dimanche 1 août 2010

Séduction prédatrice



Cette semaine, j’illustre mon post avec des tableaux d’Eva Kowalewska.

Ewa Kowalewska (je rétablis l’orthographe, qu’elle a francisée, de son prénom), je l’aime bien. Elle a longtemps habité le même quartier que moi à Paris, nous avons une langue commune. Surtout, nous partageons un même imaginaire.



Evidemment, Ewa Kowalewska est sans cesse rattrapée par son passé. Elle a été la copine de Paul-Loup Sulitzer, ce qui suffit à vous déqualifier définitivement dans le Paris intellectuel.


Pourtant, sa peinture montre bien qu’elle vaut beaucoup mieux que son ancien matou.


Ewa Kowalewska, j’aime bien son absence de préjugés. Elle est comme moi…une vampire.
Ce qui compte, c’est l’aventure, la conquête séductrice.


Ca touche évidemment le domaine sexuel. C’est la question centrale du vampirisme.

Ce que nous détestons, c’est le kitsch amoureux, le sentimentalisme bêta.


Quand vous m’écrivez, vous me demandez ainsi si je ne suis pas lesbienne.


Hi-Hi ! Je me suis déjà exprimée là-dessus. Je suis au-delà de cette alternative.



Le lesbianisme est aussi kitsch que l’hétérosexualité, aussi mièvre, aussi sirupeux.

C’est vrai que j’aime bien les femmes mais j’aime aussi déstabiliser, perturber les hommes.

Faire l’amour ne m’intéresse d’ailleurs pas tellement; ce n’est pas mon but exclusif. Ce n’est en fait qu’un aspect, presque secondaire, de la sexualité.

D’ailleurs, je ne crois pas que les femmes aiment tant que ça faire l’amour. C’est excitant les premières fois; après, c’est d’un ennui mortel. Quelle horreur de vivre avec un mec qui ne pense qu’à se soulager et à vous sauter.

Aimer faire l’amour, c’est l’impératif de notre société porno-hygiéniste.

Si vous n’aimez pas ça, dépêchez-vous d’aller consulter un psychiatre, vous dit-on d’un air effrayé.

Moi, je déteste ça. Ce qui m’intéresse, c’est la séduction, le jeu, la réciprocité qui s’instaurent avec celui que j’ai réussi à attirer.

Ne pas avoir froid aux yeux. J’aime bien cette expression française. Elle me correspond, à moi et mes compatriotes slaves qui avons une autre vision des relations entre les sexes.

L’important, c’est de capter l’autre, de le fasciner. L’important, c’est de recueillir la lueur du regard qui se pose sur vous.

Pas de plus grande jouissance pour moi que de sentir que je suis le centre de l’attention. Que des dizaines de regards, dans un lieu public, me scrutent, m’épient, me déshabillent. Sentir que l’on est une énigme, un rêve, ça vaut tous les orgasmes et peu importe qui me regarde, homme, femme, jeune, vieux, monstre ou éphèbe. Je me sens pareillement flattée.


Les féministes dénoncent avec force le harcèlement sexuel. C’est devenu pénalement répréhensible.

Que dire pourtant d’un monde où le harcèlement est prohibé ?

Et puis c’est occulter un autre volet : les femmes ne sont pas seulement des victimes ; elles exercent aussi un extraordinaire pouvoir sur les hommes ; les maîtres du jeu, ce sont souvent elles. Très jeune, j’ai ainsi compris que la presque totalité des hommes étaient prêts à tout, y compris à sombrer dans la folie, pour conquérir une jeune femme : sacrifier leur famille, leur honneur, leur réputation, leur fortune pour pouvoir passer quelques heures en compagnie d’une Lolita condescendante.

Quand on a compris ça, on sait mieux comment fonctionne le monde et comment s’y adapter.



Eva KOWALEWSKA

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