Paris a commencé à se vider. Ce sont les vacances, c'est à dire une vacance de notre esprit à tout ce qui faisait notre attention au quotidien : le travail bien sûr mais aussi tout ce qui constituait notre trame médiatique et relationnelle (les événements du monde, les collègues, les amis, la famille).
On cherche tous à se mettre, durant quelque temps, en retrait, à se déprendre, à penser à autre chose, à "se changer les idées" comme on dit. On a besoin de ça comme d'une respiration régénératrice.
Je trouve ça positif. Ca montre qu'on a conscience d'être formatés, banalisés, comprimés, par les contraintes sociales et professionnelles. A l'inverse, ceux qui ne prennent pas de vacances, qui ne cherchent pas à simplement "s'aérer", sont probablement inquiétants. Comme s'ils n'étaient plus que les rouages de la grande mécanique sociale, comme s'ils avaient peur de s'en évader.
Et parmi les vacanciers, toutes ces personnes qui veulent "se changer les idées", il y a vraiment deux grandes catégories :
- d'une part, ceux qui veulent ne rien faire, simplement se reposer et rêver.
- d'autre part, ceux qui cherchent à bouger, se déplacer, voyager.
C'est un peu l'opposition des contemplatifs et des actifs.
Les rêveurs, on a évidemment tendance à les déprécier en regard des aventuriers et baroudeurs. Des gens un peu mous, un peu popotes, qui répugnent au changement. La meilleure illustration, c'est évidemment "Le voyage autour de ma chambre" de Xavier de Maistre qui a inspiré les Romantiques.
Mais ça n'est pas, non plus, si simple. Etre capable de rêver, d'être sensible à l'immédiateté du monde et de ses sensations, est-ce que ça ne témoigne pas d'une force spirituelle plus grande que celle de se déplacer bêtement ?
En ce qui me concerne, je crois certes faire partie de la seconde catégorie, ceux qui bougent, les voyageurs, baroudeurs, sportifs. Une journée passée le cul sur sa chaise, à ne rien faire, ça m'apparaît une journée perdue, ça me déprime.
Mais mon incapacité à rester en place, ça n'est sans doute, aussi, qu'une expression de mon mal-être perpétuel. Aussitôt arrivée quelque part, j'ai envie d'en partir dans l'espoir de trouver mieux ailleurs. Mon incapacité à rester en place pour me contenter d'y rêver, ça n'est qu'une expression de mon instabilité, de mon malaise perpétuels. Ca n'est qu'une manière de me détourner de "l'ici et du maintenant", de me refuser à affronter la réalité présente.
Mais c'est aussi plus compliqué que ça parce qu'il est vrai qu'au bout d'un certain temps, j'en ai tout simplement marre d'endosser toujours la même peau. Sans doute parce que je me sens à peu près partout "une étrangère" et que je dois sans cesse faire un effort d'adaptation. Jouer continuellement à être une Française, ça devient épuisant.
Alors, je finis par en avoir marre, tant pis si mes propos choquent, de la France, de sa langue, de ses codes sociaux, affectifs et sexuels, de son actualité médiatique, culturelle, politique, de sa cuisine etc... Je n'en peux plus et j'ai fortement besoin de tirer un trait dessus et de partir à l'étranger. Mais ailleurs, ça ne marche qu'un certain temps. Je ne me sens bien, plus libre, que pendant quelques semaines et ensuite, je me lasse.
Je suis une perpétuelle insatisfaite ! La réalité est, pour moi, toujours déceptive. Et cela, c'est terrible aussi bien pour moi que pour ceux qui m'entourent.
Il faudrait que je puisse vivre dans un voyage perpétuel, sans cesse dans un nouveau cadre et avec de nouvelles personnes.
Etudiante, j'étais fascinée par la Route des Indes, l'expérience spirituelle qui la motivait. C'est devenu beaucoup plus compliqué de l'arpenter aujourd'hui mais j'ai eu la chance d'en faire un grand bout, jusqu'à la frontière irano-pakistanaise. Ca m'a évidemment beaucoup marquée et, surtout, j'en suis sortie imprégnée par les grands écrivains voyageurs : Ella Maillart, Anne-Marie Schwarzenbach, William Darlymple. Ils sont au petit nombre de ceux que je relis régulièrement.
Et puis, il est une grande période de l'Histoire que j'aurais aimé vivre: celle des Croisades. Cette grande aventure européenne, elle a duré deux siècles (en gros de 1095 à 1270) et elle a précipité des foules entières sur les chemins de Jérusalem. Nul doute que j'aurais cherché à participer à cette immense aventure, à cette grande fièvre collective. Comment alors mieux dépasser son destin ?
Et ma fascination pour les Croisades, elle s'explique aussi par l'impression profonde que m'ont laissée les châteaux de mon enfance, ceux des Chevaliers Teutoniques. On l'a généralement oublié mais ces chevaliers étaient des croisés de la Baltique.
Images de Guy Bourdin, Luchino Visconti, affiches de la Belle Epoque, Nicolas Roerich, châteaux de Malbork et de Trakai
Le titre de mon post est repris du numéro de juin de la revue "Philosophie Magazine".
Je recommande :
- Nicolas Bouvier: "L'usage du monde"
- Ella Maillart: "La voie cruelle"
- Anne-Marie Schwarzenbach: "De monde en monde"
- William Darlymple: "Sur les pas de Marco Polo - Voyage à travers l'Asie Centrale"
- Sous la direction de Martin Aurell et Sylvain Gouguenheim: "Les croisades - Histoire et Idées reçues". Un bouquin très récent. Il y a une foule de livres sur les Croisades mais on s'est mis à tout mélanger (on parle même de la croisade de George W. Bush ou de celle des Djihadistes de Daesh). Ce livre débusque en particulier toutes les idées reçues sur la question.
11 commentaires:
Bonsoir Carmilla
« Je suis une perpétuelle insatisfaite ! La réalité est, pour moi, toujours déceptive. Et cela, c'est terrible aussi bien pour moi que pour ceux qui m'entourent ».
L’humanité ne cesse de me surprendre. Des êtres qui ont tout pour être heureux, avec des possibilités de vibrer très fort, sans oublier, leurs immenses possibilités, qui s’offrent sans cesse à eux, cette possibilité d’une grande plénitude. J’en connais quelques-uns dans cette situation, des éternelles insatisfaits. Ils me surprennent lorsqu’ils ouvrent les écluses des confidences. Ce qui est toujours une surprise. Je les observe passer dans leur existence comme si rien n’allait les toucher, dans le genre, invulnérable, qui plus est, ils font l’envie de tout le monde. Et pourtant, lorsqu’on gratte un peu, le vernis s’écaille, les crevasses apparaissent, l’insatisfaction se manifeste, les voilà fragiles, ils se mettent à table et s’épanchent. On n’aurait jamais cru cela possible. Ils sont plus nombreux qu’on puisse le penser. Ils sont de tous les horizons, de tous les milieux, de tous les métiers, hommes, femmes, sans exception. Quoi de plus terrible que de souffrir d’insatisfaction comme de tomber dans un grand vide, après souvent, des formidables parcours. Il faut croire que la réussite n’est en rien une garantie de satisfaction. Ils sont souvent des incroyables acteurs. Ça parait beau de loin, mais si on s’y approche, cela devient une autre perspective beaucoup moins rassurante. Ils désirent toujours être ailleurs, et cet ailleurs n’est jamais leur refuge. Ce n’est même plus une circonstance aléatoire, même plus un déplacement, on dirait même qu’ils n’habitent plus l’existence, on dirait qu’ils traversent les limbes comme quelques choses d’indéfinissables. Même parler, faire des confidences, ne leur apporte aucun réconfort. J’en ai même connu qui se sont rendus jusqu’au suicide. Les suicides déguisés en accident, les maladies volontaires, ou encore, ces fins de vie minables chez les SDF. Lorsque ces événements surviennent, j’entre en réflexion. C’est une part d’humanité, que je n’ai jamais totalement encerclée, qui échappe à mes réflexions. Là où mes explications claudiquent. Les plus étonnant, c’est que lorsque vous rencontrez un de vos anciens professeurs, qui vient vous raconter ses déboires, ou bien un ancien patron, et mieux encore, un de vos anciens chef-pilote. La porte de la vulnérabilité est grande ouverte, et des fois, elle ne se referme pas. Faut-il obligatoirement la refermer?
Bonne fin de nuit Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
J'aurais quand même mauvaise grâce à me prétendre malheureuse.
Je considère même avoir eu beaucoup de chance dans ma vie. Mais je sais aussi que cela est fragile et peut, à tout moment, être remis en question.
Mon insatisfaction, c'est donc une manière de ne pas m'endormir, de chercher à prévenir les accidents. Parce que le plus dangereux, c'est de croire que tout est stabilisé et définitivement acquis.
L'insatisfaction, c'est donc le moteur qui vous permet de vous arracher, d'avancer dans votre vie et de ne pas vous faire broyer par l'implacable mécanique de la banalité.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Entre autres se changer les idées, comme dans le genre, fuite en avant. Comme si on avait compartimenté les périodes, la plus grande part de l’année : le travail, et deux petites semaines pour vivre vraiment. Vacances tout compris, rien de moins. Je trouve que c’est une bien étrange manière de vivre, cette compartimentation qui nous vient du Front Populaire, qu’on a qualifié : (d’avancée sociale). À mes yeux, la vie forme un tout, et les vacances semblent un moment particulier dans l’année, où certains se font croire, qu’ils chaussent les bottes des grands explorateurs. Le reste de l’année, ils travaillent, et sans ce travail, ils s’ennuieraient. C’est à se demander à quoi rêves les humains ? Aux vacances, je préfère le départ, tout en ignorant la date de mon retour. Je ne veux pas avoir deux semaines qui va me confirmer dans un quotidien morne, une platitude mortelle, pour faire partie d’un troupeau. Au vocable vacances, je préfère le voyage, qui peut avoir lieu n’importe quand, parce que voyager c’est vivre, être en vacances ce n’est même pas exister. Pourquoi faudrait-il diviser le grand voyage de la vie qui forme un tout, en parcelles ? La division du temps en périodes. Et, la liberté dans tout cela ? Partir, c’est une forme de liberté, un genre de détachement. Vous-même, vous en rêvez. Il me semble vous voir partir en croisade, pour en cours de route, chercher de l’eau et du fourrage pour votre cheval, et peut-être pour plusieurs chevaux, votre nourriture, coucher à la belle étoile, vous, qui adorez le camping, pour finalement déboucher en Palestine, afin de livrer bataille, lorsque ce n’était pas le massacre systématique, comme de quoi dans cette région du monde, les choses, n’ont pas tellement changées. Un beau grand voyage, qui pour certains participants, allaient décédés de maladies, ou bien, au combat, lorsque ce n’était pas de famine. Le tout dans l’esprit machiavélique, de convertir les infidèles, et dire que cela allait se poursuivre sur deux siècles. Loin de moi, l’idée que c’était une grande et glorieuse époque. En quelque sorte, elle présageait les conquêtes américaines par les très catholiques espagnols et portugais, qui allaient être rejoint par les anglais et les français. À l’image de Timothy Snyder la Palestine allait être le prolongement de La Terre de Sang. Nous pouvons tracer une ligne rouge sang du nord-ouest de la Russie jusqu’à l’Égypte et l’étendre sur une longue période de temps. À cette époque, partir c’était souvent, pour ne jamais revenir. Tout cela, pourquoi ?
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
Je comprends bien votre point de vue sur nos vies compartimentées. C'est triste en effet. C'est comme si on bénéficiait d'une autorisation de sortie de sa cage.
La vraie vie, vous avez raison, elle est un flux continu. Mais l'économie impose des découpages, une fragmentation: le travail puis les loisirs. Je ne sais pas comment y échapper.
Beaucoup parmi nous rêvent d'une liberté infinie pour échapper à ces contraintes. Mais pas tout le monde non plus. Certains préfèrent la sécurité d'une cage.
Les Croisades, c'était bien sûr une expédition militaire avec de terribles exterminations. Mais il n'y avait pas que des soldats. Des foules les accompagnaient, les premiers pélerins. C'était aussi une humanité qui était portée par le rêve, qui espérait voir sa vie transfigurée.
J'aurais sans doute aimé suivre les Croisés. Mais il est quand même difficile de se transposer 15 siècles en arrière. Et puis, je pourrais faire aujourd'hui le pélerinage de Compostelle. C'est facile, bien balisé et à la mode. Mais cela ne me dit pas grand chose sans doute parce que je ne me retrouve pas dans cette spiritualité bigote. Quant au camping, ça non, je ne l'adore pas du tout. J'ai besoin de me laver et d'avoir un petit-déjeuner. Mais je précise qu'au Moyen-Age, on ne campait pas non plus, sauf les soldats. Il y avait un réseau d'auberges développé dans les quelles on était mieux en sécurité.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
J’ai toujours détesté les fragmentations, dans un désir de tous ce qui est hors norme, peut-être trop entier pour vivre dans un monde cloisonné, que je n’ai jamais accepté. Moi aussi, j’ai déjà touché aux vacances, mais il était déjà tard dans ma vie, tellement, que j’avais l’air d’un phoque en plein milieu du Sahara. Ce qui ne m’a pas apporté satisfaction. Nous travaillons dur sur les fermes, surtout l’été, et pour un jeune garçon, le tout débutait après la fin des classes. Pendant que certains parlaient de vacances, nous les bouseux, nous savions ce qui nous attendaient, lorsqu’on débarquerait à la ferme. C’était les vêtements de travail usés, le ramassage des pierres dans le dernier champ semé, puis venait la période des foins. Nous étions en vacances de l’école, mais, pour le reste, c’était tout dire, on travaillait comme des hommes. Dans ces conditions on maturait très rapidement. On est devenu des hommes avant l’âge. Nous étions matures bien avant vingt ans. Ce qui fait, que pour moi, la liberté c’est sacré. Lorsqu’on retournait en classe en septembre, sceptiques, nous écoutions les expériences de ceux qui avaient eu de véritables vacances. Il y a longtemps, pour moi, que la vie fait un tout. Je ne rêvais pas de vacances, non, je rêvais de longs voyages, de faire ce que je voulais, sans que personne ne me dise quoi faire. C’est ainsi que je suis devenu un bon travailleur, mais un mauvais employé. Je me demande souvent ce que je serais devenu si j’avais vécu autrement, si le hasard m’avait fait naître dans un autre milieu. J’ai vécu dans mon imaginaire longtemps, et ce que j’avais imaginé, je me suis acharné à le réaliser. Je préfère faire un tout, partir au loin, ou m’asseoir sur une roche. Je mélange les deux allègrement. Carmilla, vous êtes devenue une grande lectrice parce que vous vous ennuyiez ; moi je suis devenu un lecteur forcené comme vous le soulignez, parce que je désirais sortir de ma condition. J’étais à la recherche d’un dépassement, d’un autre monde, et je n’avais pas besoin de me changer les idées, j’avais trop à faire. Lorsque j’ai le gouvernail bien en main, difficile de me l’arracher. Mêmes aujourd’hui, le vocable (vacances), n’a aucune signification, j’y vois même un genre de soumission, dans un temps pour le travail et un temps pour les vacances. L’amitié solide a plus d’importance à mes yeux que les foules. Je suis devenu en quelque sorte un loup solitaire doublé d’un Yéti. J’en suis très fier. À la nuit tombée dans la région de Manic 5, le soir venu, alors que la nuit tombait, j’écoutais les loups hurler dans les montagnes. C’était un vrai plaisir pour moi !
Au plaisir grande Carmilla
Richard St-Laurent
J’ai appris hier que la Communauté européenne avait conclus une entente avec le Traître, au niveau de 15% sur les tarifs.
Je pensais que la Communauté européenne était plus solide que cela…
Est-ce une servitude volontaire ?
Richard St-Laurent
Merci Richard,
On a trop tendance à considérer, dans les pays occidentaux, que tout le monde, et en particulier les enfants, prend des vacances et se repose alors en faisant ce qui lui plaît. C'est loin de correspondre à la réalité. Il n'y a qu'une classe sociale qui prend des vacances quand elle veut et où elle veut.
Cela étant, les choses évoluent quand même beaucoup. J'entendais ainsi que dans les années 40, moins de 30 millions de personnes dans le monde franchissaient, sur une année, une frontière. Aujourd'hui, on en est à près de 3 milliards. Il ne faut donc pas s'étonner du surtourisme. Et c'est vrai que ça conduit aussi à une fragmentation de nos vies, à une perte d'unité.
Pour ce qui me concerne, l'avantage de ma situation d'étrangère, c'est que j'ai l'impression de faire du tourisme toute l'année. Où que j'aille, en France ou ailleurs, c'est déroutant.
Quant à Taco-Trump, c'est vrai que l'Europe vient de se coucher devant lui et qu'il peut jubiler. On est contents parce qu'on a obtenu 15% alors qu'on redoutait 30% mais on a oublié que c'était 2,24% en 2024 et qu'il faut remonter à 1911 ou 1933 pour retrouver des droits de douane aussi élevés.
L'Europe est victime de ses divisions et de ses nationalismes étroits. C'est pourquoi elle n'est pas crédible alors qu'elle est économiquement plus puissante que les USA. Il aurait fallu s'appuyer fermement sur de grands principes, en l'occurrence ceux du libre-échange promus par l'OMC. Mais chacun a pensé à ses intérêts particuliers (nos vins, nos parfums) et a pris peur. Résultat, on a la défaite et l'humiliation, sans compter le désastre économique.
Bien à vous,
Carmilla
Richard a dit…
Bonjour Carmilla
Un traître est un traître, c’est toujours décevant d’en faire la connaissance ; mais un lâche c’est beaucoup plus gluant, répugnant, écœurant, c’est encore pire lorsque se sont des nations, qui se vautrent dans lâcheté, alors que l’on croyait qu’ils étaient nos alliés. Nous ne pouvons pas fonctionner ainsi continuellement, d’humiliation en humiliation, de soumission en soumission, parce que nous allons finir non seulement dans la honte, mais dans la servitude. La Communauté européenne vient de signer un pacte en approuvant sa propre condamnation. Franchement, je les croyais, plus fort et plus solidaire. Je pense ici aux Ukrainiens qui livrent une lutte mortelle dos au mur, et qui compte sur l’Europe, et qui comptait sur les États-Unis. La Communauté européenne vient de manquer une occasion de s’imposer. Et, le Traître vient de leur en faire payer le prix. Au lieu de serrer les rangs, ils se sont éparpillés, ce qui est fort désagréable et décevant. Vos plus beaux principes de liberté, de démocratie, d’État de droit, viennent de voler en éclat, parce que vous refusez de les défendre. Les uns après les autres vous vous agenouillez. Le Traître vous fait la peau et vous en redemandez. C’est une honte. Lorsque, j’ai appris la nouvelle, je venais de sortir de la rivière après une heure de natation. Ce qui couronnait une journée agréable. J’ai déchanté lorsque j’ai ouvert la radio. Je me suis même demandé si cette nouvelle était véridique. Je n’arrivais pas à y croire. L’Europe venait de nous larguer, pour faire affaire avec un criminel. On ne négocie pas avec un criminel. Il n’y a rien à négocier ni avec le Traître et encore moins avec le Cousin de Moscou. Donc si vous négociez avec le Traître, c’est que vous acceptez ses politiques, ses manières de faire, ses impositions, en pensant que vous avez sauvé quelque chose. Vous n’avez rien sauvez parce que vous venez de perdre. C’est une défaite pour nous tous, et une grande victoire pour le Traître. Et, je parie que ce n’est pas terminée, on peut en référer aux records de la Bouse de New-York, qui caracole dans les sommets depuis une semaine. Tout le monde est à la fête ? Non ! Le Premier Ministre de la France a parlé d’un jour sombre pour L’Europe. Vous aviez l’air d’une bande de piteux, qui venait de se faire faire les poches. La paix ne s’achète pas, surtout lorsqu’il s’agit de négocier avec un Traître ; elle se gagne toujours de hautes luttes. Je n’ai pas beaucoup d’admiration pour ceux qui reculent sur leurs principes, et dans un esprit boiteux de complaisances, après toutes les ignominies provoquées par le Traître au cours des dernières années, et la liste est longue, nous refusons toujours de voir l’impondérable de la réalité. En philosophie on appelle cela un indéterminisme.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
29 juillet 2025 à 16:32
Merci Richard,
Votre dernier commentaire s'est bizarrement égaré en novembre de l'an dernier. Je me suis donc autorisée à le remettre en place.
La "négociation" avec Trump a, en effet été calamiteuse. On s'est pliés, agenouillés, trop contents de n'avoir que 15%. Mais on oublie que, depuis le début de l'année, le dollar s'est déprécié de 10% par rapport à l'euro. On en est donc plutôt à 25%. Et en plus, sous la pression du Traître, on a bazardé l'accord sur les GAFAM qui prévoyait un taux d'imposition minimum (15%) pour les activités mondiales des grands groupes (Amazon, Microsoft, Google, Apple, Facebook).
C'est en effet une honte. Il aurait fallu simplement refuser de négocier. Affirmer qu'on voulait s'en tenir aux règles de Droit, aux grands principes d'égalité et d'équité. Refuser toute discrimination qui porte atteinte au libre-échange. Négocier, ça a, en effet, été adopter sa logique stupide et reconnaître qu'il avait raison.
Et est-ce qu'on pourra revenir un jour là-dessus ? Ca n'est pas sûr et on en a déjà au moins pour 4 ans.
Et puis ça interroge sur le fonctionnement de la "démocratie" américaine. Comment un imbécile peut-il, à son réveil ou au cours de sa partie de golf, régler en 3 ou 4 tweets, sans consulter personne, les grands dossiers du monde ? Je trouve ça sidérant.
Bien à vous,
Carmilla
Bonjour Carmilla
Merci d’avoir rectifié mon erreur. Ça m’arrive lorsque je suis trop pris par mes écritures et que l’inspiration s’en mêle. Je conserve plusieurs de vos textes dans mes favoris qu’il m’arrive de relire.
J’ignorais que le dollar américain avait été déprécié par rapport à l’euro. Est-ce que certains auraient échangé leurs dollars pour des euros ? Si la demande pour l’euro est plus forte, ça fait baisser le dollar américain. Qui plus est, beaucoup de compagnies américaines, qui s’approvisionnaient à l’étranger ont fait des réserves de matériaux, compte tenu de l’instabilité. Peut-être aussi, que certains détenteurs de la dette américaine se sont défaits, de leurs valeurs américaines ? J’aimerais bien que vous m’expliquez comment les taux de la monnaie peuvent influencer les tarifs ? Explications qui seraient très appréciées Carmilla.
Vous avez bazardé l’accord sur les GAFAM, et c’est vous qui me l’apprenez ! Pour une fois que j’étais fier de l’Europe. Rien d’étonnant, Carney a reculé sur ce dossier. Il va peut-être reculer ailleurs. Nous reculons partout et c’est désolant. Ici, on doit se préparer à une série de mauvaises nouvelles. Contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire, les négociations sont difficiles, de toute façon les négociations, entre les canadiens et les américains, ont toujours été difficiles, et ce n’est pas près de changer. La situation se détériore. Je le sens dans les propos du Premier Ministre, même si ses ministres qui s’occupent des négociations, affirment que tout va très bien madame la marquise. Je sens qu’il y a du sable dans l’engrenage. Je pense que Carney est en train de nous préparer une série de mauvaises nouvelles, surtout s’il capitule devant le Traître ; d’autre part, il peut prendre l’autre chemin, celui de la résistance, du refus de négocier. Pour cet homme, l’heure de vérité vient de sonner. Est-ce que la réalité va le rattraper ? Il est devant son destin, comme nous le sommes tous sans exception. Il appert que l’Amérique se cherche, elle est encore assez lucide, pour que le poids de sa dette vienne la hanter, que sa monnaie est surévaluée, et que ses coûts de productions sont trop élevés par rapport au reste du monde. Il faudrait peut-être se rappeler le dernier budget, qui a été adopté récemment, où le Traître a fait tout à fait le contraire de ce qu’il avait annoncé lors de son assermentation. De toute façon : le Traître à toujours vécu dans les dettes sur le bord de la faillite.
Bonne fin de journée Carmilla
Richard St-Laurent
Merci Richard,
Les taux, ceux du marché obligataire, sont fixés de manière à contenir l'inflation. Ils compriment en effet à la fois la consommation et l'investissement. Mais on comprend que des taux trop élevés sont mortels pour une économie (en Russie, c'était 21% récemment, c'est aujourd'hui 18, ce qui traduit bien l'effondrement économique du pays. On est à 3, 35 % en France et 4,35% aux USA mais cela varie chaque jour plus ou moins).
Mais dès que les anticipations d'inflation se font plus fortes, le cours des obligations baisse et les investisseurs se dépêchent donc de les vendre pour en acquérir de nouvelles à meilleur rendement.
Trump a initialement provoqué un début de panique avec ses droits de douane qui allaient relancer l'inflation américaine. Il y a donc eu des ventes massives de dollars qui expliquent sa baisse notamment par rapport à l'euro. C'est la logique simple du marché des obligations. On croit que c'est un placement sûr. Mais je n'ai qu'un conseil à donner: n'achetez d'obligations que si vous pensez que les taux d'intérêt et l'inflation vont baisser. Sinon, vous risquez d'y laisser des plumes.
Le drame de la politique économique de Trump, c'est bien sûr qu'elle est d'une bêtise monumentale. Mais, sauf mouvement brutal de défiance, elle ne fera sentir ses effets néfastes pour les USA qu'au bout de plusieurs années. Tout dépendra de l'évolution des déficits américains car le dollar demeure surévalué en regard de leur ampleur.
Quant à l'Europe et au Canada, le choc des droits de douane, des Gafam et de la baisse du dollar vont immédiatement se traduire négativement sur l'activité économique.
Je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre en si peu de lignes.
Bien à vous,
Carmilla
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