dimanche 25 octobre 2015

De la bêtise en politique


Ce sont, aujourd'hui, les élections, à la Diète et au Sénat, en Pologne. Même si je ne suis pas Polonaise, je suis ça avec attention (j'essaie de lire, tous les jours, "Gazeta Wyborcza") parce que ça me dépayse et qu'il y a plein de candidats frappadingues, inconcevables partout ailleurs, comiques et sinistres à la fois. Il y aurait matière à réaliser un film, surréaliste et délirant, sur les élections là-bas; malheureusement, il y aurait, aussi, des problèmes, quasi insurmontables, de traduction. 


Les élections polonaises, ça n'intéresse, bien sûr, personne en France. La Pologne, on ne sait pas ce que c'est, on ne sait même pas si ça existe, c'est "nulle part", comme le disait, si bien, Alfred Jarry.    
Peu importe si le pays va, probablement, se retrouver, demain, sous la coupe d'obscurantistes religieux (on dit, en polonais, qu'on va se réveiller, demain, avec le doigt dans le pot de chambre) mais, à vrai dire, est-ce que c'est si grave ? 



Le poids de l'Eglise, même si ça évolue beaucoup, demeure, en effet, très fort, dans toute l'Europe Centrale et pas seulement en Pologne. A première vue, c'est, évidemment, un symptôme d'arriération. On parle même d'un nécessaire renouveau moral. Et c'est sûr qu'il y a de grands tabous: le catholicisme, la nation (la Pologne, l'Ukraine) et puis des questions hyper-sensibles: Smolensk, la Russie, l'avortement, les gays, les trans.On peut, éventuellement, s'assassiner, les uns les autres, là dessus. Etrangement, ce ne sont pas, non plus, des pays de répression intégrale: j'éprouve même une étrange sensation de liberté en Pologne ou en Ukraine.


Moi, j'ai évidemment en horreur les religieux. Mais je constate, quand même, une chose: les religieux sont, en Europe Centrale, plus bêtes que méchants et on s'est malgré tout extirpés, grâce à eux, du communisme et on a échappé à l'extrême droite. 


En France, la vie politique, c'est complètement différent. On est beaucoup plus intelligents, plus éclairés. La religion, on sait que c'est une rigolade. On est beaucoup moins bêtes mais aussi beaucoup plus méchants, tellement on est pleins de certitudes.


Mais c'est comme ça aussi que le populisme fonctionne à plein avec des affreux, des super-méchants, des grandes gueules, suffisants et insuffisants : Dufflot, Montebourg, Le Pen, Mélenchon. Des populos-démagos qui me glacent. Des religieux bornés eux aussi, avec, simplement, un autre masque.


Ce qui m'étonne comme ça, en France, c'est qu'on est tous absolument anti-capitalistes et tous les partis, de droite comme de gauche, se rejoignent là-dessus. Le capitalisme, ce serait l'horreur absolue; la mondialisation libérale, ce serait une catastrophe totale, la misère, les inégalités, l'essentiel de la richesse accaparé par quelques individus. De plus, le capitalisme serait le responsable pas seulement de la misère économique mais aussi de tous nos maux, psychologiques, amoureux. Toutes nos déprimes, tous nos chagrins, il en serait également comptable.


C'est vrai que c'est rassurant de pouvoir désigner un grand Autre, l'ultra-libéralisme, les marchés financiers, à qui imputer tous nos malheurs.On est exonérés de toute responsabilité, on n'est que les pauvres victimes d'un hyper-capitalisme dominé par quelques grands prédateurs. Il est d'ailleurs significatif qu'en France, pays pourtant fortement laïcisé, on semble adorer le Pape François, ce super démago, "apôtre infatigable et ultramédiatisé de l'antilibéralisme et de la décroissance". Comme l'écrit férocement, mais avec justesse, l'économiste Pierre-Antoine Delhommais, le Pape François est "tellement ami des pauvres qu'il préfère visiblement les voir rester dans leur situation misérable pour pouvoir continuer à leur apporter son précieux soutien moral."  

Evidemment, défendre le capitalisme et le libéralisme, ça n'est pas facile en France. On risque de se faire lyncher par une meute d'altermondialistes et on ne peut même pas dialoguer: essayer d'apporter des arguments rationnels (que la pauvreté et les inégalités ont, par exemple, considérablement diminué dans le monde au cours de ces 25 dernières années et que le mouvement devrait se poursuivre) est à peu près stérile.

Néanmoins, j'ai confiance. Ce n'est pas encore demain que l'on parviendra à abattre le capitalisme. Comme l'avait bien vu Marx et comme l'a génialement développé Gilles Deleuze ("Capitalisme et schizophrénie"), le capitalisme a une extraordinaire puissance révolutionnaire propre, capable de balayer tous les archaïsmes. Il a toujours un temps d'avance sur les réactionnaires et les passéistes.


Tableaux de Maksymilian Nowak-Zemplinski né en 1974 à Varsovie

samedi 17 octobre 2015

De l'angoisse sexuelle


L'amour et la sexualité, on affirme aujourd'hui que ça serait la félicité absolue. Ça serait cool et fun, une simple partie de plaisir. D'ailleurs, on est de plus en plus décomplexés là-dessus, coucher ça ne pose vraiment pas de problème, on peut faire ça pour, simplement, s'éclater. Quant à la nudité, il n'y a vraiment plus que les hyper-coincés pour s'en offusquer.


Ça, c'est la vision récurée, aseptisée, de la sexualité que l'on cherche, à tout prix, à promouvoir: une hygiène et un simple amusement. Le sombre, le cruel, on l'évacue à toute force. La sexualité, on voudrait, aujourd'hui, l'intégrer dans des mœurs policées, ludiques (être plurisexuel ou échangiste, c'est le nouveau mot d'ordre), mais je crois que ça n'est tout simplement pas possible.


Parce que, tout de même, quoi qu'on en dise, rencontrer quelqu'un, faire l'amour avec lui, ça n'est pas si anodin que ça. C'est porteur d'une angoisse terrible, c'est le déchirement de son intimité, le dévoilement de son horreur (ses excrétions, ses odeurs, ses imperfections physiques: ai-je un joli string, suis-je complètement épilée, est-ce que mes seins ne sont pas ridicules, est-ce que je ne débute pas mes règles, est-ce que je ne vais pas tomber enceinte ou attraper le SIDA, est-ce que je suis prête à me faire sodomiser, est-ce que je ne vais pas me faire massacrer au point de ne plus pouvoir marcher pendant 15 jours ?). Il y a, en effet, une violence primitive, sauvage, de la sexualité. La sexualité est forcément "obscène". Une part cachée, "maudite", inassimilable.


Et puis, ça vous bouleverse toujours parce qu'on n'est vraiment pas des anges. C'est une agression réciproque de l'homme et de la femme et c'est fait de jeux de domination, humiliation. L'égalité démocratique en matière sexuelle, c'est une rigolade! Le ressort de l'attirance et de l'excitation sexuelle, ça n'est pas l'identification, la compassion mais c'est la haine de l'autre sexe. C'est la peur, l'angoisse, l'hostilité vis à vis de l'autre (de la femme, de l'homme) qui nous excitent, nous font bander ou mouiller. 


Ça n'est rien d'autre que ça ! Il y en a toujours un qui asservit l'autre. Ça n'est d'ailleurs pas obligatoirement l'homme qui est l'agresseur et on a, probablement, tous expérimenté, dans nos aventures amoureuses, des jeux alternés de domination et d'humiliation. Les femmes peuvent être au moins aussi atroces que les hommes. En fait, il faut bien reconnaître qu'on n'aime pas tellement les gentil(le)s et qu'on préfère ceux (celles) qui vous en font baver. Mais on aime bien, aussi, violenter l'autre et le manipuler; ça en dit long sur la supposée bonté innée de l'homme. On aime la guerre !

Moi je reconnais que j'ai décidé de sortir de ce jeu et je suis devenue complètement odieuse, infecte, infâme. J'en ai eu marre de me faire humilier et j'ai, un jour, décidé de devenir une dominatrice, en l'occurrence une vampire. Facile: j'ai tous les attributs reconnus: le fric, le pouvoir et même, je crois, la beauté, la jeunesse.


Ça m'a libérée de mes angoisses, déculpabilisée. Oui ! Il n'y a pas plus forte que toi ! On ne peut que s'agenouiller devant toi ! C'est toi qui baises et ce n'est pas toi que l'on baise !


Ça marche mais pas complètement !. Etre odieuse, ça n'est pas complètement satisfaisant et je ne peux pas non plus m'empêcher d'aimer les gentils, les humbles, les déshérités! Je suis, aussi, heureuse quand j'ai fait l'amour avec un vieux, un pas beau, un fauché !



Tableaux d'Ewa PELLO, artiste polonaise née en 1961 à Lezajsk (i.e. tout à fait à l'Est). J'aime bien sa noirceur !

Dans le prolongement de mon post, je recommande  les ouvrages du grand psychanalyste américain Robert STOLLER (1924-1991) et notamment : "L'excitation sexuelle" et "La forme érotique de la haine".

dimanche 11 octobre 2015

Du mensonge au quotidien


Il y a un paradoxe: dans nos sociétés, on est soumis à une injonction collective, très forte, de transparence, authenticité, vérité; mais il faut bien reconnaître qu'on ne s'y conforme pas trop et qu'on a, même, de plus en plus, tendance à mentir.


La vérité, c'est, même, qu'on est devenus des menteurs invétérés. C'est la pression sociale, le souci du paraître, la considération accordée aux gagnants. Comme ça, on n'hésite pas à mentir énormément sur:

- son statut professionnel; on bidonne d'abord son CV: on a fait d'obscures études dans de grandes écoles inconnues de gestion / management / coaching; on a des masters à bac + 10; ensuite, on se présente comme quelqu'un d'important dans sa boîte, un rouage essentiel à fortes responsabilités.

- sa rémunération; là, ça dépend de l'interlocuteur. Tantôt, on se déclare quasi-smicard, c'est une honte, un scandale tellement on nous exploite. Tantôt, on déclare émarger à plus de 10 000 euros mensuels. De toute manière, l'argent, on est au-dessus de ça.

- son implication au travail; on est forcément des héros sans lesquels tout s'écroulerait. On se donne totalement à son boulot, on se tue complètement. La preuve: on balance des mails à 4 heures du matin, le dimanche. On est respectés, adorés, appréciés par ses chefs, ses collègues.


Evidemment, sur tout ça, il y a souvent un abîme entre ce qu'on déclare et la réalité.


Le pire, c'est, bien sûr, dans la séduction amoureuse. Soi-même, on est quelqu'un d'extraordinaire. On n'a que des qualités; surtout on est des purs ! Rien de vicieux, de méchant en nous. Sur son passé amoureux, on est très prudents. On ne va, bien sûr, pas raconter qu'on est prude ou cynique, qu'on a multiplié les amants ou alors qu'on est quasiment vierge. On se tient donc dans un juste milieu et on raconte qu'on  a été, jusqu'alors, malheureuse, insatisfaite. On ne va tout de même pas dire qu'on ne s'est jamais fait sodomiser et qu'on n'aime pas la fellation ou alors, au contraire, qu'on s'est fait, effroyablement, culbuter et qu'on en a vu de toutes les couleurs et qu'alors on cherche simplement, aujourd'hui, à échapper à l'ennui de la vie et qu'à ce titre, à peu près n'importe quel chien coiffé peut faire l'affaire.


La vie sociale, relationnelle, amoureuse, n'est, comme ça, qu'un empilement de mensonges, petits et grands. Il faut avoir le courage de le reconnaître. En ce qui me concerne, rien ne m'insupporte plus que les gens qui prétendent ne jamais mentir.


Du reste, le mensonge n'est pas, absolument, condamnable. On construit sa personnalité dans l'opposition, c'est à dire en apprenant à mentir. Un enfant qui ne dirait que la vérité n'aurait tout simplement aucune individualité. Les gens les plus intelligents sont les plus grands menteurs. La transparence est réductrice, destructrice. Mentir, c'est aussi une démarche créatrice, celle d'un rebelle qui refuse les codes imposés.


Mais ce qui est effrayant, aujourd'hui, c'est qu'on ne ment plus pour séduire ou s'affirmer mais, simplement, pour se conformer à tous les idéaux sociaux. On ment par conservatisme et non par esprit de subversion. On est broyés, écrasés, par les codes de bonne moralité et de réussite sociale. Notre ambition, c'est le conformisme: devenir personnalité médiatique, cadre d'entreprise, prof, écolo-responsable, alter-mondialiste, contre "la Finance" et l'Hyper-Capitalisme, exemplaire, vertueux, plein de compassion affichée, dégoulinant de bonté. Rien que des foutaises, quoi... mais pour lesquelles on est prêts à toutes les servilités et mensonges !


Tableaux d'un jeune peintre polonais : Henryk LASKOWSKI. Il est, fortement, inspiré par Magritte. C'est pour ça que je l'ai choisi. Magritte, c'est, en effet, le grand peintre de l'apparence, du mensonge et de l'ambiguïté. Mais tout le monde connaît, maintenant, ses tableaux par cœur.

Sur le thème du mensonge, je renvoie, par ailleurs, à un film bulgare: "Avé" de Konstantin BOJANOV (sélection Cannes 2011) dont le slogan est: "Plus elle ment, plus on l'aime"; et, aussi, au livre d'Emmanuel Carrère "L'adversaire" consacré à Jean-Claude Romand. Mais surtout, bien sûr, le plus grand livre consacré au mensonge amoureux, social, est "La recherche du temps perdu" de Marcel Proust. Sur cette question, il faut lire l'extraordinaire bouquin de Gilles Deleuze: "Proust et les signes".

Et à propos de cinéma, je vous conseille: "Sous-sol" d'Ulrich SEIDL et "Asphalte" de Samuel Benchetrit.

Je me suis enfin réjouie de l'attribution du Prix Nobel de la Paix au "Dialogue" tunisien et du prix Nobel de littérature à Svetlana Alexievitch. Si vous ne la connaissez pas, je vous conseille de lire son article publié dans le Monde du 14 mars 2014:  www.lemonde.fr/idees/article/2014/03/14/poutine-et-les-bas-instincts_4383478_3232.html

dimanche 4 octobre 2015

La lectrice


















Je me suis rendu compte qu'on trouvait, dans toute l'histoire de la peinture, une multitude de tableaux représentant une femme en train de lire. Ça prouve que la lecture est une activité subversive. Je crois que j'en sais quelque chose. La lecture, c'est un prolongement de ma vie et ça en occupe une bonne part. A titre anecdotique et à l'intention de mes admirateurs, je lis (la nuit, le plus souvent) généralement allongée dans mon lit, habillée d'un très joli pyjama (jamais dans un fauteuil ou une chaise et, rarement, complètement nue) ou alors dans les transports (train, métro, avion). Voilà, dans ce contexte, les quelques bouquins qui m'ont plu ces dernières semaines.

- Philippe JAENADA: "La petite femelle". C'est "LE" livre de cette rentrée. 700 pages, ça peut effrayer mains on n'en décolle vraiment pas. Philippe Jaenada lui-même, je n'avais, jusqu'alors, jamais rien lu de lui et j'ai eu un peu de mal, au début, à m'adapter à son écriture étonnante;  mais, après, j'ai été subjuguée. Le portrait extraordinaire d'une femme, Pauline Dubuisson, condamnée à perpétuité, en 1953, pour le meurtre de son amant. Une rebelle, scandaleuse (au point de coucher avec des soldats Allemands et d'être tondue), intelligente, cultivée, séduisante, qui n'avait pas peur de braver la morale ambiante. C'est aussi la description de la France des années 50, moisie, racornie, mais peut-être pas encore complètement révolue. Et puis, c'est le fonctionnement d'une machine judiciaire qui se préoccupe moins de droit que de morale, mais ça non plus, ça n'a pas beaucoup changé. Je me suis complètement identifiée à Pauline Dubuisson en lisant ce bouquin, j'ai découvert une sœur ! Un  livre qui vous aide à vivre !


- Mathias ENARD: "Boussole". Un livre absolument fascinant, d'une érudition prodigieuse, qui, je l'espère, sera récompensé par un prix littéraire. Si vous vous intéressez à l'Europe-Centrale, l'Iran, la Turquie, la Syrie, si vous en avez marre de toutes les âneries des medias, précipitez-vous sur ce bouquin qui parle, avec intelligence, de l'interpénétration des cultures européenne et orientale. C'est aussi une histoire d'amour. J'ai appris plein de choses et ça m'a donné envie de repartir, tout de suite, en Turquie ou en Iran.


- Zygmunt MILOSZEWSKI : "Un fond de vérité" ("Ziarno prawdy" en polonais). Je ne lis que très rarement des romans policiers: ça m'ennuie. En plus, celui-ci fait 500 pages. Mais celui là, je l'ai trouvé passionnant : il dresse un portrait, au vitriol, de la Pologne contemporaine, de ses peurs et obsessions. Un formidable bouquin de sociologie politique qui aborde aussi, avec justesse, la question de l'antisémitisme. En plus, ce livre est un véritable guide touristique de Sandomierz, une merveilleuse ville renaissance (au Sud-Est de la Pologne) propice au rêve (j'y suis allée cet été).


- Antoine COMPAGNON: "Un été avec Baudelaire". Là, ça ne fait que 170 petites pages, c'est beaucoup plus léger que tout ce qui précède. Baudelaire, je ne connais pas trop. Ce que je trouve intéressant, c'est que beaucoup de Français se reconnaissent entièrement dans ses poèmes et qu'il soit considéré, quasiment, comme le poète absolu. J'ai tendance à penser que Baudelaire exprime l'esprit français.Avec ce petit bouquin, une merveille de clarté et de concision, j'ai eu l'impression de tout comprendre. Il présente un Baudelaire entretenant un rapport complexe avec la modernité (qu'il rejette en général), hanté par les questions du Mal et du péché originel.



































- Esther KREITMAN: "Le diamantaire". C'est un bouquin qui a déjà quelques mois (j'ai tardé à le  lire), mais on peut, encore, facilement, le trouver. Esther Kreitman est une découverte: elle est la sœur des célèbres frères SINGER: Isaac Bashevis, prix Nobel 1978 et Israël Joshua qui rencontra un grand succès aux Etats-Unis. Dans ce livre, publié à Londres en 1944 et traduit seulement aujourd'hui en Français (70 ans de retard), la sœur fait preuve d'un talent comparable à celui de ses frères. Une extraordinaire description d'Anvers, du monde juif et des diamantaires, au début du 20ème siècle puis durant la première guerre mondiale. Un livre à lire absolument, pas seulement si l'on est Belge.



- Simon LIBERATI: "Eva". Encore un très beau portrait de femme, celui d'Eva Ionesco, la fille d'Irina, la célèbre photographe. Les rapports troubles, destructeurs et dévorants, entre mère et fille. C'est à rapporter au film "My little princess", sorti en 2011, réalisé par Eva Ionesco, elle-même, avec Isabelle Huppert. Je ne veux pas porter de jugement. J'en parlerai, peut-être, dans un prochain post. Je soulignerai simplement qu'il faut lire, relire, Simon Liberati, auteur, notamment, de "L'Hyper Justine".


- Richard COLLASSE: "Seppuku". Richard Collasse est un grand connaisseur du Japon (il y a été PDG de Chanel) mais je n'ai pas l'impression qu'on parle beaucoup de ses livres. Personnellement, je trouve qu'il a une vision très juste du Japon. Son dernier livre est étonnant puisqu'il s'agit d'un grand roman historique dans lequel le héros se trouve ballotté au gré des guerres. Sont notamment évoqués: les relations du Japon et de l'Allemagne nazie durant la 2 nde guerre, la guerre de Corée et enfin le Japon du tout début des années 60. C'est très noir et ça pose une question essentielle: la rédemption est-elle possible ?



- Daniel COHEN: "Le monde est clos et le désir infini". C'est un bouquin d'économie (j'en lis beaucoup) mais que je crois accessible à tous. Je ne partage pas les analyses de Daniel Cohen (cette idée notamment, ici développée, d'une panne structurelle, de la croissance) mais je lis avec plaisir tous ses bouquins; il n'a pas son pareil pour retracer l'histoire du monde et de l'économie et proposer des points de vue originaux. Je recommande même si c'est avec quelques réserves.


Tableaux de Jean-Jacques HENNER (la lectrice), BALTHUS (Katia lisant), Ramon CASAS i CARBO, DEGAS, Gustav Adolf HENNIG, Van GOGH, MATISSE.