Notre vision du monde, de la politique et de la vie, elle est largement façonnée par notre enfance, adolescence.
Le monde communiste, même si je n'en ai connu que l'effondrement et, surtout, par le biais de mes parents, ça m'a, quand même, gravement marquée.
J'en retiens, en particulier, qu'à cette époque pas si lointaine, les gens s'y fichaient bien de la sécurité, aussi bien à titre individuel que d'un point de vue collectif.
D'hygiène alimentaire, on n'en avait aucune: on ne mangeait que des cochonneries. Et puis on buvait et fumait sans limites. L'AVC, le cancer ou la crise cardiaque dans la cinquantaine, ça faisait partie de l'ordre normal de la vie.
Pour le reste, on ne savait pas ce qu'était le Droit ni les systèmes d'assurances: les réglementations, c'était fait pour être contourné. On trafiquait, vivait de marché noir. On conduisait n'importe comment et à toute vitesse (heureusement, il n'y avait pas beaucoup de voitures). On rafistolait tout, tant bien que mal: les bagnoles, les trains, les avions. De même, on bricolait tout dans les immeubles: l'eau, l'électricité, le gaz, les ascenseurs (mais c'était quand même toujours en panne). Pour se nourrir, on achetait "en direct" et on se fichait bien des normes de qualité et d'hygiène. Quant à la pollution, aux dégâts sur l'environnement des industries lourdes, ça n'était même pas évoqué.
Evidemment, il y avait beaucoup d'accidents et de morts violentes mais à peu près tout le monde s'accommodait de ce système de grande débrouille généralisée dans le quel les plus malins tiraient leur épingle du jeu. Et je dois dire que s'il a largement disparu des anciens pays satellites d'Europe Centrale, il continue d'imprégner les mentalités en Russie et, à un moindre degré, en Ukraine. S'arranger, chercher une solution en dehors des clous, ça y fait encore carburer.
Et puis, dans la morne grisaille de la vie quotidienne, une petite chose suffisait à vous mettre en joie, à illuminer votre journée: une babiole trouvée dans un magasin, un magazine occidental, un bâton de rouge à lèvres, des collants fantaisie. Paradoxalement, on rêvait, désirait beaucoup.
Le monde communiste se caractérisait donc par une quasi indifférence au risque. C'était, peut-être, l'aspect le moins antipathique du système (même si ça pouvait donner Tchernobyl). De ce point de vue, c'était l'exact inverse des sociétés démocratiques qui, elles, ont érigé la sécurité comme valeur principale à grands coups d'interdits, Lois et réglementations.
Et on n'imagine pas le choc mental éprouvé par tous les migrants, venant de l'Est et pénétrant, pour la première fois, dans un pays capitaliste: "Qu'est-ce que la vie quotidienne est compliquée ici !" La moindre démarche suppose une invraisemblable paperasse incompréhensible.
C'est vrai et moi-même, je ne cesse de pester. L'Etat de Droit, c'est évidemment préférable mais c'est devenu un état d'inquiétude permanente: rien que des interdits et des dangers. C'est au point qu'on devient tous un peu des personnages de Kafka: on se sent tous coupables mais sans trop savoir de quoi. Et il est vrai que personne n'est jamais complétement en règle avec la Loi. On a tous commis de petites infractions qui peuvent, un jour, nous retomber dessus.
Mais la culpabilité a vite fait de nous transformer en "obsessionnels". Est-ce qu'on a bien pris toutes les précautions nécessaires, est-ce qu'on est bien immunisés contre tout ? Est-ce qu'on a été assez prudents ? Avant d'entreprendre quoi que ce soit, on se met à élaborer de longues check-lists pour contrôle et validation.
On devient ainsi habités, en permanence, par une peur diffuse. Et cette peur, elle est accentuée, dans les sociétés démocratiques, par ce que l'on appelle l'actualité. Rien de plus anxiogène que les "informations" radiophoniques ou télévisuelles : une litanie sans fin de catastrophes climatiques et écologiques, de crimes, d'attentats, de faillites, de krachs économiques et financiers. Tout le monde est pénétré de cette idée que ça va de plus en plus mal, qu'on vit dans un monde dangereux et que la civilisation occidentale court à sa perte. Essayer de contester ça, c'est passer pour une naïve ou une simplette.
Pas étonnant, dans ce contexte, qu'on en appelle, aujourd'hui, à des partis forts et à un regain d'autorité. On a complétement perdu de vue ce qui faisait l'esprit de la pensée des Lumières: le Progrès par l'exercice de la Raison et l'esprit d'émancipation.
En fait de citoyens émancipés, on rencontre surtout aujourd'hui des conformistes, des "hommes sans qualités", qui vous dégurgitent leurs bribes du "Grand Prêt-à-Penser". Des citoyens timorés et pétochards, gris comme des fonctionnaires.
Je suis sans doute prétentieuse mais je m'ennuie souvent en société. Et puis, oserais-je le dire ? Les mecs, en Occident, je les trouve souvent de vrais bonnets de nuit. Je ne sais jamais quoi échanger avec eux. Ils ne me parlent que cuisine, bons restaurants, salles de fitness et week-ends en Normandie ou, au mieux, sur la Côte d'Azur. Tout ce que je déteste et ça, ça vaudrait, bien sûr, rétribution charnelle obligatoire (c'est pour ça que je refuse toujours qu'on me paie quoi que ce soit). Comme je préfère ne rien dire (je n'ose évoquer Hamburg ou Riga ou mes entraînements piscine-course à pied), je passe vite pour une conne. Mais c'est vrai que je ne suis moi-même pas drôle et vraiment intransigeante (je me dis que je suis du même style que cette fille ci-dessous).
On vit maintenant dans un état de frousse permanent. Nos sociétés, européennes et américaines, ont totalement perdu le goût du risque. Ou plutôt, le risque, il est désormais attaché à la vie. C'est le risque de vivre, alors que, tout bien considéré, le seul risque, c'est celui de la Mort. Mais prétendre échapper à la Mort en éliminant le risque, c'est une illusion.
On a désormais peur de tout au point que la plus petite prise de risque (hygiène de vie, parcours professionnel et financier, fréquentations, aventures amoureuses et sexuelles, voyages en pays dangereux, etc...) est assimilée à une conduite déviante, presque une folie.
On ne perçoit pas qu'en évacuant tous les plaisirs et frissons de la vie quotidienne, on se condamne à une mort à petit feu, celle du renoncement et de la dépression. Renoncer au risque, c'est renoncer à ce qui illumine la vie, à ce qui nous fait carburer: le désir. On ne cesse de "céder sur son désir" (Jacques Lacan).
Gilles Deleuze ("L'Anti-Œdipe") voyait les sociétés modernes comme un grand assemblage de "machines désirantes", de machines à jouir, bouleversant continuellement les normes et les codes. C'est, en ce sens, que le capitalisme était révolutionnaire. On est vraiment très loin de ça aujourd'hui. On est plutôt en quête d'interdits, de barricades et de repli sur soi. Mais à force de renoncer au désir, on est aussi en train de mourir de tristesse et d'ennui. La banalité, la répétition du même, voilà ce qu'il faut combattre.
S'ouvrir au risque, ça ne consiste d'ailleurs pas forcément à s'abandonner au hasard. C'est une autre forme d'enfermement et ça ouvre la voie à de cruelles désillusions. Peut-être faut-il d'abord se poser cette question: quel homme, quelle femme, je souhaite devenir ? La réponse apportée implique toujours un risque à surmonter. Ca suppose de se rebeller contre les discours dominants et de traverser les injonctions contraires.
Si j'établis mon bilan personnel, je me dis que j'ai tout de même abandonné ma famille, mon pays, mes langues maternelles. Que j'exerce une profession à la quelle je n'étais pas forcément prédestinée. Et qu'en matière amoureuse, j'en ai, jusqu'alors, certes bavé mais j'en ai fait surtout baver. Je pourrais tirer fierté de cette évolution mais je dois bien reconnaître qu'en réalité, les circonstances extérieures ont souvent décidé pour moi.
17 commentaires:
Bonjour Camilla
Nous partageons une chose Carmilla, et d’une manière inconditionnelle : L’Intransigeance. Pour un principe, nous sommes prêts à prendre tous les risques, entre les têtes dures et les têtes brûlées, entre les sociétés ennuyantes et les foules suiveuses soumises, où s’affiche cette servitude répulsive qui nous écœure. Ce qui fait de nous des êtres difficiles à vivre, où nous préconisons, la liberté de penser qui nous porte à l’action. Ce qui est le risque d’être soi-même, vraiment soi-même, sans oublier une certaine forme de rejet, ce que je n’ai pas manqué de connaître dans mon existence. L’objet de ce mépris est déplaisant, d’autre part, il alimente notre liberté, face à ce qu’on veut nous imposer, là ou la soumission n’est pas une solution. Ce qui ne manque pas d’élaborer entre nous des débats intéressants, exercice solitaire qui nous incite à réfléchir sur cette société pour chercher ailleurs d’autres solutions, explorer d’autres champs des possibles, pour se renouveler sans cesse. Pour reprendre, ce que nous avons évoqué au cours de cette semaine qui se termine, cette période historique entre la fin du Moyen Âge, et cette courte Renaissance, entre Montaigne et Leibniz, où, certes, il y a eu un violent débat pour des réflexions religieuses, mais surtout sur la manière de réfléchir, et j’insiste là-dessus, parce que l’évolution nous poussait à réfléchir autrement, ce qui ressemble étrangement à l’époque que nous vivons présentement. Est-ce qu’il faut toujours laver nos problèmes dans le sang comme à l’époque des Croisades ou encore dans les Guerres de Religions qui allaient suivre? Le tout, aujourd’hui, avec des moyens techniques terrifiants, puisqu’il y a toujours des imbéciles inconscients qui nous menacent continuellement. Et, ceux qui exercent ces genres de menaces, laisse présager qu’ils peuvent en toute impunité nous liquider. Mais qu’est-ce que nous avons fait de ces périodes de paix relatives, où nous nous sommes vautrés dans la mélasse de la paresse? Lorsqu’il n’y a plus de danger de guerre, ou d’épidémie, nous avons cette fâcheuse habitude de nous reposer sur nos acquis comme suffisance. C’est une chose que d’être ovationné devant une foule; s’en est une autre d’être hué. Dur pour l’ego. Tout ce que nous cherchons présentement, c’est la complaisance en nos satisfactions personnelles sans fin. Nous redoutons les changements et c’est ainsi depuis si longtemps, pourtant la seule chose qui fonctionne c’est justement le changement. Est-ce que cette espèce de complaisante dans le statu quo est tenable? Je me méfie de ceux qui veulent me sauver, de me racheter, de m’imposer ce que je refuse d’accepter, j’ai plutôt la nette tendance à fuir. Ce qui ne date pas d’hier, j’ai souvent fuit pour revenir, ce qui fait que je suis encore plus dérangeant. Contrairement à vous Carmilla, j’ai choisi délibérément ma vie, mes métiers, ma solitude, mes idées, mes brusques changement de cap, et je ne regrette rien. J’ai côtoyé le danger, et j’ai été chanceux, je m’en suis sorti. C’est une grande satisfaction que celle de surmonter ses peurs, et ce n’est jamais terminé tant que nous sommes vivants. C’est une certitude comme vous dites, la mort est notre seule certitude. Ce qui demeure incertain, c’est de la façon de la manière que cela va se passer, ce qui reste une histoire de vivant.
Merci pour votre texte Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
J'exagère peut-être en disant que je suis intransigeante. Parce que je ne suis pas non plus querelleuse et j'ai horreur, en sus, des disputes et des conflits. Généralement, je me contente de me taire et de ne rien dire, même si je n'en pense pas moins.
Disons simplement que je vis dans mon propre monde et je ne cherche pas à convaincre les autres de le partager. Je crois, de toute manière, que c'est peine perdue. Je souhaite simplement qu'on me laisse vive comme je l'entends.
Sinon, j'ai, bien sûr, quelques convictions fortes. Celles issues de l'esprit démocratique et libéral, ce que l'on appelle "les Lumières", qui a notamment animé la pensée et la littérature du "merveilleux 18ème siècle". C'est ce qui a initié l'émancipation de l'homme, libéré, pour la première fois, des croyances et des pouvoirs. Depuis 2 siècles, on vit une période de "désenchantement du monde". C'est exaltant et angoissant à la fois.
Mais l'esprit libéral et démocratique, on en est forts éloignés aujourd'hui. La démocratie est menacée par le développement des petites haines et jalousies. Quant au libéralisme, on le considère, en Europe, comme une abomination.
Les démagogues promettant de pourvoir à tous nos besoins de sécurité, de la naissance à la mort, ont actuellement le vent en poupe. Mais je partage votre point de vue: méfions-nous de tous ceux qui veulent nous sauver. Laissons plutôt chacun choisir sa vie.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Vous exagérez? Mais que dis-je, à peine. Nous pouvons être intransigeant, ce qui ne signifie qu’on va entrer en conflit dès qu’une situation nous déplaît. Les disputes domestiques c’est de la perte de temps et un gaspille d’énergie sans oublier les risques de blessures, le reste c’est de la politique. Nous avons mieux à faire, comme de protéger nos vies personnelles. Nos genres de vies sont impartageables. Vaut mieux ne pas embarquer des marins d’eau douce dans ce genre d’aventure. Respecter une personne, c’est de ne pas l’obliger, c’est l’un des fondements de la liberté et aussi de ma propre liberté.
Il me semble que le désenchantement du monde, est plus exaltant que décevant. Notre première impression est souvent la déception, mais après mûr réflexion, nous constatons qu’on est en direction d’une destination intéressante. Je me me cacherai pas, que présentement, je trouve mon époque exaltante tout en espérant que nous allons déboucher sur quelque chose d’intéressant. Et puis, ils nous arrivent de nous fourvoyer, nous avions pensé le pire et soudain, c’est une toute autre situation qui se présente. Quoi que ces attentes des fois semblent interminables. La patience ce n’est pas une vertu, c’est du grand art. Il faut patienter longtemps pour devenir patient et ce n’est jamais donné. Il appert, que depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, nous avons bien roulé, ce n’était peut-être pas au niveau de nos attentes, mais je dirais que dans l’ensemble on s’en est bien sorti. Les situations que nous vivons présentement, c’est de la nouveauté, de l’inédit, un basculement du monde. Vous témoignez que vous avez vécu des situations difficiles dans votre enfance; mais au total vous vous en être bien sortie, vous avez eu cette opportunité de vivre cette expérience. Nous les occidentaux, nés après la guerre, nous n’avons pas connu la misère, la faim, la violence, et devant ce qui se produit aujourd’hui, nous sentons, du moins c’est ce que je perçois, un certain dérangement.
L’élection que vous êtes en train de vivre en Europe, ce n’est pas une élection qui va trancher quelque chose, je dirais plutôt que c’est un scrutin exploratoire. Nous entendons beaucoup parler de la droite et de l’extrême droite, mais lorsqu’on s’intéresse à leur programme, il y a beaucoup de différence dans ces genres de partis conservateurs, et nous ne pourrions envisager une certaine (union de la droite), surtout à l’échelle de l’Europe. Reste à savoir où les russes tripoteront, parce qu’ils poursuivent leur but qui se résume à alimenter l’anarchie. Ils l’ont fait à la dernière élection américaine, et sans doute qu’ils vont s’impliquer pour le 5 novembre prochain, ils font la même chose en Europe. Ce qui nous empoissonne la vie présentement, se sont les rumeurs, parce qu’une rumeur, sur le fond ce n’est qu’une rumeur, mais les populations en générales sont sensibles à ce genre de toxicité. Comme vous y faites référence, les gens attendent leurs mauvaises nouvelles quotidiennes. Maintenant, nous allons savoir qui va aller avec qui, il y aura peut-être des mariages à droite qui ne seront pas consommés. C’est pour cette raison que je dis que c’est un scrutin exploratoire.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
Je ne pense pas avoir eu une vie plus particulièrement difficile dans mon enfance. J'ai surtout eu la chance de ne pas avoir de difficultés scolaires et de n'être harcelée par personne. C'est cela le plus important, je crois. J'ai toujours pensé à la souffrance du mauvais élève dont tout le monde se moque.
Sinon, quand on est enfant, on ne perçoit pas les difficultés économiques et matérielles. Du moins celles de sa famille. En revanche, je percevais bien la misère soviétique.
Quant aux élections européennes, elles se révèlent en effet catastrophiques. Elles étaient normalement sans incidence sur la politique intérieure française. Mais je ne comprends vraiment pas la décision d'Emmanuel Macron qui vient, à la surprise générale, de décider de dissoudre l'Assemblée Nationale. Ca apparaît une énorme erreur politique: c'est la défaite assurée de son camp et la victoire pour un parti extrémiste. L'avenir proche apparaît bien sombre.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Non, ce n’est pas la catastrophe, L’Union Européenne conserve hors de la droite, plus de 450 sièges, certes il y a eu une avancée de la droite, mais c’était loin d’être un grand-soir. Pour l’instant, avec les résultats d’hier, nous savons la force de cette droite disparate, qui n’est pas si puissante qu’on a voulu nous le faire croire. Oui, il y a eu une avance, mais ce n’est pas l’avalanche annoncée.
Emmanuel Macron par sa décision hier, de jouer dans ce que vous avez évoqué samedi dernier : Éloge du Risque! Oui, il prend un risque énorme, mais d’autres part, il met les électeurs devant leurs responsabilités, car il y a de quoi critiquer la participation des français à ce scrutin, avec son misérable 50% de participation. Et, les autres ils étaient où? En train de se bidonner sur les restants du déjeuner du dimanche? Ce n’est pas la droite ou l’extrême-droit d’où émane le danger, il est dans l’indifférence des français face à la démocratie. Je n’ai aucune complaisance envers des gens qui ne se déplacent pas pour exercer leur droit de vote. Parce que justement c’est un droit et un devoir, qui plus est, totalement libre, mais toujours lourd de conséquence. Pour ceux qui se sont abstenus de voter en fin de semaine, comment peuvent-ils justifier leurs refus à la participation démocratique? Comment, ne pas se rappeler : « Les absents ont toujours torts. »
Votre Président vient de prendre un risque, effectivement un grand risque, en poussant de RN sous les projecteurs du pouvoir. Contester c’est facile se serait comme les amours faciles; mais exercer le pouvoir c’est souvent le gage de se faire détester. Et votre Président en est très conscient. On ne vient en pas en politique pour se faire aimer, aduler et caresser dans le sens du poil, on y vient pour se faire maudire. Hier soir, Emmanuel Macron n’avait pas l’air abattu, il n’affichait pas une gueule de perdant, au contraire. J’y ai vu un regard brillant de carnassier. Non seulement il pousse les grandes gueules au pouvoir, en plus, il en appel au peuple et à sa responsabilité. Voilà un geste non plus d’un Président, mais d’un Homme d’État. Faire de la politique, c’est prendre des risques, et tu prends des risques lorsque tu n’as plus rien à perdre. Avec cette prise du risque, votre Président, vient de vous bousculer. D’autant plus qu’il a une carte dans sa manche : c’est le Président qui nomme le Premier Ministre. J’ai hâte de voir son choix! Le RN aura trois années pour régler les problèmes de la France, pas une seconde de plus. Connaissant les français, dont la principale vertu n’est pas la patience, cela promet. Et, la meilleure manière de pousser une grande gueule à la fermer, c’est de le pousser dans un poste de responsabilité. La cohabitation n’est pas toujours une mauvaise chose. Le RN devant marcher sur des œufs avec ses gros sabots, il devra passer du mode critique à la séduction. Politiquement c’est un exercice difficile. Je m’y connais un peu en politique; mais sur la séduction, je vous laisse ce domaine que vous connaissez très bien.
J’ignore si Emmanuel Macron souscrirait à votre phrase :
L'État de Droit, c'est évidemment préférable mais c'est devenu un état d'inquiétude permanente: rien que des interdits et des dangers.
Ça fait un bout de temps que nous sommes dans le danger…
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
Oui, bien sûr! Mais l'Etat de Droit, c'est à dire l'Etat démocratique, n'est pas fixe, figé une fois pour toutes. Il est plutôt continuellement mouvant. L'Etat démocratique, ce sont certes des Lois (des interdits) mais surtout une instabilité permanente parce qu'on n'en finit pas de remettre en cause les situations existantes. L'évolution des mentalités et des points de vue fait qu'à des Lois, on ajoute bien vite d'autres Lois.
C'est cette instabilité, cette remise en cause perpétuelle, qui fait que beaucoup de gens n'aiment pas la démocratie et se mettent à lui préférer la stabilité et un pouvoir fort. Un dirigeant trop démocrate, ça ne plaît pas.
Quant à Macron, la situation apparaît évidente. Ses partis n'ont recueilli que 15 % des votes. Même s'il y avait un sursaut, ça n'irait guère au-delà des 20%. Et avec 20%, même en tablant sur les reports de voix complexes du 2ème tour, vous ne pouvez pas espérer conquérir une majorité de sièges au Parlement.
La bataille, ce sera donc entre la Gauche et l'extrême-droite. Ca fait peur dans les deux cas parce que la Gauche, elle est dominée par Mélenchon. Je pense être progressiste mais son antisémitisme, son esprit capitulard et complaisant envers Moscou (il est hostile à l'Ukraine), son programme économique populo-démago, font que je ne le considère pas très différent de Le Pen.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Heureusement que l’État de Droit n’est pas fixe, ce qui permet d’évoluer, d’essayer des idées nouvelles. Les événements qui se déroulent en France présentement ne sont pas mauvais en soi, surprenant oui, mais je n’y vois aucun danger pour le moment. Danger de quoi d’ailleurs? Votre Président assume ce qu’il a fait, et il faudrait être déçu des décisions qu’il a prise et des actions qu’il a mené à terme. Dans la même situation, il me semble vous voir avec Georges Clemenceau.
Le problème qui va surgir, c’est comment le RN va parvenir à former un gouvernement, parce que lui aussi n’a pas la majorité, tant qu’à la gauche avec qui voulez-vous qu’il fasse alliance? Ce sont deux entités politiques qui se détestent. Ça va devenir ingouvernable, se sera un retour comme l’agonie de la IVe République. À moins que les français sortent en masse le 30 juin, parce qu’ils sortent bien lorsqu’ils manifestent, en principe ils devraient sortir pour voter. C’est le moment. C’est la moindre des choses. Je sais c’est plus facile de brûler des pneus et d’arracher des pavées dans la rue et de tout casser. Mais lorsque c’est le temps de prendre des décisions, soudainement, il n’y a plus personne. La France n’est jamais autant unie que dans la division. N’oubliez pas que vous l’avez élu Macron, alors vous vivez avec, ou bien, vous lui montrez la porte. Ce n’est pas difficile à comprendre. Après, il vous faudra élire quelqu’un pour exercer vos exutoires. Vous aurez peut-être le choix entre les nouvelles gardes montantes comme Gabriel Attal ou Jordan Bardella. Sur le fond, la politique c’est comme l’amour, où il vaut mieux être bien détesté que mal aimé. Tu es toujours sûr de l’honnêteté de celui qui te déteste. Macron à ce chapitre aura été bien servi. Il aura perdu quelques uns de ses idéaux, mais il aura gagné en maturité.
Tant qu’à ceux qui ont pactisé avec les russes et surtout avec l’Alternative pour l’Allemagne, il faut être inconscients, bien pauvres, sans vraiment de réelles alternatives pour pénétrer volontairement dans cette servitude volontaire. S’enfermer dans une cage avec ces genres de fauves, c’est l’assurance d’être dévoré un jour.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
En postant cet "éloge du risque", je n'avais évidemment pas en tête le risque en politique.
Le risque, ça n'a jamais été pour moi le "coup de dés", le hasard. La prise de risque, ça repose d'abord sur une évaluation rationnelle. Je le sais d'autant mieux que je passe mes journées à élaborer des projections financières et que le premier souci, c'est d'éviter l'énorme erreur et le "krach".
Sur le plan individuel, c'est pareil. Il faut bien mesurer ce dont on est capable. J'aurais pu rêver d'une carrière artistique ou littéraire mais il fallait bien reconnaître que je n'avais absolument aucun talent. Idem en matière amoureuse: se méfier des mégalos et mythomanes ainsi que des bonnets de nuit.
Il en va de même en politique: il faut d'abord garder tête froide et ne pas s'engager dans le "n'importe quoi", évaluer forces et faiblesses. On ne "joue" pas en politique parce que la réalité, notamment économique, a vite fait de vous rattraper.
Savoir affronter le réel, c'est le plus difficile et c'est pourquoi on choisit souvent la stratégie du "après nous, le Déluge". Quant aux hommes politiques que l'on élit, ils servent d'abord de "punching balls". Sitôt adorés, sitôt brûlés.
Je n'entrevois donc guère d'issue positive en France et, d'ailleurs, les premiers sondages diffusés confirment ce pressentiment.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Évidemment vous ne pouviez pas prévoir ce qui allait arriver, la politique c’est comme l’amour, cela demeure une question de risques imprévisibles. C’est le coeur de la vie et parier qu’on sera encore vivant ce soir, c’est prendre un risque. L’existence c’est toujours la possibilité d’un risque, et même la plus petite possibilité comporte son risque. Tenir une élection, c’est effectivement prendre un risque. Que serait la vie sans risque? C’est le fondement de votre texte, vous déplorez que la vie est fade sans risque. La nature humaine est ainsi faite, que l’humain redoute le risque, et d’autre part voudrait en éprouver les frissons. Pour certaines personnes, il n’est pas question de prendre un risque, peut importe le domaine; pour d’autre ils ne carburent qu’aux risques. Les politiciens prennent souvent les risques que les fonctionnaires sont incapables d’assumer. Dans l’Histoire, s’il y en a un qui a pris un grand risque, c’est bien Winston Churchill après la défaite de La France. Pendant que tous ses conseillers et ses ministres lui dictaient d’entreprendre des négociations avec l’Allemagne, il a choisi de poursuivre la lutte. À l’époque c’était un risque énorme. Le monde présentement est entré dans ce genre de phase. Les risques de dérapages ont augmenté considérablement. Nos réalités se sont transformées en équation de plusieurs inconnues. Pourtant, en apparence, tout semble beau, parfait et sécuritaire. Que c’est beau l’inconscience! Mais, l’humain est ainsi fait, il essaie autant que possible d’échapper aux risques, mais il attend et souhaite toujours les frissons que procurent les risques, pour échapper au morne grisaille de l’existence. Nous oublions par ailleurs, que cela dépend de nous, tu prends le risque, ou bien, tu ne le prends pas. C’est ainsi que ta décision t’appartient. Si cela tourne mal, tu as juste à t’en prendre à toi-même. C’est exactement ce que fait Macron présentement, il vient de mettre sa tête sur le billot. J’avoue que ce geste à l’art de me plaire. Il assume sa condition. Et s’il part, il partira la tête haute. J’ai de l’admiration pour ces genres de personnages. Le Général de Gaulle l’a fait aussi. Et que dire de Churchill qui subira la défaite aux élections législative de 1945 après la victoire sur l’Allemagne, après tout ce qu’il avait donné dans les heures les plus sombres. Mais, il y a aussi les personnes qui s’engagent en amour et qui passeront 25 ans à soigner l’être aimé qu’ils ne laisseront pas tomber. C’est le genre de courage des inconnus, tout aussi important que les grands personnages de notre Histoire. Tu as beau signer le meilleur contrat au monde, ce qui demeure tout de même un risque; un risque total, qui transformera ton destin pour le restant de tes jours. Macron s’il gagne, malgré cette victoire, il n’est pas sorti du bois; s’il perd, se sera peut-être le début d’une grande aventure. Nous y pensons rarement lorsque nous votons, que voter ce n’est pas seulement sur un programme, sur quelques idées, et même sur des promesses; c’est aussi de porter un jugement sur cette femme ou cet homme, qui a le courage de se présenter, et aussi de subir, d’être jugé, et ça nous l’oublions souvent. En fin de compte, ils prennent le risquent de subir les vindictes populaires, et des fois même, d’affronter la violence. Il me vient deux noms en mémoire : John F. Kennedy et Martin Luther King. Eux, leurs engagements, ils l’ont payé de leur vie!
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
La décision d'Emmanuel Macron est évidemment très largement critiquée dans la presse : démiurgie, arrogance, aveuglement, etc... Seuls quelques commentateurs y voient du courage.
En fait, on psychologise toujours la politique mais ça n'avance à rien.
Je pense néanmoins qu'il vient, comme vous le dites, de mettre sa tête sur le billot.
Il est d'abord peu probable que ceux qui viennent de voter changent soudainement de position.
Et puis, il faut bien le dire : peu importent les opinions exprimées, les programmes politiques affichés et leur sérieux économique. Les électeurs ne votent qu'en fonction de considérations affectives. La réalité des données, ses menaces, on s'en fiche. On n'y croit pas, on se dit que ça s'arrangera.
Et compte tenu de la complexe mécanique électorale française (scrutin majoritaire à 2 tours par circonscription) et des effets des reports de voix au second tout, le parti qui soutient Macron (Renaissance) court même à la catastrophe. En règle générale, il sera en 3ème position dans les différents affrontements, ce qui le prive quasiment de tout espoir de conquérir un siège. Pas de pire place que celle de 3ème.
L'affrontement sera donc entre Mélenchon et Le Pen. Vraiment pas de quoi rêver... Leurs programmes économiques sont d'ailleurs très proches et ils partagent une même hostilité envers l'Ukraine.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Oui, j’ai remarqué une certaine ressemblance entre le RN et les Insoumis; mais autant Le Pen que Mélenchon, sont loin de partager le même lit. De toute façon la foire d’empoigne est commencée dans la grande piscine des tractations, comme on dit chez nous : le diable est aux vaches! Ils ont l’air d’une bande d’écoliers en train de se tirailler dans la cour de récréation. En tant qu’observateur étranger, je trouve que ça ne fait pas très sérieux. Qui plus est, détourner le regard dans une passe dangereuse, face aux défis qui se dressent devant vous, autant à l’intérieur de La France qu’au niveau international tient de l’inconscience. Macron a raison, le moment de vérité approche. Les électeurs en seront responsables. Ils seront les seuls juges de leur avenir, de leur sécurité, et de leur économie. Voter implique cette responsabilité. Les français n’aiment pas se faire dire leurs vérités, mais cette fois-ci, c’est plus difficile, il faudra qu’ils se disent à eux-mêmes leurs propres vérités. Et ceci est loin d’être une plaisanterie. J’ai engagé quelqu’un, je suis en train de le congédier, donc je me suis trompé. La France dans ce domaine n’est pas unique, il en va de même dans toutes les démocraties, nous n’avons qu’à regarder aux USA ce qui se passe présentement, même situation au Canada où les conservateurs fédéraux mènent dans les sondages. Ça commence à ressembler étrangement à de la déstabilisation. Qu’un pays démocratique soit déstabilisé c’est dans l’ordre des choses, cela peut se produire; mais qu’un ensemble de pays démocratiques subissent le même genre de déstabilisation dans leurs institutions, devraient nous interroger sérieusement.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
Le problème est qu'en France, il existe une formidable inculture économique. On croit en la toute puissance de l'Etat et qu'il suffit de taxer davantage les riches pour faire le bonheur des pauvres.
On évite, bien entendu, de s'interroger sur les causes du déclin économique du pays. Notamment qu'à l'échelle d'une semaine, d'une année ou d'une vie, la France est le pays où l'on travaille le moins au monde.
Mais cela personne ne le dit et on préfère la politique des "chèques" de l'Etat. De ce point de vue, en effet, les programmes de Mélenchon et de Le Pen sont très proches. Faire fonctionner à plein "la Pompe à Phynances" du Père Ubu.
On refuse de voir qu'en économie, il y a "ce qui se voit" et "ce qui ne se voit pas" (selon l'expression de Frédéric Bastiat). Ce qui se voit, c'est le flot des dépenses publiques en tous genres (la Pompe à Phynances). Ce qui ne se voit pas, ce sont les emplois détruits et les salaires comprimés générés par la folie dépensière de l'Etat. On ne se demande jamais si les Français ne préféreraient pas être mieux payés et trouver plus facilement un emploi en contrepartie d'un peu plus de travail. Pourquoi y-a-t-il 3,5 millions de Français expatriés (et d'abord en Suisse, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni)? Sans doute pas pour de meilleures allocations sociales.
Mais il y a bien longtemps que j'ai renoncé à parler économie avec des Français. On me range tout de suite dans la catégorie des sales bourgeoises insensibles. Mais je crois, au contraire, que ce sont les démagogues et les populistes qui font le malheur des peuples. Et moi, j'ai une expérience en la matière: rien de tel qu'un peu d'économie soviétique pour vous vacciner.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Lorsqu’une déstabilisation s’installe dans de nombreux pays au même moment, qu’on vise exactement et intentionnellement ses institutions politiques, c’est que quelqu’un quelque part y trouve son intérêt. Visiblement, les auteurs n’ont pas visé le pays le plus faible de la Communauté Européenne en choisissant La France en la poussant dans l’anarchie. Ce faisant, on ne s’attaque pas seulement à sa politique, à son économie, mais à son image internationale, à son prestige. Le geste que vient de poser Macron ressemble à celui de Louis XVI en cette fin de 18e siècle, période que vous aimez tant, en convoquant : Les États Généraux. Il n’avait aucune raison de convoquer ces États, mais cette prise de position allait provoquer la Révolution. Incapable d’installer une réforme, le tout a glissé vers l’anarchie. Ce matin tout est dans le rouge à la Bourse de Paris, et ce n’est ni un hasard encore moins une errance. La France n’a jamais eu de mal avec les révolutions, mais lorsqu’il s’agit de réformes elle est nulle. C’est quoi cette incapacité de pouvoir changer les choses, d’innover, d’avoir une vision de l’avenir, de l’imaginer? On ne rêve plus dans ce pays de cocagne. J’entends cela d’ici, tout est mauvais, tout est sombre, nous courons à la catastrophe, nous allons sombrer, alors arrêtez-vous de vous précipiter vers cette catastrophe, faites en sorte d’éviter la catastrophe. Prenez des risques. Oui, Carmilla : L’éloge du risque. Peut-être que, ce qui vient de se produire, c’est peut-être le début du risque. Avec cette élection surprise, vous êtes en train, d’une manière ou d’une autre, de le prendre ce risque. Lorsqu’un investisseur investi, il prend un risque. Il n’y a aucun investissement qui est garanti. Quoi que vous n’êtes pas tout à fait à plaindre avec votre PIB de 2,800 milliards d’euros. Pour parvenir à ce chiffre, il doit bien y avoir quelques travailleurs qui travaillent en France. Il y a même de quoi susciter l’envie. C’est peut-être cette dimension que les français évitent de prendre en compte. Tous ces étrangers qui cognent à votre porte et pas seulement à celle de la France, mais dans tous les pays européens. Les Français qui émigrent se sont en général les plus fortunés. Autrement fois on quittait l’Europe à cause des difficultés économiques, ce qui n’est plus du tout la situation aujourd’hui. Il faut quand même le reconnaître. Et que dire des jeunes algériens qui n’ont aucune difficulté pour se procurer un visa pour venir en France. À ce chapitre on déteste la France, mais on aime bien sa douceur de vivre. Dans ce sens vous êtes victimes de vos succès. Si l’Europe était aussi mauvaise qu’on le dit, il n’y aurait pas tous ces réfugiés qui rêvent de votre sol à vos portes. Pascal Bruckner ne manque pas de le souligner dans son ouvrage : Je souffre donc je suis. À lire et à relire. Pourquoi on vous attaque, c’est parce qu’on vous envie, et les envieux ne choisissent jamais le moins bon. Ils désirent, le meilleur! La France, l’Allemagne, l’Angleterre. Ce qui explique les difficultés de développements de l’Afrique. Les meilleures têtes quittent, non pas pour aller en Russie, encore moins en Iran, ou en Corée du Nord! On se pense malheureux jusqu’au moment ou l’on remarque qu’on est entouré d’envieux. Qui plus est, ces envieux aimeraient bien nous faire la peau. Voilà le véritable enjeux, mais ça, plusieurs ne veulent pas le voir. Alors on sème la zizanie, l’anarchie, la peur, la déstabilisation, la haine, pour faire souscrire les plus faibles d’entre nous à des valeurs dépassées pour les enligner dans la servitude, en leur faisant croire que tout va mal.
Le RN en principe, s’il parvient au pouvoir pour former le nouveau gouvernement, devrait ouvrir le robinet de (La Pompe à Phynances.) Rien de moins sûr, j’aurais plutôt l’impression, qu’ils vont vous soumettre aux restrictions, genre cure d’amaigrissement drastique. Pourquoi? Parce que se sont des conservateurs qui rêvent du pouvoir depuis qu’ils existent et qu’ils ne prendront pas de risque de le perdre. Comme la séduction n’est pas leur tasse de thé, peut-être qu’ils bénéficieront d’une aide de Moscou? Madame Le Pen a fait semblant de s’éloigner du cousin de l’est, mais c’est pour mieux brouiller les pistes, tout comme elle semble l’avoir fait avec l’Alternative pour l’Allemagne, ce parti imbuvable. Le temps de bricoler des ententes avec des partenaires de fond de cour pour former le nouveau gouvernement, sur des jeux de coulisses hasardeux, pendant que Bardella souffle par-dessus l’épaule de madame Le pen. Ce qui m’étonne du RN, c’est qu’ils n’ont jamais manqué d’argent, ni de moyens. Ils n’ont jamais affirmé qu’ils avaient des problèmes financiers. C’est qui, qui fournit à la caisse? Il ne reste plus qu’à attacher les alliances. Voilà le problème, le seule, mais il est de taille. C’est le dernier fossé à franchir avant le pactole. Après, elle pourra retourner au pâturage, le travail aura été fait, parce que c’est un parti où les envieux ne manquent pas, attention à celui qui veut sortir des clous. C’est un scénario tout à fait plausible. À moins que des socialistes baissent leurs pantalons. Y aura-t-il un Judas de service dans la salle? Je vois mal comment Mélenchon pourrait souscrire à cette manœuvre. Se serait faire entrer le renard dans le poulailler. Le RN compte sur les divisions de tous. Il y aura peut-être une brèche quelque part? Il faudra attirer ceux qui peuvent piler sur leur orgueil, prêts à la soumission. L’art du compromis ce n’est pas la viande de ces gens-là. Ce qui reste étonnant, c’est que le RN n’a jamais baissé les bras, malgré toutes les défaites qu’ils ont vécues, ils n’ont jamais eu peur du ridicule, ne sont jamais caché de leur objectif, le seul, l’unique, celui de prendre le pouvoir. Nous devons reconnaître qu’ils ne manquent pas de patience. À ne pas manquer, se sera un coup de tonnerre vivifiant pour tous les autres partis dans le monde qui préconisent ce genre de gouvernance autocratique. Je parie qu’ils manqueront de vodka à Moscou pour célébrer. Terminé la dégénérescence occidentale, il ne restera plus qu’à ramasser les feuilles mortes. Voyez-vous cela, le Blondinet à Washington, Le Pen à Paris, et tous les restants des suiveux qui ne voudront pas manquer le train. Se sera la fin de la guerre en Ukraine, parce qu’il n’y aura plus d’Ukraine, il n’y aura que des Ukrainiens errants. Mais, ne vous réjouissez pas trop rapidement, se ne sera pas la fin des conflits dans le monde. Ça va juste être un peu plus rude, plus dangereux, plus sombre. On se souviendra de l’époque où l’on maudissait notre démocratie et où l’on crachait sur notre liberté. Je tiens à vous rassurer, que nous n’en sommes pas arrivé là, mais n’oublions pas, que dans le meilleur des mondes possibles...tout est possible. Bruckner a raison, lorsqu’il écrit que la paix après la Deuxième Guerre mondiale, ce n’était pas la paix. Nous nous sommes endormis dans notre confort, dans notre facilité, et qu’il en serait toujours ainsi. Le réveil-matin vient de sonner. La levé du corps sera difficile. Nous l’oublions souvent, même qu’on ne veut jamais y penser, mais nous tenons dans nos mains notre destin et c’est toujours dans l’instant, maintenant, que cela se passe.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
On peut penser qu'il y aura un affrontement entre le Front National (Le Pen) et le Front Populaire (Mélenchon). Deux fronts qui se révèlent extrémistes (je n'ose dire "bas du front") en matière économique. Depuis hier, on a une meilleure idée de ce qu'ils proposent.
La Gauche choisit carrément la surenchère: retraite à 60 ans, allocations multiples (jeunes, logement), blocages des prix de l'énergie, revalorisation et indexation des salaires sur l'inflation, grandes politiques publiques, etc... Et pour financer tout cela, on envisage une forte taxation des riches, des dividendes et des super profits. Je ne peux pas détailler tout cela mais c'est sûr que toutes ces mesures "sociales" risquent de se révéler, bien vite, anti-sociales. Si les taux d'intérêt commencent à se tendre, ce n'est pas par hasard. Je ne comprends vraiment pas mais la Gauche française a vraiment un problème avec l'économie. Elle est incapable de se montrer responsable et éclairée.
A l'inverse, le Front National met, en ce moment, beaucoup d'eau dans son vin et c'est sans doute habile. Il diffère aux calendes grecques certaines mesures phares comme la retraite à 60 ans et il n'envisage pas d'assommer d'impôts les riches.
L'avenir est donc bien sombre et c'est vrai qu'on ne peut s'empêcher de songer aux Etats Généraux de Louis XVI qui partaient d'une excellente intention. Et peut-être que la France a besoin d'un effondrement à la grecque pour pouvoir redémarrer et se réinventer.
Bien à vous,
Carmilla
Je me souviens avec effroi de la période Covid et surtout de cette effroyable soumission de masse, dont l’apogée fut l’ignoble « pass sanitaire » accepté sans broncher.
Merci Anonyme,
C'est votre point de vue mais, en matière de totalitarisme, j'ai connu et il y a, présentement, bien pire. Il y avait tout de même une finalité positive à ce confinement: préserver les vies.
Fallait-il laisser filer les choses et accepter quelques centaines de milliers de morts en France ?
Du reste, si la situation vous était insupportable, il n'était pas bien difficile de courir le risque et d'enfreindre les interdictions.
Bien à vous,
Carmilla
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