samedi 14 mars 2009

"Landscapes with a corpse"



Bientôt, dans quelques semaines, je partirai en vacances au Japon, pendant la période des cerisiers (sakura) en fleurs.


C’est en passe de devenir une habitude.



Ce qui ne l’est pas en revanche, c’est que, depuis quelques mois, je suis atteinte d’une maladie neurologique à l’évolution improbable qui fait de tout voyage une aventure hasardeuse. Une maladie mystérieuse, une maladie, généralement, de sportifs, qui frappe à tout âge et que l‘on ne sait pas traiter; une maladie qui me scie un genou d’une douleur continuelle et qui me dévore de mille fourmis rouges géantes.





















Ce qui me console un peu, c’est que Mary Pierce, qui vient d’abandonner le tennis, est atteinte, depuis plus de deux ans, de la même maladie. Mary Pierce que je trouvais si gracieuse et si élégante et à qui je me sens aujourd’hui liée.


Ce qui est curieux, c’est qu’aucune thérapie classique n’est efficace. Les antalgiques ne me font rien. Seuls me font de l’effet les drogues, les anxiolytiques, les antidépresseurs, tout ce qui me permet de vivre dans des paradis artificiels.


Alors je me prépare ma petite trousse d’euphorisants qui me permettront de me traîner dans Tokyo comme dans un rêve. D’ailleurs, être complètement droguée dans Tokyo (même si c’est très lourdement réprimé), c’est sans doute la meilleure approche de cette ville irréelle.


A part ça, comme vous le savez peut-être, la maladie, c’est vraiment l’expérience de la déréliction. N’attendez pas de compassion, c’est l’occasion, pour votre entourage, d’exercer son sadisme. En général, on n’y prête même pas attention. Si on commence à s’en préoccuper, on suggère que vous être une simulatrice (eh oui, le bénéfice de la maladie) ; ensuite, on cherche à vous culpabiliser (vous aviez tout fait pour en arriver là) ; enfin, on veut vous punir définitivement (vous n’avez plus droit à rien, vous ne pouvez plus rien faire, c’est dans l’intérêt de votre santé).


Peu importe, vous seule savez que vous êtes immortelle…

















IZIMA KAORU

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