dimanche 23 novembre 2008

Eastern Railway

























Rafal OLBINSKI

Et Hop ! une petite journée de train et me voici à Varsovie, à Warszawa plus précisément. Il faut absolument voyager en train dans les pays slaves, c’est le théâtre permanent de l’extravagance. Et puis, j’ai traversé mon pays favori, la Biélorussie ou le Belarus, le pays miraculeusement préservé du Père Ubu. J’espère très fort que ce petit pays délirant continuera d’exister longtemps pour moi seule.




















Kazimierz MIKULSKI

De même qu’à Paris, je hante le parc Monceau, à Varsovie, c’est le parc Lazienki que je visite quotidiennement. Mon grand plaisir est de venir y nourrir les très nombreux écureuils roux qui viennent manger dans votre main. On les fait venir en les appelant d’un prénom féminin « Basia, Basia ! ». Et puis, il y a tous les dimanches, au pied de la statue, un concert Chopin, éclatant et presque violent, très éloigné des berceuses à la française.
























MIKULSKI

Traversant la Pologne par le train dans les années 80, alors qu’il se rendait en Chine, le travel-writer américain, Paul Theroux, avait déclaré des Polonais qu’ils étaient le peuple le plus doux de la terre. C’est sans doute largement vrai. Ce n’est pas seulement la persistance d’un code d’honneur et de politesse partout ailleurs largement révolu ou l’absence presque totale de délinquance (comme au Japon, vous pouvez encore oublier votre sac ou votre appareil photo dans un café, il vous sera presque à coup sûr rapporté); c’est surtout qu’en Pologne, peut-être plus encore qu’en Russie ou en Ukraine, la solitude n’existe pas et que vous ne vous y sentirez jamais perdu et abandonné. Faites l’expérience de débarquer en pleine nuit, sans argent, dans un bled improbable du style Zbaszynek ou Wieolople Skrzynskie; très probablement, vous rencontrerez quelqu’un qui vous accueillera et vous hébergera. L’intégration sociale très forte (peu de clochards, peu de personnes âgées dans les hospices) repose sur une attention accordée à l’autre. C’est extrêmement sécurisant. Revers de la médaille : c’est aussi très oppressant et il faut apprendre à vivre sous le regard du groupe.

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