dimanche 28 septembre 2014

Les cafés


Lorsque je suis en vacances, je choisis avec soin mes hôtels et je fréquente beaucoup les cafés et les restaurants. Il faut que ce soit beau, esthétique, ça fait pour moi partie d'un art de vivre, surtout en Europe Centrale. Stefan Zweig écrivait ainsi que le café était l'un des traits distinctifs de la culture européenne.


Mon Hôtel à Cracovie

C'est vrai que pour mesurer les contrastes entre les cultures, il n'est rien de plus étonnant, par exemple, que de s'asseoir à la terrasse d'un café à Odessa à l'issue d'un voyage en bateau depuis Istanbul. Un café en Turquie et un café en Ukraine, même si c'est géographiquement tout proche, ça n'a vraiment rien à voir: 95 % d'hommes d'un côté, 95 % de femmes de l'autre. Des femmes qui, en plus, en Ukraine, picolent de la bière. Il s'agit certes de deux pays candidats à l'Europe mais on est quand même sur deux planètes différentes. De même, ce qui sépare pour moi la Russie de l'Europe, c'est qu'on n'y trouve presque pas de cafés et que leur apparition est toute récente.


Ceci dit, en matière de cafés et de restaurants, la France (je vais sans doute beaucoup choquer en disant ça), je trouve, vraiment, que ça n'est pas terrible. Du moins, ça ne me convient pas.


Bien sûr, il y en a beaucoup et même énormément. Mais les cafés, en France, à quelques rares exceptions, c'est ultra populaire. A 98 %, c'est laid, moche, parfois sordide, c'est complètement fonctionnel, c'est réservé aux mecs et on n'a vraiment pas envie de s'y attarder. Je n'imagine pas, par exemple, d'aller, seule, y commander une bière, ce qui ne me pose aucun problème en Ukraine ou en Pologne.


Ma chambre à Lviv

Quant aux restaurants, c'est à peu près pareil. Je ne vais bien sûr pas contester la qualité de l'assiette, c'est bien sûr extraordinaire, c'est évidemment l'une des premières cuisines au monde, mais le décor, on s'en fiche à peu près et puis, surtout, il y a tout un cérémonial qui m'irrite profondément: pas possible de manger en dehors des heures imposées (12 H-14 H, 19 H 30-22 H 30) et pas possible non plus de déroger à la règle du menu (entrée, plat,dessert). Le restaurant en France, pour moi, c'est un truc guindé et presque bourgeois.


Ma chambre...

J'avoue que mon grand plaisir, c'est de rêvasser, à n'importe quelle heure, dans un cadre magnifique, pour manger n'importe quoi, toute seule ou en groupe. Je trouve ça en Europe Centrale, à Vienne, à Prague, à Varsovie et surtout dans toute la Galicie, de Cracovie à Lviv. C'est sûr que la cuisine n'y est pas du niveau de la France mais il s'agit généralement d'un lieu d'histoire et de culture. Bien sûr aussi, c'est un peu élitiste mais c'est un débat dont on ne sortira jamais. En tous cas, c'est un véritable espace de liberté où on peut faire à peu près ce que l'on veut (lire, écrire, manger, boire) durant toute la journée, sans que personne vienne vous importuner. 



La vue depuis ma chambre à Lviv






Quelques cafés à Lviv


Photographies de Carmilla Le Golem et tableaux d'Ivan Loubenikov (1ère image) et d'Edward Hopper (ci-dessus)

Je livre ici des photographies très personnelles, voire intimes, avec des images (à l'attention de tous ceux qui fantasment sur moi) de ma chambre à Lviv, de l'un de mes mes hôtels et de quelques uns de mes cafés.


Et c'est la fin ! Et je cesse de vous parler, pour un moment, de l'Ukraine avec cette photo que moi seule peux comprendre.

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