dimanche 17 janvier 2010

« D’or et de neige »



Les quelques flocons sur Paris ont ravivé ma nostalgie du Japon. Rien n’est en apparence plus neutre que la neige, mais aucun pays ne la perçoit de la même manière, la relation allant de la détestation à l’amour.



Au Japon, quelquefois, même si c’est de plus en plus rare et si ça ne dure que quelques jours (sauf à Hokkaido), le pays est littéralement submergé sous la neige.


La relation à la neige y est entièrement pacifiée et elle devient un élément esthétique d’exaltation de la nature mais aussi de mise en valeur, par une épure prononcée, de l’architecture urbaine et religieuse (les temples shinto).



L’atteinte, donc, d’une nouvelle harmonie.





Tsuchiya Koitsu, Kawase Hasui

3 commentaires:

ML a dit…

Ces estampes sont si apaisantes! La neige semble y magnifier le quotidien, autant que ces bois peints.

Je me permets d'illustrer votre post avec ces Haïkus, d'abord de Santoka:
la neige
tombe sur la neige
silence

Et celui ci, écrit par Issa et figurant sur sa pierre tombale, sur le Mont Kumaru:
C'est donc ça
Ma dernière demeure?
Cinq pieds de neige.

J'aime beaucoup la neige, elle appelle chez moi une boisson chaude, de la musique (Neil Young par exemple), un bon livre ou la rêverie tout simplement. Cela dit, c'est dur de rester romantique une fois que j'ai quitté mon petit jardin, ma petite impasse pour rejoindre les grandes rues de la ville où la neige est souillée par les passages...

(Désolée pour ce long commentaire, je me suis enflammée!)

Princesse a dit…

Des rêveries!...

Carmilla Le Golem a dit…

Merci pour ces deux très beaux Haïkus. En France, le problème avec la neige, c'est qu'il ne fait pas assez froid ou qu'elle ne tombe pas suffisamment pour empêcher qu'elle ne se transforme en une gadoue déprimante. Pour éviter cela, il faut déménager à Arkhangelsk ou à Astana, mais cela pose évidemment d'autres problèmes.

Merci à toi aussi, Princesse, que je suis surprise de retrouver.

Carmilla