dimanche 18 juillet 2010

De l’identité nationale



Se réjouir d’abord de la liberté retrouvée de Roman Polanski. Une victoire contre la bêtise, la haine, la terreur puritaine.

Ce qui m’a surtout effrayée dans l’affaire Polanski, c’est que les partis du Bien et de la Vertu, notamment à gauche, se sont fait les alliés des mouvements les plus réactionnaires, les plus populistes, dans la condamnation des élites, de leurs supposés privilèges et de leur corruption. Je ne vais pas crier au retour du fascisme mais tout de même…




Enfin…, c’était aussi, ces derniers jours, la fête nationale, période de réconciliation. J’ai remarqué qu’on avait complètement enterré le débat sur l’identité nationale. J’ai cru comprendre que ce débat était, dans son principe, condamnable car il visait à stigmatiser et exclure certaines catégories de la population. D’ailleurs, personne ne saurait vraiment ce que signifie être français. La France, elle serait justement faite de sa diversité et de son métissage. C’est ce qui permet de jeter aux oubliettes toute l’histoire du pays qui n’aurait été qu’une longue répression.


Pourquoi pas ! C’est d’ailleurs ce qu’il est devenu obligatoire de penser maintenant en France, cette diversité culturelle et ethnique, sous peine d’être taxé d’affreux réactionnaire voire de raciste.





Pourtant, si l’on réfléchit bien, cette obsession de la diversité, du métissage n’est, comme l’a souligné Jean Rolin, que le reflet inversé de la pureté raciale.


Et puis tous ces thuriféraires de la diversité, du « tout se vaut », ne font que le jeu de ce que, généralement, ils combattent : la mondialisation avec son kitsch, sa sous-culture, sa vulgarité, la banalisation complète de la vie et des sentiments.


« La lutte contre toutes les formes de discrimination participe de ce mouvement vers une civilisation mondiale destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l’honneur d’avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son sens à la vie ». Claude Levi-Strauss





C’est assez curieux, cette incapacité des français à penser leur héritage. Pour les pays que je connais, cette question de l’identité ne se pose même pas tellement elle est évidente. Pour les Russes, les Polonais, les Allemands, l’identité nationale c’est d’abord la culture, c'est-à-dire la littérature, la musique, la peinture, la philosophie. Pas un Allemand qui ne sache parler de Kant, pas un Russe qui n’ait lu Tolstoï, pas un Polonais qui ne sache réciter Mickiewicz.



Il est évident qu’il y a bien pour moi une identité française, qui ne se réduit pas à la diversité Black-Blanc-Beur et qui n’est pas bien difficile à définir.


C’est notamment une culture au sein de laquelle ont pris naissance l’Etat démocratique moderne, l’art du roman, l’impressionnisme, le cinéma « nouvelle vague », les cafés, l’art de la conversation, l’élégance....


J’ajouterai aussi une certaine relation inédite entre les sexes, faite de séduction et de complicité. Il y a ainsi, même si c’est en régression, une érotisation très singulière de la vie sociale.
De tout cela malheureusement, il semble que plus personne n’ose parler parce que c’est trop discriminant.




Louis TRESERRAS – J’ai choisi ce peintre français pour la sensualité magnifique et singulière de ses nus illustrant bien une « culture »

5 commentaires:

Michel Renard a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Michel Renard a dit…

Je n'avais jamais vu ce blog... Bravo pour son esthétisme, pour ses photos et ses images...
Mais je vais être un peu méchant...
Tu dis, à propos de l'affaire Polanski :"Je ne vais pas crier au retour du fascisme mais tout de même…" Bien... mais pourquoi ne pas appliquer cette réserve au "débat" sur l'identité nationale...?
Écrire : "j'ai cru comprendre que ce débat était, dans son principe, condamnable car il visait à stigmatiser et exclure certaines catégories de la population"... n'est-ce pas un peu simple...?
Ceux qui ont voulu fuir ce débat ont décrété ce genre d'argument sans preuves... Ils ont "hitlérisé" le débat pour mieux le fuir et le discréditer sans raisonnement... Mais discuter de l'identité de son pays n'a rien de xénophobe. C'est tout à fait légitime.
Michel Renard
professeur d'histoire
co-auteur de "Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?" (Larousse, 2008)

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Michel pour ce commentaire,

Mais j'ai vraiment du mal m'exprimer car, en fait, je suis d'accord avec toi.

Je regrette en effet que l'on ait évacué le débat en lui prêtant une finalité ségrégationniste.

Parler de l'identité n'a effectivement rien de xénophobe et il peut être intéressant de rappeler que beaucoup d'étrangers choisissent de vivre en France, non pas parce que c'est le pays de la diversité (ce qui ne veut rien dire)mais par amour de la culture française qu'ils ont étudiée au lycée.

Carmilla

Anonyme a dit…

jaime beaucoup ton blog pourait tu me donner le nom du tableau de la jeune femme alonger sur la planche stp merci davance :)

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Anonyme pour ce message sympathique.

Il s'agit normalement de "la belle endormie" mais c'est vrai qu'il s'agit d'un post qui a maintenant 1an et demi et j'ai donc un peu perdu les références.

Le mieux, c'est d'aller sur le site du peintre (très beau) : www.treserras-berit.com


Cordialement

Carmilla