samedi 9 juin 2018

Littérature des temps modernes


On interroge souvent les personnalités, surtout les politiques, sur leurs goûts littéraires. Ça m'intéresse parce que je pense que c'est révélateur. Mais c'est généralement consternant. D'abord, ce n'est que de la littérature française et, ensuite, il ne s'agit que de classiques.

Se cantonner aux classiques, ça éveille ma suspicion parce que c'est souvent une manière de déguiser qu'en fait, on ne lit pas.

Et puis j'avoue que les classiques français du 20 ème siècle, ça n'est vraiment pas mon truc. J'ai bien essayé de lire Camus, Sartre, de Beauvoir, Malraux, Gracq, Gide, Aragon, Duras, Giono, Giraudoux, mais j'ai trouvé ça poussiéreux et ça m'est tombé des mains.

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Du 20 ème siècle français, je n'aime, à peu près, que Proust, Céline, Bataille et Artaud.


  Mais j'aime beaucoup la littérature française récente, celle née principalement au 21 ème siècle. Elle a cessé d'être barbante, formaliste (le nouveau roman) ou narcissique (l'auto-fiction). Surtout, elle est cosmopolite, en prise directe avec l'histoire, le monde, et elle interroge notre part d'ombre. Je la trouve étonnamment moderne et originale au sein de la production européenne, témoignant d'un véritable renouveau.

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      Des amis m'ont demandé récemment de leur fournir une liste des écrivains français contemporains que j'aime. Voici la réponse que je leur ai faite. C'est évidemment très subjectif et c'est susceptible d'évoluer rapidement. J'assume tous ces choix même si ce n'est pas toujours de la grande littérature. Tant pis si vous me traitez de midinette.   


- Jonhatan Littel: "Les Bienveillantes" 
 Emmanuel Carrère : « L’adversaire », « Un roman russe », « D’autres vies que la mienne », « Limonov ».


 
-      - Philippe Sollers: "Femmes"
-            Hervé Guibert : « A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie » et « Le protocole compassionnel »
-          - Eric Reinhardt : «Cendrillon » et «L’amour et les forêts »


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-       Nancy Huston: "Infrarouge; "Reflets dans un œil d'homme"
  -           Mathias Enard : « Boussole », « Parle leur de batailles, de rois et d’éléphants »,
-          Chantal Thomas : « Les adieux à la Reine », « Le testament d’Olympe », « l’échange des princesses »,


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 -     Leïla Slimani: "Dans le jardin de l'ogre"et "Chanson douce"
-      Velibor Colic: "Manuel d'exil - Comment réussir son exil en 35 leçons".
-      Karine Tuil : "Six mois, Six jours".


            
 -              Philippe Jaenada : « La petite femelle » et « Sulak »
-          -  Elisabeth Barillé : « Corps de jeune fille », « Heureux parmi les morts », « Une légende russe »,
  -           Catherine Cussset : « Le problème avec Jane », « La blouse roumaine », « Une éducation catholique », « Confessions d’une radine »,
     
             -   Jean Rolin : « L’homme qui a vu l’ours », « L’explosion de la durite », « Un chien mort après lui », « Le traquet kurde »,
-          Olivier Rolin : « L’invention du monde », « Port-Soudan », « Un chasseur de lions », « le météorologue »
-       - Marie Darieussecq: "Clèves"

       
-         Régis Jauffret : « Microfictions », « Cannibales », « Bravo »
-              Patrick Deville : « Peste et choléra », « Equatoria », « Kampuchéa »,
-         Camille Laurens: "Encore et jamais", "Celle que vous croyez",

-         - Eric Vuillard : « L’ordre du jour », « 14 juillet », « Conquistadors »
-          - François-Henri Désérable : « Tu montreras ma tête au peuple », « Evariste », « Un certain M.  Piekielny », 
-        Pierre Lamalattie: "121 curriculum vitae pour un tombeau"


       

                   - Olivier Guez : « La disparition de Joseph Mengele »
-                - Rebecca Ligieri : « Les garçons de l’été »
 -       Didier Blonde : « L’inconnue de la Seine », « Leïlah Mahi  1932» et « Le figurant »
-                 - Monica Sabolo : « Summer » 
-         Nicolas Fargues : "J'étais derrière toi"

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-          - Ivan Jablonka : « Laëtitia ou la fin des hommes»
            - Emilie de Turckheim : « l’enlèvement des Sabines »
-          -Violaine Huisman : « Fugitive parce que Reine »,
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       Il y a enfin, évidemment, l’œuvre de Michel Houellebecq et celle de Milan Kundera (dont les derniers  livres sont écrits en français). Et puis, je précise que je ne lis pas que de la littérature française mais beaucoup, aussi, de littérature d'Europe Centrale. A peu près rien, en revanche, en ce qui concerne la littérature anglo-saxonne, tellement prisée en France.
           Mes petites photos parisiennes, pour la plupart récentes et prises dans des endroits proches de mon domicile.
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Carmilla,
Il se pourrait bien que certains des livres cités ne soient pas de la littérature. Je n'en sais rien, Qu'est-ce que c'est au juste la littérature ? Moi c'est Hugo qui me rase, et d'ailleurs la question à laquelle vous attachez une attention de savoir les écrivains lus par les autres, est amusante à présenter par défaut, de quel écrivain avons-nous toujours par procrastination, vélléité, oubli, conviction commis l'impasse ? J'ai moi-même dressé mentalement ma liste à l'instant pour la rapprocher ou non à la vôtre, de livres lus récemment. "Il faut garder une part de mystère" ou quelque chose ca, dit par qui déjà.. Les écrivains veulent absolument se faire passer pour auteur, mais leurs publics veulent des écrivains de métier, quand la littérature n'accueille que les auteurs. Dans cette forêt de livres et de prix annuels qu'y a-t-il de littérature ? des artisans du métier d'écrire, des psychopathes du story-board, des radoteurs des effets les plus éculés, des poètes enfin.. Et alors qu'est donc un auteur ? souvent il vient dans ma liste personnelle pour le motif que je sens que ça me plaît bien comme étant d'un auteur, un vrai je m'en persuade. Une phrase seulement peut suffire. Je parle de mon cas personnel, je ne détiens rien, je prends les livres à la bibliothèque. Auteur : je veux tout savoir sur elle ou lui, j'abats tout, elle-il m'a parlé après tout. Il poursuit son oeuvre aussi, je m'en rends compte au bout de deux livres par exemple. Ainsi l'enfance de l'auteur est un critère important, dans auteur il y a enfance. On peut enfin commencer à parler de style. Bon. Je dois vous barber.
signé anonyme de bretagne (sobriquet dont vous m'aviez affublé non sans humour)

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Anonyme de Bretagne pour vos remarques éclairantes,

La littérature, ça ne se confond sûrement pas avec les belles choses, les belles histoires et le beau style. Tout ce qui est édifiant, ça nous barbe.

La littérature, c'est plutôt ce qui nous apprend et nous aide à vivre, ce qui élargit notre expérience et notre conscience. C'est ce qui nous permet aussi d'avoir mille vies.

Je suis comme vous: il y a plein d'auteurs, même importants que je n'ai pas lus. Hasard, paresse ou plutôt manque d'affinités.

Je choisis aussi un peu mes livres "à l'instinct". En feuilletant quelques pages, je sens si ça va me plaire.

J'aime bien également connaître un peu la vie de mes auteurs préférés.

Bien à vous

Carmilla