samedi 8 janvier 2011

Glaciation

Alors voilà ! Encore une fois, une nouvelle vie pour moi.


Une vie tendue, le tremblement de l’arc avant qu’il ne décoche sa flèche. L’angoisse, la peur, les insomnies. Pourquoi s’infliger de pareilles épreuves ? Mais comment vivre autrement sauf à périr d’ennui ?


Avant, il a fallu tout quitter, faire le vide du passé : des lieux, des êtres familiers ont basculé. Une complète éviscération affective.



Aujourd’hui, on m’accueille dans une ambiance glaciale. Je parcours des couloirs sans fin qui donnent sur des salles immaculées.



On me redoute, on se méfie de moi : on m’a fait venir. On me scrute, on me déshabille, on cherche à me cataloguer tout de suite. La peur est réciproque.


Mais je ne cède rien non plus. Pas question qu’on me décrypte. La barrière est là. Je ne sais pas si elle peut jamais céder. Je crois que la vie professionnelle condamne à la solitude. Je demeure d’apparence impassible et m’en vais promener ma mélancolie dans la grisaille ambiante.




Photographies d’Inez Baturo, photographe polonaise, exposée, il y a quelque temps, par la Galerie Dmochowski

4 commentaires:

Alexandre a dit…

Courage : la glace, ça fond, et du moment que tu peux encore poétiser ce dans quoi tu nages...

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alexandre,

Je ne suis de toute manière pas à plaindre. J'ai choisi tous ces embêtements.

Mais il me faut toujours plusieurs mois pour m'adapter.

Après, je ne sais pas si la glace fond vraiment. Les relations professionnelles sont largement empreintes de fausseté.

Carmilla

Thierry a dit…

l'art de savoir naviguer
sur une écume glaciale ,une solitude intérieur où s'épanouis ce silence oppressant des sentiments verrouillés.

Oui ,il ny à rien de pire que de périr d’ennui.

Carmilla Le Golem a dit…

C'est joliment dit, Thierry !

Carmilla