dimanche 5 juillet 2015

La terreur sacrée


Il y a une étrange discordance: le plus souvent, on se montre pleins de haine à l'encontre des "criminels ordinaires", voleurs, violeurs et petits délinquants. En revanche, on fait preuve d'une étrange mansuétude envers les terroristes et criminels politiques. Le discours victimaire fonctionne, ici, à plein. Il y a toujours quelqu'un qui vient vous expliquer que ces tueurs étaient, en fait, de braves gens, de bons pères, de bons fils, d'excellents étudiants, des voisins serviables. S'ils ont un jour succombé à la folie meurtrière, c'est la faute aux banlieues, à la crise, à la ségrégation, au racisme anti-arabe, au capitalisme, à l'Occident.


Je déteste ça. J'ai une attitude presque exactement inverse: pleine de compassion-compréhension pour les criminels ordinaires mais impitoyable vis-à-vis des criminels politiques. Le discours victimaire, je le trouve inaudible. Les "damnés de la terre", on en a assez soupé avec toutes les conséquences effroyables que l'on sait. On est maîtres de son destin quoiqu'on en dise !


Evidemment, la guerre sainte, le Djihad, ça fait fantasmer, ce serait la juste révolte de l'Islam, de la religion des "opprimés". L'humiliation, la misère, l'impérialisme, ça parle au "peuple de gauche". C'est comme ça qu'on est, inconditionnellement, pro-palestiniens, pro Erdogan, pro Rohani, sans parler des complaisances envers le Qatar, l'Arabie Saoudite...


Mais on peut aussi avoir une autre vision de l'histoire. Ma vision est, elle-même, très simple: "il y a un lien consubstantiel entre la barbarie nazie et la barbarie djihadiste", comme le souligne très justement Pascal Bruckner. On assiste aujourd'hui à un triomphe posthume de Hitler: même obsession de la pureté, même volonté de conquérir, asservir, éradiquer: les autres: les chrétiens, les juifs, la démocratie, l'Occident. 

Le Djihad, c'est un avatar du nazisme. 

C'est une idée qu'on a du mal à admettre en France parce qu'on pense que le nazisme aujourd'hui c'est, simplement, Marine Le Pen. C'est une vision réductrice qui fausse notre compréhension du fascisme parce qu'aussi bête et primitive que soit Marine Le Pen, elle n'est tout de même pas une tueuse et est même, à certains égards, carrément moderne.

Ne soyons pas schizophrènes. Il y a une inquiétante montée de la violence politico-religieuse en Europe et notamment en France. Il devient difficile de porter une étoile et même une croix. Quant à une mini-jupe dans certains quartiers...Bientôt, ce sera peut-être carrément dangereux.

Ce n'est pas acceptable et cela doit être combattu vivement. En même temps, la société française doit s'efforcer d'établir un nouveau contrat avec l'Islam.

Tableaux de Peter GRIC né, en 1968, à BRNO (République Tchèque). 

Si vous cherchez, en cette période de canicule, à profiter de la fraîcheur des salles de cinéma, je vous recommande: "Comme un avion" de Bruno Podalydès, "Une seconde mère" de Anna Muylaert ("Théorème" de Pasolini revu par une jeune cinéaste brésilienne) et "Victoria" de Sebastian SCHIPPER (pour les amoureux de Berlin).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Carmilla,je suis toujours bluffée par les illus que vous choisissez;comment découvrez-vous les artistes ?bien sûr,en fréquentant les galeries ! en Europe,de l'est,notamment! mais pas seulement..grâce à vous,on s'aère,on s'aère;au 1°abord j'ai cru à des formes en terre cuite,fines,étranges;j'aimerais bien sûr voir ,en vrai,ces tableaux,au- delà,me semble-t-il, de toute théorie.Ouvrir l'esprit,de toutes les façons ,sans longs discours,avec une jouissance évidente ;l'essence même de la vie.Lola

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Lola,

Je ne fréquente qu'épisodiquement les galeries et je ne suis vraiment pas une spécialiste du monde de l'Art.

D'ailleurs, en matière culturelle, je ne veux rien m'imposer, aucun pensum. Je ne lis, vais voir que ce qui me plaît. Je suis donc également très inculte, j'ai des trous énormes...

Ma petite originalité, c'est évidemment que je connais l'Europe de l'Est. Cela dit, je suis très critique également. L'artiste tchèque que je présente aujourd'hui ne soulève pas non plus mon enthousiasme. C'est très inspiré par un courant pictural initié par le peintre polonais Zdzislaw Beksinski, autrement plus fort et troublant, que, lui, j'admire beaucoup.

Bien à vous

Carmilla