samedi 3 novembre 2012

Mes dessous



 Hier, je me suis ruinée en m’achetant plein de jolis soutifs et culottes. Ca fait partie de  mes folies régulières de vampire.


Ca m’a émoustillée parce qu’évidemment un tel achat n’est pas neutre. On le fait en pensant aux amants/amantes qui vous déshabilleront.

Mes culottes, je fais très attention à les choisir et je les aime bien. Elles sont très souvent liées à des souvenirs érotiques et c’est pour ça que j’ai du mal à m’en débarrasser. En fait, j’ai tendance à les collectionner.  


Quand je vais en Ukraine, le cadeau le plus apprécié par mes copines, c’est des dessous affriolants. Il paraît que les slaves sont les plus grandes consommatrices de lingerie française.


Mais à l’inverse en Europe de l’Ouest, les filles deviennent de plus en plus puritaines là-dessus : du pratique et du sinistre, surtout rien d’osé, c’est jugé vulgaire.

Moi, je me sens tout de suite plus en confiance dans des jolis trucs. Ca me donne plus d’assurance érotique, ça lève mes inhibitions, ça me rend conquérante. Le vrai féminisme pour moi, c’est Chantal Thomass.


L’évocation de sa lingerie, ça fait resurgir plein de souvenirs inavouables mais qui vous constituent malgré tout. Les obsessions, les hantises, les hontes, les coups de tête, tout ce qui est glauque et sublime à la fois.


Mes affreuses culottes en coton d’adolescente, dans les quelles je me branlais frénétiquement, pleine de honte.
 Les culottes humides de désir ou inondées de sang.

Ma première culotte en dentelle, mon premier string. Et aussi des bas, des porte-jarretelles. Là encore, un drôle de trouble. On rejette ou on adore.

Les culottes jetées à l’autre bout de la chambre, celles qu’on m’a arrachées, celles qu’on m’a volées. Celles que j’ai offertes en souvenir.

Les culottes qu’on m’a déchirées, celles que j’ai données à mâcher.

Mes culottes perdues entre deux sièges à l’arrière des berlines.

Les culottes que j’ai inondées dans les trains de nuit, les avions, les ascenseurs. Là où on est curieusement assaillies de rêveries érotiques qu’on ne réalise presque jamais. C’est nul bien sur mais on y on fantasme le mouvement, la peur et l’excitation d’être découverts.

Et aussi, tous les lieux sombres, nocturnes, avec des rencontres potentielles anonymes, bonnes ou mauvaises : les salles de cinéma, les pistes de dancing, les parkings souterrains, les portes cochères. On s’y joue le basculement possible avec crainte et délice.

Et enfin mes culottes au travail dans la continuelle confrontation aux autres. Quand s’exerce la dimension trouble du pouvoir, quand je sens se vriller sur moi les regards pleins de désir et d’hostilité.

Vous me jugez sans doute bien libidineuse. Peut-être,  mais je crois aussi que c’est une hypocrisie de considérer que, dans la vie courante, on aurait simplement un rapport neutre et asexué avec le réel. En fait, on le sait bien, on est continuellement débordés d’impulsions, de fantasmes, de rêveries aux travers des quels on remodèle sans cesse le réel. A aucun moment, on n’est objectifs, on fait sans cesse fonctionner le stroboscope du désir.

Photos de Carmilla Le Golem au cours d’un récent séjour à Londres

En opposition à mes propos sans doute provocateurs, j'ai choisi de présenter quelques photographies d'une manifestation féministe qui avait lieu au même moment. Ca vous étonnera peut-être mais j'étais aussi sympathisante.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Superbes photos ,de qui sont-elles?
rien de provocateur dans vos propos
ils sont un peu décalés par rapport aux photos très "clean" !
Lola
( l'article "Odessaphile" a effectivement disparu , il traitait de livres )

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Lola,

Ce sont bien sûr mes propres photos à l'occasion d'un récent petit séjour à Londres.

Je n'ai aucune prétention photographique mais j'essaie tout de même de faire le moins mal possible. J'ai aussi un très bon appareil.

Ce qui est sûr aussi, c'est que je ne fais que des photos "clean".

Carmilla

Anonyme a dit…

Les vitrines de Londres sont mieux achalandées que celles de Paris !je voulais dire par "clean" photos prises de face , sans recherche de cadrage , d'effets ...photos qui donnent envie d'aller à Londres , même pour ouvrir seulement les yeux ! Lola

Carmilla Le Golem a dit…

Bonjour Lola !

Disons que ce sont des photos "à" Londres mais pas "de" Londres.

Sinon, je dois en effet reconnaître, au risque de choquer, qu'en matière de commerces et magasins, la France m'apparaît devenue étrangement pauvre avec une offre assez réduite et standard(que des grandes chaînes).

Ce n'est vraiment plus le paradis du shopping.

Carmilla