samedi 31 mai 2025

Tregor

 J'étais en mission en Bretagne la semaine dernière, dans ce qu'on appelle, plus précisément, le Trégor . 


La Bretagne, j'avoue que je ne connaissais pas du tout. J'y étais donc une Bécassine à l'envers.


Mais on a eu la gentillesse de m'y promener un peu.


Ca ne suffit pas cependant à me permettre d'exprimer un quelconque avis sur la région.


Je n'en ai, à vrai dire, retiré que des impressions positives. Et pour moi, c'est, évidemment, un monde heureux, mais qui l'ignore.


J'ai d'abord été sensible à la bienveillance et l'amabilité de la population.


Et puis, le soin avec le quel sont entretenus les villages. Rien n'est déglingué, tout est joli et harmonieux. Au point d'en apparaître presque artificiel.


La Bretagne apparaît plutôt riche et cossue. On est donc à mille lieux du cliché d'une province déshéritée.


Evidemment, c'est presque vertigineux pour moi. J'ai, ci-dessus, photographié les gros titres de la presse locale. Un sanglier mort sur la plage, est-ce que ça fera, un jour, la une de l'actualité en Ukraine ?


Quant à la Nature, aux paysages en Bretagne, c'est évidemment étonnant, magnifique, absolument singulier.


Ca pourrait donc être une région inspirante, propice au rêve et au dépaysement. Ca aurait pu me secouer, me changer radicalement les idées.


Mais ça n'a malheureusement pas fonctionné pour moi.


La faute à un surtourisme oppressant.


Même à cette époque de l'année, je devais visiter les sites au sein de véritables "troupeaux".


Surtout d'ailleurs des cohortes de personnes âgées armées de leurs bâtons de marche. Un spectacle plutôt déprimant.


Mais peut-être que je deviens intolérante. Je devrais plutôt me réjouir du bonheur des autres. On ne peut pas leur demander de s'apitoyer sans cesse sur les malheurs du monde.


Mais c'est vrai aussi que le malheur est efficace: il entretient en vous la culpabilité.











Mes photos de touriste en Bretagne, dans une zone à peu près comprise entre Paimpol et Trégastel, avec, pour point central, Tréguier. Ce sont évidemment les images qu'un peu tout le monde fait. Des "clichés" donc.

Quant à mes conseils de lecture, j'avoue que j'ai du mal à identifier les écrivains bretons, hormis Chateaubriand. De ce point de vue, la Bretagne, ça n'est vraiment pas la Normandie. J'ai quand même découvert, à Tréguier, Ernest Renan (1823-1892). Il tombe injustement dans l'oubli. Je lis en ce moment ses "Souvenirs d'enfance et de jeunesse" et puis son petit bouquin: "Qu'est-ce qu'une Nation". Sa pensée demeure d'actualité. Et puis, c'était un grand voyageur et un grand polyglotte. Je m'intéresse aussi à sa soeur Henriette, son aînée à la quelle il était très lié. Celle-ci a, elle-même, eu une existence peu banale: elle a notamment vécu 11 ans, en Pologne, dans la puissante famille Zamoyski. Elle est morte du typhus au Liban où elle accompagnait son frère.




12 commentaires:

Nuages a dit…

Savez-vous que le Trégor, dans l'ouest des Côtes-d'Armor, l'est du Finistère, a été longtemps un bastion communiste rural ? C'est fascinant, comme le montre cet intéressant article :

https://journals.openedition.org/etudesrurales/8090?lang=en

Actuellement, la région vote en général à gauche, même si le PCF a fortement reculé.

C'est un bel exemple de région rurale "rouge", comme le Limousin, l'Allier, le Haut-Languedoc, et en Italie, l'Emilie-Romagne, la Toscane, ou au Portugal, l'Alentejo.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Je l'ignorais et c'est, en effet, intéressant.

Mais il est vrai qu'on a trop l'image d'une Bretagne rurale et donc conservatrice. La réalité, c'est que beaucoup d'industries de pointe s'y sont implantées. Notamment dans le Trégor (qui n'apparaît vraiment pas, aujourd'hui, une région rurale.

Il faut aussi noter que la région est plutôt rétive au Front National.

Et j'avoue avoir été impressionnée, même si ce ne sont, peut-être, que des apparences, par la qualité et l'esthétique des logements et infrastructures dans cette région. Rien n'est déglingué. C'est peut-être lié, aussi, à la grande affluence touristique.

Bien à vous,

Carmilla

Paul a dit…

Bonjour Carmilla,
Renan était un royaliste et un colonialiste, réveillé par Zemmour et Fienkelkraut récemment, je m'en passe, enfin pour être précis je le porte pas dans mon cœur même pour son texte sur la nation, surtout pour l'invention de l'universalisme qu'il y fait, ou d'un côté on met un terme à la race (c'est heureux), mais d'un autre on dit que les frontières de la représentation de l'univers, c'est l'Europe dominatrice (c'est malheureux - c'est l'û-nî-vêr-sâ-lîsme). Il est né à Tréguier en effet, c'est aussi le nom du lycée à St-Brieuc où les enfants bachotent - un peu de respect. Le réveil dont je parle c'est la catastrophe annoncée, la refonte de la culture bretonne dans Bolloré et compagnie, et ainsi de suite régions par régions, un fascisme culturel acquis pour 2027. Vous parlez d'inspiration qui vous échappe, et pourtant vous sentez juste : au milieu de tant de beautés comment n'être pas heureux - qui s'ignore. À vrai dire, je ne sais pas (censé l'être puisque vivant en bretagne), les beautés sont relatives ou picturales (Maurice Denis sur ce secteur), enfin c'est pas non plus la Cappadoce ou la Riviera. Pour les groupes, je suis très surpris, vous êtes venue sur l'un des ponts ou alors vous avez respecté des horaires de bureaux qui sont ceux que les retraités se permettent désormais (une immensité parisienne à s'y retirer à la mort de Plouha à Roscoff). La marche nordique avec un baton dans chaque main le long d'une plage, ça oui, c'est le désespoir fini. Le poète de secteur est Tristan Corbière (Les amours jaunes), et le chanteur : G. Brassens (sa maison à Lézardrieux), et d'autres mais je ne retiens qu'eux. L'endroit peut violemment inspirer en effet. Sérieusement christique (la région est pétée de croix et calvaires), la vampire que vous êtes a dû être neutralisée voilà tout. Récemment, le jardin botanique de Tréguier vient d'être cité par le New-York Times comme l'un des plus beaux au monde, je n'y suis jamais allé, cela vaut-il le coup ? Enfin, pour le sanglier c'est une allusion aux algues vertes, notre fléau de trente ans sur les plages, et la triste et si belle plage d'Hillion où des sangliers trépassent régulièrement et même un homme au travail (du dégagement gazeux des émanations d'excès d'algues entassées). Qui se souviendrait que c'est aussi la plage où Georges Palante est mort, et qu'elle fait face à celle où Jules Léquyer se noyait : trop d'inspiration tue

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Paul,

Je vous trouve sévère avec Renan. J'ai visité sa maison à Tréguier et la vie du personnage m'est apparue hors du commun. N'oublions pas qu'il était perçu, après sa "Vie de Jésus", comme un véritable Antéchrist et que l'inauguration de sa statue sur la grande place a presque provoqué une émeute. Au point que les cathos de l'époque ont ensuite érigé un calvaire de protestation.

Royaliste et colonialiste, c'est à relativiser. Il était aussi très ouvert au monde et aux langues et civilisations. Mais bien sûr que je ne vais pas non plus faire de l'oeuvre de Renan mes livres de chevet. Je me souviens vaguement, en effet, avoir entendu Finkielkraut l'évoquer mais ce dernier n'a pas écrit que des bêtises (à la différence de Zemour).

La folklorisation de la Bretagne, je ne suis pas sûre, non plus, que Bolloré en soit seul responsable. Le tourisme, c'est devenu un parcours et un loisir obligés. Mais à trop le critiquer, on devient vite élitiste. Et puis, même si on peut déplorer la banalisation du monde, il subsiste suffisamment de singularité et d'ineffable pour susciter l'émotion.

Oui, j'ai été irritée par l'affluence touristique en Bretagne. Je ne m'y attendais pas du tout et c'était une semaine sans pont. Mon hôtel était plein et la salle du petit déjeuner était, chaque matin, submergée, dès la première heure, de retraités randonneurs. Ca m'a presque déprimée, perturbée, mais j'ai quand même vu, sortie de mon hôtel, des villes et paysages absolument émouvants et inspirants.

Le jardin botanique de Tréguier, oui, c'est à visiter. J'étais intéressée parce qu'il était la propriété d'un Prince russe puis, aujourd'hui, du chausseur Christian Louboutin. Dire qu'il est l'un des plus beaux du monde, c'est sans doute très, très, excessif. Il y a quand même tous les jardins à la française et les jardin japonais qui se situent à un tout autre niveau.

Quant aux liens de la région avec la littérature, il y a aussi le château de Costaérés. Il était la propriété d'un ingénieur et mathématicien polonais et et c'est là que Sienkiewicz a écrit: "Quo vadis ?" Mais il est vrai que plus personne ne lit "Quo vadis ?" Quant au château, il est spectaculaire mais inaccessible.

Merci pour la précision sur les algues vertes. Ce sanglier mort sur une plage, je trouvais ça surréaliste.

Bien à vous,

Carmilla

Paul a dit…

Bonjour Carmilla,
Je ne sais aujourd'hui qui lit Quo vadis, mais au hasard d'un site internet j'ai dû voir quelques 'enchantés' d'il y a deux semaines ou du mois dernier.. Comme quoi. Il a été mon premier pavé d'adolescence, je l'ai vénéré et aujourd'hui encore il est avec les dictionnaires dans ma bibli. Montherlant - dit la courte préface dont il est le préfacier dans mon édition de 1984 - l'a lu dès huit ans, pratiquement dès sa sortie. Je crois régulièrement avoir été déçu du désintérêt qui lui a toujours été porté malgré un prix Nobel, et de si nombreuses adaptations que je n'ai jamais vues en préservant donc un souvenir vivace - et pour cause à treize ans. Dans ce 'qui ?' que vous avez lancé il y a aussi cela : des générations n'ont désormais plus accédé au livre avant l'image, en ringardisant à jamais cette sensation très xxieme s, que le film était un vol (franchement les romans de Pagnol par d'autres que Pagnol n'étaient pas les livres que j'avais lu! Et pourtant, à l'usure..). Je crois pouvoir dire aujourd'hui que je lisais une traduction sans le savoir (dans ce cas, deux traducteurs : Kozakiewicz et, de Janaz), qui plus est, en cours de français, disons que je n'y prêtais pas attention. À la réflexion, je mets de côté cette idée de traduction comme chemin de l'image au livre ou l'inverse ; trop vaste. Et c'est carrément le livre de chevet de Montherlant ou rien moins que celui qui a eu le plus d'importance pour lui dans sa jeunesse! Les académismes français l'ont accusé de plagiat dès sa sortie (voilà l'ûnîvêrsâlîsme), et je crois ne rien vous apprendre de là où vous avez peut-être suggéré d'y voir : il reconnaîtrait lui-même s'être inspiré de Renan ; peut-on lire sur wikipedia. Au sujet de ce dernier, je suis excessif et vous avez raison, mais j'ai bien choisi (ou cette professeure), et voilà, puisqu'on ne pourra tout lire. L'image de cette villa est célèbre chez nous, sur les posters touristiques et les almanachs, son nom, son lieu, tout ce que vous voudrez mais ce qui s'y est passé (la rédaction du livre qui nous occupe) on n'en parle pas, vraiment pas, arrivé jusque là. New-York Times après mes vérifications a classé début mai, les 25 plus beaux jardins du monde et celui de Tréguier y est 18ème, admettons simplement que des critères ne se voient pas toujours, et que plein de petits vieux se mettent en pélerinage. Pour la petite histoire, disons, - laissez-moi dire - que vous êtes celle qui êtes venue en Bretagne pour la première fois sur ce classement. Enfin à propos de la culture bretonne je suis loin d'être spécialiste (ne parlant qu'une langue et donc, pas le breton) mais j'attire votre attention, comme Françoise Morvan et André Markowicz l'ont fait sur moi, sur l'invention de son folklore de toute pièce depuis les prémisses du nazisme (années 20/30), les bagadous (sorte de fanfare défilant au pas), le gwanhadu (drapeau inventé !), et aujourd'hui la vallée des saints de Carnoët (Mickey et n'importe quoi taillé dans le granit de trois mètres de haut en menhir et dispersé dans les champs depuis les années 2000) : c'est la même chose via Bolloré cette fois, et pas qu'en Bretagne, le Puy-du-Fou, etc. Enfin, si vous aimez la science, vous avez peut-être vu ou entendu parler de Sorbon Beach, cette plage de Launay sous Paimpol qui abrita en villégiature chez les Curie, dans leur villa en haut de la plage, le gotha des sciences physiques au début du xxieme s, pour le coup, là est l'élitisme et ce n'est pas vraiment ce dont il faut se souvenir, en effet. Bonne journée à vous

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Paul,

J'avoue n'avoir pas lu "Quo vadis ?" mais vous avez suscité mon intérêt.

Je vous confirme, néanmoins, que le roman a bien été écrit au cours d'un long séjour de Sienkiewicz au château de Costaérés. On n'en parle évidemment pas dans les offices du tourisme en France mais ça figure dans tous les sites polonais consacrés à la région et c'est absolument plausible, même si on n'est pas expert en langues slaves, compte tenu des liens d'amitié de Sienkiewicz avec le propriétaire du château.

Ce qui m'intéresse dans cette histoire, c'est le contraste absolu entre ce château perdu dans les brumes de la mer (davantage propice à l'élaboration d'un roman gothique) et l'éclatant soleil et la fureur de l'Antiquité romaine. Ca interroge sur les ressorts de la création littéraire.

De même, qu'espérait trouver Renan au Moyen-Orient et en Chine ? Il était sans doute colonialiste (un colonialisme issu de l'esprit des Lumières) mais peut-être pas absolument convaincu de sa supériorité.

Quant aux jardins de Tréguier, ils méritent quand même une visite mais attendez peut-être le reflux touristique du début de l'automne parce que c'est vraiment très fréquenté en ce moment.

La fabrication du folklore ? Sans doute et en effet. Mais est-ce que ça n'était pas pire autrefois (au 20ème siècle) avec tous ces stéréotypes et clichés sur les Bretons ? Il y avait presque un racisme à leur encontre. Mais on ne les considère plus, aujourd'hui, comme arriérés et têtus. Et existe-t-il un fort mouvement indépendantiste ? Revers de la médaille: la pratique de la langue semble en voie d'extinction.

Et puis, l'histoire de la Bretagne, que je connais très mal, me semble tout à fait fascinante. Il semble que les Bretons soient des Britanniques ayant fui leur île à la suite de l'effondrement de l'Empire romain. Ca fait rêver.

Quant à Sorbon Beach, non, je ne connaissais pas. Merci de l'avoir mentionnée.

Bien à vous,

Carmilla

Paul a dit…

Bonjour Carmilla,
Malgré les apparences je fais beaucoup pour oublier la Bretagne, et si je conchie un universalisme mal tourné, quoi de mieux que l'universel en toute littérature ? Sinon son but ultime. Il faut lire ici "Sorbonne-Plage" bien évidemment (Sorbon Beach est une tournerie). Au sujet de l'inspiration je ne suis pas sûr qu'elle soit synonyme de possessions, ni même qu'elle soit nécessaire, je sens plus quelque chose de l'ordre du climat et de notre ossature ou de nos organes : des captifs ont écrit les plus beaux romans, des prisonniers, les meilleurs poèmes. Mais bon. Cette fameuse pose, cheveux aux vents, romantique allemand face à l'océan, ça reste un caractère si singulier qu'on se demande si paraître dans un tel paysage peut suffire - suffire à quoi - encore une fois. J'ai découvert sur votre blog ici, l'existence de la soeur de Renan et une période de sa vie en Pologne. Je me suis replongé dans Quo vadis (mon édition ne ponctue pas) avant vos dernières nouvelles, il y a de fins chapitres pour avancer à volonté dans sa lecture mais surtout lentement, avide de descriptions inégalées, et le fréquent mot 'peplum' n'y est jamais qu'employé à son sens premier. J'ai regardé du côté de Montherlant. Le jour se lève et c'est un bazar à oiseaux inextricable
bonne journée

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Paul,

La magie de la bonne littérature, celle qui a une vocation universelle, c'est, en effet, de me rendre sensible aussi bien aux écrits libertins du 18ème siècle qu'aux romans coréens, notamment ceux de Han Kang, récente Prix Nobel.

L'inspiration, je ne sais pas, en effet, si ça existe. Et quand on croit qu'elle se manifeste, ça n'aboutit pas toujours au meilleur résultat. Flaubert, qui travaillait comme un fou en remaniant sans cesse ses textes, en s'attachant à leur musicalité, avait son idée sur la question.

Cette soeur de Renan est, en effet, un peu énigmatique. Elle était cultivée, éduquée (ce qui était rare, au 19ème siècle, pour une femme). Et puis, la Pologne, à l'époque, c'était vraiment très lointain. Elle y a passé 9 ans dans une famille (les Zamoiski) toute puissante. Si j'en ai l'opportunité, je vais essayer de recueillir, en Pologne, quelques éléments sur son séjour.

Quant à Montherlant, j'avoue n'avoir rien lu de lui. Il m'arrive toutefois de me rendre à Paris à la piscine Henri de Montherlant. Et ça suscite, un peu, mon étonnement. Qui donc a pu avoir eu l'idée saugrenue de donner le nom de Montherlant (un écrivain tout de même un peu sulfureux) à une piscine ? Y avait-il un sous-entendu sexuel ?

Bien à vous,

Carmilla

Paul a dit…

Bonsoir Carmilla,
J'étais en train de regarder les Nobel polonais, rares en littérature (seuls un ou deux dont Olga Tokarczuk depuis - lue pour ce qui me concerne sur vos annotations, et je n'ai pas regretté l'acquisition du Banquet, d'ailleurs seul achat que j'ai fait à vous lire). Le prix Nobel est contesté, enfin lui plus que tout qui laisse dans le noir les trois quarts de la planète (mes vieilles rengaines). J'apprends que Curie était polonaise, comme Shimon Peres. Pour Montherlant je vais m'arrêter au Satyricon pour l'instant. L'inspiration existe bien mais elle procède selon moi de la vérité qu'on approche sans cesse et qui toujours nous échappe, ce contentement extrêmement fugace de la satisfaction incommensurable juste avant et après la rime ou, un seul mot sur le bout de la langue et la faculté des les unir, de les trouver, et de reproduire ailleurs ce moment. Bon. Ici, bac de philo des jeunots. Tout le monde sera inspiré.

Et merci pour les lignes sans fin au blog sur l'Europe Centrale qui s'est internationalisée depuis si longtemps

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Paul,

La Pologne a tout de même obtenu 6 prix Nobel de littérature. Ce n'est évidemment pas la France (16) ou la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis mais elle compte parmi les pays les plus primés aux côtés de l'Italie et de l'Espagne et devant la Russie.

Outre Tokarczuk, je crois qu'il faut absolument avoir lu Isaac Bashevis Singer. C'est une plongée fascinante dans le monde juif avec une extraordinaire dimension romanesque.

Et puis, il y a quelques écrivains majeurs qui n'ont pas été couronnés. Parmi eux, je recommande Witold Gombrowicz largement publié en France: "Les Envoûtés", "Cosmos", "Ferdydurke".

Il y a aussi Bruno Schulz ("Les boutiques de cannelle", "Le sanatorium au croque-mort"). Un écrivain que je connais parfaitement (il vivait dans une petite ville près de Lviv). Regardez aussi ses dessins sur Internet: sa vision de la féminité était singulière, révolutionnaire (?).

L'Europe Centrale, je crois, en effet, que c'est ce qui a façonné mes goûts et ma relation aux autres. J'aime la France et sa culture mais j'ai toujours l'impression de l'observer.

Quant à l'inspiration, ça marche peut-être en poésie (avec le risque de s'embourber dans les clichés) mais sûrement pas en philo. Cet enseignement de la philo en France est quelque chose de très bien mais ça rend aussi un peu mégalos certains "jeunots". Je m'amusais ainsi, hier soir, d'en entendre beaucoup déclarer que les sujets du bac avaient été "faciles".

Bien à vous,

Carmilla

Paul a dit…

Bonjour Carmilla,

Je ne sais plus si vous l'aviez indiqué :

château à vendre

(joli descriptif bien sourcé sur l'annonce)
https://www.admagazine.fr/article/a-vendre-chateau-ile-privee-bretagne?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=realestate&utm_brand=ad-fr&utm_social-type=owned

Bonne journée à vous, la région est une des plus fraîches, redescendus à 15°C nous ne devrions pas dépasser les 25 de la journée, le bien sera vite vendu.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Paul,

Voilà une étonnante coïncidence !

Le château trouvera sans doute preneur rapidement (9,5 M€, c'est peu de chose en comparaison avec les villas de la Côte d'Azur).

Je crains malheureusement que le nouveau propriétaire soit insensible au passé littéraire et artistique de l'endroit. Et surtout, il faudrait que le site puisse être ouvert au public.

Mais il faut aussi reconnaître qu'il faut être motivé pour se porter acquéreur. L'hiver, ça ne doit pas être très gai et complétement coupé du monde. Personnellement, je m'y verrais mal. Je suis très citadine et pas vraiment fan de la Nature: ça m'ennuie vite.

Bien à vous,

Carmilla