vendredi 1 janvier 2021

Merry, merry, very, very Merry !

 

En Russie, pour rendre propice le Nouvel An, on a pour coutume de brûler le vœu que l'on vient de rédiger sur un petit papier. Et puis on boit les cendres dans un verre de vodka ou de champagne. Un drôle de cocktail pas très ragoûtant et rarement efficace.

Pour cette nouvelle année, c'est moins nécessaire d'en passer par là, il n'y a pas grand chose à cacher, c'est plus clair. Pour une fois, on se rejoint tous, on rêve tous, même si c'est confus, de ce que l'on va se dépêcher de faire après le Covid.

Pour moi, c'est très simple, très basique. C'est retourner à ma piscine du 8 ème, y retrouver les copains, copines, qui n'auront pas disparu, exhiber ma plastique et mon beau maillot, glisser dans l'eau en vraie torpille. Et puis, ce sera rêvasser à la terrasse d'un café (le Courcelles, La Paix, le Nemours) où je pourrai faire étalage de mes belles fringues. Enfin, ce sera faire un beau voyage (mais je ne sais bien sûr ni où, ni quand).

Un début d'année, donc, où on se force tous à espérer ! Un espoir fait de petits projets, de petites ambitions, de choses élémentaires, qui nous semblaient évidentes, mais dont on a été privés.C'est une attention nouvelle au monde que vient de susciter la pandémie : une attention à ses éléments les plus banals, à tout ce qu'on ne voyait pas et qui, pourtant, faisait l'essentiel de notre quotidienneté.

Une masse énorme de petits riens, finalement ! Mais dont la perspective de la redécouverte nous réjouit tous. 

Une multitude de petites joies, de petites bêtises, de futilités, à partager bientôt.

Un partage avec vous, d'abord, mes chers lecteurs qui persévérez à me lire.

Et puis, je m'adresserai aussi à tous ceux qu'on ne remarque pas, n'identifie pas, qu'on appelle parfois "les gens de peu". Ceux qui passent inaperçus, qui sont hors radars, hors moules, hors cadres. Je reprendrai même la dédicace de la romancière Lola Lafon : « Aux étranger(e)s à tout, aux inrésumables, aux femmes qui s’assoient en tailleur par terre même quand il y a des chaises ». On peut ajouter aux incertain(e)s et aux fragiles et à tous ceux qu'insultent la force.

De l'air, vite, enfin ...!

Les deux dernières images sont d'Alfons Mucha (dont les cartes postales étaient, paraît-il, très à la mode,à Paris au début du 20 ème siècle) et de Leon Wyczolkowski

Je vous conseille vivement d'écouter un podcast que j'ai adoré. Réalisé par Richard Gaitet sur Arte Radio "Bookmakers". Il est consacré à Lola Lafon (auteur notamment de "La petite communiste qui ne souriait jamais" et aujourd'hui de "Chavirer"). Lola Lafon, c'est curieux, je me sens à la fois aussi proche et aussi éloignée que possible d'elle. C'est peut-être pour ça que je l'aime.

4 commentaires:

Nuages a dit…

J'avais adoré le livre de Lola Lafon sur Nadia Comaneci (écrit en relation avec elle, d'ailleurs), "La petite communiste qui ne souriait jamais". Je ne connais pas ses autres livres. Ce sera pour plus tard, car j'ai à présent une pile de livres encore non lus qui m'attend...

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

"La petite communiste", c'était effectivement excellent.

"Chavirer" son dernier n'est pas mal, (de même que "Mercy, Mary,Patty"), mais tout de même un peu moins bon. Pas entièrement convaincant.

Je vous conseille d'écouter son podcast (facilement accessible) parce qu'elle parle notamment de son enfance en Roumanie. Beaucoup de ses propos sont très justes.

Bien à vous,

Carmilla

Ariane a dit…

MDR ! Je découvre à l'instant votre dernier billet et j'ai trop ri en lisant vos souhaits, pouvoir exhiber vos belles toilettes aux terrasses et retourner à la piscine !
Vous avez tellement raison et nous aussi nous le souhaitons,on en a tellement marre de vivre pratiquement reclus, de ne sortir que furtivement faire ses courses et aller au travail.
On ne peut pas dire que ce début d'année me chavire tant il est morose, mais bon....on peut rêver.
Bonne année chère Carmilla, et surtout restez la même, on vous aime comme vous êtes !
Ariane.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Ariane,

Si je vous ai fait rire, c'est tant mieux. Il ne faut jamais me prendre trop au sérieux.

Je crois, en effet, qu'on a tous besoin de futilité en ce début d'année. Les bêtises, les petites choses, on s'est rendu compte que c'était également important. Les grandes choses, on verra donc après.

Bonne année à vous aussi, Ariane, Belles images et rêves en tous genres.

Carmilla