dimanche 1 janvier 2012

« Pinky’s Dream »


2011, ce fut vraiment une drôle d’année !

Un changement de boulot, un trait tiré sur tout un passé (des amis, des lieux de rencontre), de nouveaux paysages, l’angoisse, le stress, la vie sous le regard des autres, la cata financière mais aussi la baraka, bref la chute et la gloire. Et puis la violence, la violence polie de la vie professionnelle, « la violence des échanges en milieu tempéré ». Mais 50 crashes évités et je survis encore. Tour à tour nullissime et extra-lucide, folle d’orgueil et suprêmement indifférente. Complètement contradictoire, comme la vie même.


Avec le stress, j’ai été prise de frénésie vampirique. J’ai eu besoin de séduire, j’ai conquis, bouffé, plein de mecs et de nanas, des lamentables et des magnifiques. Ca m’a apaisée. Je ne suis pas sûre que quiconque m’aime. On aime mon pouvoir, mon apparence mais je pense qu’il est humain de détester tout ce que je représente, les formes reconnues de la réussite et de la désirabilité.


Je suis allée voir, mercredi dernier, le très bon film d’épouvante « Malveillance » de Jaume Balagueró et j’ai très bien compris la haine que pouvait susciter une jeune femme. Le bonheur des autres est insupportable et c’est pourquoi une femme élue du destin est un appel au meurtre. Si j’étais un mec, je rêverais d’humilier et de briser une fille comme moi.


A part ça, j’ai beaucoup fréquenté les hôpitaux cette année, sans grand résultat à vrai dire. Ca a surtout contrarié mes projets de voyages et je me suis contentée de la Russie, de la Pologne et de la Slovénie, en y ajoutant quelques villes européennes proches : Trieste, Vienne, Berlin.


Sinon, j’ai vécu complètement « connectée », en empathie avec plein de pays d’Europe Centrale et d’Asie. Je me demande d’ailleurs quelquefois si je vis bien en France. Plutôt, peut-être, en Russie ou au Japon ou ailleurs encore. C’est sûr que je me sens bien incapable de parler de la France, je m’y sens un peu extérieure, il y a plein de choses aux quelles je ne comprends rien ou n’accroche pas. Il faudrait que j’analyse ça.


Mais en 2011, j’ai aussi trouvé plein de prolongements de moi-même dans le cinéma et les livres. Pour ça, je suis boulimique mais l’imaginaire, c’est ce qui me rend forte. C’est comme ça non seulement que j’endure la vie quotidienne mais surtout la dépasse et la transfigure. Voilà donc ce qui m’a fait vibrer en 2011 :

- Cinéma : « Essential Killing » de Jerzy Skolimowski »; « Carnage » de Roman Polanski ; « Bruegel, le moulin et la croix » de Lech Majewski. Comme vous allez me soupçonner de parti-pris, j’ajouterai : « L’Apollonide » de Bertrand Bonello, « The tree of life » de Terrence Malick, « Melancholia » de Lars Von Trier (malgré les réserves que j’ai sur le bonhomme), « Hors Satan » de Bruno Dumont et « Incendies » de Denis Villeneuve.


- Littérature : « Mon oncle Napoléon » d’Iradj Pezechkzad, « Les pérégrins » d’Olga Tokarczuk, « Quatre jours en mars » de Jens Christian Grondahl ; « Voyage au pays des Zé-Ka » de Julius Margolin, « Le système Victoria » d’Eric Reinhardt, « Limonov » d’Emmanuel Carrère. Dans la catégorie essais : « Confessions d’une mangeuse de viande » de Marcela Iacub et « L’écologie en bas de chez moi » de Iegor Gran, dénonciation hilarante de la stupidité verte.


Alors quels sont mes projets pour 2012 ? D’abord, évidemment et malgré tout, la lutte et le combat du travail, pour ma survie économique et personnelle; et puis, comme contrepoint, la lecture, les voyages. J’irai probablement, cette année, en Iran, au Japon et en Biélorussie. Pour le reste, on verra. Le hasard en décidera.




Un choix de peintres russes contemporains : Andrey Belle (андрей белле), Sergey Kondrashov (Сергей Кондрашов), Oleg Zakharevich (Олег Захаревич), Gleb Nazarov, George Dmitriev, Tatiana Deriy (Татьяна Дерий), Natalia Syuzeva (Наталья Сюзева)

Aucun commentaire: