dimanche 2 août 2015

En France, je n'aime pas


En France, je n'aime pas:

- le climat: jamais de froid, jamais de neige, des étés étouffants. Mais, visiblement, on adore la chaleur et on arbore, obligatoirement, une mine réjouie quand il fait plus de 30 °. La climatisation, ça n'existe pas parce que tout le monde tombe instantanément malade. Et s'il fait moins de 0°, tout le monde meurt !


- les cafés: je choque toujours beaucoup quand je dis ça mais, vraiment, les cafés, en France, je trouve ça consternant; ils sont innombrables mais presque tous moches, ultra-populaires, avec une décoration à hurler. Ça convient à des poivrots mais pas à des esthètes. D'ailleurs, il n'y a que des bonshommes dans les cafés. Des endroits avec une belle architecture, un beau mobilier, où l'on puisse passer des heures à rêver, ça n'existe quasiment pas. C'est un peu pareil dans les restaurants. On y mange bien mais, souvent, dans un cadre miteux et dans des conditions de grande promiscuité. Le décor, la belle table, généralement, on  s'en fout !


- le petit déjeuner. La France s'enorgueillit de sa cuisine qui serait la meilleure au monde. Peut-être... mais ce qui est sûr, c'est qu'elle remporte, sans conteste, la palme des plus mauvais petits-déjeuners au monde (à égalité, peut-être, à mon avis, avec la Serbie). C'est vraiment un supplice de prendre un petit déjeuner dans un hôtel français: d'horribles confitures, des croissants racornis et un café lavasse. Il y a vraiment là 50 ans de retard et il faudrait peut-être s'inspirer de ce qui est offert ailleurs, notamment en Europe Centrale.


- les villages de province: ils sont piteux, déglingués, délabrés; rien à voir avec les villages proprets ou de contes de fées allemands ou scandinaves. Je me dis que, finalement, c'est à peine mieux qu'en Ukraine ou en Pologne. Mais c'est moins un problème économique que culturel: les apparences, l'habitat, ça n'est pas une préoccupation première. Quant aux villes de banlieue, c'est encore plus sinistre mais, là, ça n'est pas vraiment imputable à la France: c'est issu de la haine et de l'esprit victimaire.


- une culture vinicole et culinaire incompréhensibles. A chaque fois que je suis invitée chez des Français, on m'assomme de recettes de cuisine et de choix de grand crus. Je suis complètement larguée, je ne sais que dire, moi qui ne bois que de la bière et ne mange que du poisson et des coquillages 


- la chanson et la musique de variétés françaises. Ça, ça me dépasse complètement !  C'est là que j'éprouve le plus les différences culturelles. Rien ne trouve grâce à mes yeux dans l'actualité musicale française. Tout m'apparaît horrible ou d'une incroyable mièvrerie. Seuls m'intéressent un peu Michel Polnareff, Serge Gainsbourg et Catherine Ringer mais c'est sans doute en raison de leurs origines slaves. Mais il est vrai, aussi, que je ne suis pas une grande musicienne.


- la manie  de se faire systématiquement la bise entre hommes et femmes. Il paraît que c'est une pratique récente. Ça m'horripile! Je trouve ça, sous des dehors sympas, copins/copines, d'un machisme total. 


- la drague appuyée dans les espaces publics. J'ai toujours pensé qu'il valait mieux vivre dans un pays où il y a des dragueurs, c'est à dire un pays où il y a une culture de la séduction. C'est tout de même ça qui fait le piment de la vie. Le problème, c'est qu'en France, les dragueurs exercent, indirectement, une véritable police des mœurs; ils deviennent les gardiens de l'ordre moral. La preuve, c'est que les Françaises se font de plus en plus discrètes dans leur tenue vestimentaire (pantalon, chaussures plates, pas de maquillage) et qu'on ne peut plus vraiment s'habiller comme on veut. C'est une évolution inquiétante trop rarement dénoncée (il n'existe que "la journée de la jupe" qui a beaucoup de mal à mobiliser).
  

Voici mes quelques remarques critiques sur la France. On va peut-être penser que je suis mal intégrée. C'est possible mais je pense que mes critiques sont anecdotiques et qu'essentiellement, j'aime et connais la culture française. Qui aime bien, châtie bien, dit-on.


Tableaux de Martial RAYSSE (né en 1936). Il était devenu très célèbre dans les années 60 en participant au mouvement des Nouveaux Réalistes. Il a ensuite bizarrement disparu de l'actualité artistique pour réapparaître à la fin des années 90. Le musée Beaubourg lui a, l'an dernier, consacré une exposition. Ses dernières œuvres sont en totale rupture avec sa période Pop Art. Je trouve ses derniers tableaux très forts et très troublants. Malheureusement, les images internet n'en donnent qu'une pâle idée.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Qui châtie bien..aime bien !quelle verve,en cette journée de Canicule! J'applaudis, tableau consternant, mais si juste.Perso,je ne peux plus voir une émission de cuisine à la TV, qui en déborde ..Je ne bois que du thé au p'tit déj, c'est quasi sans risque!Les cafés,comme les restos,trop de promiscuité,sauf dans les étoilés.On a vraiment des progrès à faire,est-ce possible ? le français ? on lui a tellement dit qu'il avait la meilleure cuisine,les meilleurs vins,les plus beaux monuments,qu'il a fini par le croire.Sous ces apparences si vilaines, la vie en France a ,tout de même quelques attraits; je vais devoir chercher...et je n'ai pas forcément l'humour d'un-e anglais-e pour me regarder..Où partez-vous en vacances,Carmilla? la Grèce,c'est bondé,on fait la queue au Parthénon, Capri,c'est fini, depuis longtemps ;des pâturages,en Suisse, cela me conviendrait bien,un chapeau et des sandales,sur l'île de Texel ,pas mal.Continuez à nous titiller, et à illustrer vos infâmes et agréables billets,c'est du bonheur,vrai.Lola

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Lola ! Je craignais, à vrai dire, que ce post ne soit très mal perçu.

Cela dit, je considère bien que la cuisine française est l'une des meilleures au monde. La cuisine slave (russe notamment) ou d'Europe Centrale ou du Nord est peu de choses en comparaison. Je regrette simplement qu'on ne prête attention qu'au contenu de l'assiette et pas au décor lui-même. Quant aux cafés, on n'a vraiment pas envie de s'y attarder. Enfin, je m'étonne toujours que les Français accordent si peu d'importance au petit déjeuner.

Où vais-je en vacances ? D'abord dans de petites villes tout à fait de l'Est de la Pologne puis en Ukraine et évidemment à Lviv. Ce n'est pas très original pour moi mais le contexte politique et économique est tellement mauvais en Ukraine que je considère comme un devoir d'y aller.

Que puis-je vous conseiller ? La Croatie dont les paysages maritimes sont les plus beaux du monde méditerranéen. Ou alors le Monténégro. Mais c'est plein à craquer. Sinon, il y a Budapest, Cracovie et ses environs, Berlin et Dresde, la campagne roumaine, Salzburg, les pays baltes, la Suède.

Bonnes vacances

Carmilla

Anonyme a dit…

Vos conseils de vacances sont excellents; j'ai besoin de mer, la Croatie avec un bout de Bretagne, ou St-Jean de Luz.
Vos propos m'ont semblé un tantinet trop gentils. La cuisine, on en a plein la bouche;mais dans les restaurants moyens, ce n'est pas le Pérou; la cuisine est médiocre parfois plus que le cadre.Votre remarque sur les embrassades m'a amusée;je pratique le shake end, et voir les députés ou les ministres se faire la bise,souvent dans le vide, me réjouit.De quand date cette manie ? on s'embrasse à tout bout de champ ! et plus par habitude que par sympathie.S'embrasse -t-on autant à Lviv?
Nous devrions nous observer d'un peu plus près: plein de papiers gras sur les trottoirs,des toilettes répugnantes, y compris dans les musées; un souvenir récent peu ragoutant que je ne raconterai pas,dans un endroit bien fréquenté...Doit mieux faire..Voyons, de quoi de quoi suis-je punissable? je vais y réfléchir !lola

Carmilla Le Golem a dit…

Bonjour Lola,

Oui! la Croatie, c'est un pays absolument magnifique. Le risque, c'est qu'il ne soit envahi à cette époque mais on peut aussi trouver de petites îles peu fréquentées.

Sinon, oui! les Slaves s'embrassent aussi beaucoup et avec effusion (y compris entre hommes) mais uniquement entre proches (les meilleurs ami(e)s et membres de la famille). Inconcevable que des collègues de travail s'embrassent.

Dernier point bizarre que vous évoquez concernant la France. Les toilettes publiques. Ça existe de moins en moins, comme si tout le monde s'en passait, et ça dépasse souvent l'imagination. C'est la grande "surprise" des touristes. Il faudrait peut-être s'inspirer du Japon en la matière mais je dois dire que, même en Ukraine, c'est maintenant beaucoup mieux.

Bien à vous

Carmilla