samedi 15 juillet 2023

Les Migrants: la force des faibles et la faiblesse des forts


Depuis quelque temps, de nombreux amis étrangers me téléphonent pour me demander si je me sens en sécurité et si j'ose sortir.


La première fois, complétement interloquée, j'avais répondu: "Mais ... ? Je ne vis pas en Ukraine". Quand j'avais compris qu'on faisait référence aux "émeutes" des jeunes dans les villes françaises, j'ai carrément éclaté de rire.


On touche là à l'extraordinaire pouvoir de déformation des médias qui diffusent, à l'étranger, les images d'une France à feu et à sang et d'un Paris comparable à Bakhmut ou à Beyrouth années 70. Les actualités, ça repose souvent beaucoup sur un effet de loupe.


Il reste qu'on aime bien vivre, surtout en France, dans une atmosphère de catastrophisme généralisé. Tout irait mal, tout se casserait la figure. La misère et les inégalités ne cesseraient de s'accroître. Quant à l'autorité, celle des parents et des institutions, il n'y en aurait tout simplement plus. J'ai cessé d'écouter les informations à la radio et à la télé françaises tellement c'est futile, nul et déprimant.


Les ambiances d'Apocalypse, on aime ça. Les Français seraient l'un des pays les plus pessimistes du monde : seulement 17% des Français auraient confiance en l'avenir (c'est pire qu'au Bangladesh). Dans le même temps, un récent sondage effectué en Ukraine révèle que 87 % de la population se déclare optimiste à propos de l'avenir du pays (j'avoue ne pas faire partie de ces 87%).


On aurait plutôt attendu des résultats exactement inverses dans les deux pays. Comment comprendre ça ? Surtout en Ukraine où on vit dans la crainte continuelle des bombardements et où presque tout le monde a un proche ou un ami tué ou blessé à la guerre. Mais le vouloir vivre s'y affirme impressionnant. On me dit qu'à Kyïv, les Ukrainiennes (qui ont toujours été des fashionistas, même avec un goût douteux) ne se sont jamais affichées, sur les grands boulevards, avec autant d'élégance. Une manière de ne pas sombrer dans la dépression, d'affirmer la force de l'existence. Dans le même temps, je trouve que les Françaises sont de plus en plus grises, neutres, pratiques, dans leur habillement. Ca a sans doute, aussi, une signification.


Et a contrario, c'est étrange, incompréhensible, ce grand nihilisme qui envahit la France et les sociétés occidentales, tout de même riches, repues et sûres. Je crois qu'on ne supporte plus leur bouleversement permanent, leur continuelle remise en cause d'elles-mêmes. L'angoisse, la pétoche généralisées, la peur de l'avenir, ça devient, contre toute raison, le moteur, en marche arrière, de l'Europe. Alors on se tourne vers des Démons, ceux du totalitarisme (à droite) ou du repli sur soi (à gauche) où l'on troque le mouvement contre la tranquillité.


Les "émeutes" des banlieues, on en donne deux interprétations divergentes et sans nuances: celle, de gauche, de la juste révolte de populations marginalisées, paupérisées, abandonnées par l'Etat qui s'en désintéresse.  Et puis, il y a la grande explication de droite qui tend à devenir dominante (pas seulement en France mais dans toute l'Europe): celle d'une grande immigration qui non seulement nous submerge mais qui est culturellement inassimilable. C'est le grand fantasme d'un Islam conquérant, d'une France bientôt toute entière musulmane.


Deux visions à peu près irréconciliables, un combat d'antagonismes : la rente victimaire d'un côté, les sauvageons et le péril islamique de l'autre. Un seul point commun entre la gauche et la droite: la détestation de la mondialisation, la promotion du local, du national.


Nul doute, en tous cas, que le Gouvernement va se dépêcher de concocter un énième "Plan Marshall" des banlieues financé, bien sûr, à coups de grands emprunts. Et la gauche jugera, bien sûr, que ce n'est pas assez, que ce n'est qu'une goutte d'eau. La droite, quant à elle, réclamera des mesures d'expulsion fermes et immédiates.


Mais vous allez me dire : comment est-ce que tu oses parler des jeunes de banlieue toi qui es une sale bourge de la Plaine-Monceau ? D'abord, il n'est pas sûr que je connaisse si mal que ça les banlieues; il n'est pas sûr, non plus, que je n'y aie jamais mis les pieds. 


Mais c'est surtout parce que je suis bien plus immigrée qu'eux. Avec une grande différence: la majorité des habitants des banlieues sont des immigrés de longue date, souvent depuis plusieurs générations. Et voilà que tous ces "anciens immigrés" se mettent à idéaliser le pays et le village qu'ont quitté leurs parents. C'est une inversion complète des valeurs: le "bled" des ancêtres devient le Paradis perdu et la France d'aujourd'hui un cauchemar policier.


C'est sûr que je suis complétement vaccinée contre la nostalgie. Regretter l'ancien système soviétique, ça m'apparaît aberrant: "la puanteur, la crasse, la misère et le désespoir", résumait souvent mon père en une formule lapidaire quasi intraduisible.


Et il en va de même de tous mes compatriotes polono-ukraino-russes. Je n'en ai jamais entendu un qui osait  médire de la France et si ça se produisait un jour, on se dépêcherait de lui conseiller de retourner dans son trou à rats. L'idée ne nous a jamais effleurés, non plus, que nous avions des droits sur l'Etat français et que celui-ci aurait, envers nous, un devoir de sollicitude.


A mes yeux, l'immigration, ça vous donne normalement une force extraordinaire. C'est la force des faibles, leur ambition démesurée. Pourquoi ? Parce qu'on ne veut pas seulement être comme les Français mais on veut aussi faire mieux qu'eux: mieux parler qu'eux, mieux travailler qu'eux, être plus chics, plus distingués, plus cultivés. Ca ne nous rend d'ailleurs peut-être pas très sympathiques parce qu'on a toujours tendance à en faire trop. Trop s'appliquer, trop s'afficher. Pour ce qui me concerne, ce qui me rend le plus malade, c'est ainsi  d'être reprise pour une faute que j'ai commise: une erreur (même anodine, même d'orthographe), ou bien une omission, une incorrection (même par manque de vigilance ou par fatigue). Quelle honte ! Je rumine ça pendant des mois.


Vouloir à tout prix réussir, c'est tout de même une dimension psychologique essentielle de l'immigré mais de cela, on ne parle jamais, on ne voit en eux que des misérables qui sont des pompes à fric avec une charité imposée. Tous les immigrés qui apportent une contribution à la société française, on n'en dit mot.


Peu importe, je ne porte pas attention aux horreurs que l'on peut raconter sur les immigrés. Et puis, c'est vrai que, moi-même, je ne suis pas complétement assimilée et que je ne le serai sans doute jamais. D'abord, mes fréquentations, mes ami(e)s les plus nombreux, sont, en majorité, des Slaves. Et puis, je considère toujours les Français avec un regard extérieur, presque comme une ethnologue. Ils ne cessent de m'étonner, je recense leurs manies, leurs bizarreries.  


D'un autre côté, je me suis maintes fois rendue dans des villes du Nord-Pas-de-Calais, style Lens, Béthune, Bruay, Hénin-Beaumont. On considère qu'il n'y a rien de plus moche et de plus sinistre en France, le comble de l'horreur. Mais moi, j'y ai découvert que, dans des quartiers entiers, on pouvait vivre là-bas quasiment comme en Pologne: la langue, la cuisine et puis cette convivialité et cette facilité de contact des Slaves. Et aussi, des petits pavillons avec jardin, proprets et confortables, proches d'une église. Donc, rien de sinistre pour moi là-bas. Les vrais Français ne se rendent même pas compte de cette dualité culturelle des villes. Mais cela est-il un problème ? A-t-on jamais entendu parler d'émeutes polonaises dans le Nord-Pas-de-Calais ?


Voilà pourquoi, je ne suis guère sensible à la rente victimaire revendiquée par ces immigrés de longue date que sont, aujourd'hui, les jeunes des banlieues. 


Je reconnais toutefois que ces fichues banlieues, elles sont effectivement sinistres, ultra-déprimantes. Personne n'a envie de s'y promener, d'en découvrir les quartiers. Et du reste, on n'y trouve aucun commerce attrayant, aucun café sympa, aucun endroit où on ait envie de s'arrêter, de se reposer.


Et dans les rues, c'est un choc que l'on ose rarement évoquer: on ne croise quasiment que des mecs, de jeunes mecs qui errent toute la journée, en groupes, en bandes, au pied de leurs immeubles. Ils quadrillent, surveillent, contrôlent, leur "quartier". C'est leur "culture" un peu comme mes oiseaux qui ne cessent de patrouiller dans mon (leur) jardin.


Quant aux filles, on a l'impression que c'est une espèce en voie d'extinction: rien que des vieilles qui s'aventurent à faire quelques courses; quant aux rares jeunes, elles font tout pour être ultra discrètes et s'échapper le plus vite possible comme de petites souris. Les filles, elles sont un peu "hors planète".


Il faut bien le dire: l'ambiance, elle est ultra-testostéronée dans les banlieues. Des meutes de petits mâles en colère qui rivalisent entre eux de virilité à coups d'exploits imbéciles: rapines de toutes sortes, rodéos de bagnoles ou de motos, concours d'incendies de poubelles et de feux d'artifice. Ca fait penser un peu à Hobbes et son "Léviathan": les tribus, les bandes, c'est la résurgence de "l'état de guerre de tous contre tous", cet état originel des groupements humains, antérieur à la constitution de la société civile. C'est la rivalité originaire entre les hommes, antérieure à l'apparition de l'Etat, qui les conduit à se voler et se dépouiller les uns les autres, presque "naturellement". Et ça a vite fait de déboucher sur une organisation en mafias avec ses règlements de compte.


Et c'est vrai que les réseaux sociaux jouent un rôle d'amplificateur dans cette rivalité-compétition mimétique. C'est la société du spectacle sous sa forme extrême, à grands coups d'images et de selfies. L'ostentation immédiate comme glorification crétine de soi-même et affirmation de sa virilité. 


L'angoisse virile, c'est sans doute un facteur explicatif majeur de l'insurrection des banlieues. Ca peut sembler extrêmement réducteur comme analyse. Force est quand même de constater que les émeutes ne concernent quasiment que des mecs: c'est la persistance de la grande séparation des sexes, on est à mille lieues des LGBTQIA +. 


Et puis, je pense aussi que ça exprime beaucoup du sort de nombre de jeunes mâles du Sud dans nos sociétés. Particulièrement tous ceux issus d'une immigration d'Afrique du Nord et subsaharienne (tant pis si vous me jugez raciste). Parce que ça n'est pas forcément simplement lié à l'Islam comme on se précipite trop rapidement à l'affirmer. Dans la société iranienne, par exemple, les femmes sont, souvent, aussi émancipées que les Françaises. 


Mais c'est vrai que tous ces jeunes mecs des banlieues françaises, ils ne sont pas forcément très religieux mais, surtout, ils se sentent forcément dépassés, déclassés, dévalorisés. Ils ne sont pas non plus, congénitalement, des racailles incultes mais ils se sentent dépossédés de tous les privilèges du patriarcat avec le respect obligatoire qui leur était dû. Et, en effet, les filles réussissent beaucoup mieux qu'eux à l'école et se revendiquent comme au moins leurs égales. On ne le soulignera jamais assez: cet effacement des différences et hiérarchies sexuelles est profondément perturbant pour une bonne part de la population masculine.

Mais ça veut dire aussi qu'on n'est pas près de sortir du pétrin et que les émeutes, il faudra bien autre chose qu'un Plan Marshall pour y mettre fin. Les élans du cœur, la profession d'anti-racisme, ne peuvent pas beaucoup nous aider. La complaisance devient même vite l'expression d'une certaine lâcheté. C'est simplement céder à la parole du plus grand nombre.


Mais céder à cette parole, ça revient vite à céder sur le féminisme. Or, ce qui importe le plus, c'est de défendre la cause des femmes dans les banlieues. Qu'elles n'y soient plus rejetées et qu'elles puissent y trouver une véritable insertion, participer à la vie collective. 


Le jour où une femme seule, en minijupe, pourra venir s'asseoir, en toute tranquillité, à la terrasse d'un café agréable de banlieue, on pourra dire qu'un immense progrès aura été réalisé. Une tâche certes colossale et qui ne réclame pas simplement du fric. Mais c'est indispensable de se donner ça pour objectif si l'on veut, un jour, retrouver un peu de paix.

Images de MOEBIUS (alias Jean Giraud),  Muriel BARRAT, Victor VASNETSOV, Pieter BRUEGEL, Gustave DORE, Peter Nail ARBO, Nick ALM, William BLAKE, Albert BIRKLE, Franz SEDLACEK, Flore-Aël SURUN, Walter SCHNACKENBERG, TOYEN, Max ERNST,

Quelques conseils de littérature consacrée aux "migrants" :

- Vilhelm MOBERG: "La saga des émigrants". C'est la grande épopée de la littérature suédoise, celle de paysans qui, à la fin du 19 ème siècle fuient la famine pour l'Amérique. Ca représente tout de même 6 volumes mais c'est très prenant, très attachant.

- W.G. SEBALD: "Les émigrants". Quatre récits d'individus déracinés, exilés, hantés par des fantômes. SEBALD est, à mes yeux, l'un des plus grands écrivains allemands. Profondément original dans ses réflexions. Malheureusement trop peu connu en France.

- Isaac Bashevis SINGER: "Perdu en Amérique", "Ombres sur l'Hudson", "Le charlatan". Par le Prix Nobel de littérature 1978. Singer écrivait en yiddish. Une œuvre immense toujours passionnante. Il y a les livres qui se passent en Pologne et ceux qui se passent en Amérique, différents mais pareillement extraordinaires.

- Paul AUSTER: "4 3 2 1". Quatre bifurcations de vie, quatre variations de destin, à partir du départ d'un ancêtre  depuis la ville de Minsk jusqu'à son débarquement à New-York, via Varsovie, Berlin et Hamburg. Le plus grand livre de Paul Auster mais... 1 200 pages tout de même.

- Julie OTSUKA: "Certaines n'avaient jamais vu la mer". Le récit poignant du déracinement de jeunes femmes japonaises contraintes d'épouser, au lendemain de la 1ère guerre mondiale, des hommes qu'elles n'avaient pas choisis, installés aux Etats-Unis. Terrible !


4 commentaires:

Nuages a dit…

Sur le blog Adrienne, que je visite régulièrement, il y a eu tout récemment un poème en ukrainien de Lessa Oukraïnka, avec le texte lu, en audio, sur fond de peintures anciennes. C'est beau à lire et à entendre.

https://adrienne414873722.wordpress.com/2023/07/14/l-comme-lessia/

Quel est votre rapport personnel, votre pratique de la langue ukrainienne, dans le contexte actuel ? On voit souvent des Ukrainiens qui, autrefois plutôt russophones, abandonnent totalement la langue russe pour ne plus parler que l'ukrainien. Poutine, qui nie la spécificité de l'Ukraine et ne voit en elle qu'une portion du "monde russe", va sans doute arriver au résultat inverse de ce qu'il espérait : la marginalisation de la langue russe en Ukraine et l'affirmation presque irréversible de la spécificité ukrainienne.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

On peut penser en effet que la pratique de la langue russe va s'effondrer dans les années à venir en Ukraine. Déjà, j'avais renoncé moi-même à l'utiliser lors de mon dernier séjour à Lviv (2019) après m'être fait vertement rabrouer par des commerçants: "va chez ton Poutine !" m'a-t-on dit. Mais ça, c'était à Lviv, ville ultra-nationaliste. Mais partout ailleurs, il n'y a jamais eu de risque à parler russe en Ukraine.

Pour ce qui me concerne, je dois vous avouer, au risque de vous surprendre ou de vous choquer, que je n'ai pas trop l'intention d'étudier aujourd'hui l'ukrainien de manière intensive. Mais la raison est bien simple : mes langues slaves de référence, ce sont le russe et le polonais (je précise, parce que ça n'est pas très connu, que le polonais est encore largement parlé à l'Ouest de l'Ukraine et surtout à Lviv où tout le monde le comprend et se débrouille). Quant à l'ukrainien, il n'était guère parlé, jusqu'à une époque récente, dans les grandes villes et chez les jeunes.

Mais le russe et le polonais sont deux langues déjà très proches. Et quand je parle l'une ou l'autre, j'ai une fâcheuse tendance à parfois les mélanger, ce qui peut amuser mes interlocuteurs mais m'énerve personnellement beaucoup.

Si j'ajoute l'ukrainien, ça devient carrément infernal parce que l'ukrainien, c'est un mélange de russe et de polonais. Donc pour moi, étudier l'ukrainien, c'est prendre le risque d'une salade monstrueuse des 3 langues. Et j'ai peur, au total, de perdre en russe et en polonais.

Voilà pourquoi, je suis réticente, peut-être à tort, pour travailler l'ukrainien. De toute manière, l'ukrainien, je le comprends bien et je n'ai pas de difficultés à avoir une conversation pratique. Je ne suis donc nullement perdue là-bas même si j'ai des interlocuteurs qui ne parlent qu'ukrainien (ce qui est très rare).

Et puis, j'ai aussi d'autres langues étrangères à pratiquer et entretenir.

Mais si je séjournais durablement en Ukraine, bien sûr que je me mettrais à travailler sérieusement la langue (qui n'est pas très compliquée pour moi). Je ne me compare bien sûr pas à eux mais il ne faut pas oublier que Zelensky et Ioulia Timochenko ne connaissaient pas l'ukrainien avant leur ascension politique et qu'ils l'ont appris très vite.

J'espère m'être fait comprendre mais je conçois qu'on puisse me critiquer.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

Merci pour cette réponse intéressante et détaillée.

J'imagine que ça doit être un peu comparable à quelqu'un qui maîtriserait parfaitement l'italien et l'espagnol, mais qui, en plus, devrait pratiquer le portugais.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Oui! Mais je crois que les langues slaves sont plus proches entre elles que ne le sont les langues latines. Les grammaires, surtout, sont quasi identiques. Quant au vocabulaire, ce sont beaucoup de variations de mots d'un pays à l'autre. Mais comme les noms des choses sont très proches, il est facile de s'embrouiller. Et puis, il y a des pièges: par exemple, les fruits en polonais sont les légumes en russe et inversement. Ce sont, en fait, surtout les mélodies des langues qui diffèrent: le polonais chuchote, le russe chante, le tchèque martèle.

Je crois que les Français trouvent la langue russe agréable à entendre. Personnellement, je la trouve souvent ridicule parce qu'il y a une tendance à trop la chanter. La grande rigolade, c'était d'imiter Brejnev qui était caricatural en la matière. Poutine, en revanche, ça va, il ne chante pas trop.

Quant au polonais, rien n'est plus drôle pour moi que d'écouter des gens compter à haute voix.

Mais au total, cette proximité des langues slaves a un gros avantage: je ne suis perdue ni à Belgrade, ni à Sofia, ni à Prague, ni à Bratislava. Tout de suite, je peux demander mon chemin, compter, commander dans un restaurant et avoir de petites conversations. Mais ça en reste évidemment au pratico-pratique. Mais c'est déjà beaucoup.

Bien à vous,

Carmilla