ce que je sens chez vous Carmilla comme je le sens chez plusieurs êtres humains de mon entourage.

Ce qui est très différent des vieux exclus comme moi. La solitude, n'est pas le nid de la majorité des humains, je le sais, je ne suis ni aveugle ni insensible.

Aujourd'hui, lorsqu'on a foncé vers la forêt, nous avions décidé de faire une grand feu de camp pour nous faire plaisir, pour réchauffer nos cœurs et nos esprits. Je me suis lancé avec ma scie mécanique, tronçonnant des troncs secs propices pour démarrer le feu. Je me sentais très en forme, et les troncs secs tombaient, je les débitais, puis finalement nous sommes venu à bout de toute cette humidité, et le feu a pris. J'ai traîné avec mon crochet ces troncs que je jetais dans ce feu naissant. Le ciel était couvert. Des averses de neiges mouillées venaient nous narguer. Puis c'était du grésil avant de revenir à la neige et même à la pluie. Nous avions le cœur au plaisir et rien ne nous arrêtait, surtout pas les précipitations diverses, ni la fatigue, ni l'effort, et finalement nous nous sommes retrouvés avec un feu puissant, sous les sapins, les cèdres et les pruches chargé de neige. Je regardais les jeunes faisant rôtir des saucisses, heureux de la joie que je venais de provoquer.

Richard St-Laurent

Richard a dit…

La vie des autres est un beau titre. C'est ce que je regardais, la vie des autres autour du feu, alors que j'étais assis sur mon banc de neige venant d'allumer ma pipe avec un tison de ce feu.

Qu'est-ce qui est le plus important ? Ce sont les jeunes, les plus insouciants, ceux qui lancent des balles de neige, puis les parents, ceux qui sont en train de se battent dans cette pandémie, et finalement les vieux, les patriarches qui voient ceux qui vivent en ville disparaître emporté par les contaminations. Devant ce feu, j'ai toute l'humanité, le futur c'est cela, les voilà. Impérativement, ils doivent traverser cette épreuve. Jamais, je n'ai tenu autant à la vie que présentement. Je veux voir comment mes petits marsouins vont s'en sortir. Je sais que rien n'est joué encore, mais je sens que nous sommes sur une bonne voie. J'espère ne pas me tromper. Mais, j'ai confiance. Ici, présentement, se serait difficile d'être contaminé, les chevreuils peinent à survivre, les animaux jouent leur futur avec la fin de l'hiver, certains n'y arriveront pas, les autres seront confrontés à une année de plus, et je n'ai jamais vu un virus en raquette entre la rivière de Stoke et le douzième rang.

C'est cela un grand pays, des espaces infinis, des conditions difficiles, mais la liberté à fond la caisse, et surtout la possibilité d'un futur. Je dois vous avouer qu'ici et surtout dans ma condition, le confinement n'est guère différent de la vie avant la pandémie. Le couvre-feu, je m'en fou, la nuit je dors, surtout après mes journées passées en forêt à bûcher. Je dirais même que ce couvre-feu favorise mon sommeil. Les nuits n'ont jamais été aussi calmes. Le jour je circule entre ma rivière, le plateau, et la forêt. Je suis content lorsque j'arrive au sommet le la colline derrière la grange, où le Mont Ham Sud se dresse à l'est, que les montagnes de Stoke sont toujours présentes au sud, et que le fidèle Mont Orford est toujours derrière moi à l'ouest, reste le grand vide du Nord à ma gauche, la terre de toutes les possibilités, celles que j'ai explorées comme survolées. Le voilà mon univers, pendant que des gens sont confinés, pris dans des villes, moi j'ai tout cela comme partage. Je me demande si cette pandémie est en train de remettre en question l'existence des villes ? Autrement dit : est-ce que les villes ont encore un avenir ? C'est le temps de réfléchir à cette question, avec le travail en ligne, les échanges à distance, les paiements par transferts électroniques. On peut même se demander, si l'argent à une encore une valeur ? Les choses vont vites, et le changement il n'y a que cela de vrai.
Richard St-Laurent

Richard a dit…

Question de sérénité. Oui, je suis content présentement. Pourquoi, je devrais cacher ma sérénité, ma joie, ma plénitude pendant que des millions de personnes tremblent devant leur destin ? Je sais, c'est fou, mais je me sens merveilleusement bien. C'est beaucoup plus qu'une question de froid, de neige poudreuse, de poudrerie, entre deux jours de ciel clair et de tempête. Je sais que beaucoup d'humains ne mèneraient pas la vie que je mène. Je ne pourrais pas les traîner derrière moi dans la neige aux genoux en train de leur enseigner les rudiments de l'utilisation de la scie mécanique, ou encore comment travailler autour d'un arbre branché, encore moins de leur parler de mes ancêtres qui sont arrivés de France à une époque où les Iroquois ne faisaient qu'une bouché d'un européen perdu en forêt. Je suis sans doute mal fait comme le dit ma garde rapprochée. Mais, je n'ai aucune envie de déroger à cette règle non écrite, lorsque je regarde ce feu et surtout les gens qui y font griller des saucisses, qui rient, s'amusent, qui oublient aussi, eux ils peuvent oublier. C'est peut-être plus difficile d'oublier dans une rue de Montréal ou de Paris. J'ai aussi un plaisir fou à voir des gens heureux autour de moi, souriants, confiants, et je suis là pour les rassurer. Ce qui est étrange, on vient d'ouvrir les inscriptions pour la vaccination des personnes de 85 ans et plus. Les vieux sont en train de donner une leçon de vie aux jeunes. Sur les 8.5 millions de québécois, 200,000 personnes ont plus de 85 ans, ils se sont tous inscrits en moins de 48 heures. Vous souvenez-vous Carmilla, au début de cette pandémie, vous m'avez écrit sur ce blog : que rien ne valait la vie ! J'étais bien d'accord avec vous, et cela tient toujours. Si des personnes âgées ne veulent pas mourir, c'est que la vie, même s'ils leur en restent peu à vivre, demeure importante. Voilà une grande leçon de vie et dire que j'ai entendu des horreurs comme : Ce n'est que des vieux, ils peuvent crever. Je réplique que nous allons nous en sortir tous ensemble.

Le feu brûlait encore bien sous la neige forte et le vent du sud. Nous l'avons quitté à regret. Dès que nous sommes sortis de la forêt, le vent nous est tombé dessus, traversant l'humidité de nos manteaux. Nous étions au cœur d'une averse dense, ce que j'aime particulièrement. J'aime être au cœur des tempêtes comme au cœur des événements, même si j'apparais souvent hors du temps. Comme le disait Matin Luther King : Nous sommes arrivés ici sur des navires différents, mais aujourd'hui, nous sommes tous dans le même bateau.

Merci Carmilla, pour la vie des autres, mais aussi pour la vie de tous.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

J'imagine bien en effet que le Covid est vécu de manière totalement différente dans les immensités du Québec et dans la densité humaine de Paris.

Merci pour vos appréciations sur mes photos. En poster davantage ? J'en fais d'abord trop peu. C'est d'abord un problème d'emploi du temps; et puis j'ai aussi bien conscience d'avoir, en toute sincérité, un talent bien limité. Je ne suis pas artiste, je me distrais simplement.

Le nom de Saint Laurent est évidemment prestigieux en France mais il évoque le grand couturier, né en Algérie, et non le fleuve canadien.

Votre sérénité est, enfin, bien réconfortante à une époque de sinistrose généralisée.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

Un mot pour Richard pour lui dire que j'aime toujours autant ses textes, si évocateurs et chaleureux. Il est toujours bienvenu sur mon blog. J'apprécie ses commentaires sur les espaces de nature dans la ville.

Richard a dit…

Bonjour Carmilla !

Merci pour vos commentaires.

L'espace a toujours été très inspirant pour moi. C'est l'un des fondements de ma vie. Contrairement à vous, je n'ai pas procédé par tâtonnement, je n'ai pas fait de petit boulot, je ne me suis pas intéressé à beaucoup de métier. Je ne pensais même pas à gagner ma vie, à faire d'argent, parce que ce que je voulais, c'était être au cœur de l'action toujours avec beaucoup de liberté. Je ne voulais pas entrer à l'usine, ni dans un bureau, encore moins dans un atelier, je voulais aller loin, tout voir, ce qui m'intéressait c'était de vivre pas d'exister. Je voyais les gens qui rentraient à l'usine, qui travaillaient sur des quarts de travaille, qui étaient bien payés, mais je ne les sentais pas heureux. Je me suis livré au même exercice avec les employés de bureau. J'ai rapidement fait le tour de la question et les options ont fondu comme de la neige au soleil. La question que je me posais c'était : Qu'est-ce qui s'accorde avec mon caractère, mon besoin d'espace, et surtout ma liberté ? Disons qu'au lieux d'être candidat pour un métier, je faisais défiler les métiers devant moi.

J'ai toujours trouvé étrange que les humains soient fréquemment ballottés par les hasards, autant pour le choix de leur carrière professionnelle, ou encore dans leur amour. Dans mon car ce fut tout le contraire, et je n'oublierai jamais la physionomie de mes parents, lorsque je leur ai annoncé que j'entrais dans l'école d'aviation. Il n'y croyait tout simplement pas. Cependant, il ne faut pas penser que je n'ai pas été secoué par le hasard qu'on peut rencontrer autant dans le ciel que dans le nord du Québec. Par contre, c'est moi qui avait décidé. J'aime bien lorsque la décision m'appartient au cœur de mon espace et de ma liberté. Après, il ne reste plus qu'à assumer.

C'est étrange Carmilla, je vous vois très bien en postière dans un village de Normandie ou de Bretagne entrecoupant votre tournée de livraison entre deux calva pour déblatérer sur les âmes de la paroisse, les dernières nouvelles de la ville. Postier c'est un beau métier très utile. Ce que j'en ai transporté du courrier sur la basse côte nord !

J'ajouterais sur tout cela, sur le devenir ; que ce qui ne fait pas rêver ne vaut pas la peine qu'on s'y arrête.

Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent

Richard a dit…

Bonjour Nuages !

Merci de vos généreux commentaires. Si je peux réconforter des personnes par mes textes, j'en suis très heureux. Il y a beaucoup de réflexions à tirer face à cette crise sanitaire. Il ne faut pas rester les bras croisés en attendant que tout cela soit terminé. Je me demande même comment imaginer une sortie de crise ? Présentement, pour plusieurs d'entre nous le temps s'étire devant nous comme s'il n'avait pas de destination, pourtant nous allons aboutir quelque part, en bon ou en mauvais état.

Vos photos Nuages, se sont souvent des réflexions sur la société, sur la manière que nous vivons, comment nous nous comportons. Ça ne manque pas d'intérêts.

Merci

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Bonjour Carmilla !

Ce qui ne fait pas rêver ne vaut pas la peine qu'on s'y arrête.
Parole d'un grand rêveur. Je le reconnais, je suis un grand rêveur impénitent. Lorsque je regarde les gens dans la rue, au restaurant, à la bibliothèque, je n'envie pas leur existence, non, je rêve leur vie, je les imagine dans leur quotidien. Je leur construis des histoires, même si je sais que j'ai tout faux. D'humains, ils passent à personnages. Il ne m'en faut pas beaucoup pour que je les aborde pour parler. Vos photos jouent les mêmes rôles. Elles évoquent tout un univers si éloigné de ma campagne. Votre deuxième photo, nonobstant le nom de Saint Laurent que je n'ai pas manqué de souligner, certes pour moi cela évoque le grand fleuve envoûtant. Je connais de réputation Yves Saint Laurent, même si je n'ai rien à faire avec ce genre de haute couture. C'est qu'il y a plus que du Saint Laurent dans cette photo, il y a une composition, tout d'abord on dirait une théorème de géométrie qui encercle un point de fuite, des lignes blanches sur la chaussée, l'affiche de travers, et puis les édifices en toile de fond, alors se dégage une atmosphère qu'ajoute ce motocycliste qui passe sur la rue. Qui est cet homme ou cette femme, peu importe ? C'est quasiment l'amorce d'une histoire, et à défaut d'histoire, un beau rêve.

La photo 5, celle du coin de rue avec cet édifice que je qualifierais de baroque, est une photo à mon sens d'atmosphère, ce qui m'a intrigué, c'est cet éclat d'une faible lumière solaire sur le côté droit de la tour qui tire sur le rose. Est-ce le matin, ou la fin de la journée ? Si un jour je quitte ma tanière, j'aimerais bien habiter dans ce genre de tour. Il me semble que serait très inspirant.

L'édifice de la photo 7 est impressionnant, on dirait un bloc qu'un géant aurait déposé là dans un équilibre précaire, ça dépasse un peu dans la rue. D'autre part on se croirait au théâtre. Les deux personnages sur le mur regardent le cavalier arriver à brides battues en se demandant qui il peut bien être, et surtout craignant qu'on leur annonce de mauvaises nouvelles.

Reste les photos des chaises vides qui évoquent l'époque que nous vivons. Où sont passé les personnages qui jadis occupaient ces fauteuils ? Ce n'est pas rien de photographier le vide. Vide qui a besoin d'un cadre, d'une histoire, et surtout d'un rêve, où quelques mots d'Apollinaire nous ramènent sur terre. C'est qui, qui a oublié ses jumelles près de cette chaise vide ? Les jours peuvent bien passer, j'espère que cette personne demeure.

Carmilla, ne venez pas me dire que vous n'avez pas l’œil. Je vous encourage à poursuivre dans cette voie...et qui sait ?

Bonne soirée et merci encore une fois pour les photos.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

La photo Saint Laurent, c'est aussi celle de Catherine Deneuve, la grande actrice et longtemps icône de la femme française (elle est aujourd'hui vivement critiquée par le féministes).

La photo 5, c'est l'aube (je suis généralement très matinale). Il s'agit de la Fnac Ternes, une grande librairie parisienne dans un magnifique bâtiment Art Déco. Je m'y approvisionne au moins une fois par semaine.

La photo 7, c'est la Place des Victoires, tout près de l'Opéra et du Palais Royal. Se tient au centre une célèbre statue de Louis XIV.

Merci encore une fois pour vos appréciations sur mes photos. Mais je le précise à nouveau : être photographe, c'est une activité à temps complet car pour sortir une bonne image, il faut en rater au moins une bonne dizaine. Et puis, je sais être critique : je ne crois vraiment pas être une artiste, je sors juste, de temps en temps, quelques images potables. Pour m'améliorer, il faudrait que j'y consacre un temps considérable.

Sinon, pour répondre à votre précédent post, je ne peux pas dire que j'ai d'abord multiplié les petits boulots. J'évoquais surtout des rêveries adolescentes. Mais il est vrai que j'ai beaucoup aimé être postière (j'avais 18 ans). A la campagne, où l'on visite des fermes, c'est une activité sociale et relationnelle très importante, voire essentielle. Tous les paysans rivalisaient pour m'inviter autour d'une table (heureusement que ça n'a pas duré trop longtemps, je serais vite devenue alcoolique et obèse). Dans les villes, en revanche, je crois que le facteur n'a, à peu près, aucun contact humain et que sa tournée est strictement encadrée.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonsoir Carmilla !

Il fallait bien que j'évoque les sautes d'humeurs possibles dans mes derniers commentaires sur le long mois de mars qui vient d'entrer en scène par un redoux, il a fait +4 degrés dimanche, suivit de la première nuit de l'hiver en haut du point de congélation, pour se poursuivre hier lundi où nous sommes passés de +4 degrés à -15 en moins de huit heures. Le moins qu'on puisse dire, c'est que mars vient de faire une entrée fracassante. C'est l'exemple parfait d'un front froid, qui s'est terminé par des vents puissants entre 50 à 70km/h pendant toute la nuit. Jusqu'à maintenant, nous avions connu un hiver somptueux, mais mars est arrivé et il a brouillé les cartes. Par contre nous avons évité de justesse l'immense blizzard qui sévit présentement sur la Gaspésie, la Côte Nord et surtout la Basse Côte Nord. Routes fermées, territoires isolés, vent jusqu'à 100km/h, interruption des opérations de la traverse maritime entre Matane et Baie-Comeau.

Je me suis souvenu de l'un de vos commentaires récents, où vous évoquiez que le Québec au niveau température pouvait se comparer à la Sibérie. Je ne sais pas. Peut-être que ce n'est pas le même froid, la même intensité, la même durée ? Lorsque je lis sur les humains qui habitent ce vaste territoire sibérien, j'ai une impression que même façonné par le froid, qu'ils sont très différents de nous.

Au cours de la dernière nuit, le vent a brassé solide, et le bâtiments que j'habite a craqué de toute part. La structure a poussé des plaintes. Ce qui est très rare parce qu'un montagne nous protège du vent d'ouest. Mais la nuit dernière, ce vent violent s'est insinué dans la vallée de la rivière.

Il y a très longtemps, c'est un souvenir qui remonte à mon enfance, il y avait eu un redoux au mois de mars. J'étais chez mon grand-père Adonaï. J'avais ouvert la porte du solarium pour regarder mon grand-père ramasser des ordures que le vent venait de souffler sur son terrain. Je le vois encore, il était près d'une pruche verte. Depuis ce temps-là, j'appelle les refroidissements brutaux qui surgissent après un redoux : Un temps de pruches vertes. C'est une expression que j'ai fait mienne, que je n'ai jamais oubliée. Dur comme un bois de pruche verte par grand froid, dur comme mars qui encore une fois a été sans pitié. Les fleurs peuvent bien percer sur Paris, ce qui me fait sourire, ici pour le moment rien ne perce l'épaisseur de la glace. C'est mars qui vient de nous percer.

Bonne nuit Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

La pruche ? J'avoue que c'est la première fois que j'entends parler de cet arbre, au nom presque comique. Des charbonnières zinzinulent dans les pruches. Vous épaterez tout le monde si vous dites ça en France.

A Paris, les gants, les bottes, les écharpes et souvent les manteaux, c'est déjà fini. Quant aux fleurs, il en apparaît chaque jour de nouvelles. J'ai quatre camélias dans mon jardin qui sont magnifiques mais sont devenus envahissants (près de 3 mètres de hauteur).

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

"Zinzinuler", ça existe bien, ce n'est pas un particularisme québécois :
https://fr.wiktionary.org/wiki/zinzinuler

Je n'avais évidemment jamais entendu ce mot, poétique au demeurant.

Quant aux pruches, ce sont des conifères propres à l'Amérique du nord :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pruche_du_Canada

On en apprend tous les jours !

Richard a dit…

Bonjour Carmilla !

La pruche est un conifère que l'on retrouve dans le sud du Québec, en Colombie Britannique, et je ne serais pas surpris de le rencontrer en Russie, ou encore en Sibérie. Comme tous les conifères il préfère les sols humides. Il est toujours vert. Il verse souvent dans le vent parce qu'il ne possède pas un grand système racinaire. Son écorce est épaisse et rugueuse et elle contient de l'alun qui servait jadis pour le tannage des peaux. Le bois est plus foncé que celui du sapin et de l'épinette. Il est lourd lorsqu'il est humide. Autre caractéristique importante, son bois servait jadis pour les pilotis des quais ou les tabliers des ponceaux. Bien enfoncé dans la terre, il résiste longtemps à la pourriture. Au froid son bois devient très dur, par très grand froid si vous donner un coup de hache sur un nœud, le manche en bois peut vous casser entre les mains. Ses aiguilles sont plus courte que celles du sapin, moins droites que celles de l'épinette. L'hiver, surtout comme présentement en mars, les chevreuils raffolent de ces aiguilles. Lorsque j'abats une pruche, surtout en fin de journée, j'évite de l'ébrancher. Je sais que les chevreuils vont venir se régaler au cours de la nuit. Le lendemain lorsque j'arrive, les branches sont nues, plus une seule petite épine verte. Je suis étonné à chaque fois. Donc le chevreuil y trouve son compte et il n'est pas le seul, les porcs-épics grimpent vers le faîte, là où se situe l’écorce la plus tendre. Ils peuvent écorcer une pruche rapidement, et l'arbre sans son écorce meurt dans l'année. Donc, c'est un arbre qui a des vitamines. On s'en servait aussi pour faire des auges pour les bovins. S'il y avait toujours de l'eau dans les auges, ils pouvaient durer en 25 et 30 ans ! J'en ai sculpté des auges pour mes bovins jadis. C'est un travail que j'aimais bien. On équarrissait le tronc d'une pruche, sur une face, ce qui se fait très bien à la scie mécanique, puis on creusait comme si c'était pour faire une pirogue, qu'on vidait. On se servait d'une tigue, espèce de hache qui a un peu une forme comme une cuillère. C'était un travail lent, et surtout très odorant. Le soir j'évitais de prendre ma douche et lorsque je me couchais je m'endormais dans le parfum de la pruche. Aujourd'hui on en fait des poutres, des planches, il y a même des menuisiers-charpentiers qui font de très beaux escaliers en pruche. C'est un arbre localisé. Rares sont des forêts de plusieurs hectares d'un seul tenant. On parle alors de (talles) de pruches. Comme c'est un bois lourd, il faut être prudent lorsqu'on coupe ce genre d'arbre, il est même dangereux dans les renversés. J'y pense, il y en a peut-être dans les forêts des Ardennes ? Faudrait demander à Nuages.

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Des charbonnières zinzinulent dans les pruches.

Quelle belle phrase !

Allez Carmilla, ceci est la première phrase de votre prochain roman ? Une page par jour et l'année prochaine à pareil date vous pourrez déposer votre manuscrit chez Gallimard.

Mais les mésanges du Québec préfèrent les arbustes, petits sapins, cèdres et aulnes. Je ne sais pour la charbonnière en Europe.

Des camélias à trois mètres de hauteur ? Il va falloir vous procurer une scie mécanique pour les couper, ou bien un tracteur pour les déraciner. Quoi que je vous verrais bien en train de scier avec une puissante scie entre les édifices. Ne restera plus qu'à payer l'amende pour le bruit.

Bonne fin de journée

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

En effet, "zinzinuler" ce n'est pas du québecois. Comme je le précisais dans mon précédent post, c'est le chant ou le cri des mésanges (un oiseau bruyant). Mais je crois que ni les Français, ni les Belges, ni les Québecois ne connaissent vraiment ce drôle de mot.

Quant à la pruche, je trouve aussi le mot assez rigolo.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

J'aime bien aussi cette petite phrase aux résonances enfantines.

Mais aller au-delà, écrire un livre, ça n'est pas du tout dans mes projets. Un livre et un blog, ça n'a pas grand chose à voir. Un livre, c'est une vaste construction bien articulée; un blog, ce sont des fragments épars et souvent hétéroclites.

Surtout, il faut avoir un regard critique sur soi-même. Je n'ai pas les qualités et le talent pour rédiger un livre. Il faut d'abord savoir raconter une histoire mais je ne crois pas que je sache faire ça. J'ai toujours tendance à m'empêtrer dans la théorie.

Merci pour vos précisions concernant les pruches. Quant à moi, j'ai effectivement des problèmes avec les plantes de mon jardin. Les camélias deviennent gigantesques (alors que ça pousse normalement très lentement) mais ce n'est rien à côté des hortensias carrément monstrueux. Mais je m'imagine mal les scier ou les déraciner.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla !

Moi aussi j'aime bien cette petite phrase. C'est étrange, depuis que vous l'avez écrite, elle me revient comme une ritournelle. Peut-être qu'un jour, un compositeur en fera une chanson ?

Il faut bien avoir le nez collé sur la forêt pour s'imaginer qu'on en sait beaucoup sur un animal ou un arbre.

Pendant que Nuages s'adonnait dans ses recherches sur la toile, je me suis plongé dans le capharnaüm qui me sert de bibliothèque personnelle. J'ai fouillé pour retrouver un vieux guide sur les arbres en Amérique du Nord que je n'avais pas ouvert depuis longtemps.

Pruche est le nom bien français de cet arbre, mais j'ai découvert, contrairement à mon hypothèse d'hier, qu'il pousse aussi dans des pays comme le Japon, je dois dire que je suis resté étonné. Et vous savez comment on nomme une pruche au Japon ? TSUGAS. Nous avons quatre espèces de pruches en Amérique du nord, sur les douze connues dans le monde. Elles pousses aussi à Taïwan, en Chine, et dans l'Himalaya, mais pas en Europe comme l'a mentionné Nuages dans son commentaire. Reste qu'elle a été importé en Angleterre comme arbre décoratif. J'étais très heureux d'avoir retrouvé mon vieux livre qui s'intitule : Guide des arbres de l'Amérique du Nord, éditions : Broquet. C'est un guide de terrain. Dans la même collection, j'ai aussi : Guide des oiseaux d'Amérique du Nord, qui tombe en ruine, parce que je l'ai beaucoup consulté. Comme de quoi, il ne faut jamais jeter un vieux livre.

D'autre part, je viens de faire une autre découverte, une lecture passionnante sur la virologie. C'est un livre historique intitulé : La Grande Grippe. (Comment la grippe espagnole est devenue la pandémie la plus meurtrière de l'Histoire.) Par John M. Barry éditions Alisio Histoire. Ce n'est pas juste la simple histoire de la grippe espagnole, cela touche aussi, nos manières de penser, de concevoir une chose, un fait, une réflexion, devant des problèmes nouveaux. Bien sûr on y parle de Louis Pasteur et Claude Bernard, même Michel Foucault y est mentionné. Comment nous sommes paralysés lorsqu'on ne comprend pas un sujet nouveau, où encore comment se comporte un nouveau virus. Contrairement à ce que l'on peut imaginer c'est un livre très accessible !

Richard St-Laurent

Richard a dit…

« La biologie, c'est le chaos. Les systèmes biologiques sont le produit non pas de la logique, mais de l'évolution, un processus inélégant. La vie ne choisit pas la meilleure conception logique pour répondre à une nouvelle situation. Elle adapte ce qui existe déjà. Une grande partie du génome humain comprend des gènes qui ont été (conservés), c'est-à-dire qui sont essentiellement les mêmes que ceux d'espèces beaucoup plus simples. L'évolution s'est appuyée sur ce qui existait déjà. »

John M. Barry

La Grande Grippe

Page -36-et-37-


À réfléchir...et il y en a d'autres dans le genre. Ce qui touche de plein fouet nos manières de penser.

Qu'est-ce que l'humain voit ?

Comment, il perçoit ?

Et, qu'est-ce qu'il comprend ?

Pourquoi s'attache-t-il à des manières de penser ?

Bonne fin de journée Carmilla

Richard St-Laurent

Nuages a dit…

A l'intention de Richard, je recommande deux autres livres passionnants sur la grippe "espagnole" :
- "La grande tueuse", de Laura Spinney (Albin Michel)
- "La grande grippe", de Freddy Vinet (Vendémiaire).