samedi 9 avril 2016

Apathie amoureuse


Je ne suis pas du tout romantique, pas du tout sentimentale.
L'affectivité, c'est vraiment, en ce domaine, que je ne me sens pas Française.
La drague, les roucoulades, les frissons, ça m'épuise.
Pourquoi enrober de préliminaires infinis ce qui, de toute manière, s'achève de façon triviale ?


Je n'apprécie pas trop qu'on me dise que je suis belle ou  bien habillée. Sauf si ça vient d'une femme parce que c'est plus désintéressé et qu'elles y connaissent, réellement, quelque chose en la matière.

Ou alors ces discussions, ces ressassements, ces radotages, à se chercher des points communs, à se trouver des ressemblances pour se dire, finalement, qu'on est pareils. Ça ne me plaît pas, ça me perturbe même, cette idée que je serais semblable à quelqu'un d'autre. J'espère bien que non!


Les Slaves (du moins les Russes ou les Ukrainiennes), on est beaucoup plus pragmatiques. Les partenaires sont accidentels. Il ne faut pas tout attendre de l'amour. D'ailleurs, tel qu'il est envisagé à l'Ouest, rien de plus normalisateur. Ce serait l'accord, l'harmonie, de deux individualités à tout prix semblables. Cette perspective, ça me fait frémir d'ennui. 


Surtout, c'est une aliénation complète. Ce qui est effacé, c'est la liberté du choix. On parle beaucoup de la libération de la femme mais a-t-elle la capacité réelle de décider et, d'ailleurs, lui en accorde-t-on le droit ? Rien de plus scandaleux qu'une femme qui choisit, en toute allégresse, ses partenaires et qui en change régulièrement, en toute légèreté.


Moi, avec les types, je suis à peu près indifférente. Leur âge, leur apparence, ça n'a pas trop d'importance: je suis démocrate! Mais j'ai aussi un gros défaut: je suis fondamentalement infidèle. Peut-être parce que je suis dure, peut-être, aussi, par souci de protection, peut-être, enfin, parce que je ne veux pas me sentir prisonnière.

C'est rarement brillant, c'est souvent lamentable (mais, peut-être, pas plus que pour d'autres). C'est la vie, avec ses aspects minables et exaltants. C'est peut-être nul mais ma satisfaction, c'est que c'est moi qui décide et choisis et ça, ça n'est pas encore rentré complètement dans les mœurs.


Images de Josef FENNEKER (1895-1956), le grand peintre-affichiste allemand de l'entre-deux guerres.

5 commentaires:

KOGAN a dit…

Bonjour CARMILLA

J'ai bien aimé votre post acidulé, et vos tirs de missiles à guidage laser...

Vos propos nous changent des vies ratées que l'on étale dans les médias, télé-réalités,et autres, pour distraire le consommateur de base du samedi soir, en montrant des femmes et des hommes pleurnichards...et moches!!!

Quelquefois, je m'entends dire que je suis bel homme, cela me fait doucement sourire,"la beauté ne se mange pas en salade", et je réponds que je savais cela depuis longtemps...mais le temps qui passe fait son office, sans bonus.

Mais je lutte...donc je suis.

N'oublions pas non plus et pour info, que la biologie moléculaire a montré que 99,4% du génome humain était semblable à celui du chimpanzé... ange ou bête?

Finalement, chacun tient sa structure psychique à sa façon, pour avoir la meilleure connaissance de soi...et la liberté.

Pour le Dessert:

"Jouir, il n'est pas d'autre sagesse;
Faire jouir, il n'est pas d'autre vertu."

Etienne Pivert de Senancour.

Bien à vous
Jeff


Richard St-Laurent a dit…

Bonsoir Madame Carmilla

J'apprécie votre réalisme.

Vous dites :

Il ne faut pas tout attendre de l'amour .


Je dirais qu'il ne faut rien attendre de l'amour.

Vaux mieux être bien détesté, que mal aimé !

Bien vôtre :



Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Jeff pour votre commentaire comme toujours pertinent et érudit.

Bien à vous

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Je n'ai cherché qu'à combattre quelques idées reçues mais vous allez encore plus loin que moi. Etre détestée..., je me poserais beaucoup de questions.

Bien à vous

Carmilla

KOGAN a dit…

"Le mépris des passions deviendrait-il suspect? et l'illusion terrestre aurait-elle perdu de sa force?...Richard

Voudrions-nous être ce que nous sommes pas ?
et de ne rien éprouver qui nous suffise...

Ce n'est point le raisonnement qui égare les hommes...mais la perfection du raisonnement." Etienne Pivert de Senancour.



Bien à vous