samedi 14 mai 2016

"Un monde sans sexes et sans sexe"


On s'attache à nous faire vivre dans une trouille, une frousse permanentes, surtout quand on est une femme. On vivrait, ainsi, dans un monde hyper-angoissant, peuplé de harceleurs, de violeurs, de pervers narcissiques omniprésents face aux quels on ne serait, évidemment, que de pauvres petites créatures sans défense. Le pire, c'est qu'on est éminemment disposées à épouser ces galéjades et puis on aime bien être des victimes, ça donne plein de droits, le droit à la méchanceté et à la crapulerie notamment.


Le féminisme victimaire, celui de la haine de l'autre et des hommes en particulier, a, comme ça, de beaux jours devant lui. J'en veux pour preuve la lamentable et terrifiante affaire de cette semaine, l'affaire Baupin. Même dans la presse polonaise, on en a parlé!

D'abord, elles m'ont fait hurler de rire ces grandes filles, ces grandes godiches, exerçant, tout de même, certaines responsabilités politiques sur des postes souvent obtenus, il ne faut pas l'oublier, par copinage, complaisance. Elles osaient se déclarer, en toute candeur, définitivement traumatisées parce qu'on leur avait fait une remarque sur leur robe, tenu des propos graveleux ou essayé de les caresser. Pendant 3 ans, elles n'ont pas osé parler (date limite de la prescription judiciaire, il faut le préciser), tellement elles étaient sidérées, tétanisées.

Le comble du ridicule, c'est quand j'ai entendu le témoignage d'une ancienne ministre de Giscard d'Estaing (elle s'appelait Pelletier, je crois): en 1979, un sénateur avait essayé de l'embrasser. 35 ans plus tard, elle ne s'en était toujours pas remise. Quelle horreur en effet ! 


Qu'est-ce que c'est que ces oies blanches, ces vierges effarouchées ? 
D'où elles viennent, ces bonnes sœurs ? On vit à Paris ou à Ryad-sur-Seine ? 
La France, pays du libertinage ? 

J'ai, d'abord, vraiment, rigolé. Mais rapidement, elles m'ont terrifiée, ces crétines. Je les croyais simplement bêtes mais j'ai vite compris qu'elles étaient, surtout, méchantes. Elles ont d'abord recueilli des centaines de signatures éminentes, créé un site Internet, réclamé que la prescription pour harcèlement soit portée à 10 ans (au lieu de 3 aujourd'hui), rappelé que la peine encourue était de 2 ans de prison (rien que ça) et surtout exigé que la parole se libère, que toutes les femmes s'expriment (parce que toutes les femmes sont potentiellement victimes).  


Il faudrait, absolument, adhérer au Parti de la Vertu et pour cela, mettre fin à l'omerta, la conspiration du silence, choisir la transparence absolue. Il faudrait raconter tous nos traumatismes, dénoncer tous nos agresseurs. Oh la, la ! Si je me base sur ma seule expérience, ça risque d'être terrible. Ce sont des milliers de types qui peuvent être inquiets. Des milliers qui, en 10 ans, m'ont sifflée, draguée, pelotée, baisée. Ils vont savoir ce qu'est la vengeance d'une femme. Et ils s'en tireront à bon compte parce qu'il y a bien plus garce que moi.

Diable ! D'abord, ça me gêne beaucoup, quand on se prétend démocrates,  qu'on évacue, d'un coup, tout le système judiciaire. L'Etat de Droit, c'est vraiment encombrant, en effet. A quoi ça sert toutes ces procédures longues et compliquées ? Prenons, plutôt, exemple sur la justice islamique, c'est beaucoup plus rapide. C'est tout de même plus simple de s'adresser à France-Inter et Médiapart, les supports de la bien-pensance. Les résultats sont immédiats et garantis. 


La présomption d'innocence, ça n'a pas de sens pour un type qui est, de toute manière, un "gros dégueulasse". Pas besoin de preuves. Se défendre, donner son point de vue, il ne peut pas en avoir le droit, il est forcément coupable. Et puis, il est laid, aussi laid que le ministre Sapin qui aimerait faire claquer l'élastique de la culotte de journalistes (j'ai trouvé délicieusement érotique ce témoignage outré).

Comme ça, on peut déclencher, en toute impunité, un lynchage médiatique. On s'en fout de briser sa famille, sa vie professionnelle. Baupin, je ne le connaissais pas et je ne veux pas le connaître. Un écolo, d'ailleurs, ça ne m'inspire pas du tout mais ça me révulse qu'on puisse virer quelqu'un sur le seul fondement d'accusations portées par des médias qui jouent le rôle de police des mœurs.


Au secours ! SADE reviens ! Qu'il existe des beaufs, des gras, des lourds, des connards, des frôleurs, des peloteurs, des crétins qui abusent de leur pouvoir, tout le monde sait ça, c'est la vie ! Mais c'est à nous de composer avec ça! Ce qui est nouveau, c'est qu'on veut traîner tous ces gens là, souvent des pauvres types, devant des tribunaux et qu'on veut les punir férocement. Il paraît qu'on vit dans des sociétés de permissivité sexuelle: quelle blague !


Oserais-je le dire? Qu'on me drague, j'aime bien ça ! Même si ça se produit 10 fois par jour ! Ça me soûle un peu, bien sûr, parce que se débarrasser des importuns, ça prend, souvent, beaucoup de temps. Mais que serait un monde où plus personne ne viendrait m'embêter, me dire que je suis belle ? "Un monde sans sexes et sans sexe", comme le dit justement Elisabeth Levy.


Il y a un trouble profond, inavouable, pour une femme, à s'exhiber, à être vue, déshabillée, en public.Capter l'attention, c'est un triomphe! C'est comme ça, par exemple, que ma copine Daria et moi, on adore se promener, le samedi, dans Paris, habillées de manière extravagante. Bien sûr qu'on est, mille fois, sollicitées, harcelées. On en mouille nos culottes mais ça ne nous gêne pas, on serait malheureuses si ce n'était pas le cas et il ne nous viendrait jamais à l'idée de porter plainte contre les harceleurs. On les aime bien en fait !


Tableaux de Jeanne MAMMEN (1890-1976), peintre allemande (de Berlin) qui a connu une certaine célébrité avant l'avènement du nazisme puis est tombée, totalement, dans l'oubli. C'est peut-être dommage !

8 commentaires:

Richard St-Laurent a dit…

Bonjour Carmilla !

La séduction s'éloigne du plaisir, pour se rapprocher de la manipulation, que les hommes et les femmes pratiquent abondamment. Elle semble plus séduisante. Elle touche le mensonge, peut-être plus électrisant et satisfaisant, que le sexe.

Être trompé, ou bien vivre un orgasme ?

Peut-être, que nous préférons plus la tromperie dans nos incurables capacités à séduire avec imagination, nous vautrant dans les médias spectacle des nouveaux théâtres des tribunaux.

Dès que j'entends ces genres de nouvelles, ma méfiance grimpe de plusieurs crans.

Dès le début dans l'affaire DSK, je sentais que accusations ne tiendraient pas la route. Le bonhomme a sans doute été piégé. Belle proie lorsqu'on occupe le poste qu'il occupait au niveau international. Le désir verse dans l'envie, monté en épingle, afin de briser la progression de l'autre. Dans les jeux de la séduction, les humains apprennent tôt, qu'on peut de servir de diverses passions pour rouler son concurrent. C'est étrange, madame Lagarde, elle n'a pas été inquiétée ? Cela sent : Le Prince de Machiavel. Cela touche quelque chose de beaucoup plus grand, de plus important à mes yeux : la liberté, le libre arbitre, ça devient par le fait même, hautement anthropologique. Nature humaine tordu, même pratiqué par certaines lycéennes vis-à-vis certains de leurs professeurs masculins. Au fait, il y en a eu combien de cas en France depuis un demi siècle  de ces professeurs qui ont vu leur vie brisé et qui ne se répare pas, même lorsqu'il y a révision.

Vindictes populaires, inquisitions mensongères afin de masquer des grands vides existentielles. De loin, je me demande au fond ce que devient cette France, celle de Péguy, de Jaurès, de Camus, de ce bout de terre qui repasse par les années 30, mais sans le Front Populaire et Léon Blum ? Je trouve tout ceci désolant.

Lorsqu'on n'a plus ni d'idée, ni projet, qu'on gère à la petite semaine, on se satisfait d'inquisitions galvaudées.


Je ne connaissais pas cette peintre allemande , Jeanne Mammen, œuvre proche des affiches de la même époque. J'aime particulièrement l'avant dernière toile, les deux dames aux chapeaux noirs, que je trouve très suggestives. Voilà le véritable pouvoir, la suggestion, beaucoup plus que l'explicite. L'imagination fait le reste. Certes les Nazis ne devaient pas beaucoup aimer ce genre d’œuvre. Je m'imagine entre les deux dames en train de poursuivre une discussion passionnante...je vous laisse imaginer le reste...

Sous un ciel gris et froid, avec les peupliers tout en verdure et les cerisiers en fleurs.

Bien vôtre dame Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci, Richard, pour cette analyse à laquelle je souscris largement.

Il faut savoir prendre toutes les allégations avec prudence.

La vérité ne sort pas toujours de la bouche des plus faibles et des victimes. Il y a bien sûr aussi les jeux du mensonge et de la manipulation.

Et c'est vrai qu'en France, l'esprit victimaire se développe avec une dangereuse pénalisation de tous les comportements, même les plus anodins.

Je ne connaissais pas non plus Jeanne Mammen jusqu'à ces dernières semaines. On commence, paraît-il à la redécouvrir en Allemagne. Il y a beaucoup d'artistes qui, comme elle, ont une gloire éphémère.

Bien à vous

Carmilla

KOGAN a dit…

Bonjour CARMILLA

De retour de petites vacances au soleil d'AFRIQUE(j'adore, cela permet de faire le plein de cholecalciferol, de sport en mer et de course sur la plage à 8h du mat sans personne autour... et surtout sans télé, sans mails, sans téléphone, sans infos....presque la félicité.

Bien votre.. j'allais dire spot , mais cela en est un de fait, qui éclaire bien le sujet que vous abordez...et qui en dit long sur les sagas tordues en tous genres de notre triste époque.

Quand on part, en se déconnectant totalement du monde, et au retour, on s'aperçoit davantage de la bêtise humaine...et des petites gens.

Donc, je vais bientôt repartir...

NB:
J'aimerais bien me faire harceler par les femmes, mais jusque-là rien ne se passe...Et pourtant je n'ai pas la tronche de MICHEL SAPIN avec ses petits yeux de "soft vicelard rigolard."

Et je confirme depuis toujours que:
"je crois en l'homme, mais que c'est une cause perdue".A.CAMUS

NB2: Je recommande le livre de PASCAL BRUCKNER lu pendant les vacances:

"La sagesse de l'argent"
Superbe document.Extraits.

"On ne possède l'argent qu'en le dépensant, il est une fiction que nous avons besoin de toucher pour y croire"

"L'argent est bien le sismographe déréglé de la psyché contemporaine"

"L'argent demeure liberté quand il se fait oublier.
Il nous libère de la nécessité, mais pas de la nécessité de l'argent" PB



Bien à vous
JEFF

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Jeff pour votre message,

Je ne suis personnellement jamais allée Afrique: trop de lumière, trop de chaleur pour moi. Mais l'Afrique, c'est vaste: depuis Alger jusqu'au Cap...

Pascal Bruckner, j'aime assez (ses premiers livres en fait, beaucoup moins sa production récente) mais son dernier livre ne me dit rien. Je l'ai seulement feuilleté mais il souffre, à mes yeux, d'un grave défaut: Pascal Bruckner n'est pas du tout un spécialiste de l'économie et de la finance et il croit compenser en accumulant les poncifs et les idées reçues. C'est bizarre: à peu près tout le monde se croit autorisé à avoir un avis en matière économique.

Bien à vous

Carmilla

KOGAN a dit…

Bonjour CARMILLA

Ce n'est pas tant sur le problème économique que j'ai aimé dans ce livre , je n'y connais que fifre à ce sujet!!! je ne connais bien que les cases actif et passif.

Mais c'est son humour à traiter le sujet qui m'a fait sourire et il est très bien documenté et sarcastique aussi, comme d'autres peuvent être plus "cruels".

"L'argent est une divinité malicieuse qui ne circule que pour mieux pétrifier ceux qui le possèdent et à les figer en statue de sel ...

ce n'est pas le vil métal qui est à blâmer, c'est sa répartition." PB

Bien à vous ...du MAROC.
Jeff

Carmilla Le Golem a dit…

Bonjour Jeff,

Le Maroc, pourquoi pas mais, aussi, pourquoi ?

Je sais que c'est une destination touristique privilégiée des Français mais j'en comprends mal les motivations.

Bien à vous

Carmilla

KOGAN a dit…

Bonjour CARMILLA

Ce n'est pas tellement pour le tourisme que j'y suis allé, car je n'affectionne pas le troupeau des vacanciers de masse ...

Mais un pelerinage, pour retrouver la maison(toujours là) où j'avais vécu petit enfant, car ayant subi le tremblement de terre d'AGADIR ce 29 FEVRIER 1960,mon père, militaire français de l'aéronavale BA 152 à l'époque y était stationné.

Il y eu 15.000 morts, en 15 secondes, toute notre famille en est ressortie indemne "grâce à DIEU" comme l'on dit là-bas...

Mais j'y suis aussi retourné surtout pour la pêche au gros en haute mer.

NB: ce poisson-la n'est pas fumé...


Bien à vous
Jeff

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Jeff,

Je comprends très bien votre attachement et votre émotion !

En revanche, la pêche en haute mer, je suis totalement ignorante.

Bien à vous,

Carmilla