vendredi 21 septembre 2012

Mikhaïl Boulgakov à KIEV




Boulgakov est maintenant un écrivain culte dans le monde russophone.

On l’associe plutôt à Moscou.


C’est peut-être lié à son roman le plus célèbre « Le Maître et Marguerite » qui débute par une évocation des étangs du Patriarche.

Mais Boulgakov est né à Kiev et a longtemps vécu dans un quartier pittoresque de la ville qu’on compare souvent  à Montmartre. Et c’est vrai qu’il y a de ça : des ruelles pentues, des ateliers d’artistes, des boutiques de camelote.


La chambre de Boulgakov

Surtout, Boulgakov a été, à Kiev, le témoin des événements extraordinaires qui ont suivi la révolution d’octobre, avec des renversements continuels de situation. Kiev était devenu le point de ralliement des réfugiés qui fuyaient les Bolcheviks.


Vue sur Kiev depuis le salon de Boulgakov

S’y succédaient alors, dans la violence, des pouvoirs éphémères : le gouvernement de l’Hetman Skoropadsky, manipulé par l’occupant allemand, puis les nationalistes ukrainiens dirigés par Petlioura, puis l’armée blanche dirigée par Dénikine et enfin le corps expéditionnaire franco-britannique.


Le bureau de Boulgakov

Il y a eu une longue période d’indécision avec des renversements continuels, des mouvements d’espoir et de désespoir, jusqu’à la conquête définitive de Kiev par les Rouges.


Les frontières du Bien et du Mal, de la Vérité et du Mensonge, ont alors été abolies.

Boulgakov a été, à cette époque, témoin d’effroyables massacres et ne savait pas, lui-même, pour qui prendre parti. On sait simplement qu’il était plutôt favorable à Dénikine.


Ces événements dramatiques, et plus particulièrement la prise de Kiev par les troupes de Petlioura, constituent la toile de fond de « la Garde Blanche ».


Surtout, cette période de bouleversement moral et intellectuel, constitue la clé de compréhension majeure de l’œuvre de Boulgakov. Comment survivre dans une incertitude absolue, quand tous vos anciens repères ont disparu ? Réflexion très actuelle, aujourd’hui, en Russie ou en Ukraine.

Aujourd’hui, la maison de Boulgakov (située « descente Saint-André ») est un joli musée de Kiev dont je vous livre ici quelques photos.


Photos de Carmilla Le Golem sur Sigma DP2 Merrill

4 commentaires:

nuages a dit…

Je ne connais guère l'oeuvre de Boulgakov, mais j'ai adoré "Coeur de chien" et "Les oeufs fatidiques".

Carmilla Le Golem a dit…

C'est déjà très bien, Nuages, d'avoir lu ces 2 livres de Boulgakov.

Moi-même, j'ai à peine plus lu que vous mais ce qui est intéressant, c'est que Boulgakov soit maintenant, en Russie et en Ukraine, l'un des écrivains les plus lus, comme si, là-bas, on se retrouvait complétement dans son oeuvre.

Carmilla

Anonyme a dit…

Vos photos sont intéressantes parce
qu'elles restituent une atmosphère et qu'on ne les verra nulle part ailleurs .Si je n'ai pas le temps de relire "le maître et Marguerite"
me conseilleriez-vous "coeur de chien" ou "les oeufs fatidiques"? je déchiffre encore le cyrillique mais je ne le comprends plus ;et il est évident qu'il faut s'immerger dans la langue pour que ce soit efficace ! pour plus tard ..lola

Carmilla Le Golem a dit…

Je ne suis pas moi-même une grande spécialiste ni une grande fan de Boulgakov.

Pour l'essentiel, il a écrit deux grands romans : "la Garde Blanche" et "le Maître et Marguerite".

Sinon, il s'agit de nouvelles et de récits parmi lesquels on peut citer : "Coeur de chien", "Endiablade", "Morphine", "J'ai tué". Je crois que ça se trouve assez facilement en français.

Si vous déchiffrez le cyrillique, c'est très bien et c'est suffisant pour lever le seul obstacle à un voyage là-bas.

Carmilla