dimanche 16 août 2009

Chasse en Germanie



Comme c’est étrange ! Je devais m’envoler pour l’Ukraine et les côtes de Crimée et puis j’ai été, tout à coup, saisie de mes pulsions vampiriques irrépressibles.



Alors, j’ai pris mon bolide et je suis partie sillonner l’Europe à toute allure, attendant l’événement qui étancherait ma soif. Une glissade lumineuse qui me conduit d’abord à Genève, où je voulais revisiter la maison de Voltaire à Ferney. Voltaire que j’aime tant, qui incarne magnifiquement cet esprit des Lumières que nous oublions si souvent aujourd’hui. J’ai aussi revu, au bord du lac, la statue de Sissi, hélas noyée au milieu d’immondes baraques de fête foraine.



Et puis, j’ai traversé la Suisse pour me retrouver au bord du Bodensee, à Konstanz. Mais la douceur alpine ne me convenait plus, alors j’ai décidé de remonter vers le Nord.

Des heures passées dans la vitesse où le voyage, empreint d’une attention extrême, se fait, se défait, dans la confusion des lieux, des jours, des moments ; c’est cela, le vol des oiseaux.


D’abord Munich où j’ai été émerveillée par la villa de Franz Von Stuck et où j’ai passé des heures infinies dans les brasseries, emportée par la merveilleuse convivialité allemande.


















Puis la ville du romantisme, Weimar, et celle du « penseur à coups de marteau », Naumburg. Je descendais dans de magnifiques hôtels, aux noms qui m’étaient prédestinés, le « Petershof », le « Russischer Hof », mais toujours rien, toujours pas ce coup d’éclat qui me bouleverserait.




Alors,… je me suis dirigée encore vers le Nord, jusqu’à Stralsund puis l’île de Rügen; les falaises crayeuses, d’une blancheur sépulcrale, en ont inspiré le peintre romantique, Caspar David Friedrich.


Mais rien, déception ! alors, redescente vers le Sud. Enfin, à Lüneburg, dans le silence de la lande et des tourbières, dans l’éclat des bruyères, des grands champs parsemés des squelettes d’arbres morts, elle était là ; elle tenait la réception d’un hôtel noyé dans la verdure.


Elle avait les yeux mauves. Elle est maintenant immortelle comme moi.

























Il ne me reste plus maintenant qu’à me dépêcher, prendre un avion à Berlin, pour rejoindre mes copines à Yalta, via Kiev et Simferopol. Pour y passer enfin des vacances normales.


Je vous laisse quelques images que j’ai faites de ce périple et qui correspondent bien à mon état d’esprit d’alors.


Photos : Carmilla le Golem (Ferney, Konstanz, Munich, Lüneburg). Sigma DP2

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