samedi 10 octobre 2020

BAKOU Terre de Feu, Terre en Feu

 

Je n'arrive pas à partir, à quitter mon travail et Paris, à me motiver. Je ne cesse de ruminer sur la quasi impossibilité, à cause du Covid, de quitter la France. Curieusement, les Français semblent s'en accommoder et ça ne les perturbe pas trop. Sans doute parce qu'ils n'ont jamais connu de système soviétique. C'était là-bas, à l'époque, une aspiration lancinante, dévorante. On était prêts à tout pour voir autre chose que sa grisaille quotidienne, même à se rendre dans les pays les plus instables ou les plus déshérités (l'Iran pour mes parents). Ce serait malgré tout mieux que son Paradis socialiste.

Je me console un peu en me rappelant que mon projet pour le mois d'octobre, cette année, c'était d'aller dans le Caucase et notamment à Bakou. Avec la guerre qui vient d'éclater, ça aurait été sportif, voire aurait carrément tourné en eau de boudin.

 

Et c'est sûr que c'est parti pour longtemps. D'abord parce que pour les Arméniens, le Haut-Karabakh (ce territoire absurdement découpé et rattaché par Staline), c'est un symbole très fort : celui d'une victoire éclatante, obtenue en 1994. Enfin une victoire! une victoire qui fait suite à des siècles de négation, humiliation, quasi esclavage, extermination d'une brillante culture. Le Haut-Karabakh a rendu  aux Arméniens confiance en eux-mêmes. 

Mais de l'autre côté, il y a les Turcs qui continuent de poursuivre les Arméniens de leur haine folle, aveugle, qui pensent que les écraser, une nouvelle fois, permettra de faire un silence définitif sur le génocide de 1915. Et il y aussi les Azéris qui, à la suite de leur défaite de 1994, ont été massivement "déplacés". Avant la fin de la guerre, près d'un demi-million d'Azéris auraient fui le Haut-Karabakh et ses régions limitrophes. Rapporté à la population totale du pays (10 millions), c'est un chiffre considérable, une multitude de "déplacés intérieurs" qui peinent à trouver emploi et formation et rabâchent ressentiment et nostalgie. Vivre en Arménie, c'est donc aujourd'hui une situation terrible: c'est vivre aux côtés de deux peuples qui ne rêvent que de les anéantir.

Mais t'y connais rien, vous allez me dire, t'es bien prétentieuse de nous assener tes analyses et ton diagnostic. Pas grand chose, oui ! Rien, non ! L'Azerbaïdjan, je connais quand même un peu, du moins sa partie la plus vaste qui se trouve en Iran.

Parce que ces territoires actuels, ils faisaient partie du royaume de Perse jusqu'à la guerre russo-persane de 1813. Les Iraniens ne l'ont pas oublié et ils continuent de se sentir injustement spoliés de ces possessions caucasiennes. Azerbaïdjan, ça vient d'un mot perse Azer, le feu, c'est donc la Terre de feu. Le Feu, c'est celui que, jusqu'à une époque récente, on pouvait allumer directement sur la Mer Caspienne grâce aux immenses nappes de pétrole qui y affleuraient. Un spectacle féérique, magique, qui ne pouvait qu'exalter les croyances des Zoroastriens.

Quoi qu'il en soit, après cette guerre du Caucase, le peuple azéri a été divisé mais il est quand même demeuré chiite (comme les Iraniens). Quant aux Arméniens, ils ont continué de vivre dispersés sur plusieurs pays. Ils étaient nombreux à Téhéran, Ispahan et bien sûr en Azerbaïdjan iranien (on pouvait leur acheter de l'alcool et parfois même du jambon). Je crois pouvoir affirmer qu'ils n'y étaient pas persécutés et notamment pas par les Azéris. Deux réalités bien différentes de chaque côté des frontières alors que les ethnies sont les mêmes.

C'était donc pour ça que je voulais aller traîner mes guêtres dans le Caucase et notamment à Bakou. Bakou, c'est paraît-il une ville bluffante, d'autant plus déconcertante qu'on n'a, généralement, aucunement envie d'y aller. Elle a été, à la fin du 19 ème siècle (donc sous la domination tsariste) la première capitale mondiale et cosmopolite du pétrole. Sait-on que c'est à Bakou que les frères Nobel, les Suédois, ont jeté les bases de leur immense fortune ? Sait-on que toute l'industrie pétrolière y est née dans les années 1880 avec l'installation de la famille Rothschild et la Standard Oil de Rockfeller ? Bakou, premier exportateur de pétrole au monde ! 

De son immense prospérité à la fin du 19 ème siècle, il subsiste une trace essentielle : celle d'une architecture urbaine complétement repensée, fortement inspirée par l'Europe. Bakou est ainsi un petit Paris haussmannien avec des immeuble en pierre de taille, des portes surmontées de frontons élégants, des balcons soutenus par des cariatides avenantes. Quant au front de mer, on le compare à la Promenade des Anglais à Nice. Et aujourd'hui, l'indépendance ayant apporté la richesse à ce petit pays, tout a été retapé, tout y est nickel. On y trouve profusion de commerces de luxe, de cafés, de restaurants et on n'a vraiment pas l'impression d'être dans un pays musulman : alcool sans restriction et filles aguichantes, jamais voilées.


 Mais c'est peut-être ça qui est inquiétant. Qui va soutenir la misérable Arménie contre le riche Azerbaïdjan soutenu par l'ogre, le colosse turc ? Contrairement à ce qu'on dit, la Russie ne soutiendra pas obligatoirement l'Arménie même si elle est normalement liée par un accord militaire de défense (c'était le cas avec l'Ukraine mais ça n'a pas empêché l'invasion de la Crimée). Elle cherchera simplement une solution dont elle peut profiter et tirer avantage politique. Surtout, Poutine répugne à apporter des solutions. Il préfère entretenir des situations pourries et perpétuellement instables (Transnistrie, Abkhazie, Donbass, Ossétie etc...) de manière à exercer une pression continuelle. A moins qu'il n'en vienne à s'irriter des incursions du trublion Erdogan sur ses "chasses gardées". Quant à l'Europe, elle ne fera évidemment rien de peur de froisser ou la Turquie ou la Russie.

Images Internet de la Caspienne, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie (côtés persan et ex-URSS).

Sur Bakou, je recommande les livres suivants :

Olivier Rolin : "Bakou, Derniers jours"

Jean-Christophe Rufin : "Le flambeur de la Caspienne". Pas vraiment un roman policier mais un héros attachant et, surtout, un livre qui donne envie d'aller en Azebaïdjan.

Qu'il soit bien clair, enfin, que ma sympathie, dans ce conflit, se porte, naturellement, sur l'Arménie, le pays faible, opprimé depuis des siècles.

Je viens  d'apprendre, ce matin, que le Groupe de Minsk venait de décider d'un cessez-le-feu ce jour. C'est très bien mais je crains que trop de parties prenantes dans ce conflit n'aient intérêt à entretenir une situation perpétuellement instable. C'est devenu le mode de gestion des crises internationales. Surtout ne rien pacifier, sécuriser, mais laisser mijoter une inquiétude permanente. La tactique du bourbier et de l'enlisement, c'est devenu la nouvelle diplomatie. Beaucoup y trouvent leur compte.

10 commentaires:

Nuages a dit…

Quant à moi, mon projet de partir 15 jours à Venise a avorté.
Il faut à présent un test Covid pour les Belges (entre autres) ; on peut l'avoir à l'arrivée à l'aéroport, ce serait OK.
Mais l'Italie impose à présent le port du masque en extérieur dans tout le pays ! Je ne me vois pas du tout me promener toute la journée dans les rues de Venise avec un masque sur le visage : insupportable.

Ma logeuse va peut-être changer les dates, je suis en contact avec elle.

C'est vraiment accablant, cette nouvelle vague en plein développement.

Alban Plessys a dit…

Bonjour Carmilla,

vous abordez là un sujet important et préoccupant : une terre en feu effectivement.

Les Arméniens ont tout mon soutien dans les épreuves qu'ils traversent à nouveau et, s'il en est qui vous lisent, je veux les assurer de toute ma sympathie. Je crains qu'ils ne soient à nouveau écrasés par des enjeux de puissance qui les dépassent et je suis admiratif de cette énergie qu'ils déploient pour résister à l'agresseur pour défendre leur culture et leur identité.

Il faut vraiment être un diplomate sorti de l'école du Quay pour ne pas voir qu'Erdogan mène, là-bas comme ailleurs, une stratégie de nettoyage ethnico-religieux, qu'il considère que les Azéris sont des Turcs, certes chiites, mais des Turcs quand même, et que les Arméniens, en tant que chrétiens, doivent être éliminés de l'Histoire. C'est ce qui explique le déploiement de milliers de djihadistes sur place en provenance de Syrie, encadrés par des mercenaires turcs recrutés par des entreprises de sécurité dirigées par les "loups gris".

Il est temps que l'Europe fasse face car c'est pour moi un enjeu de civilisation. Et, bien que ne l'appréciant pas, je suis heureux de la fermeté de la réaction du Président français et des liens qu'il entretient sur ce sujet avec la Russie; même s'il ne faut pas être dupe, car les Arméniens paient encore aujourd'hui la perversité de Staline.

Erdogan mène sa guerre de religion en mégalomane paranoïaque qui surestime la force du pays qu'il dirige. C'est sa faiblesse. Si j'étais conseiller à l'Elysée, ce que je ne suis évidemment pas, voilà ce que je préconiserai : suspendre la Turquie de l'ensemble des compétitions sportives organisées par des associations européennes de fédérations sportives, car les Turcs aiment bien plus le foot que leur Président. Des centaines de milliers de supporters fanatiques pourraient bien le renverser pour retrouver les frissons de l'européanité footballistique. Je plaisante à peine...

Si la Turquie se dit européenne, qu'elle en fasse la démonstration.

Bien à vous.

Alban

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Voyager est devenu sinon impossible du moins extrêmement compliqué.

J'avais moi-même étudié l'Italie. Le masque, je peux m'en accommoder même toute la journée. Mais c'est l'incertitude générale qui m'a dissuadée. Je ne parle même pas des démarches, notamment à Paris, pour obtenir un test Covid (attention au test à l'aéroport, il implique un isolement dans l'attente, pendant quelques jours, du résultat) mais surtout vous n'êtes pas sûr que, demain sans avertir, l'Italie ne va pas simplement fermer ses frontières. Impossible de réserver quoi que ce soit.

Le seul pays où on peut encore aller sans contrainte, c'est la Suède...La Grèce demeure également assez libérale. A étudier même si ce n'est pas la saison idéale.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alban,

Effectivement la Turquie est en train de ressusciter, par la voix d'Erdogan, le grand fantasme de l'Empire ottoman.

La Turquie, je l'ai pas mal visitée en tant que touriste. La population est très accueillante et agréable. Mais, mais, mais... tous les Turcs se retrouvent dans la détestation des Grecs, des Arméniens et des Kurdes. Quant aux Chrétiens, il n'y en a quasiment plus (alors qu'au début du 20 ème siècle, ils représentaient 25 % de la population). Ça fait beaucoup ! Pourtant les Turcs n'étaient, jusqu'au 15 ème siècle et la conquête de Byzance, que des populations nomades d'Asie Centrale. Ils n'ont donc pas plus de droits sur leur territoire que les Grecs, les Arméniens et les Kurdes. Mais cela est complétement occulté.

Quant au rôle positif de la Russie dans la négociation, je n'y crois pas. Il faut savoir que Poutine n'a pas digéré la "Révolution de velours" de mai 2018 qui s'est traduite par l'éviction des politiciens trop pro-russes. Il aimerait donc donner une bonne leçon à l'Arménie. La Russie va donc s'attribuer le beau rôle, se présenter comme l'instance pacificatrice tout en entretenant le chaos.

Quant à l'Europe, on ne peut que déplorer, là encore, son incapacité à avoir une politique commune. Chaque pays ne considère que ses intérêts propres et veut éviter de se fâcher avec ceux qui jouent aux "grandes puissances". Pourtant, si l'Europe était unie, la Turquie et la Russie rentreraient bien vite dans leur coquille.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

J'ai pu reporter mon séjour vénitien à mars 2021. Espérons que la vague aura reflué à ce moment-là.
On ne peut pas se projeter dans l'avenir...

Richard a dit…

Bonsoir Carmilla.

Je viens de terminer la lecture de : La supplication par Svetlana Alexievitch. Tchernobyl chroniques du monde après l'apocalypse. Je puis comprendre que les Russes comme vous le dites, sous l'emprise du pouvoir soviétique rêvaient de partir ailleurs. Ce fut pour moi, une lecture émouvante. Comment a-t-on pu laisser des gens dans l'ignorance totale ? Même les commissaires du peuples, du moins pour plusieurs d'entre eux ignoraient ce qu'étaient les retombées radio active. Lorsque ce n'est pas un réacteur qui saute, c'est deux ethnies qui se sautent à la gorges.

Où étiez-vous le 26 avril 1986 ?

Quelle fut la réaction de vos parents ?

Qu'est-ce qui s'est dit dans votre entourage ?

Si vous étiez encore en Union-Soviétique à cette époque, il était probable que vous étiez proche du chaudron.

En relisant les propos d'un liquidateur :

« Nous avons toujours vécu dans l'horreur et nous savons vivre dans l'horreur. C'est notre milieu naturel. Pour cela, notre peuple est sans égal... »
La supplication
Page -155-

J'ai lu ce livre de témoignages dans le silence, mais aussi dans le plus grand recueillement. Qui plus est, se sont les Biélorusses qui ont subi les plus grands dommages.

Aux dernières nouvelles, il semblerait que ça brassé dimanche dernier en Biélorussie.

D'autre part, je me demande ce qu'on pu faire les Arméniens pour être la proie de tellement de violences au cours de leur histoire ? Je ne peux m'empêcher de penser aux Juifs. Extermination pour extermination...

114 jours après mon accident, je viens de recevoir mon congé de la physio. Le corps médical a été impressionné par mon rétablissement et ils m'ont autorisé à reprendre mes activités en totalité, c'est-à-dire ma vie dangereuse. Depuis un mois mes longues randonnées en forêts et depuis trois jours j'ai repris ma scie mécanique et je me débrouille bien avec mes déplacements latéraux. Je m'enfonce dans mon automne avec délice !

Je vous pensais partie en vacances. C'est vraiment pas le temps de se faire prendre hors frontière à l'étranger.

La volonté en toute occasion c'est fondamentale.
Bonne nuit Carmilla.
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

C'est peut-être, en effet, la seule solution même si l'avenir est bien incertain. Tout dépend probablement d'un vaccin ou traitement. Ça devient franchement déprimant. Dans l'immédiat, on va expérimenter le couvre-feu.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Félicitations tout d'abord pour votre prompt rétablissement. Dans une maladie, le psychisme joue souvent un rôle aussi important que la qualité des gènes (mais pas toujours non plus).

Le livre de S. Alexievitch est terrifiant. En avril 1986, je me trouvais, incidemment et pour quelques jours, en Pologne. Mais j'étais trop jeune pour en conserver des souvenirs authentiques. Il semble que la direction des vents a essentiellement déporté sur la Biélorussie les nuages radioactifs. Curieusement, l'Ukraine et Kiev ont été peu touchés. Aujourd'hui encore, il est bien difficile d'établir un bilan objectif de la catastrophe. Tous les liquidateurs ont été fortement contaminés ainsi que les populations de proximité mais au-delà et à moyen-long terme, on ne sait pas vraiment. Ce qui est sûr, c'est qu'on a commencé à parler de Tchernobyl que tardivement en en minimisant l'importance et les conséquences. Il faut dire que, dans les anciens pays communistes, les catastrophes, les accidents, c'est davantage perçu comme faisant partie du cours normal de l'existence. C'est regrettable d'un point de vue démocratique mais que se serait-il passé si s'était développée la panique ? Terrible dilemme.

Aujourd'hui la situation politique demeure instable en Biélorussie. Loukachenko table sur la lassitude. Il est vrai que l'opposition n'est pas structurée, organisée, et surtout n'a pas de programme concret. Quant à Poutine, il laisse les choses pourrir tranquillement (aussi bien en Biélorussie qu'en Arménie/Azerbaïdjan)avant de pouvoir intervenir en sauveur/pacificateur.

Pour ce qui me concerne mes congés, une difficulté professionnelle m'a d'abord conduit à différer. Après, ça a été un temps de cochon (que faire à la montagne sous la pluie ?). Mais à vrai dire, je manque surtout de motivation et d'entrain.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

La guerre actuelle au Haut-Karabakh est évidemment une tragédie, et le régime autoritaire d'Ilam Aliyev a choisi la voie de la guerre totale pour "récupérer" la région sécessionniste.

Il faut cependant rappeler que, après sa victoire de 1994, les Arméniens du Haut-Karabakh ont plus que doublé le territoire de leur région autonome, devenue une république autoproclamée, et ont expulsée la population azérie des territoires annexés, où ils étaient ultra-majoritaires.

Voir ici pour des données détaillées :

https://en.wikipedia.org/wiki/Armenian-controlled_territories_surrounding_Nagorno-Karabakh#Before_2020_escalation

L'idéal, si on peut dire, aurait été que le Haut-Karabakh, dans ses limites anciennes (quand il était une région autonome intégrée à l'Azerbaïdjan) soit intégré à l'Arménie, avec un couloir le reliant à celle-ci (le corridor de Latchine).

Là, on a eu une injustice (une région arménienne forcée de rester au sein de l'Azerbaïdjan) remplacée, à la suite de la guerre, par une autre injustice (des milliers de kilomètres carrés de terres azéries annexées par le Haut-Karabakh, et des centaines de milliers d'Azéris expulsés de leurs villages).

Et puis, si l'Azerbaïdjan tente aujourd'hui de reprendre le Haut-Karabakh, la Géorgie, elle, en 2008, a bien essayé de reconquérir l'Ossétie du Sud...

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Effectivement, en pur Droit international, le Haut-Karabakh est un territoire azéri. C'est ce qui rend le dossier si compliqué.

On peut simplement faire valoir que c'est Staline qui, dans les année 20, a voulu faire plaisir à l'Azerbaïdjan en lui rattachant le Haut-Karabakh au mépris de la réalité historique. En matière de découpages aberrants, visant à morceler les nationalismes, Staline s'y entendait parfaitement. Le record, c'est l'Ouzbekistan (3 langues : l'Ouzbek, le Russe et le Tadjik i.e. le Persan).

Le gros problème, c'est bien celui des zones-tampon avec les transferts massifs de population générés. Les Arméniens font toutefois valoir que ces territoires relevaient, eux-aussi, de l'Arménie historique.

Je suis, à vrai dire, assez pessimiste pour l'Arménie. Il semble évident que Poutine ne la soutiendra pas, en punition des événements de 2018. Quant à l'Europe...

Bien à vous,

Carmilla