samedi 12 août 2017

L'insupportable "coolitude"


En ce moment, mes copains, copines, m'adressent plein de leurs photos de vacances ou me renvoient sur leur site Instagram.


Affreux ! On est submergés d'images surtout depuis le triomphe de ces satanés smartphones, I-Phones. C'est nul mais il est devenu interdit d'en discuter: un I-phone vaudrait largement un Nikon ou un Fujica !  Mais ça n'est même pas un problème technique!  Je commence à prendre ça en haine. J'ai souvent envie de dire à mes copains, copines, que je m'en fous de leurs photos !

Qu'est ce qu'ils veulent me dire en effet ? On sait bien qu'il n'y a plus ni prétention photographique, ni recherche artistique dans leur déluge coloré.


Je ne vois que des plages méditerranéennes, des ciels bleus, des couchers de soleil, des villas provençales, des fleurs, des couchers de soleils, des "parties", la famille, de beaux restaurants. Tout ce qui me fait gerber ! C'est l'époque de la niaiserie absolue !


Il s'agit simplement, en fait, de se mettre en scène, de faire exhibition de soi (les selfies, quelle horreur !).

Surtout d'exprimer sa béatitude. Dire qu'on est heureux, complètement "cool".
On serait contents, heureux de vivre !


La "coolitude", c'est le mot d'ordre contemporain. On est sympa, moderne, décontracté, avenant !


Brr !  On se prétend souvent révolutionnaires mais on aime bien se conformer aux injonctions sociales: "Sois heureux"!

Les gens cools, je les ai, en fait, en horreur. Leur vie sympa, je la trouve absolument mensongère, débilitante.


La vie "cool", c'est complètement contraire à ma vision du monde !


Mais discuter de ça, ça  n'a pas grande importance !


Demain, je pars en vacances à Hambourg pour une semaine !


Hambourg, c'est une ville absolument vampirique comme toutes les villes de la Hanse. Ça  fait partie des villes qui me font rêver et que je fréquente régulièrement : Bremen, Wismar, Lübeck, Gdansk, Riga. Une architecture mélancolique, un climat sombre, des plages désertes et infinies. Mais il y a aussi les villes belges, hollandaises. Et puis, je peux  m'y empiffrer de harengs et boire de la bonne bière dans une vraie brasserie. Et puis aussi me balader, au petit matin, sur une plage de l'île de Sylt ou de Langehoog.


Images des films "Nosferatu" de MURNAU  et principalement Werner HERZOG qui m'ont beaucoup émue et influencée.

Elles préfigurent mon voyage à Hambourg qui, je l'espère, ne sera pas cool et fun.

En ce moment , j'écoute beaucoup KRAFTWERK et évidemment "Trans Europe Express".

La semaine prochaine, je ne posterai probablement pas: je suis en vacances !

samedi 5 août 2017

Vacance


Ça y est ! Paris est vide Quel plaisir de se promener dans une ville qui apparaît, tout à coup, presque fantôme.

J'ai le sentiment d'une étrange liberté, de pouvoir faire ce que je veux. Juste une robe légère, très légère, des high-heels, très high (12 cms ce qui me fait culminer à 1m 88), pas de soutif (mon malheur: je n'ai presque pas de seins), simplement une culotte, très string, de grandes lunettes noires, très, très grandes et très, très noires. Mais on me fout, malgré tout, complètement la paix, c'est à peine si on me siffle ! 

Il me semble qu'on ouvre la Fnac des Ternes rien que pour moi; quant à mon poissonnier, Daguerre, il me sélectionne tout ce qu'il y a de mieux et dans mon café, "le Courcelles", on se précipite pour me satisfaire. 

Tout devient cool, facile. Je peux même faire vrombir ma BM à toute berzingue et stationner à peu près où je veux.


Je n'aime pas l'été, la chaleur, la lumière, les jours sans fin, mais je reconnais qu'il y a une beauté propre à l'été : les couleurs éclatantes, les contrastes violents, l'ivresse, l'exacerbation de la sensualité !


Surtout, c'est un suspens de la vie, de ses contraintes. L'été, les vacances, c'est l'abolition des interdits, des tabous, des hiérarchies. Pendant quelques jours, on peut se croire tout puissants !

Les vacances, c'est la vacance ! La vacance du pouvoir, des interdits! Cette courte période durant la quelle on peut croire que tout est possible, permis. Cette courte période durant la quelle les barrières sociales semblent abolies, durant la quelle on peut croire qu'on est quelqu'un d'important. On peut mentir, s'inventer des destins extraordinaires en toute impunité.


Moi, je me sens justement en vacance.  Vacance d'esprit : "vacancy"  bien sûr et pas "holidays".

J'erre, je rêvasse ! Je me sens détachée de toutes les préoccupations: pas seulement celles du monde mais aussi les plus quotidiennes, les plus courantes.

J'écoute sans cesse "Atmosphere" de Joy Division (années 70-80) et je demeure sous l'empreinte de 2 films extraordinaires : "Grave" de Julia Decournau  et "Love Hunters" de Ben Young. Dépêchez-vous d'aller les voir. C'est renversant, bouleversant. Des films d'une magnifique horreur. Et puis, vous me comprendrez peut-être mieux !

Quant aux "holidays", aux vacances, je n'ai pas de projets à court terme. Je ne vais même pas en Ukraine (je n'y supporte plus la chaleur en été). Je n'envisage que quelques jours à Hambourg la semaine prochaine. Mais après, ...., après..., j'ai décidé de changer de vie. Je vous en reparlerai.


Affiches ART Déco des années 30. L'Art Déco, on redécouvre un peu aujourd'hui mais je crois que c'était vraiment prodigieux.

Mes lecteurs polonais et allemands connaissent, bien sûr, Zoppot (Sopot). Pas de commentaire !

La première affiche, très célèbre, est de Jupp Wiertz (1888-1939).