samedi 9 avril 2011

Polska Literatura


A la suite de mon post sur la littérature persane, certains, parmi vous, m’ont demandé des tuyaux sur d’autres littératures étrangères que je connaîtrais.

C’est d’accord ! même si je n’ai pas fait de hautes études en lettres et si je ne sais parler dans tout ce blog que de ce que j’aime et non de ce qu’il faut aimer !


C’est vrai que la littérature, ce n’est pas seulement un reflet des mentalités, ça les façonne aussi. Je trouve ça étonnant, mais je pense qu’on peut toujours comprendre en partie l’esprit français à partir du roman du 19 ème siècle de même qu’on retrouve pleinement les russes dans Dostoïevsky et Tolstoï.


Je commence donc par la littérature polonaise contemporaine. Je crois qu’elle est d’abord dominée par quatre figures majeures du milieu du 20ème siècle :

- Witold Gombrowicz : il demeure incroyablement moderne. Il faut avoir lu « Ferdydurke » « Cosmos » et « la Pornographie » avant tout mais j’aime bien aussi « les envoûtés » et son Journal.



- Stanislaw Ignacy Witkiewicz : « l’Inassouvissement » bien sûr; un chef d’oeuvre expressionniste mêlant philosophie, peinture et rêveries érotiques. « En choisissant mon destin, j’ai choisi la folie » est-il écrit en exergue.

- Bruno Schulz : « le sanatorium au croque-mort » et « les boutiques de cannelle ». Un écrivain doublé d’un graphiste extraordinaire. Le judaïsme, Sade, Masoch et Spinoza tout à la fois.


- Isaac Bashevis Singer : prix Nobel 1978; ce n’est pas seulement la culture yiddish qui revit magiquement, c’est aussi la description implacable de la torture du doute et aussi de la pusillanimité humaine et de l’incapacité à choisir. Je recommande en particulier : « le Manoir », « le Domaine », « la famille Moskat », « Shosha » et « Ombres sur l’Hudson ».



Après l’évocation de ces quatre écrivains majeurs, je fais un grand saut et je sélectionne 6 autres écrivains devenus célèbres ces 15 dernières années :

- Olga Tokarczuk : la plus grande. Le mythe, l’histoire, les voyages organisent ses romans. On peut lire « les pérégrins » récemment traduits (Noir sur Blanc).


- Agata Tuszynska : une révélation récente, une littérature très grave : « Exercices de la perte » ; « Wiera Gran – l’accusée » (Wiera Gran était la chanteuse étoile du ghetto de Varsovie).


- Andrzej Stasiuk : la description de la déglingue post-communiste. J’adore notamment parce qu’il décrit une zone géographique que je connais bien, les Carpathes. On y passe tout le temps des frontières entre la Pologne, la Slovaquie, l’Ukraine, la Roumanie et la Hongrie. Y a pas plus craignos comme zone. Je vous recommande son dernier livre « Taksim » (Actes Sud).


- Ryszard Kapuściński : le reportage comme littérature. Evidemment, l’admirable « Ebène », mais aussi « le Shah », « le Négus » et «le Christ à la carabine ».



- Mariusz Wilk : un polonais qui, ô scandale, vit en Russie, en Carélie plus précisément, d’abord sur les îles Solovki puis au bord du lac Oniego.


- Dorota Maslowska : c’est la Virginie Despentes polonaise. Il faut lire « Polo-cocktail party ».




Voilà ! tout ce que j’ai recensé est évidemment traduit en français et assez facile à trouver.




Images d’Anna BODNAR, jeune graphiste, photographe de Bielsko-Biala; elle dirige aussi une agence de communication. Son œuvre est une bonne illustration de l’esthétique polonaise. Allez sur son site : annabodnar.eu. C’est impressionnant.

2 commentaires:

Dalloway a dit…

Bonjour, L'une de vos oeuvres ressemble à l'un de mes auto-portraits.... Alice odilon

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Dalloway, au pseudonyme merveilleusement "woolfien".

Je n'ai malheureusement pas pu accéder à vos oeuvres mais je suis très intéressée.

Bien à vous

Carmilla